Il y a tellement d’ego que les confrontations font systématiquement des étincelles et offrent de bonnes scènes, Si les femmes tiennent toujours le devant de la scène, d'autres personnages secondaires commencent à émerger, que ce soit le golden boy cynique et fascinant qu'est Cory ou Chip qui louvoie beaucoup entre tous ses interlocuteurs et dont on a du mal à cerner la vraie personnalité. 

+1 pour l'échange dans les toilettes où Alex demande à Bradley pourquoi elle n'a pas quitté la table alors qu'elle ne s'y sentait pas du tout à l'aise et que rien ne l'y retenait, qu'on peut voir comme une allégorie des reproches qu'on a faites aux victimes des harcèlements. 

J'aime bien les différents personnages, exposés aux enjeux de leurs postes mais aussi de leurs vies privées ou rapports professionnels. Tout se joue dans la hiérarchie et/ou l'ancienneté, ce qui crée un joyeux bordel.

• Le big boss (le père d'Angela dans My So-Called Life !), figure autoritaire contre laquelle tout le monde se bat à l'aveugle, pas assez présent pour le détester mais trop peu présent pour apprendre à l'apprécier. De plus, il correspond vraiment au cliché du vieil-homme-quinquagénaire, "pris de court par les révélations" sur Mitch.
• Ensuite vient Cory, que j'apprécie pour son malice et son côté gentiment détaché. On se doute qu'il y a là de l'ambition et une forte volonté de faire ses preuves, mais il a l'air de celui qui fout le bazar et s'en va pour admirer les réactions des concernés (comme cette dernière scène). J'aime bien ce genre de personnage, à condition qu'il ne joue pas trop dans la cour des méchants.
• Chip est génial (bon, c'est parce que c'est Mark Duplass qui l'interprète aussi), son métier le place dans l'ombre mais il est essentiel derrière la caméra et surtout, il joue dans les deux milieux : la production et la direction. Il est partout, tout le temps, et c'est celui auquel je me suis attachée le plus vite.
• Alex est le point central de la série, mais pas nécessaire à toute l'histoire puisqu'elle fait partie d'un tout, comme ses collègues. C'est un bon rôle pour Jennifer Aniston, il y a des enjeux d'âge, de genre, de futur, d'ambition... Elle est assez complexe pour être vraiment intéressante à suivre. Bradley représente la folie et la jeunesse, avec son franc-parler mais aussi son innocence — car ce sera la petite nouvelle.
• En dehors des studios, on retrouve Mitch et sa naïveté presque mignonne et surtout risible. La scène entre lui et Chip est vraiment bien écrite ; c'est dans ce genre de moment que la série prouve à quel point elle est actuelle mais surtout qu'elle touche juste. Sans chercher à être provoquante, elle ne cherche pas non plus le politiquement correct à tout prix et essaie d'aborder chaque situation du point de vue des différents personnages.

En tout cas, ce deuxième épisode m'a laissée beaucoup plus enthousiaste que le pilot. L'écriture est bonne et les personnages sont bien travaillés, avec un contexte qui se montre réaliste et actuel. J'ai été surprise par le ton parfois drôle, dans les dialogues ou la gestuelle des personnages, même si l'aspect piquant et acéré les met à mal. Le rythme est bon et j'aime bien comment l'histoire se met en place ; voir de quelle façon chacun joue ses cartes et essaie de se faire / garder sa place au sein du show... clairement, ça se joue dans les coulisses. Je pense qu'il y a une variété de thèmes à traiter et j'ai hâte de voir la suite.