Critique : Body of Proof 2.01

Le 23 septembre 2011 à 03:31  |  ~ 7 minutes de lecture
Un retour qui s'amuse avec Desperate Housewives et se révèle étonnamment drôle grâce à des comédiens épatants.
Par sephja

Critique : Body of Proof 2.01

~ 7 minutes de lecture
Un retour qui s'amuse avec Desperate Housewives et se révèle étonnamment drôle grâce à des comédiens épatants.
Par sephja

Problème de voisinage 

Daniel Davidson est retrouvé mort suite à un accident de voiture mystérieux, d'autant plus énigmatique que son corps porte des traces étranges aux poignets et qu'il semble avoir été inconscient au moment de l'accident. Les détectives Morris et Baker vont alors découvrir que l'homme vivait dans un petit quartier mystérieux et rempli de secrets. Pendant ce temps, Megan va essayer d'accepter la liaison entre sa patronne Kate et son ex-mari Todd. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode réjouissant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un clin d'oeil à Desperate Housewives d'une grande malice
  •  des comédiens formidables et très complémentaires 
  •  une série qui a renforcé ses bases pour cette seconde saison 
  •  une tendance du début de saison à l'avantage de BoP

 

 

Une histoire de voisin qui joue avec une référence 

Pour ceux qui ne connaissent pas Body of Proof, la série est un cop show de la mi-saison de l'année dernière, avec en vedette Dana Delany en médecin légiste souffrant de paresthésie et d'un sale caractère. L'enquête du jour va la plonger dans les mystères d'un voisinage étrange au comportement déviant, recelant de nombreux secrets. Evidemment, la présence de la comédienne rend le clin d'oeil inévitable et marque surtout le ton léger d'un épisode réjouissant et étonnamment drôle. 

Car si certaines séries ont réussi leur retour, BoP fait mieux en dépassant largement le niveau moyen de la saison dernière, nous offrant un régal de petites scènes réjouissantes. L'ambiance est très décontractée, un peu plus gore dans les scènes d'autopsie (ouf) et Megan se montre bien plus sympathique, à des années-lumière du pilote de l'an passé. Les vacances ont été studieuses pour l'équipe créative qui nous propose une histoire de meurtre classique tout en soignant un background délicieusement hypocrite.

Entre mensonge et sexe, ce petit quartier va se révéler être un pur lieu de débauche, osant beaucoup de sous-entendus de nature sexuelle plutôt inspirés. L'occasion de faire mal à Megan en insistant sur son talon d'Achille, à savoir la vie sentimentale de son ex-mari et de sa patronne qui s'affiche de plus en plus.

 

Des personnages forts servis par des acteurs remarquables

Lorsqu'une saison de série télévisée redémarre, il est important de soigner les retours de chaque personnage, détail que semble avoir parfaitement intégré BoP en montrant un soin tout particulier à mettre chaque comédien en valeur. Plus adepte du second degré que l'année dernière, les scénaristes réintroduisent avec une touche d'humour tous les éléments du show, le spectateur retrouvant avec grand plaisir la dynamique de fin de saison dernière. Ayant profité de la pause estivale pour corriger leurs fautes, les auteurs montrent un attachement envers chaque membre de l'équipe qui fait plaisir à voir.

Impressionnant du point de vue du casting, Body of Proof fait preuve d'une vraie alchimie, chacun rentrant sans problème dans le costume de leur personnage. Bien moins transparent, Nicholas Bishop apporte un vrai plus dans le registre de la comédie, marquant une évolution de la série vers une bonne humeur communicative. Loin de repartir à zéro, cette saison s'inscrit dans la durée offrant un bon divertissement grâce à l'enthousiasme des comédiens et au soin apporté à l'écriture qui montre l'ambition nouvelle d'un show très convaincant. 

Personnellement, je dois confesser avoir avec plaisir retrouvé tous ces personnages, en particulier le duo de laborantins improbable formé par Ethan et Curtis, toujours aussi drôles et réjouissants. Un retour très réussi et bien construit, permettant à Dana Delany de nous réserver quelques mimiques assez irrésistibles.

 

 

Un retour gagnant

Si un premier constat s'impose en ce début de saison, ce serait la faillite des séries feuilletonnantes qui semble se poursuivre, là où les shows comme Five-O ou Body of Proof font preuve d'une santé étonnante. Plutôt que d'hésiter en cherchant sa voie du point de vue de l'intrigue (voir Ringer épisode 2), BoP profite de tout le travail accompli la saison dernière en réutilisant le même système narratif que j'avais décrit dans la critique de l'épisode 1.07. Il ne s'agit donc pas de révolution, mais d'une volonté de consolidation qui offre un divertissement particulièrement agréable. 

Le duo des deux détectives, parfois mal employé la saison dernière, va faire l'objet d'un soin particulier, porté par un John Carroll Lynch formidable et une Sonja Sohn épatante. Essayant de mieux exploiter leurs différences de caractères, les auteurs leur offrent une place à part en cessant les confrontations inutiles avec Megan pour un travail en collaboration bien plus inspiré. L'exemple de la scène entre Bud Morris et Megan Hunt tournant autour d'une simple larme prouve que le show possède désormais la capacité de transformer une séquence à première vue anodine en vraie moment de comédie par la qualité des interactions entre les personnages. 

Tout le monde est sur un pied d'égalité, ce qui permet à la série de fonctionner parfaitement, Megan s'intégrant à chaque scène de manière plus naturelle que la saison dernière. En tout cas, nous voilà devant un season premiere qui laisse enthousiaste, prouvant la vitalité d'une équipe créative qui a bien l'intention de proposer un divertissement de qualité. 

 

La victoire de l'humain sur le concept

Que ce soit cet été avec les succès des séries USA Network ou au vu de ce début de saison, une tendance apparait chez les spectateurs pour plébisciter les séries qui se fondent plus sur des personnages forts que des concepts. Le temps est à l'humain, Body of Proof abandonnant son concept de départ qui lorgnait du côté de House pour un style plus en phase avec ses personnages, nous offrant un mélange parfait d'humour et d'investigation. En tout cas, un retour réussi pour BoP, offrant un divertissement de haute volée grâce à l'efficacité de son intrigue et la qualité de ses personnages. 

En conclusion, un épisode de reprise très convaincant, dont je peux affirmer sans hésiter qu'il s'agit du meilleur de la série, montrant de belle disposition pour cette deuxième saison. Moins hésitante et plus confiante dans ses qualités, la série impose un ton léger avec efficacité en se reposant sur les points forts de l'année dernière. Servie par un casting remarquable, la série s'offre un retour enthousiasmant sous le signe d'un clin d'oeil à la série de Marc Cherry plus qu'appuyé et plutôt malin. 

 

J'aime : 

  •  un divertissement solide et efficace 
  •  des acteurs remarquables 
  •  un humour réjouissant et très malin 
  •  un rythme et une direction artistique parfaite 

 

Je n'aime pas : 

  •  certaines réactions excessives de Megan (mais je chipote vraiment, là) 

 

Note : 14 / 20 

Retour gagnant pour Body of Proof qui nous offre son meilleur épisode grâce aux qualités de son casting et un humour étonnant qui donne tout son charme à la série. Mélange réussi entre la comédie et la série d'investigation (admirez la scène du double interrogatoire sur ce point), BoP fait preuve d'une vitalité réjouissante. Une très bonne surprise. 

L'auteur

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