Un très bon épisode qui aurait pu être parfait sans une petite réserve de ma part à la fin. 

Le début est top, l'émission démarre et le suspense commence : combien de temps Bradley va tenir ce jeu du faux, garder ce sourire de façade, avant de tout envoyer bouler ? Réponse : 10 minutes avant de lancer un pavé dans la marre et quel pavé, un des sujets qui divisent et crispent le plus les américains à savoir l'avortement. Et si dans la série, le network refuse de prendre parti et de se politiser, la série, elle, semble plutôt prendre une opinion pour, ce qui est vraiment courageux, car TMS nous montre très bien les répercutions qui suivent, notamment le départ d'annonceurs publicitaires un peu trop puritains. C'est vraiment une des forces de cette série : démystifier les sacrés journaux télévisés (les mornings notamment), totalement aseptisés et vides de contenus, uniquement présents pour combler le temps entre deux publicités. Certes, on n'apprend rien de vraiment neuf, mais ça fait du bien de le dire. 

L'épisode était déjà très bien, il s'améliore encore avec l'interview d'Ashley où la série explique très remarquablement les mécanismes de ce genre de relation toxique de rapport dominants-dominés, ainsi que toute sa complexité, car la victime se retrouve coincée sans que parfois le coupable n'ai totalement conscience de sa mainmise. Il croit séduire et s'amuser, alors qu'il profite d'un système de pouvoir installé depuis des millénaires. C'est vraiment formidablement écrit. Ma seule réserve provient de la nouvelle sortie de route de Bradley qui fait tomber l'oreillette et poursuit l'entretien hors des clous de sa direction. Clairement, c'est cohérent avec le personnage, mais ça me pose deux problèmes. Celui de commencer à me dire qu'elle est un peu bébête, après avoir déjà reçu une tape sur les doigts en début de semaine avec sa révélation sur son avortement, de recommencer à peine quelques jours plus tard. L'impulsivité n'explique pas tout, surtout pour ce genre de travail de journalisme aseptisé, pour lequel elle a signé. Puis, celui de me dire que tout cela nuit à la crédibilité du show, car dans la vraie vie, deux écarts en si peu de temps pour une débutante la ferait virer de l'émission et j'espère que TMS ne va pas persévérer dans la voie "Bradley déconne, il faut trouver une raison pour justifier qu'elle continue à présenter le JT, car sinon la série n'a plus raison d'être". 

A voir, mais en tout, TMS est une vraie bonne découverte, merci Manoune d’en avoir parlé dans ton bilan. 

Semaine chargée pour le Morning Show ! Malgré une bonne narration, l'épisode est un tout petit peu plus faible que les deux précédents, jusqu'au moment de l'interview où tout bascule. Encore une fois, l'écriture est très bonne et parvient à explorer la façon dont les rapports de force se créent. On a un scénario qui explore en profondeur l'expérience d'une femme face à un homme de pouvoir et c'est vraiment réussi. Ashley le dit plusieurs fois dans l'interview, les employés le disent également à l'enquêtrice : Mitch ne les a pas forcées. Et pourtant... La culture du patriarcat, la dominance masculine et le pouvoir font que c'est arrivé. Ce n'est pas un bad guy v. good guy, c'est une exploration des relations et des comportements de genre. C'est très juste, et jamais dans le jugement.

Au-delà de ça, l'arrivée de Bradley bouscule l'émission devant et derrière les caméras, avec cette scène pleine de tension qui met en fait les employés dans une mauvaise posture... car ils savaient, et l'inverse ne pouvait pas être vrai. S'ajoute, en plus de la culpabilité qu'ils ressentent peut-être personnellement, le fait que la chaîne elle-même pourrait finir par être en danger. Le personnage de Bradley s'adapte comme elle peut à son nouvel environnement et pourtant, elle bouscule tout malgré elle !