Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Une très bonne saison ! Sans doute la meilleure de Tennant, du moins celle qui aligne les meilleurs épisodes sans aucun doute.
La nouvelle compagne, Donna, est vraiment exceptionnelle, que ce soit son caractère, l’actrice, son duo avec le Docteur, tout. L’alchimie des deux porte vraiment tous les épisodes (et en sauve même certains).
L’image ne fait que s’améliorer, on voit que la série a eu plus de moyens. En conséquence, la saison est aussi moins avare en science-fiction, avec beaucoup plus de planètes et d’autres mondes. C'est sans doute encore aujourd'hui une des saisons les plus diverses, colorées, intéressantes à explorer.
La seconde partie est vraiment une des meilleures du show et enchaîne 6 épisodes fantastiques.
Les spéciaux sont plus en demi-teinte, les épisodes de Noël sont tous assez mauvais (et cette "saison + spéciaux" en compte 3, de 2007 à 2009), mais les deux différents finaux que Ten a eu, à savoir Journey's End (la fin de la saison 4 elle-même et la fin de l'ère du Dixième Docteur) et The End of Time 2 (pour le personnage de Ten en lui-même), sont tous les deux dans la même veine : bourrés de qualités malgré quelques faux-pas, ils font tout le charme de la saison et lui donnent son importance, mais montrent aussi ses limites.
La beauté de la saison, c'est que TOUS les épisodes contiennent au moins 2 ou 3 petites références étranges qui trouveront finalement leur explication sur la fin. Entre les multiples retours de personnages, de monstres et de lieux, la saison possède l'une des meilleures continuités du show et approfondit beaucoup la mythologie.
Bref, entre Donna, le fanservice, la conclusion de l'ère du Dizième Docteur et les scénarios globalement de haute volée, c’est du très bon Doctor Who !
Mon classement :
- Forest of the Dead - 18
- Silence in Library - 18
- The Waters of Mars - 18
- Turn Left - 17
- Midnight - 17
- The Stolen Earth - 17
- Journey's End - 16
- The End of Time Part Two - 16
- The Fires of Pompeii - 16
- Partners in Crime - 16
- Planet of the Ood - 15
- The Unicorn and the Wasp - 14
- The Doctor's Daughter - 14
- Planet of the Dead - 13
- The End of Time Part One - 10
- The Next Doctor - 9
- Voyage of the Damned - 9
- The Sontaran Stratagem - 9
- The Poison Sky - 8
"La saison 1, c'est un peu le brouillon de la série : le docteur et sa compagne, qui voyagent à travers l'espace, un mélange d'ambiances, d'époques, de genres et d'émotions. Il faudra attendre quelques années pour un peu plus de folie et de maturité."
Voilà l'avis que j'avais écrit il y a quelques années à propos de la série. Mon avis a depuis pas mal changé.
Cette saison 1 n'est pas que le "brouillon" de la nouvelle série, elle est aussi son socle et son modèle qui finalement a inspiré énormément la suite. Un acteur méconnu du grand public mais à la très bonne réputation dans le milieu, une actrice au contraire très mainstream pour attirer les téléspectateurs, une continuité avec l'ancienne série donnant l'impression d'entrer dans un monde au background immense mais aux possibilités encore plus grandes... Cette saison 1 a brillé dans beaucoup d'aspects, et sans elle, le show n'aurait jamais fonctionné et grandi pour être le show que l'on connait maintenant.
Et elle n'est pas qu'une saison servant de base où l'on "pardonne ses défauts car c'était la première", comme bien des œuvres surestimées sous prétexte de nostalgie, non non. Elle a aussi de très nombreuses qualités en soi. Aucun épisode ne brille particulièrement ni est au-dessus des autres, mais le niveau général est plutôt bon. Les histoires sont variées, différentes dans les tons, et la dynamique entre le Neuvième Docteur et Rose Tyler reste à ce jour l'une des meilleures.
