La rentrée approche, les nouvelles séries avec elle. C'est donc une nouvelle année sérielle qui s'achève doucement... et c'est aussi le moment pour nos rédacteurs de faire le point ! En cette période de fin de l'été, Série-All vous propose de revenir sur la saison 2014-2015 qui a fait couler beaucoup d'encre. Entre les nouveautés à succès, les nouvelles saisons qui ont fait flop et les épisodes qui ont divisé le web, nos rédacteurs reviennent sur les séries qui les ont le plus marqué cette année.
Cette semaine, Galax ouvre le bal. Au programme :
- La nouveauté network qui m'a fait kiffer
- La nouveauté du câble qui m'a fait kiffer
- La saison que tout le monde a détesté mais que moi, j'ai adoré
- La saison que tout le monde voulait, mais que tout le monde regrette
- L'instant fanboy
- Le pari gagnant de Netflix
- Le monde de l'animation
- La comédie qui sort du lot
- La comédie qui a encore du boulot
- Le coin des rattrapages
Des idées sur le gagnant de chaque catégorie ?
3, 2, 1, c'est parti !
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1) La nouveauté network qui m'a fait kiffer : HTGAWM
Et oui, c'est bien une chaîne qui s'appelle ABC qui sort un titre pareil. How to Get Away With Murder est la question qui a hanté mon année. Le pitch ? 4 étudiants en droit sont pris comme apprentis avocats par la professeur d'université Annalise Keating (Viola Davis), qui va les former à travers de vrais cas tout au long de l'année. Là où ça devient intéressant, c'est quand ces 4 étudiants vont se retrouver eux-mêmes mêlés à un meurtre. De là vont surgir mensonges, secrets, actes égoïstes par peur de se faire démasquer et autres vices en tout genre... Car dans cette série, l'ambiance est extrêmement noire et les personnages quasiment tous pourris.
Que ça fait plaisir de voir un programme de network aussi bien ficelé ! Nous n'échappons pas à quelques regrettables "affaires juridiques de la semaine", qui sont plus ou moins les seuls faiblesses de la série, avec le caméraman qui a parfois un peu trop la bougeotte. Ce format a sans doute été imposé par la chaîne. Sauf qu'en plus des enquêtes juridiques, la série mêle différentes intrigues en parallèle. Elle joue sur plusieurs niveaux : la narration est remplie de sauts temporels, le suivi de la vie personnelle de chacun des étudiants nous montre comment ils réagissent face à leurs actes, l'exploration du passé d'Annalise est très lié à l'intrigue. Enfin, comme si ça ne suffisait pas, un ancien meurtre ressurgit et vient se mêler à l'histoire... La gestion du fil rouge est impeccable et mêle donc chaque semaine tous les éléments, des personnages aux enquêtes, pour nous impressionner. Shonda Rhymes (aussi showrunneuse de Grey's Anatomy et Scandal) sait y faire pour raconter une histoire, c'est indéniable.
Ce n'est pas une simple série judiciaire ni une série policière, contrairement à ce qu'on pourrait penser. C'est avant tout un drama extrêmement prenant et qui m'a retourné la tête plus d'une fois, particulièrement lors des révélations du fall-finale et du finale. Au final ce fut une très belle expérience. Je prie pour que le show conserve son rythme et son peps au cours de la deuxième saison, qui je l'espère, nous réservera toujours autant de surprises.
Je suis un peu inquiet sur certains points cela dit, quelque chose me dit que la situation en fin de saison 1 laisse un début difficile où peu de mystères restent à résoudre. En parallèle, la saison obtient une promotion et passe de 15 à 22 épisodes... Plus de remplissage et de procédural, moins de retournements de situation de fil rouge ? Je le redoute, mais après une si bonne première saison, je ne peux que faire confiance aux auteurs.
- Mention honorable pour cette catégorie : Jane the Virgin. La CW a proposé une nouveauté surprenante en qui personne ne croyait, qui mêle habilement légèreté et émotion et qui est surtout formidablement bien écrite. Je vous renvoie vers le focus de la série écrit par RasAlGhul qui résume tout à fait mes impressions sur la série.
2) La nouveauté câble qui m'a fait kiffer : The Leftovers
- "Eh ! Mais il triche ! C'était diffusé l'an dernier !!!"
The Leftovers, oui, techniquement, c'était l'été dernier, mais voyez-vous, le final a été diffusé très précisément le 7 Septembre 2014. Eh ouaip, la série est par conséquent éligible. Et même si elle ne l'était pas, la saison 2 arrive d'ici octobre et ce bilan perso était une autre occasion d'exprimer à quel point je suis hypé. Impossible de m'empêcher !
