MISSY: Without hope. Without witness. Without reward.

Pour moi un joli bordel sur-complexe sans doute à l’extrême et totalement déconcertant mais bourré d’idées, tout ce qu’on aime ou déteste chez MoffatWho. Le mystère du Veritas est excellent, la cécité du Docteur est bien exploitée (profitons-en c’est le seul épi de la saison où ça sera le cas), les scènes de Missy sont certes cutées assez artificiellement/maladroitement mais il était temps de lever le voile sur l’intrigue qui pose les bases du dernier chapitre de la relation Missy/Twelve, et Michelle Gomez montre ici déjà plus de nuances. Quel plaisir de la revoir !

Il s’agit aussi et de loin du meilleur épisode de Nardole, bien moins terrible que dans mes souvenirs, qui est en fait le liant entre toutes les intrigues (River et le Doc face à Missy dans le flashback, le Doc dans le présent au Vatican puisqu’il agit comme ses yeux, et ses aventures avec Bill) tout en restant discret. Et super belle façon de continuer à faire planer la présence de River Song dans la série, y compris dans la résolution in extremis grâce au journal, ou encore avec Missy qui respecte River et présente ses condoléances.

Les Monks sont des ennemis intéressants car pour une fois, ils font ce qui est assez malin : une simulation. Leur menace est introduite de façon vachement originale. Evidemment ils ont l’air invincibles et l’épisode ne nous les introduit pas assez dans le détail, mais dans le cadre d’un épisode en trois parties, ce serait plutôt le boulot de la seconde partie de faire ça (ce qu’elle tentera d’ailleurs). Je me souviens qu’après cet épisode j’étais ultra intrigué et saisi.

Des idées top, Missy, Nardole en vrai compagnon et de l’expérimentation dans le format, pour moi c’est la deuxième phase du vrai retour de Doctor Who en cette saison 10, après l’épisode 5 qui était l’autre face de Doctor Who, la partie plus "aventure de la semaine, déconnectée et très sci-fi classique". Ce n’est clairement pas le DW de tout le monde et ce n’est même pas le meilleur du genre à cause de défauts/maladresses déjà citées, mais c’est le genre d'épisodes qui me plait bien !

Après le visionnage de cet épisode et une (assez longue) réflexion sur celui-ci, j'ai décidé de mettre en marche mon simulateur d'avis, pour correspondre avec le contenu de l'épisode.

Cet épisode, c'est le parfait épisode méta avec lui-même. C'est un simulateur. Tout est simulé. L'esbrouffe, qui fonctionne, l'ennemi, le contenu, tout, au point où rien de réellement n'en ressort car tout est faux. Une écriture chez Bill ? Non, c'est une simulation.

Une concrète exploitation de la cécité du Docteur ? Tout est simulation, au point où l'épisode crée même des émotions simulées chez le spectateur pour ensuite brutalement arrêter cette simulation lors du twist de fin pour ne plus rien laisser, à part éventuellement une trame de l'épisode dessinée, vu que l'épisode n'introduit pas, il envisage, il simule.

L'épisode en lui-même est d'ailleurs tellement méta qu'il créera probablement des simulations de guerres au sein de la commu de Serie-all, avec Galax, le simulateur de fan, Koss, le simulateur de méchant, et Dewey, le simulateur créé par Moffat lui-même pour tester notre attachement envers la série.

En attendant, mon simulateur de note étant pété, je préfère laisser les choses comme dans la fin de l'épisode : Comme au tout début, sans rien.

Un fois, j'ai fait un fond d’œil. Bah, je voyais comme le Docteur lorsqu'il recouvre la vue au milieu.

Voilà, voilà.

Sinon. Ok c'est totalement Moffat dans l'esprit, c'est à dire un peu roublard (l'intro où l'on pense que c'est le Docteur le condamné) et pas mal fourre-tout (des prêtres, un Pape et un peu de réalité virtuelle). Mais n'empêche, après les intrigues linéaires des premiers épisodes, un peu de n'importe quoi fait du bien.

La grande question : et si Moffat allait nous manquer l'année prochaine?

(Ne t'énerve pas Dewey).

Très intéressant dernier tiers, deux premiers tiers hyper poussifs, révélation du vault décevante, Gold toujours endormi, épisode qui aurait pu être bien meilleur