Une chose qui explique selon moi le fait que la saison soit aussi réussie, c'est que Russel T. Davies avait convaincu la BBC de lui laisser reprendre le show afin que cette saison devienne le retour triomphant d'une légende, certes, mais à la base le show a également été conçu pour raconter une histoire avec un début et une fin, dans l'optique d'une annulation... Autrement dit en plus de voir plus large, elle raconte tout de même une histoire d'un point A à un point B et possède un vrai développement et une conclusion. C'est ce qui rend les personnages de Rose et du Docteur si attachants. La grande force de la saison 1 c'est le fait de les voir évoluer ensemble depuis le pilot jusqu'au season-finale. Toute la saison repose sur la spontanéité de Rose qui se mêle au monde à la fois tourmenté et merveilleux du Docteur, permettant à ces deux personnages de s'aider mutuellement à devenir de meilleures personnes. Très peu d'épisodes ne servent aucun propos dans la trame, ce qui donne cette atmosphère générale de confiance et de maîtrise dans toute l'histoire.
C'est cette réussite d'avoir réussi à réintroduire doucement mais sûrement toutes les bases pré-existantes d'une série culte, tout en y ajoutant des touches modernes dans les personnages et d'avoir réussi à écrire et boucler une histoire complète en 13 épisodes seulement, sans pour autant nuire de quelconque façon à une potentielle suite, qui fait de cette première saison une vraie réussite.
Et la suite nous réserve encore les meilleures choses !
Une citation pour résumer la saison :
You could stay here, fill your life with work and food and sleep, or you could go anywhere.
Moyenne de la saison 1 : 14.46
Classement :
- The Empty Child - 17
- The Doctor Dances - 17
- Dalek - 17
- The Parting of the Ways - 16
- Father's Day - 16
- The Long Game - 15
- The End of the World - 15
- The Unquiet Dead - 15
- Bad Wolf - 14
- Rose - 13
- Boom Town - 13
- World War Three - 11
- Aliens of London - 9
Le diptyque de Steven Moffat se place dans le haut du classement, clairement l'épisode le plus moderne et mémorable de la saison, même si finalement il ne représente pas vraiment cette dernière, avec son aspect très romantique, absurde et horrifique. Il est accompagné par le très bon one-shot de Robert Sherman, Dalek, qui complète le podium. Le series-finale et Father's Day complète les "16/20" et pour le coup représentent, eux, très bien cette première saison.
The Long Game a longtemps été un vilain petit canard pour ma part mais son commentaire "politique" sur l'humanité du futur, un gros gros thème de la saison qui se retrouve d'ailleurs dans The End of the World, donne vraiment des thèmes directeurs à cette saison 1. Ces deux épisodes sont très bons et dans le haut niveau de la saison. The Unquiet Dead est vraiment un historical sympa à mes yeux et est un nouvel exemple d'épisode qui s'inscrit très bien dans la saison, servant plusieurs rôles et dans lequel Rose et Nine brillent.
Bad Wolf est une première partie de finale perfectible mais très fun, tout comme Rose, un pilote encore plus perfectible et kitch mais très efficace.
Ne reste donc que le trio des épisodes Slitheen, lourdement en fin de classement. Boom Town ne s'en sort pas trop mal. A noter surtout deux ratés dans la saison : les deux parties de l'attaque des Slitheens à Downing Street. Aliens of London, est un pas en arrière après les trois premiers épisodes de la saison, mais est heureusement rattrapé par une deuxième partie plus réussie, mais pas fameuse non plus au contraire. Ils témoignent de l'aspect cheap souvent reproché à cette saison et à raison, et sont beaucoup plus lents et mal écrits que le reste.
Malheureusement l'une des plus mauvaises saisons du show, bien qu'elle reste suffisamment décente pour qu'on n'ait aucun mal à imaginer une saison moins réussie si cela devait se produire un jour - pour l'instant après 9 saisons, cela n'a toujours pas été le cas, espérons que cela continue.
EDIT de 2019 : lolilol la saison 11 existe donc oubliez, la 2 n'est clairement pas
La grande cause de cette saison 2 plus molassonne c'est que la qualité des standalones n'est pas au rendez-vous. Au cours de mon revisionnage, il n'y a pour ainsi dire qu'UN seul épisode que j'ai un peu plus aimé davantage que le précédent visionnage : School Reunion. TOUS les autres épisodes m'ont apparu comme, parfois, identiques, mais le plus souvent, moins bien que dans mes souvenirs par rapport aux autres saisons (la saison 1 comprise). Mis à part le season-finale, le two-parter du diable, School Reunion donc et ce petit bijou de The Girl in the Fireplace, le reste de la saison est souvent juste "pas mal".
