Et c'est parti pour le deuxième round du DC Animated Universe avec Batman TAS comme challenger qui choisit de commencer les hostilités ... plutôt calmement, par un épisode assez classique , pas transcendant pour un sou mais toujours bien ancrée dans les solides racines du show ... et oui ce jeu de mot pourri a peut être un lien inconscient avec le fait que Poison Ivy soit l'ennemi du jour.
Il s'agit du second épisode dont elle est l'antagoniste principale et le moins qu'on puisse dire c'est que dans son cas à elle c'est malheureusement en deçà de sa première apparition (qui faisait mine de rien partie du haut du panier de la première saison, figurant même (certes dans les derniers, mais tout de même) dans mon 10 de cette dernière) bien que le bilan reste honorable, et c'est notamment dû au traitement qu'elle a connait dans ce retour.
Si elle reste en effet fidèle à elle-même dans cet épisode (bien que je la trouve particulièrement agressive, violente et diabolique ici par rapport à ce qui la pousse à faire ça, mais bon ça ne trahis pas le personnage), le problème est peut être justement là : le truc c'est surtout que cet épisode n'apporte absolument rien de plus au personnage par rapport au précédent. Même le rapprochement que fait Ivy entre elle et Batman était montré (certes contrairement à ici de manière implicite) dans ce dernier.
Alors certes, tous les épisodes n'apportent pas forcément quelque chose de nouveau à leur méchant et ce n'est pas une nécessité absolue ni même un défaut, mais quand c'est présent c'est quand même un plus, surtout pour un méchant comme elle qu'on a peu vu jusqu'à présent et dont il reste encore des choses à dire (on en serait à son énième retour, je comprendrais. Hors là, rien que la concernant elle, je sais qu'au moins deux de ses prochains épisodes choisiront de la mettre en scène de manière assez différente, pour enrichir le personnage, et ce pour des résultats très efficaces).
Et son plan, s'il est assez génial en soi, reste lui aussi assez classique et attendu de la part de cet ennemi, bien que le coup de la transformation progressive en arbre fait bien froid dans le dos comme il faut !
Mais bon, dans le fond, ces points là empêchent plus l'épisode d'atteindre des sommets et de se distinguer des autres qu'ils ne constituent de réels défauts de ce dernier.
Car ça reste toutefois un affrontement très sympathique à suivre avec un ennemi bien en forme et cerise sur le gâteau, ce qui rend l'épisode tout de même un poil plus mémorable que les autres dans la moyenne, c'est qu'il prend l'occasion de mettre assez Alfred en avant, et tout ce qui va de bien avec (son humour, sa relation avec Bruce, les réactions de ce derniers quand il est mis en danger, ...) ça, c'est toujours un plaisir !
Bref, tout comme la saison précédente dans le fond, c'est par un épisode classique mais aux fondations solides que s'ouvre cette seconde saison. Espérons alors que comme cette dernière elle saura vite nous pondre moult chefs d'oeuvres mémorables par la suite ...
Bon bah voilà, ça aura pas trainé : dès son deuxième épisode, cette seconde saison nous sort un pur chef d'oeuvre, violent uppercut qui viens se hisser d'emblée dans au sommet du top des meilleurs épisodes de la série, malgré la très rude concurrence des perles de la saison 1 qu'il dépasse presque toutes.
Car oui, là c'est du très lourd et un de mes épisodes préférés de la série, un épisode prenant, émouvant et fascinant, car s'attardant sur un point fondamental de la série qui ne fut jusqu'alors que très rarement et succinctement abordé et qui illumine à la fois Bruce Wayne dans sa dimension héroïque et pour une fois humaine, mais inscrit aussi pleinement dans toute sa destinée tragique notre célèbre héros ...
Souvenez-vous de The Forgotten, le 8ème épisode de la précédente saison. C'était en l'état un épisode réellement pas terrible qui se positionnais d'emblée parmi les rares échecs de la série, mais il était malgré tout sauvé du naufrage complet et de l'acquisition définitive de pire épisode de la série notamment parce qu'il posait une question très intéressante à défaut de la traiter : Que deviens Bruce Wayne s'il oublie le meurtre de ses parents ?
Ce trentième épisode de la série décide de reprendre quelque chose de semblable. Ici, ça donnerais plus : Que deviens Bruce Wayne si le meurtre de ses parents n'avait jamais eu lieu ? Sauf qu'à la différence de son prédécesseur qui se contentais d'effleurer le sujet, cet épisode va vraiment plonger dedans et en faire, pour notre plus grand plaisir, la colonne vertébrale de tout son être.
