Critique : Body of Proof 2.19

Le 10 avril 2012 à 11:55  |  ~ 7 minutes de lecture
Une seconde partie plaisante et efficace qui se permet quelques facilités, mais offre une conclusion réussie à ce double épisode plutôt prenant.
Par sephja

Critique : Body of Proof 2.19

~ 7 minutes de lecture
Une seconde partie plaisante et efficace qui se permet quelques facilités, mais offre une conclusion réussie à ce double épisode plutôt prenant.
Par sephja

72 heures entre l'infection et le décès 

Le docteur Murphy est infectée par le même virus que les chercheurs ne parviennent toujours pas à identifier, causant une mort certaine sur un délai de trois jours minimum. Le temps presse pour le docteur Hunt et l'équipe de Stratfford cherche à identifier le responsable de cette infection en croisant le parcours de chacun des malades. Pendant ce temps, Peter Dunlop tente de reconstruire les dernières 72 heures de Dani, à la recherche de la moindre piste menant au coupable. 

 

Résumé de la critique 

Une conclusion réussie que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une deuxième partie intense et dynamique 
  •  une enquête bien menée qui n'esquive pas quelques facilités 
  •  le cas Dunlop qui pose problème 
  •  un double épisode convaincant

 

 

Une conclusion réussie et dynamique

Après un premier acte de mise en place maîtrisée et efficace, les auteurs de BoP laissaient craindre le pire, à savoir un second acte bâclé qui clôturerait par une pirouette cette histoire plutôt ambitieuse. Ce n'est heureusement pas le cas, même si quelques hésitations se font sentir le long de l'épisode, en particulier concernant l'identité du responsable. Avec efficacité, mais sans éclat, les auteurs achèvent ce double épisode en évitant l'excès de mélodrame, refusant d'abréger un suspense qui tient en haleine jusqu'à la dernière minute, créant un ensemble cohérent particulièrement dynamique. 

Très soigné, cet épisode est l'ultime tentative du show pour reconquérir son public parti à la mi-saison, conservant son score convaincant de l'épisode précédent avec plus de dix millions de spectateurs. Comme un chant du cygne très soigné, les auteurs proposent une intrigue très travaillée, avec une accélération dans le final réussie qui permet de mettre à profit tous les personnages. L'utilisation en fil rouge de la lente dégradation de l'état de santé de Kate, témoin du désastre d'un virus cruel et destructeur, permet de maintenir une tension assez forte durant l'épisode. 

A l'exception de quelques fautes qui gâchent légèrement la qualité de l'ensemble, BoP nous offre un épisode spécial convaincant, avec un climax final plutôt bien pensé. La bonne idée reste le moyen de transmission du virus, les scénaristes soignant avec attention ce détail en choisissant un mode de contamination vraiment ingénieux. Sans twist révolutionnaire, l'intrigue avance sans temps mort et parvient à nous scotcher à l'écran, guettant une résolution de dernière minute qui va incarner à elle seule toutes les qualités et les défauts de cet épisode. 

 

Quelques hésitations trop visibles 

Pour un double épisode spécial, les auteurs de Body of Proof ne se sont pas moqués des spectateurs avec une intrigue solide, offrant une résolution crédible dans ce cadre apocalyptique, la découverte de l'identité du terroriste reposant sur une suite d'évènements bien agencés. