Pour le premier voyage spatial de Donna, le Docteur l’emmène sur la Ood Sphere, une planète de glace (un total contraste ingénieux avec l'épisode 2), pour nous permettre de découvrir un peu plus la civilisation des Oods... un planning qui fait rêver, et Donna, comme le spectateur, déchante très vite.

Tout le monde avait aimé ces ennemis plutôt créatifs dans le double du Diable de la saison 2, et leur consacrer un épisode tout entier pour cette quatrième saison était une excellente idée. De façon générale cette saison, les pitchs sont super cools, que ce soit le retour de Donna, Pompeii et maintenant les Oods, et la continuité accrue de la série en ce moment fait tellement plaisir à voir ! Chaque épisode prend vraiment part dans un univers commun.

Leur planète est une référence à la planète des Sensorites des aventures du premier docteur, pour pousser le bouchon de la continuité à l'extrême. Fort heureusement pour cet épisode, il ne ressemble en rien à "The Sensorites", l'une des histoires classiques les plus ennuyantes qu'il m'ait été donné de voir.

L'occasion de découvrir le background des Oods est top et leur permet de devenir une espèce à part entière. Le concept du cercle, de leur cerveau et de leur chant ajoutent beaucoup à ce qui n'étaient que de simples aliens télépathiques au départ. Evidemment, comme on ne s’en serait pas du tout douté, ils vont à nouveau être possédés et devenir les ennemis de l’épisode. Mais il faut saluer le fait que Russell T. Davies a réussi à rendre emblématique et hyper attachante une race d'aliens qui n'est pas méchante. Les Daleks, les Cybermen, les Anges Pleureurs, tout ça c'est bien beau mais ce sont des bad-guys. Les Oods sont le genre d'ennemis issus du NuWho qu'il manquait, et le fait qu'ils soient de gentils prophètes leur donne des possibilités de retour pour la suite, et globalement contribue beaucoup à renforcer la cohérence de l'univers de la série. En plus, évidemment, d'être plus réalistes, moins manichéens, et de servir un vrai propos sur l'utilisation d'esclaves qui dégénère.

C'est un épisode très "propre", dans le sens où il n'y a franchement aucun défaut notable à remarquer, juste à part un peu de remplissage au milieu avec une capture temporaire un peu idiote du Docteur (la scène de la pince, WTF ?) et un scénar' un peu prévisible sur certains points, mais ça reste à la fois fun, très bien écrit, et très profond. C'est vraiment clean quoi. L'épisode est très classique, pas dans le sens dénué de toute originalité ou "moyen", mais plutôt il est clairement la très bonne histoire de base de Who par définition. Je suis sûr que si je faisais un classement de tous les épisodes, il se retrouverait à peu près au milieu. Et vu la qualité de la série à mon sens, ce n'est pas une mauvaise chose, au contraire !

Le scénario est donc simple, il y a de l'humour, des scènes fun, de la pop-culture, de la satire, du foreshadowing des arcs de la saison (Docteur/Donna, les abeilles, la chanson du Docteur), un bad-guy capitaliste et un bon twist à la fin. Bref c'est bien ficelé, c'est plaisant à suivre, rythmé, le Docteur et surtout Donna brillent et c'est tout ce dont on peut attendre d'une histoire de Doctor Who.

Le petit truc en plus de l'épisode qui me fait passer de ce qui aurait pu être un simple 13 ou 14 à une vraie excellente note, c'est sa thématique de l'esclavage. L'épisode ne cherche pas à défendre un propos en particulier mais prend clairement parti pour une satire super aiguisée et "in your face". Le passage où le Docteur fait remarquer à Donna que ses vêtements sont faits par des esclaves est un exemple, et s'il est aussi parlant c'est car on s'identifie vraiment à Donna tout au long de l'épisode.