J'aborde toujours chaque saison avec deux angles : la qualité intrinsèque de chaque histoire, grosso modo que l'on peut résumer comme étant la "qualité des standalones", ainsi que fil rouge, que ce soit un arc, une intrigue mystérieuse, l'évolution des personnages ou l'agencement et l'ambiance générale, bref l'objet de la saison. Le fond compte autant que la forme en somme.
J'en ai un peu parlé dans mon avis sur Army of Ghosts, mais Ten convaint moins que Nine en tant que Docteur. Je n'ai absolument rien contre Tennant, il est pour le moment bien dans le rôle, sauf qu'il n'a malheureusement pas encore eu beaucoup de palettes d'émotion à démontrer car l'écriture ne lui rend souvent que peu honneur (cela dépend des épisodes en fait, on en revient à la qualité des standalones, cette dernière ayant un rôle à jouer dans mon appréciation du fil rouge, ces deux blocs ne sont pas distincts). Pas de fausse note particulière pour Tennant donc, mais pas de réel moment emblématique non plus.
Le principal problème, c'est que la transition par Rose est très mal gérée. Elle est trop rapidement balayée dans The Christmas Invasion, ce qui laisse juste une saison où l'on est censé voir deux meilleurs amis vivre les meilleures des aventures possibles... et c'est tout ! Ce que la saison 1 avait soigneusement construit : un Docteur moralement complexe, une compagne humaine et attachante à ses côtés, une relation avec un apport mutuel, un point A et un point B... toute la saison 2 ne fait pas vraiment bouger les choses.
Le pitch est surtout : "donnons à Ten et à Rose une romance naissante", c'est assez bien fait mais ça donne une saison sans grand dynamisme.
A part ça le personnage du Doc n'est pas archi intéressant et se dévoile peu, puisqu'il est "humanisé" à l'extrême par Rose. Sauf rares exceptions (School Reunion par le biais de Sarah Jane Smith et de l'écriture de Toby Withouse qui lui rend honneur même face à des scènes triviales comme face aux Krilitaines, et The Satan Pit dans son échange face au Diable et sa croyance sur le temps), le Dixième Docteur n'est pas un Seigneur du Temps de 900 ans qui a fait une Guerre du Temps. Non, le Dixième Docteur est un alien qui a pour meilleure amie une londonnienne et qui a pris goût à la vie humaine. Pour de vrai. On ne retrouve pas le personnage du Docteur dans son ensemble mais seulement par certains endroits, c'est ce qui me gêne avec cette incarnation. Tous les autres Docteurs sont souvent impliqués et posent leur marque, ce qui créé bien sûr des aspects que l'on aime pas, mais Ten est juste... normal ? La saison s'occupe juste de lui trouver des aventures et du bon temps et ce n'est pas l'approche que je préfère chez Doctor Who.
Le Neuvième Docteur avait un égo surdimensionné concernant son importance par rapport à celles des autres races, le Dixième Docteur est à l'inverse le plus proche possible des humains qu'on pourrait l'être. Le contraste est intéressant, et donne lieu à de très belles choses, notamment son émerveillement face à l'humanité et aux agissements des humains (un thème que l'on retrouve même dans The Age of Steel ou The Impossible Planet, ce genre de petits détails très sympathiques). Je n'ai rien contre un Docteur plus "humain", "charmeur", "drôle" et finalement, plus à même à parler à l'audience mainstream, et je trouve le contexte intéressant car cela permettra une descente aux enfers progressive (dans les saisons suivantes). Le problème est que vu que la descente aux enfers ne peut commencer QUE à partir du départ de Rose, c'est-à-dire dans le dernier épisode de la saison, on a donc toute une saison avec un Docteur qui ne bouge pas d'un pouce.
Il aurait été beaucoup plus judicieux d'intégrer des nuances plus subtiles à son personnage plus souvent. Comme je l'ai dit c'est tout de même en grande partie lié à la faible qualité des loners, il suffit de voir The Idiot's Lantern, Fear Her, Love and Monsters ou même New Earth et le two-parter Cyberman pour voir que le Docteur n'est pas à son meilleur jour. Sur une saison de 14 épisodes en incluant le Noël, c'est beaucoup.
Ce n'est pas la seule chose pour laquelle la saison a pris un tournant opposé à la une. Il n'y a pas de mention de la Time War avant très longtemps, une mythologie très peu poussée, un Docteur très peu intéressant d'un point de vue de son passé... mais aussi une Rose beaucoup plus controversée, à raison.