C'est une série excellente, mais qui peut faire très mauvaise impression. En effet, difficile d'imaginer qu'on puisse avoir envie de regarder une série qui ne joue presque que sur la corde de la tristesse et qui donne l'envie de se pendre, tant les personnages vont mal. C'est en réalité justement ce qui en fait sa beauté. Quoiqu'il arrive, c'est une série plutôt spéciale et à tenter. Je ne m'étends pas trop et laisse un lien vers le focus que j'ai écrit plus tôt dans l'année dans lequel j'énumère les principales raisons de regarder la série, si celle-ci vous intéresse.
En tout cas, elle m'a sacrément retourné. Un an après, je me souviens encore de scènes absolument emblématiques qui sont toujours à deux doigts de m'envoyer des frissons rien que d'y repenser : la lapidation comme introduction d'un épisode, la séquence des vêtements étendus dans l'Eglise, l'échange tragique dans la cabane au milieu des bois entre Kevin Garvey et Patti, la scène de Nora et de la cuisine, la scène finale... Tous ces moments doivent sans doute parler à tous ceux ayant vu la série, tant ils sont emblématiques. Quelle série !
- Mention honorable : The Affair. Un drama à l'état brut avec des personnages surréalistes raconté à travers une histoire à deux facettes, à deux versions. Alors certes, True Detective l'avait déjà fait la même année, mais The Affair en fait carrément tout son scénario. Jusque là, la série n'a fait qu'introduire son récit et gratter la surface. La saison 2 en a clairement sous le coude et la quête de vérité ne fait donc que commencer. Je laisse un doute sur la crédibilité du season-finale, ayant choqué tout le monde de par les directions radicalement opposées que prennent les deux versions de l'histoire... Sauf que c'était un sentiment "non-souhaité" par la scénariste qui ne s'attendait pas à tant de réactions... ça fait un peu peur pour la suite.
3) La saison que tout le monde a détesté mais que moi j'ai adoré : True Detective, saison 2
Ce n'est pas un secret, la deuxième saison de True Detective en a divisé plus d'un et est accusée de décevoir sérieusement après une première saison félicitée de partout. On raconte même qu'un procès est en cours dans les coulisses de Série-All pour démêler le vrai du faux...
Pourtant je ne peux que désapprouver cette vision. La saison 1 commence à avoir une aura de chef-d'œuvre de la décennie que rien ne peut égaler, ce qui me barbe un petit peu. A-t-on oublié que les débuts étaient aussi difficiles ? Que l'enquête était aussi voire plus barbante ? Que le personnage de Rust Cohle tenait à bout de bras tout le show ? La saison 2 n'a pas de quoi rougir. Elle fait le pari de bouleverser tout son récit pour raconter strictement la même histoire, celles de flics rongés par la vie. Pari réussi pour moi.
La saison est moins "vendeuse" que la précédente, souffre de l'absence d'un réalisateur commun à tous les épisodes et de quelques faiblesses d'écriture, c'est vrai. Elle en garde également trop pour son final. Elle n'en reste pas moins extrêmement plaisante, bien jouée, bien produite et bien écrite. Sur certains points même, elle surpasse la première saison. Par exemple, je crois que personnellement, les personnages m'ont beaucoup plus parlé, beaucoup plus touché. Le final a été une véritable montagne russe d'émotions et livre un ensemble plus abouti que la première saison. La saison dans sa globlité restera certainement bien plus dans ma mémoire. Oui, True Detective a complètement changé. Et plus les choses changent, plus elles restent les mêmes...
La chaîne est prête à accompagner Nic Pozzolato dans un troisième projet et je vote oui immédiatement. S'il pouvait prendre un peu plus son temps pour l'écrire, afin de corriger certaines imperfections, le résultat pourrait atteindre le stade de l'excellence, ce que cette saison manque de peu.
- Mention honorable : Game of Thrones, saison 5. Sans aller jusqu'à dire que cette saison est "détestée" (en tout cas, je ressentais beaucoup moins le besoin de la défendre que True Detective), elle reste cruellement sous-estimée et aurait pu très bien aller dans cette partie de mon bilan. Étant ce qui est sans doute selon moi la meilleure saison du show depuis la première, elle a même eu le mérite de me réconcillier à 100% avec la série. En plus, je me dis avec du recul qu'elle a rappelé à certaines parties de la fanbase qu'on ne regarde ni un livre, ni un show hype avec des combats et du gore, mais une série télé de genre fantastique avant tout. Notre bilan de saison vous aidera à y voir plus clair sur ce que la rédaction, moi y compris, pensons de la saison.