C'est peut-être tout sauf subtil, mais ô combien pertinent et osé. Moi, j'adore ce qu'ils ont fait, d'une simple race qui était secondaire mais qui criait à être exploitée, ils ont transformé ça en une belle fable sur la liberté. Il y a beaucoup de passages forts dans l'épisode, le plus poignant étant la scène dans la cage où Donna (et donc nous) découvrons le second cerveau des Oods, où nous avons donc la confirmation que le peuple est totalement pacifique à l'état sauvage, et où nous écoutons pour la première fois le chant des Oods. Le fait que le Docteur l'entende en permanence explique aussi pourquoi il a un comportement aussi protecteur, alors même que c'est loin d'être l'épisode où il est le plus "christianisé" en défenseur de la veuve et l'orphelin, au contraire, cela semble tellement évident qu'il faut prendre le parti des Oods. La scène de la cage est donc un vrai crève-cœur et la réaction de Donna plus que compréhensible.

DONNA: I thought it was so wonderful out here... I want to go home.

Une autre scène forte est la transformation du méchant en Ood. Encore une fois je me suis beaucoup identifié à Donna, car c'est hyper difficile de savoir si moralement c'est bien ou mal... Est-ce un happy-ending ou pas ? C'est assez gênant et cela nous met mal à l'aise, et c'est encore une fois d'une perversité assez grande. En tout cas j'adore cette fin, elle conclut l'intrigue d'une façon vraiment plutôt originale et moralement discutable. Il y a très peu d'épisodes qui repose sur un aspect volontairement divisif et moralement douteux en guise de conclusion de son histoire. Je n'en pense qu'à un seul autre dans la série (en saison 8, tout le monde saura duquel il s'agit).

DONNA: It's weird, being with you. I can't tell what's right and what's wrong any more.
DOCTOR: It's better that way. People who know for certain tend to be like Mister Halpen.

Ce passage est un superbe échange qui permet de rappeler que garder une ouverture d'esprit et ne pas savoir quoi penser, est un signe de vraie maturité et de sanité d'esprit. Cela élève vraiment cet épisode.

De façon plus pragmatique, je remarque que cette saison a généralement beaucoup joué sur la façon dont l'intrigue se résout. Le Docteur a pour l'instant à chaque fois été spectateur : il a laissé les adiposes tranquille et a regardé leur nourrice se faire trahir, il a causé un événement historique inévitable avant de s'en aller, et dans cet épisode la fin montre surtout les Oods se libérer. Certes, c'est le Docteur qui a brisé le cercle (tout comme c'est le Docteur qui a arrêté Mrs. Foster et actionné le levier du volcan), mais on sent que les événements le dépassent un peu. Ce n'est plus vraiment "on défait le bad-guy avec un plan ingénieux" comme d'habitude dans les histoires de Who, en fait, si le Docteur et Donna n'étaient pas venus cela n'aurait quasiment rien changé. Et c'est pour moi la preuve que les scénarios de la série gagnent en maturité un peu, on se détache du modèle "un méchant qu'on défait avec un coup de baguette magique", et on fait des histoires plus construites, à base d'une race qui se soulève d'elle-même pour renverser le peuple qui l'oppresse.

Le traitement global de la question de l’esclavage est donc globalement le meilleur point de l’épisode et la libération suivie par le chant des Oods à la fin nous laisse une jolie image en tête pour conclure ce standalone.

Pour l’anecdote, c’est mon tout premier épisode de Doctor Who que j’ai jamais vu, alors il a quand même une petite place privilégiée. Ce n'est peut-être pas l'épisode qui restera le plus dans les mémoires de la plupart des fans, mais c'est un épisode qui a extrêmement bien marché avec moi, et ça le rend assez spécial dans mon coeur...

J'aime bien les Oods et c'est un gros point positif de l'épisode.

Après je toruve ça dommage qu'ils soient toujours possédés car je les trouvent vraiment sympathique.

J'adore leurs yeux quand il regarde la caméra. Suis-je tombé amoureux ?

Non plus sérieusement, l'épisode était assez bien construit même si on peut lui reprocher le fait qu'il soit un peu basique au niveau du scénario.

12+1 parce que j'adore la chanson des Oods, et globalement la BO de cette saison que je trouve très réussie.

La fin est très réussie et préfigure bien du final season.

Un épisode qui tient une certaine logique du bout à l'autre d'un épisode, c'est suffisamment rare dans DW pour être signalé.

Episode assez classique, mais découvrir la vrai nature de Oods était plutôt sympa.

Donna semble encore trop spectatrice, donc pour le moment je ne voit pas de tellement changement par rapport au 2 anciennes compagnes