Si je n'ai aucun mal à dire que la relation Nine/Rose est l'une des meilleures du show, Rose Tyler dans la saison 2 est parfois agaçante sur les bords. Dans le Noël, sa réaction avec le Docteur est un peu disproportionnée. Dans la saison elle est hyper dure avec Mickey ou sa mère sans raison valable, parfois jalouse à l'extrême.
Elle n'a pas que de mauvais aspects cela dit, j'aime beaucoup l'assurance dont elle fait preuve dans certains épisodes comme Tooth and Claw, The Idiot's Lantern, Fear Her ou The Satan Pit, où elle n'hésite pas à prendre la situation en main. Mais où est la Rose Tyler qui était prête à se mettre entre un Dalek et le Docteur pour affirmer son opinion ? Où est la Rose Tyler qui a ouvert le coeur du TARDIS pour sauver le Docteur ? Où est la Rose Tyler qui a brisé toutes les lois du temps pour sauver son père ?
Oui, l'aspect téméraire est toujours là, mais il y a bien un facteur qui manque : le cœur, l'affection, l'humanité, la sensibilité de Rose de la saison 1.
En même temps, avec un Docteur aussi bon-copain, ce n'est pas étonnant. Il déborde tellement d'amour, de joie et d'émotions, qu'elle ne passe plus pour la jeune fille qui découvre l'univers et y apporte son humanité dans les pires situations même les plus négatives... non, maintenant en saison 2, Rose Tyler est plutôt la gamine capricieuse qui a eu la chance d'être dans le TARDIS et qui le prend pour acquis. Je grossis les traits car il y a des épisodes où elle est très bien. Et encore une fois, je n'ai rien contre cette évolution, qui est très joliment adressée par Jackie dans Army of Ghosts, quand elle lui dit qu'elle ne reconnaît plus sa fille... mais ça c'était l'épisode 12 ! Durant toute la majorité de la saison, j'aurais aimé avoir plus de nuances de ce type. En saison 1, on voyait déjà les mauvais traits de la personnalité de Rose, elle était déjà ennuyante avec Mickey, elle était déjà jalouse (de Lynda par exemple), mais puisqu'elle offrait beaucoup d'autres choses à côté, ces aspects ne semblaient pas dominer sa personnalité. Rose en saison 2 est toujours aussi attachante, et elle gagne en confiance, mais on perd ce côté si sensible qui faisait tout son charme et qui était pourtant - je le croyais - inscrit dans son personnage (rien que par son nom - fragile comme une Rose).
Forcément, si on associe dynamique de personnages statique et personnages en eux-mêmes attachants mais pas toujours montrés sous leur meilleur profil, et que l'on y ajoute un arc pas tip top ("Torchwood" étant beaucoup moins subtilement amené que Bad Wolf - c'est parfois mentionné deux fois par épisode - et moins mystérieux aussi), le fil rouge de la saison 2 n'est juste pas bon. La succession quasi-constante de loner est agaçante, il n'y a jamais aucune continuité hormis le départ de Mickey et son retour (une moitié de saison donc, au milieu tout est interchangeable). Pour que la continuité de la saison repose sur un personnage aussi médiocre (il faut voir la transition de Mickey entre School Reunion et The Girl in the Fireplace, elle est nulissime), c'est qu'il y a un problème.
Pour résumer tous mes problèmes avec cette saison 2 :
- Un Docteur limite trop puéril, ou qui ne possède pas assez de moments pour briller malgré Tennant qui pouvait pourtant faire "so much more !" (si vous avez capté la référence, bien joué).
- Une compagne qui perd l'un de ses principaux traits pour devenir parfois agaçante, même si paradoxalement elle est quasiment plus mise au centre que son Docteur dans la saison.
- Un arc qui n'en est pas un, ne laissant qu'une continuité branlante entre les épisodes
- Des standalones trop faibles (l'opener, le double sur les Cybermen, celui avec la télé qui bouffe les gens, celui avec la môme...)
On peut trouver de qualités à cette saison dans l'ensemble. Chaque point positif que je peux trouver ne résulte pas QUE de la performance d'un épisode individuel seulement. La relation Ten/Rose, j'ai beau objectivement trouvé les deux personnages un peu faibles, mon petit coeur de fan encore ébranlé par le premier visionnage de Doomsday ne peut s'empêcher des les aimer ! Ils sont charmants. La saison a aussi tenté de nouvelles choses (certains épisodes expérimentent des genres, comme The Girl in the Fireplace ou Love and Monsters, et la saison créé la notion de Christmas Special).
Oui mais voilà, il faut être réaliste, si le seul but de la saison après The Girl in the Fireplace est d'offrir une belle porte de sortie à Rose, il y avait beaucoup, beaucoup mieux à faire.
Mais au moins maintenant, la voie est libre pour que notre Docteur reprenne du pep's et s'affirme, en espérant que la saison 3 saura plus revenir à ce qui avait fait la très bonne qualité de la première saison : une compagne intéressante, une mythologie et un personnage principal complexes et une meilleure balance entre légèreté/kitsh et sérieux. Ce qu'elle réussira à peu près.
Moyenne de la Saison 2 - 13.85 (tout de même pas mal pour la "pire" saison d'un show)
Classement :
- The Girl in the Fireplace - 19
- Doomsday - 17
- The Satan Pit - 17
- School Reunion - 16
- The Impossible Planet - 16
- Tooth and Claw - 15
- Army of Ghosts - 14
- Love & Monsters - 13
- The Christmas Invasion - 13
- The Age of Steel - 12
- New Earth - 12
- The Idiot's Lantern - 11
- Rise of the Cybermen - 11
- Fear Her - 8
Avis sur les épisodes
Un épisode qui bouleverse pas mal l'échiquier à ce stade de la saison et donne très envie de voir la suite.
Le début de l'épisode qui montre Bernard faire ses expériences simulatoires dans le Sublime est assez cool, Bernard a porté toute la saison et continue ici de le faire, et le changement de colorimétrie et de ratio dans l'image aide vraiment à vendre le contraste entre les scènes avec Maeve.
Charlotte Hale a vraiment ce syndrome d'antagoniste qui a tout gagné mais ne sait pas quoi faire et qui ne comprend plus ses créations, et ce qui est assez dingue c'est que c'est quelque chose que Ford avait déjà anticipé en saison 1, dans un dialogue où on évoquait justement cette idée d'avoir tout ce qu'on veut et d'être arrivé au bout de ses motivations. J'aime beaucoup son concept de transcendance qui reste assez mystérieux, et le paradoxe qu'elle ne comprend pas pourquoi ses hôtes se blessent (et se suicident) alors que dans le même temps elle continue de s'auto-mutiler avec son bras.
Pas mal de faux raccords surviennent lors de l'infiltration du siège, que ce soit sur l'heure jour/nuit, ou le fait que Christina et Teddy ne croisent absolument jamais le groupe Bernard/Maeve/Frankie/Stubbs alors qu'ils sont au même endroit... c'est normal s'ils sont dans des mondes différents, mais la fin de l'épisode confirme, lorsque William met la ville à feu et à sang, que la même chose se déroule dans le monde de Christina. On apprend ensuite par Teddy qu'elle est elle-même la simulation et que son monde est vrai, ce qui est super alléchant. La scène de la baignoire où Christina semble prendre conscience qu'elle ne peut pas mourir et "rescussite" est empreinte d'un symbole très religieux et était vachement belle. Toujours l'intrigue qui devient de plus en plus fascinante.
La conclusion est donc très alléchante, tout comme William qui prend sa posture d'agent du chaos et fait ce que Charlotte n'aurait jamais pu faire. Tout l'arc de William est le plus faible de l'épisode selon moi, car ses motivations restent plus simplistes que les autres : il veut juste semer le désordre. C'est cohérent, mais on ne comprend pas bien tous les tenants et les aboutissants, et la saison n'a pas l'air de trop s'attarder sur ça. Le final me donnera peut-être tort.
Un final époustouflant qui s'inscrit sans problème dans la lignée des meilleurs épisodes de toute la série et finit d'amener celle-ci vers son acte final qui s'annonce juste incroyable.
Dès l'ouverture où un homme tue une mouche sur son cou, comme Dolores dans le pilote de la série, on sent que tout a été méticuleusement préparé depuis le début de la série pour aboutir à cette conclusion. Les parallèles macabres avec la première saison sont nombreux, et la scène d'intro qui suit une série de futures victimes et d'assassins, sautant constamment d'un point de vue à un autre après chaque meurtre, illustre parfaitement tout le crédo annoncé en début de série :
These violent delights have violent ends.
L'histoire se répète, mais Westworld a toujours eu selon moi le don de procéder par symmétries et par boucles sans jamais paraître redondant. Ou l'art de la répétition intéressante, pour qu'on y tire nous mêmes les parallèles à faire. Ici, le bain de sang se conclue par l'homme en noir, à l'origine du massacre et donc de cette fin du monde.
Et moi qui avait toujours un peu critiquer l'homme en noir cette saison, jugeant sa trajectoire floue et pas forcément surprenante... quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'au détour d'une conversation presque banale avec Charlotte, en fin d'épisode, on te révèle que depuis le début, le William que nous suivons est une n-ième version de Dolorès, qui a cette fois été corrompue par William au point de devenir comme lui. Cette pirouette redonne du panache à un personnage que je trouvais fatigué et répétitif, avec une notion extrêmement intéressante d'identité : est-ce William ou Dolorès ? Ou un mix des deux, qui a entraîné la fin du monde ?
WILLIAM: I was a better William than he was. William didn't die. He evolved. I am William.
CHARLOTTE: No, you're not.
WILLIAM: Well, if you can't tell the difference, does it matter?
Comme nous en parlons dans notre podcast avec Mmagi (à suivre ;D), c'est très intéressant d'observer que William et Dolorès sont depuis le début de la série deux faces opposées de la même pièces, deux rivaux aux trajectoires contraires mais similaires qui sont aussi tous les deux néfastes l'un pour l'autre. Pas surprenant que leur "fusion spiriturelle" que nous avons suivi en cette saison 4, est aussi détraquée et finit par être à l'origine de l'apocalypse.
La révélation passe presque inaperçue, mais en même temps, comme les deux personnages en présence (Charlorès et Willorès) savaient tous les deux la vérité, ça donne une sensation de rebondissement naturel, qui n'est communiqué au spectateur que parce que les deux règlent enfin leurs comptes. Cela explique au passage des tas de scènes mystères du reste de la série (les moments où William passaient le test de fidélité) et finit d'aboutir l'élévation de William en hôte ayant réussi son pari - comme Charlotte le dit dans ce final, il est le vrai gagnant de l'histoire.
C'était assez certain depuis quelques épisodes, mais le brillant twist de l'épisode 4 n'était pas du vent : le monde touche vraiment à sa fin et plus que jamais dans cet épisode on voit l'impossibilité pour les hôtes et leurs créateurs de cohabiter, peu importe qui contrôlait qui. A l'instar des prédictions de Bernard, qui se sont finalement toutes réalisées sans encombre, j'apprécie beaucoup que cette saison est très sobre en matière de revirements, et que derrière la complexité des intrigues et des thèmes, elle avait une direction claire et n'a fait que s'y tenir : le spectateur n'était pas tenu dans le flou artificiellement, mais simplement parce qu'il n'avait pas encore toutes les clés pour comprendre. Le speech final de Bernard à Charlotte, au sous-texte fortemment actualisé dans le contexte d'apocalypse environnementale qu'on est aussi en train de vivre IRL, sonne vraiment comme le sort inévitable de la planète et est à nouveau ultra cohérent avec le comportement de tous les personnages, de Akecheta à Bernard en passant par Charlotte.
Charlotte qui trouve également une conclusion dans la mort - pour le coup, probablement finale, comme elle ne fait pas partie du parc initialement. En tout cas, le personnage de Charlotte tel qu'elle a été façonnée par Dolorès en saison 2 et par la véritable Charlotte Hale en saison 3, ce personnage qui a bien souvent changé de motivation en évoluant et en prenant conscience de qui elle était, trouve ici une fin sublime où elle place sa confiance dans la Dolorès "pure" qu'elle a utilisé comme scénariste pour son monde parfait. En suivant le plan de Bernard, et pour tenter de faire survivre à la fois les hôtes ou les humains, elle sauve littéralement le monde - ou plutôt, comme on le savait déjà depuis quelques épisodes, elle donne une chance au prochain monde d'exister, en tuant l'homme en noir, en s'assurant que Dolorès et le Sublime sont intacts, et en assurant aussi sa propre auto-destruction dans un plan magnifique où elle semble enfin apaisée. Rarement vu une "antagoniste" (qui n'en est pas forcément une, en fin de compte) avoir un axe aussi beau.