4) La saison que tout le monde voulait mais que tout le monde regrette : Community saison 6
Arrivé après la bataille, j'ai eu le temps de me binge-watcher comme il faut les 5 premières saisons de Community et d'enchaîner très rapidement sur la sixième. Je n'ai donc pas suivi toute l'attente, l'annulation, le repêchage Yahoo et autres événements notables remplissant un parcours de production déjà suffisamment complexe et atypique.
Et heureusement.
Car déjà que j'ai été déçu, qu'est-ce que ça aurait été si j'avais attendu quelque chose de la saison... Le season premiere avait pourtant largement comblé mes attentes et effacé mes doutes. Réflexions métas sur la suite de la série, gags hilarants, nouveau personnage - Frankie - très prometteur... Le season/series finale est lui aussi satisfaisant et rattrape l'ensemble de la saison, la faisant passer (de justesse) au-dessus de la saison 4 et son final absolument excécrable.
Sauf qu'entre les deux, on a eu Elroy, personnage n'ayant absolument aucune utilité (je crois que Dan Harmon en a eu conscience, mais trop tard). Entre les deux, on a eu des standalones plein de mauvaises idées comme "allons faire le coming-out du doyen". Entre les deux, quelques histoires qui font le job, souvent ennuyantes - quelle idée de passer à un format 25/30 minutes ?! Ajoutez un peu de méta et un paintball pour satisfaire les fans et c'est tout. Bref, entre les deux, on a eu clairement une absence d'idées, une absence de propos, une absence de direction. Une absence de tout ce qui rend une saison de Community intéressante. Le côté "nostalgique" qu'Harmon a voulu donné au show ne fonctionne pas du tout et était dès le départ la plus mauvaise idée possible avec la moitié du cast décimée.
Le problème est là pour moi : Dan Harmon voulait faire une saison pour les fans. Il n'avait pas d'idée précise en se lançant dans la saison, comme souvent certes... Du coup il a fait des trucs bateaux, a tenté de faire croire aux fans que le show n'a pas changé, alors qu'il a complètement changé. Peut-être a-t-il espéré faire une saison à vide pour à la fin expliquer que c'était bien l'heure de partir ? Si c'est le cas, ça n'empêche pas le fait que la saison soit bien vide. Plutôt que de nous faire accepter l'idée de la fin de série en nous prouvant qu'il n'y a plus rien à tirer du show, peut-être aurait-il fallu justement laisser ce dernier partir sur une note haute.
C'est une bien moche façon de conclure une si belle série, surtout après l'excellente saison 5 "best-of" (ma préférée) qui aurait fait, avec un épisode façon 6.13 rajouté à la fin, une très bonne conclusion.
- Mention honorable : Broadchurch saison 2, ou comment le True Detective britannique devient moins bon qu'un NY Police Judiciaire. Une saison qui n'a pas mis beaucoup de temps à s'effriter, basculant sur le n'importe quoi à la fin et qui a limite ruiné le mythe autour du détective Alec Hardy. La troisième saison, centrée sur les personnages et débarassée de ses poids (oui Claire et Lee, c'est de vous dont je parle), pourra peut-être permettre à la série de se relever et de nous quitter avec les honneurs. Mais je n'y crois plus trop.
5) L'instant fanboy (oui, vous avez déjà tous deviné de quoi je vais parler) : Doctor Who, saison 8
Déjà 8 saisons et une décennie passée depuis le retour de la série britannique la plus culte sur les écrans anglais, et je suis toujours autant impressionné par la capacité qu'a la série à conserver sa magie.
Depuis plusieurs années, chaque saison ne fait que surpasser la précédente à mes yeux. Cette année encore Doctor Who a eu tout pour plaire : nouveau Docteur immédiatement adopté par tous, dynamique avec la compagne jamais-vue, construction du fil rouge remarquable, spectre des aventures varié et standalones de qualité, mythologie du show explorée encore un peu plus en profondeur, et enfin, de très bonnes bases pour une neuvième saison. Des VFX cheaps et quelques épisodes en-dessous du lot aussi, c'est vrai - ça ne serait pas Doctor Who autrement, si ?