Et du coup, même si l'issue de l'épisode est au final assez prévisible (et c'est peut être le seul point où l'épisode faute et manque de peu le 20 : ils auraient pu au moins tenter de cacher un peu plus leur jeu. Là rien que la musique trahi un élément important de l'intrigue, sans parler de la scène d'intro de l'épisode ...), on reste fasciné de bout en bout par le spectacle qui se déroule devant nous, à la fois de par ce mystère dont malgré nos hypothèses on a presque envie de douter, pour Bruce, de leur véracité, mais aussi tout simplement de par ce que ça met en exergue chez notre protagoniste.
Car oui, en plus de montrer que Bruce Wayne serait bien évidemment totalement un autre homme sans cet évènement tragique (j'aime à ce titre beaucoup le fait que l'épisode se serve de tous les éléments que la série a mis en place jusqu'à présent. Ce qu'il fait de Selina Kyle et de Leslie Thompkins ici sont encore une fois des exemples frappants de la qualité d'écriture globale de cette magnifique série), l'épisode va beaucoup plus loin pour carrément nous confirmer quelque chose que l'on pouvais certes soupçonner en surface mais sur lequel on ne pouvait jusqu'à présent ne pas être certain non plus : que Batman lui-même est incompatible avec le bonheur de Bruce et la vie que dans le fond il aurait rêvé avoir. C'est sans doute probablement pour cela qu'il est si en colère sur la fin de l'épisode : plus que de s'être fait duper par un ennemi au plan aussi ignoble que magnifique et de l'espoir que ça lui avait temporairement redonné pour mieux l'arracher ensuite (bien que dans le cas présent, c'est Bruce Wayne et non le Chapelier Fou qui s'est arraché du rêve, même si c'est le second qui l'ait crée), c'est parce que ce dernier lui a donné la preuve indiscutable de cet état de fait. Et plus que cela : que Bruce ne peut définitivement s'empêcher de rester Batman, que le traumatisme du meurtre de ses parents l'ait tellement touché enfant que c'est définitivement irréversible (sauf peut être en cas d'amnésie totale et irréversible ? Mais ça on le saura jamais), au point que même la machine à rêve la plus puissante programmé pour donner à son sujet la vie dont il a toujours rêvé, quand bien même où n'importe qui d'autre flancherais et lâcherais prise pour s'y laisser bercer, ne puisse l'extirper de la tragédie de son destin. J'apprécie d'ailleurs beaucoup les remarques et justifications du Chapelier dans le derniers tiers de l'épisode ainsi que l'affrontement final Batman vs. Bruce Wayne qui, tout autant qu'un moyen de sortir du rêve, représente pour moi une véritable vengeance de Bruce à l'égard de son alter égo, un véritable cri de colère et de remords face au destin qui l'a condamné à devenir ainsi sans possibilité de marche arrière (le film Mask of the Phantasm complète d'ailleurs à merveille cet épisode sur le sujet) qui ne font que renforcer cet état de fait.
Bref, un des chefs d'oeuvres absolus de la série. De ceux qui en plus d'avoir une richesse thématique folle et de nous montrer des images qui resterons gravés à vie dans notre mémoire (car en plus, cet épisode particulièrement soigné côté visuel et animation), nous font passer par toute une palette d'émotions au fil du visionnage. De ceux qui marquent durablement et qui contribuent à enrichir magnifiquement cette grande série.
Après le chef d'oeuvre qui l'a précédé, il est normal que cet épisode laisse une impression beaucoup plus classique.
Néanmoins cet épisode se révèle plutôt efficace en confrontant notre chevalier noir à une sorte d'ébauche de l'Homme Mystère (qui fera sa grande entrée dans la série sous peu) nettement plus axé sur le côté piège élaborés qu'énigmes toutefois.
Et à défaut d'un quelconque apport à l'univers de la série ou à ces personnages, ça offre du coup un fort sympathique et assez atypique affrontement très prenant (d'autant plus qu'on a souvent du mal à voir comment il pourrait s'en sortir) entre Batman et son adversaire du jour qui ne manque vraiment pas d'inventivité pour ce qui est d'élaborer des pièges, avec notamment un twist ending redoutable !