La partie peut-être la plus décevante du final concerne l'éveil tardif de Clémentine, personnage d'arrière-plan toujours accessoire et important dans les plans de nombreux hôtes clés (Dolorès, Maeve, Charlotte...) au cours de la série. J'ai trouvé ça assez génial qu'enfin, au bout du voyage, elle souhaite prendre son indépendance et sortir de sa narrative d'assistante. Malheureusement, cela arrive à un point où le monde touche à sa fin et où la série ne pouvait pas se permettre de la laisser en vie - son histoire est donc écourtée, et elle écourte aussi au passage celle de Stubbs, le même type de personnage secondaire attachant qui est souvent resté en arrière-plan malgré quelques bonnes exploitations. Cela n'aurait rien coûté selon moi, de laisser Clémentine en vie, en tant que dernière hôte sur Terre, un peu comme Frankie et son groupe de singularités sont probablement destinés à être la dernière colonie d'humains sur Terre.
Mais quoiqu'il en soit, je suis sûr qu'ils ont d'autres plans pour ces personnages en saison 5, et cela restait assez jouissif de la voir sortir de son histoire et combattre, même brièvement, pour sa vie.
Tu sens quand même, que même si certains personnages comme Clémentine ont dû avoir une histoire légèrement écourtée pour accomplir ce fait, que l'idée d'un final "où tout le monde meurt" était ce vers quoi les scénaristes allaient inévitablement, et c'est assez génial. Caleb tire également sa révérence avec des scènes riches en émotion aux côtés de sa fille, malgré le peu de scènes qu'ils ont eu cette saison cela fonctionnait très bien. Frankie elle-même n'a pas été le personnage le plus intéressant de la saison mais risque sûrement de représenter la dernière once d'humanité "pure" lors de l'ultime saison, et suivra donc finalement les traces de son père.
Et en dépit de ce bain de sang absolu, c'est aussi probablement la fin de saison la plus positive de tout Westworld, et j'oserai même dire qu'elle pourrait faire office de fin de série si celle-ci a le malheur de ne pas être renouvelée pour son acte final. Cela tient dans le fait que le monde était déjà condamné, le spectateur le savait plus ou moins depuis l'épisode 4, et pas de pirouette là-dessus. Mais, le plan de Bernard de donner une ultime chance à la vie sur Terre réussit et toute l'intrigue de Christina est absolument fantastique et pleine d'espoir.
Celle qui a démarré comme le point d'interrogation de la saison, l'intrigue probablement la plus floue et dispensable, qui nous faisait nous interroger sur l'intérêt et les limites de la série (j'avoue m'être demandé si ce n'était pas juste "pour faire revenir Evan Rachel Wood"), n'a fait que se révéler de plus en plus fascinante, avec une succession de révélations à couper le souffle... et probablement encore plus dans ce final, où on apprend que Christina est la narratrice de sa propre histoire et a écrit tout son monde. On comprend ainsi qu'on a assisté à la naissance d'un programme informatique qui s'invente une histoire pour se tenir compagnie, jusqu'à personnaliser sa propre conscience (en Teddy) et entraîner son auto-éveil. Les scènes avec Teddy sont riches en nostalgie et set-up parfaitement la quête finale de Dolorès dans l'ultime saison : le retrouver pour obtenir sa happy-ending.
Mais c'est bien tout le "jeu final" de Dolorès, le test, qui est vraiment la meilleure idée de ce final, de la saison voire même de la série. Dolorès qui est devenue la narratrice et le nouveau Dieu dans son monde - le nouveau "Ford" finalement, relance Westworld une dernière fois afin de redonner sa chance aux humains et aux hôtes. Je pense que tout le but sera de voir si William peut cette fois avoir sa rédemption et faire le bon chemin, afin de ne pas se corrompre et corrompre Dolorès, et ne pas entraîner la fin de l'humanité et la fin des hôtes.