Doctor Who est en plein essor de popularité et me donne le sentiment exquis d'être en plein âge d'or. Ce n'est un secret pour personne, c'est de loin ma série préférée et je cherche toujours à en faire la promo. (tiens d'ailleurs si vous êtes intéressé à rejoindre l'aventure il n'est jamais trop tard pour commencer ! Voilà je m'arrête là). Bref j'adore Doctor Who.
Sauf que ça ne sera peut-être pas toujours le cas. Dans moins d'un mois sort la neuvième saison et mis à part le double-épisode d'introduction conçu comme un blockbuster, elle s'annonce pour le moment peu emballante. Quelques récentes informations et teasings sur les derniers épisodes de la saison me redonnent confiance, d'autres épisodes me font toujours très peur... Reste à voir si le show saura garder sa créativité débordante une année encore. Cela dit, malgré mes craintes, il semble bien parti pour !
6) Le pari gagnant de Netflix : Unbreakable Kimmy Schmidt
Ben quoi, vous vous attendiez à une autre série ? Eh non ! Il fallait bien que je case une des seules nouvelles sitcoms que j'ai aimée cette année. En plus, cette petite comédie a fait beaucoup moins de bruit que la série événement des Wachowski, alors que j'ai peut-être plus pris mon pied avec elle.
Il y a déjà un point évident qu'il faut soulever : ça fait plaisir de voir de la positivité dans les séries ! La série suit les aventures de Kimmy, jeune femme enfermée dans un bunker dès son adolescence et qui vient tout juste d'être libérée. Elle découvre New York et s'émerveille pour un rien, tout en étant confronté aux difficultés de la vie. Elle en bave, mais elle trouve un appart, un coloc, un job, des amis et même un petit copain ! Bref, Kimmy sourit à la vie et la vie lui sourit finalement en retour. Et nous on sourit en regardant. Elle est pas belle la vie ?
Cette comédie vous donne la banane, elle met la pêche, elle te fend la poire, elle a pas le melon... Oui, c'est le genre de comédie qui me donne envie de faire des blagues à deux balles sur des fruits rien qu'en y repensant. Elle est fraîche et le fun est ultra communicatif. La série vous donne un sourire béat sur votre tête sans que vous ne sachiez trop pourquoi.
Et puis il y a THAT générique. Si ça vous met pas de bonne humeur, je ne sais pas ce qui le fera.
- Mention honorable : Sense8, je ne t'ai pas oubliée ! Tu ne m'as pas autant transporté que je l'espérais, à cause d'un rythme qui tarde à venir et d'un fil rouge trop en retrait (j'aime bien les scénarios de complots internationnaux moi...). Cela dit, tu restes une très belle expérience et un apport unique, très spécial, à l'univers des séries, que j'accueillerais volontiers pour une autre saison. Du moment que tu te rappelles bien que tu appartiens à l'univers des séries, hein. Pas à l'univers des films de 12 heures. Donc mets-moi un fil rouge concret et ne te repose plus sur le binge-watching pour masquer des longueurs, et tout ira bien entre nous en saison 2.
- Mention honorable bis (oui Netflix a fait de bonnes séries cette année, et encore, Narcos n'est pas encore sortie...) : Marco Polo, une série au rythme posé et aux belles images qui nous fait voyager dans des terres inconnues à la télévision. Lien vers le focus si la série vous intéresse.
7) Le monde de l'animation : Les Simpson, saison 26
Pendant que le monde continue de tourner, la famille jaune la plus connue du monde continue de sortir des épisodes. Et il lui arrive même encore parfois d'en sortir des bons. Et ouais.
Sans complètement me rabibocher avec la série, la saison 26 a largement su faire oublier les nombreux torts auxquels la série avait cédé depuis un bon paquet d'années. Il y a un effort de créativité et de pitchs originaux qu'il faut saluer pour un cartoon aussi vieux. Crossovers de tous les côtés et sous différentes formes (Family Guy, Futurama, Rick & Morty), spécial Horror-Show événement, retour d'Al Jean (le showrunner de la série) en tant que scénariste de certains épisodes, script des années 90 qui n'avait jamais abouti enfin mis en production... Le show a tenté des choses et la plupart du temps, ça paye. D'autres fois, ça paye beaucoup moins. Notamment concernant la mort très marketisée d'un personnage dont tout le monde se fout, qui se révèle logiquement être un gros pétard mouillé. Autre exploit dans la nullité : un épisode visitant la planète originelle des aliens de la série (Kang et Kodos) qui est un simple prétexte à des gags halloweenesques de mauvais goût.
De plus, toutes ces tentatives (qu'elles soient payantes ou ratées mais honorables) ne vaut que pour une moitié de saison. Dans la deuxième partie de l'année, on a eu droit à un retour extrêmement classique. Peut-être étaient-ils à court d'idées. Sans doute en gardaient-ils beaucoup pour le début de la prochaine saison, qui s'annonce autant voire plus marketisée (vous avez forcément dû entendre parler de la nouvelle comme quoi Homer et Marge allaient divorcer...).
Donc en résumé, c'est encore trèèèèèèèès loin d'être la renaissance du show, mais c'est déjà mieux.
- Mention honorable pour cette catégorie : Over the Garden Wall, une perle rare. En vrai c'est ce cartoon-là que j'ai préféré par-dessus tous les autres, évidemment. Sauf qu'ayant récemment fait un focus sur cette série, cela avait peu d'intérêt d'en parler longuement ici. Cela reste une beauté !
8) La comédie qui sort du lot : The Middle, saison 6
Si vous aviez deviné le gagnant de cette catégorie, bravo, vous avez droit à une boîte de pépitos ! Car The Middle, c'est mon petit guilty-pleasure personnel et je n'en parle jamais beaucoup. Je crois que regarder quelque chose uniquement pour rigoler, ce n'est pas mon délire, je ne tiendrais pas longtemps. The Middle en est l'une des rares exceptions. Chaque année, on suit les aventures de la famille Heck, représentant la famille américaine traditionnelle. Frankie la mère épuisée, Mike le père détaché, et les trois gosses, garçon-fille-garçon dans l'ordre, tout ce qu'il y a de plus classique. "Où est le truc en plus" alors ?
Réponse : il n'y en a pas, le pitch se limite à ça. Ouaip.
Le truc, c'est que je suis attaché personnellement à cette série. J'ai vu les personnages démarrer et leurs acteurs grandir et vieillir depuis le tout début et forcément, je suis désormais très attaché à toute la famille.
En plus, la série a su faire évoluer ses personnages au bon moment. Sûre de son succès commercial et donc de son renouvellement pour longtemps, The Middle a commencé autour de la saison 4 à lâcher du mou autour de ses personnages et les a laissés se développer et évoluer. Aujourd'hui en saison 6, la série assume pleinement son aspect "une nouvelle année avec la famille Heck" : chaque année on a l'épisode de la rentrée scolaire, puis celui de Thanksgiving, puis Noël, puis la fête des mères, etc. Solidement ancré dans les foyers américains, la série aborde plein d'aspects de la vie et le fait sans arrière-pensée.
Contrairement à toutes ces sitcoms léchés, censées être fidèles à la réalité, "modernes" (oui, je pense à toi Modern Family, ou en tout cas aux quelques minutes d'épisodes que j'ai vues et qui ont suffi à me faire fuir), The Middle sonne vrai et sonne juste. Les épisodes les moins bons sont ceux avec un grain de folie ou de surréalisme. Les meilleurs épisodes sont ceux centrés sur la famille. Cela paraît très ennuyant comme ça, je suis sûr que ça conviendrait à bien peu de monde. Pour moi, c'est ce qui fait qu'elle sort du lot, justement. C'est fait sans prétention, et ça fait du bien.
- Mention honorable : Man Seeking Woman, une sitcom à double-tranchant. Pour le coup, elle est tellement radicale et originale dans ses gags et dans ses vannes, exploitant au maximum la moindre de ses idées, qu'on peut tout à fait trouver ça hyper nul et très poussif. C'est une sitcom drôle, originale, qui se plante parfois mais qui réussit fort quand elle réussit. En bonus, une certaine profondeur dans certains épisodes et personnages, laissant un bon potentiel pour la saison 2.
9) La comédie qui a encore du boulot : The Last Man on Earth
C'est dur, c'est dur ! Dur de se mettre aux sitcoms, qui n'est pas vraiment mon genre de prédilection. Cette année, j'ai fait des efforts et j'ai tenté des trucs drôles dont je parle déjà au-dessus.... ça ne fait pas beaucoup. Enfin, n'oubliez pas que je regarde quand même The 100 et Teen Wolf, donc j'arrive sans problème à me taper des barres de temps à autres. Bref, pour revenir à The Last Man on Earth, c'est ce qu'il m'est arrivé de mettre quand je voulais me marrer et elle a à peu près réussi.
A peu près.
