Avis sur les séries
Difficile de conseiller une série à quelqu'un en lui demandant de seulement regarder les deux premières saisons... Mais c'est pourtant le cas. 13 Reasons Why avait bien commencé, adaptant le roman dans un ton amer, dur et juste. Les problèmes auxquels font face les adolescents sont très bien exposés puis explorés, parfois avec maladresse mais toujours avec de l'honnêteté. Le pari était risqué, mais la deuxième saison vaut le coup, pour avoir complexifié les personnages et leurs vies, avec en fond le thème récurrent du consentement et un rapport pertinent de la réalité.
Puis, il y a la troisième saison... Et on ne parle plus de la même chose. Si c'était seulement une baisse de qualité, ce serait encore envisageable de conseiller la série, mais le problème devient moral. Les décisions que prennent les personnages, le choix de la narration et ce qui se passe au fil des épisodes fait vraiment peur, surtout après deux saisons dans lesquelles on peut se retrouver et se questionner. L'épisode final est scandaleux à mon sens. Ensuite, la quatrième saison n'est pas aussi terrible mais elle est tout de même très très moyenne. La dépression et les autres thèmes autrefois abordés avec raison et sensibilité ne servent que l'histoire et les besoins dramatiques/théâtraux de la série.
La série est un gâchis, elle s'est perdue dans les méandres des pires teen shows en essayant de toujours faire plus triste, dramatique ou sombre. À vouloir parler de tout, elle finit par ne parler de rien et manque cruellement de finesse et de relief dans ses dialogues et ses intrigues.
Donc oui, je conseille les deux premières saisons qui correspondent un à arc entier. En revanche, les deux dernières sont à oublier, voire à bannir.
30 Rock est une série sur la télévision, elle est absolument américaine de bout en bout et demande de l'humour référentiel et orienté culture US. Elle oublie la writer's room durant les deux dernières saisons et devient de plus en plus orientée Jack et Liz, mais ça reste une série bien écrite, rythmée, avec une bonne distribution et des idées créatives. Je n'étais pas hyper triste de quitter la série à sa fin et je ne pense pas que les personnages soient les plus attachants qui soient, pourtant j'ai apprécié leur compagnie, la place de New York et les blagues méta. 30 Rock est quand même bien ciblée, mais elle fonctionne.
AJ and the Queen est une espèce de téléfilm un peu cheesy et old school, plein de bons sentiments et très bienveillant envers son public. C'est ce qui fait que ce n'est pas la série du siècle, mais c'est aussi ce qui fait son charme. C'est une histoire très bien portée par le génial RuPaul Charles qui délivre un message de tolérance et de paix, avec beaucoup d'humour et de piquant. C'est très honnête, du début à la fin, divertissant, coloré, humain. La fin de la saison est ouverte à une éventuelle suite, qui ne viendra pas, mais dans le même temps on y trouve une conclusion satisfaisante. C'est un projet qui venait du cœur, et ça se sent.
Avis sur les saisons
Cette saison s'est progressivement mise en place avec un départ un peu lent, un peu lourd, mais qui au fil des épisodes arrive à prendre son envol pour réellement complexifier et enrichir l'histoire de base.
Que ce soit le personnage d'Hannah, les personnages secondaires (heureusement, puisque c'est eux qui restent pour nous offrir une troisième saison), les différents point de vue, les faiblesses du système judiciaire, les difficultés à parler dans un monde où tout est encore à faire question place de la femme etc., tout a bien été traité.
J'ai trouvé cette deuxième saison plus qualitative que la première, car beaucoup plus ancrée dans le réel, plus dure mais aussi plus juste. Les auteurs sont également parvenus à lier l'histoire d'Hannah (et les cassettes) avec le présent pour faire évoluer les personnages tout en la gardant au centre de l'histoire, et c'est assez rare que ce genre de situation soit bien gérée donc je suis vraiment satisfaite de la construction des épisodes et de la saison en général.
La série est prête à passer à autre chose et à se concentrer sur l'évolution des autres personnages en gardant le souvenir d'Hannah, car tout le monde a une histoire qui s'est développée cette année, tout le monde est apte à porter le poids d'une nouvelle saison, même si Hannah n'est plus là.
La seule condition est de garder cette envie d'aborder des thématiques difficiles, mais actuelles, sur l'adolescence et la société américaine (ou occidentale). Si ça tourne au simple teen show, ce ne sera plus intéressant, mais s'ils se démerdent bien ça peut vraiment marcher.
Et j'étais la première sceptique quant à une deuxième saison...
Faire attention tout de même, je sus d'accord que ça peut vraiment être dérangeant pour les âmes sensibles (surtout adolescentes). Je conseille de ne pas regarder trop d'épisodes d'un coup, ou d'être accompagné. Ils le disent au début, et je suis assez d'accord avec eux. Il y a un truc dans cette série qui fait qu'elle est vraiment différente des autres.
