Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Malgré de grands noms du cinéma d’horreur (Tobe Hopper, John Carpenter, Dario Argento, Joe Dante, une anthologie très décevante. Seul la Maison des Sévices tient son rang, les autres segments alternent le sympa sans plus ou le sans-intérêt. Pas du tout indispensable…
Avis sur les épisodes
Comme on ne sait pas où la série va, chaque scène est fascinante, car le point de bascule (en aura-t-il un ?) peut survenir à chaque instant. Par contre, je n'ai pas été très fan de la séance d'humiliation d'Asher lors du cours sur l'art d'être comique. C'était trop pour un personnage qui s'en prend plein la tête depuis un petit moment.
Enfin, je ne sais pas si je ne le repère que maintenant, mais la réalisation est assez atypique. En effet, le metteur en scène (qui n'est autre que Nathan Fielder lui-même, aussi à l'écriture d'ailleurs, en plus d'interpréter Asher) se plait à poser sa caméra derrière une vitre, d'un buisson ou d'une pièce voisine, donnant l'impression aux spectateurs d'être voyeur de ce qui se passe (ou qu'une menace rode autour des personnages). J'ai aussi bien aimé la scène où l'on voit Asher à travers un miroir déformant, lui donnant le visage d'un monstre, effet qui rappelle les toujours efficaces apparitions du titre de la série en début d'épisode, déformant l'image (la réalité ?) autour de lui.
C'est vraiment par ses petits détails (et aussi par cette impression de voir un puzzle se constituer pièces par pièces, mais sans en avoir la vue d'ensemble) que cette série me fascine et m'intrigue.
Un épisode particulièrement cruel envers ses personnages : Asher et Dougie sont dans une relation amicale hyper-toxique, pleine de rancœurs non-dites tandis que Withney est présentée comme une pimbêche qui se rêve artiste et dont tout le monde se moque dans le dos.
Par contre, ç’est vrai qu’on peut se faire la remarque qu’en 8 épisodes, The Curse n’a pas vraiment bougé, elle raconte peu ou prou la même chose depuis le début. Cela met donc une pression sur le final qui a intérêt à montrer quelque chose d’assez fort, sous peine de conclure que ce voyage, toujours intrigant pour l’instant, n’aura été qu’un pétard mouillé.
La série est très méta, on ne le découvre pas, mais ça se confirme encore une fois avec cet épisode qui rappelle verbalement le fait suivant : le couple Whitney & Asher est au centre de The Curse et ce sont eux qui sont passionnants à suivre.
Et si les previously donne l’agréable impression d’un puzzle dont les auteurs posent soigneusement les pièces, parfois très différentes, mais dont l’ensemble finira par donner une fresque cohérente (enfin je l’espère), on peut se dire avec cet avant dernier épisode qu’en vrai, depuis le début, on nous donne les différentes morceaux nécessaire pour tenter de comprendre et de cerner la psychologie de ce couple mal en point,au bord du point de rupture, avec tout ce que cela impose de totalement contradictoire, de leur complicité qu’ils retrouvent naturellement mais par intermittence seulement, mais aussi leurs doutes ou les dérives creepy (magnifique scène où Whitney entend la voix de son mari se masturber dans la salle de bain à côté, moment délicieusement pervers).
L’autre force de la série est que les deux ne sont jamais …. totalement détestables : Whitney, malgré ses défauts, a une réelle envie de création d’une communauté bienveillante, tandis qu’Asher, même s’il est souvent malaisant, aime sincèrement sa femme.
Cela renforce ma fascination envers eux et même lorsqu’on pense avoir le tour de ce couple, ils arrivent encore à nous surprendre, comme lors du discours final d’Asher à Whitney et la réaction de cette dernière.
Selon Christopher Nolan, le final de The Curse est quelque-chose de rarement vu à l’écran et il ne tarit pas d’éloge sur la série. Je ne sais pas vraiment si je suis aussi enthousiaste que lui, mais en tout cas, la série propose un final très inattendu et déconcertant.
On commence par un saut dans le temps et je n’aurai jamais imaginé « ce futur », à savoir Whitney et Asher, toujours ensemble, mais en plus attendant un enfant, tandis que leur émission n’a pas du tout marché. J’ai mis « futur » entre guillemets, car il s’agit plus de notre passé, on est clairement en pleine période de Covid, voire de confinement et c’est très déstabilisant pour une série qui était légèrement intemporelle de se confronter d’un coup à la vraie réalité, celle des spectateurs. D’ailleurs ce retour au réel fait des dégâts pour les deux personnages qui voient leur beau petit monde idyllique d’une communauté soudée et aimante s’effondrer, comme lors de l’excellente scène du don de la maison à la famille.
Mais rien ne nous préparer à ces 30 dernières minutes où la série plonge d’un coup dans le surréel, sans aucune forme d’explication, des minutes où le ridicule se mêle à l’angoisse, pour se terminer sur un final hyper sombre, celle d’un homme qu’on écoutait plus, même si lui seul sait ce qui aurait pu lui sauver la vie, tellement on avait l’habitude de le tourner en dérision et un (quasi) dernier plan terrible d’un soupir d’une femme qui, soudain, semble soulagée de se délester d’un terrible poids qui l’étouffait depuis des années. Terrifiant et ambiguë.
Tout comme certains seront deçus de ce dénouement et diront « tout ça pour ça ?? »
Alors, je n’ai pour l’instant pas assez de recul pour statuer si The Curse est un chef d’œuvre ou une grosse arnaque (et c’est sans doute un peu des deux), mais j’ai pris plaisir (un plaisir un peu masochiste, certes) à emprunter ce voyage dans l’inconnu. Cela fait du bien quand tant de séries ont peur de s’aventurer hors des chemins balisés.