Pendant pas mal de temps, la série est bien. Elle divertit, on se marre bien, l'écriture est à la hauteur du pitch et le casting est très efficace. J'ai revu quelques épisodes sur les débuts du mariage Carol/Phil, c'est juste génial de A à Z. "Le tout était de savoir quand introduire chaque nouveau personnage", nous révélait le créateur de la série. Je suis désolé pour lui qu'il en ait conscience, car c'est râpé. Pour l'introduction de The Last Woman on Earth, Carol, c'est top. Pour Melissa (January Jones), même pour Todd si on veut vraiment pousser, ça passe - l'introduction de ce dernier étant légendaire, tout le monde s'attendant à un playboy. La série s'embarque ensuite dans un délire avec l'introduction de deux protagonistes dont je ne me souviens que par le nom – Frick et Frack, deux femmes qui n'ont absolument aucune personnalité, ainsi que Phil n°2, aussi attachant et charismatique que... euh... non, je vois pas. Et c'est justement le playboy qu'on attendait tous. Voilà un exemple qui montre la perte progressive de la créativité de la série. Imprévisible et géniale au début, elle part complètement dans le mur et on évite de peu la collision.
Oui, de peu, car finalement le season-finale prend l'option "on efface tout et on recommence", sauvant par la même occasion la saison et promettant un nouveau départ avec les deux seuls persos du show auxquels je me suis finalement attaché : Carol et Phil (oui car Melissa devient une vraie garce sur la fin sans trop d'explications). Étant à la fois TRÈS inquiet pour la nouvelle saison, mais ravi de voir que le show semble aller sur la bonne voie (et ravi de voir que la Fox a enfin renouvelé une de ses nouvelles émissions...), je suis très curieux de voir ce que donnera la deuxième saison. Je vais partir du principe que la première n'existe donc pas et y aller avec la confiance.
Donc, en résumé, mon avis sur cette première saison : hein ? quelle saison ? TLMOE c'est ça pour moi :
10) Mes rattrapages
Pour finir ce bilan, voici ces séries où je suis à la bourre mais où je commence à/j'ai rattrapé mon retard :
- Rien de plus qu'un soap, mais un bon ! Revenge, le cas typique de la série qui s'arrête au bon moment. Ayant beaucoup tiré sur la corde en début de saison 4, la fin de saison en gardait beaucoup sous le coude et le final de la série est excellent.
- Les anglais ont encore frappé ! The Honourable Woman. Un thriller d'espionnage sous fond de politique, qui est une petite merveille dans son genre. Une mini-série extrêmement bien menée.
- Hello Ladies, comédie parfois un peu clichée mais touchante et se concluant sur un très bon film faisant office de series-finale.
- It's Always Sunny in Philadelphia, IASIP pour les intimes, une sitcom que je regarde avant tout pour l'envie de savoir si je suis plutôt bon client de l'humour noir, et jusqu'à maintenant je ne suis pas déçu.
- Quel est le point commun entre The 100 et The Wire ? (oui je l'ai osé). Les gens ne mentent pas à leur sujet ! Le grand-écart qualitatif de la série de la CW entre ses deux saisons n'est pas une légende, la saison 2 est belle est bien une réussite. Quant à The Wire, c'est effectivement une série de légende et qui a un bon potentiel de "meilleure série de l'histoire".
- American Horror Story, l'horreur sur petit écran. Très dubitatif au départ, je me suis laissé séduire par le pastiche du genre du film d'horreur. Actuellement, je vogue parmi les fous dans l'asile de Sister Jude, et j'espère bien avoir fait le tour du couvent et du cirque d'ici à ce que la cinquième saison ne commence.
- L'hypnotique et l'envoûtante Mad Men. Au rythme où j'avance, quand je verrai le final de la série, ils auront déjà sorti le remake, le spin-off sur CW et la version blue-ray remastered du jeu-vidéo sur PlayStation 12. En attendant je suis en plein dans la saison 2 et je savoure.
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Mon bilan perso s'arrête là ! (Ouf !) Et oui j'ai eu le temps pour pas mal de séries cette année, ce ne sera sans doute plus le cas l'année prochaine, alors il fallait en profiter. Ce n'est peut-être que cette grosse quantité de séries, nouvelles comme anciennes, qui me font dire que 2014/2015 fut une bonne période pour être un sériephile... mais je le dis quand même ! Ce fut une belle année. Si l'on sait bien chercher où il faut, il y a largement de quoi trouver son bonheur. Espérons que le monde des séries nous réserve encore et toujours plus de belles surprises l'année prochaine.
A très vite pour un nouveau bilan où Manoune398 vous livrera son avis sur la saison !