Une troisième saison qui s'annonçait prometteuse mais qui se révèle être décevante sur sa fin. Le format est faible, avec un choix de narration que je n'ai pas trouvé judicieux. Treize épisodes, c'est beaucoup trop et l'intrigue tourne en rond. La fin est, selon moi, scandaleuse. Pris dans l'intrigue principale, le scénario ne parvient pas à raconter autre chose et perd de sa puissance sur des sujets essentiels.
Malgré tout, des personnages comme Jessica ou Tyler restent très intéressants, tout comme Clay qui continue d'être le point d'ancrage. C'est dommage, surtout quand on voit que c'est une série qui peut avoir un réel impact sur certaines personnes. La violence finit par faire partie intégrante de l'histoire plutôt que d'être seulement racontée et/ou dénoncée, et ça gâche les premières intentions.
Une dernière saison en demi-teinte pour 13 Reasons Why car elle part dans tous les sens, essayant de parler de sujets importants tout en faisant évoluer les personnages, sans oublier l'intrigue en elle-même qu'il faut continuer d'alimenter. Et ça ne fonctionne pas. Parce qu'à force de vouloir parler de tout, on finit par ne parler de rien, et des évènements qui auraient pu être forts en émotion et puissants, ne le sont pas.
La série était déjà perdue pour moi, après la désastreuse fin de la troisième saison. Je trouve qu'il y a cette idée un peu trop véhiculée selon laquelle certaines personnes mériteraient ou non de mourir, et passer autant de temps sur ça, ce n'est pas bon. Des procédés sont utilisés à des fins narratives mais ne sont pas explorés en profondeur, ce qui rend l'ensemble superficiel. C'est un teen show classique, sensationnaliste et assez peu crédible à la fin. Et c'est bien dommage, parce que c'est typiquement le genre de programme qui peut avoir un impact. Mais cette saison a prouvé que la série ne parvenait plus à faire dans le juste, simple et réaliste.
Avis sur les épisodes
La série qui s'était montrée si fine jusqu'ici, à exposer la complexité de toutes les problématiques qu'elle aborde, gâche un peu tout le truc avec cet épisode où tout se passe en accéléré et qui fait passer les féministes pour des faschos en puissance (déjà le terme "néo-féministe", hmmmm). Je trouve le coup des armes beaucoup trop gros pour continuer à rendre l'histoire crédible. Le début de l'épisode fait fake et pas super utile, mais alors tout le déroulement du "les féministes sont pour les armes" est pas bon. Ça dépeint les mouvements comme étant un gros bloc soudé et homogène alors que ce n'est pas le cas, et la première raison est la suivante : il y a des féministes de gauche et de droite. Donc d'imaginer que les gauchistes seraient à fond pour les armes, c'est pas du tout réaliste même si le problème de la pureté militante existe. L'épisode manque cruellement de finesse et tombe dans la caricature. Cela dit, je trouve Kenza toujours aussi bien écrite et j'ai apprécié les moments entre Sam et son fils.
En fait je ne pensais pas que l'histoire allait vraiment se diriger avec un possible conflit civil, l'épisode est bon et la machine est bien lancée, mais je suis surprise de ce déroulement là. Je ne regarde pas Baron Noir mais je trouve ça plutôt malin de l'intégrer à La Fièvre. Voilà, un bon final qui va plus vite que les premiers épisodes mais qui reste efficace.
J'ai eu cette impression de regarder Smallville. Pas grand-chose à voir, mais il y a dans l'atmosphère quelque chose qui me rappelle les années 2000, cette époque où produire une série n'était pas synonyme de sensationnalisme ou de course à la grandiloquence. Où l'on regardait juste, épisode après épisode, des personnages évoluer, vivre leur vie et raconter une histoire. Il y a ici une forme de simplicité bien que le nombre de personnages rendent l'histoire plus complexe.
Maintenant, l'épisode reste assez long.
Jusqu'à ce que Numéro 5 arrive, on se demande où est-ce-que les scénaristes veulent en venir. Il lance quand même l'action, et tant mieux.
L'exposition prend un chouia trop de temps et j'étais à deux doigts de m'ennuyer. Le fond comme la forme sont propres, les bases sont expliquées (en même temps, heureusement vu le temps que ça prend), les personnages ne sont pas attachants mais peut-être le deviendront-ils.
Bref, pas déçue du résultat mais j'attends plus de dynamisme dans les prochains épisodes.
Toujours dans la même veine que le pilot. Assez avenant mais un peu longuet. Heureusement que Five et Klaus ajoutent du pep's à l'ensemble, ainsi que les deux méchants qui apportent un peu de second degré. La machine se met doucement en route, espérons que ça ne prenne pas la moitié de la saison !