Très bel épisode avec un quintuple plan séquence. Le première, le deuxième et le quatrième sont particulièrement réussis. Les personnages se perdent dans les méandres dans leur mémoire (Qu'ont-ils vraiment vu ?), tout autant que dans les couloirs de cette double maison. Les plans séquences du présent crééent une unité séquentielle pour la première fois pour la famille Crain, et permet de souligner en creux leur division. Ils sont ensemble, ils devraient être unis autour d'un deuil, mais leurs rancoeurs et non-dits ressortent immédiament.

Pour des raisons radicalement différentes de l'épisode précédent, je l'ai à peu près tout autant apprécié. Pour le coup, même s'ils amènent une théâtralité parfois too much, les plan-séquences ont un vrai sens dans l'apport dramatique et émotionnel qu'ils provoquent chez le spectateur (et même, je dirais, chez les personnages). Par ailleurs ils sont formidablement orchestrés, allant jusqu'à symboliser un flashback par simple déambulement. Ce genre d'espace mental ressemblerait presque à du Shining.

L'épisode avec un plan séquence, passage qui semble désormais obligé à toutes séries qui veut se démarquer.

Mais comme le dirait Bedsouin : "L'ennui avec les plans séquence, c'est que quand on s'en rend compte, on focalise dessus et l'effet est exactement à l'inverse de ce qu'il aurait dû être, et au lieu d'être immersif et de plonger encore plus dans l'ambiance, angoissante dans le cas présent, il nous fait complètement sortir du contexte et passer un peu à côté du truc"

De plus cet épisode, aussi balèze est-il du point de vue technique, ne fait pas avancer le schmilblick. On reste dans le classique "intrigue au présent = vision, intrigue au passé = présence menaçante de fantômes". De même que les personnages (tous un peu saoulant sur cet épisode) préfèrent évoquer les souvenir de chez tata Juliette, plutôt que de répondre aux questions qui nous intéresse. Et encore, je préfère même pas relever le "j'ai fait un drôle de rêve" à chaque fois coupé, d'Olivia.

Bref, THHOH capitalise, elle le fait bien, mais elle le fait tout de même.

L'épisode est presque trop maîtrisé.

Tout est savamment pensé, les mouvements de caméra deviennent des personnages à part entière du récit et l'aspect théâtral de l'ensemble peut empêcher l'immersion totale.

Mais qu'est ce que c'est malin, notamment par cette présence des fantômes, non comme des menaces mais juste comme des témoins de la destinée tragique des personnages.

Reste quand même que la série joue un peu la montre (le père qui repousse les réponses sans raison). Ce qui est un peu dommage vu la qualité formelle de l'ensemble.

L'ennui avec les plans séquence, c'est que quand on s'en rend compte, on focalise dessus et l'effet est exactement à l'inverse de ce qu'il aurait dû être, et au lieu d'être immersif et de plonger encore plus dans l'ambiance, angoissante dans le cas présent, il nous fait complètement sortir du contexte et passer un peu à côté du truc, pour un résultat à mi-épisode assez décevant, un peu comme ma phrase.

Deux gros plans séquence donc pour cet épisode, la prouesse technique est quand même à saluer. Et au final, notamment grâce au deuxième plan séquence de l'épisode, ça finit par prendre.