Ce cycle ultime est génial sur tous les plans et semble être clairement le point de chute prévu par la série depuis que Ford a conçu le premier hôte. Les idées avancées par Teddy notamment sont fascinantes (l'ADN est un code qui ne peut changer et donc les humains sont incapables de changement contrairement aux hôtes). Le thème du souvenir comme véritable façon de faire vivre des êtres vivants est aussi magnifiquement énoncé, puisque comme le dit Dolorès, son parc sera peuplé des souvenirs qu'elle a pu avoir sur tout le monde, souvenirs qui permettront à nos personnages de revivre une ultime fois. Cela donne du sens à l'expression "on vit aussi longtemps que quelqu'un se souvient de nous", citée dans l'épisode. Et quelle jolie façon de conclure la série par de la nostalgie ainsi justifiée.
L'idée synthétise en fait tous les thèmes depuis le départ : toutes les réflexions technologiques (IA, intelligence, transhumanisme...), métaphysique (identité, conscience, recherche de son but, religion...) et surtout de narration.
En effet, si Dolorès est en train de créer une simulation reprenant tout droit là où la saison 1 a débuté... qu'est-ce qui empêche ainsi toute la série à ce stade de n'être qu'une immense simulation dans le test de Dolorès ? Pourquoi la saison 1 avec le "vrai" Ford serait l'itération 0 et la saison 5 l'itération 1 dans la simulation ? Pourquoi tout ne serait pas une des simulations depuis le début, la 283ème par exemple ?
Cela amène évidemment à questionner la réalité de la série, mais aussi de notre propre réalité, comme la série nous invite toujours à le faire. Et ça tombe bien, puisque les Storyteller (Joy, Nolan et Dolorès) ont encore un ultime chapitre à raconter, qui devrait servir à jauger une ultime fois la nature humaine... mais nul doute qu'ils ont encore d'autres rebondissements sous leur manche.
La série a eu ses hauts et ses bas, la saison également, mais rarement ai-je vu une fin qui parvient à rendre le tout si cohérent, que ce soit les quelques intrigues qui précédaient, ou toute la série depuis ses débuts.
Plus de détails dans le podcast bilan de saison à venir !
Et il n'y a plus qu'à espérer que l'ultime saison 5 prévue puisse véritablement se faire ! La seule chose dont j'ai plus hâte que de voir la fin de tout ceci, c'est de revoir avant cela les saisons 1 à 4 pour comprendre tout ce qui amenait à ça...
Sympathique, et j'aime bien le style graphique visual novel 3D (même si comme Koss, je m'attendais à un changement à chaque épisode). Les séquences d'action restent assez cools.
L'appréciation du scénar de chaque histoire va beaucoup dépendre, je pense, d'à quel point on est fan ou pas de la partie concernée du MCU. J'aime bien Peggy, mais je m'en balek un peu du Captain 1 : c'est donc avec un intérêt modéré que j'ai suivi cette petite histoire, qui a le bon goût tout de même de bien gérer le tandem Peggy/Steve, même si la fin où elle rejoint les Avengers est un peu trop évidente.
En revanche l'épisode est assez cohérent avec tout le lore MCU-esque et reste plutôt sobre par rapport à la série qui va suivre, ce qui mérite d'être salué.
Le pitch le moins original du monde pour une série de what if ("et s'ils étaient tous morts ?"), ça démarrait mal.
Et en effet, cet épisode est vraiment mauvais selon moi. Le scénario n’a aucun foutu sens. Le “chemin alternatif” est en réalité un choix fait en hors-champ (Hope qui a décidé de rejoindre le SHIELD plutôt que d’être une scientifique avec son père) ce qui a entraîné sa mort, puis une folie vengeresse de son père qui arrive à tuer tous les plus puissants héros (sauf Natasha Romanoff…).
Le tout nous est révélé dans une scène digne des pires comédies “mwahaha tu avais raison c’est bien moi je te déteste Fury voilà tout mon plan”.
Si l’idée de faire du twist du “what if?” un aspect caché au début est bonne, l’exécution est donc lamentable. Et surtout, pour faire cette idée, il n’y avait rien de pire que de baser ça sur le casting et le lore de Ant-Man, soit le héros/l’univers le moins mémorable de toutes les trois premières phases du MCU (avec Hulk - le deuxième univers le plus solicité par cet épisode, ça tombe bien !!!).
La fin où Loki vient réussir à aservir la Terre est vraiment facile et sort de nulle part.
Bref, entre le méchant aux pâquerettes et l’univers pas intéressant, c’est un non pour celui-là.