Ah et oui, fait tout de même d'importance notable dans l'univers de la série, c'est un des rares épisodes à avoir un point chronologique fixe en étant celui qui introduit le Bat-Signal de Gordon dans la série. Ce qui en fait aussi du coup le seul épisode point de repère pour regarder Mask of the Phantasm, qui se déroule après l'apparition de ce célèbre élément.
Bref, un épisode simple, mais efficace.
Si Batman The Animated Series est une série d'excellente qualité sur énormément de points (et on est loin de les avoir tous vus), je crois que l'une des plus belles réussites de la série reste, et à de nombreux égards, le personnage de Robin. C'est simple : je pense n'avoir jamais vu meilleure version du personnage que celle ci, et en particulier pour un traitement sérieux du personnage.
Arriver à combiner la noirceur de Batman et l'éclatement de couleur juvénile de Robin est en effet un exercice qui s'est souvent révélé bien compliqué. Bien souvent, le résultat ne marche que si l'on choisis de faire en sorte que l'un rejoigne les caractéristiques globales de l'autre, qu'en quelques sortes l'un efface sa personnalité de base pour épouser l'univers de l'autre (comme Batman dans la série de 1966 qui deviens plus flashy ou encore Robin dans Under the Red Hood qu'on rend daaaark au possible sur tous les aspects pour le rapprocher de Batman).
Autrement, on obtiens bien trop souvent des mélanges ratés constamment le cul entre deux chaises qui ne satisfont personne (Batman Forever, Batman & Robin), ou bien des oeuvres qui ne s'attardent que trop peu sur cet aspect pour ne surtout pas risquer de briser l'équilibre obtenu quand elle trouve une configuration où elle en a un (les jeux Batman Arkham, leurs Robin sont très bien mais relégués au 15ème plan. Même Catwoman a un plus gros rôle qu'eux en tant que Bat-Allié ...) quand on ne tombe pas carrément sur des oeuvres qui n'assument qu'à moitié le sideckick du chevalier noir (The Dark Knight Rises)
Cette série est la seule oeuvre culturelle mêlant les deux héros que je connaisse (même si je pense que certains comics ont dû le réussir aussi, enfin j'espère) qui parvienne aussi bien à conjuguer les deux archétypes sans ne jamais faire le moindre compromis (ou alors si peu) sur les caractéristiques de l'un ou de l'autre et ou la coexistence des deux membres du Dynamic Duo est aussi parfaite, les deux se complétant à merveille.
Ca a commencé en ancrant directement Robin sans nous dévoiler ses origines dans la première saison, et ça continue ici en levant enfin le voile sur la génèse du plus célèbre des sideckiks au monde dans un des meilleurs two-parters de la série. La moindre seconde de cet épisode est un pur régal visuel, narratif, thématique et de développement de personnage. L'histoire est passionnante, prenante et émouvante des deux côtés et le tout se suit avec grand intérêt.
Mais ce que cette série (et ces successeurs du DCAU) a surtout pour elle concernant Batman et Robin, c'est qu'elle reste l'oeuvre ayant le plus et le mieux exploré leur relation à mes yeux. Et cet épisode à un énorme rôle là-dedans.
J'ai d'ailleurs une préférence pour cette première partie, car à travers les nombreux flashbacks du drame des Graysons et de l'adoption de Dick par Bruce, on voit déjà leur relation se construire, le parallèle entre les deux se dessiner tout en en décelant d'ores et déjà les différences et les failles. Si toutes les séries du Batman du DCAU feront sur la continuité un boulôt remarquable dans l'évolution de la relation Bruce / Dick, ce double épisode reste probablement celui qui plonge le plus au coeur de ce qui les unit et les éloigne, et en cela qu'il est particulièrement magnifique.
Le tout sublimé par une scène vraiment très poignante, quasiment au niveau de Freeze : celle où Bruce en venant réconforter Dick lui révèle qu'il a connu la même chose que lui. Dans le top 5 des plus belles scènes de la série, assurément.
Bref, Batman TAS nous prouve encore une fois son génie dès qu'il s'agit de faire des origin story, et nous révèle ici en plus qu'elle excelle tout autant dans celles de ces héros que dans celles de ces vilains, car oui, en plus, c'était le premier hero origin story de la série (et un des meilleurs). Hâte de voir au plus vite l'origine de Batgirl, de Nightwing, du second Robin, et de Batman, bien sûr.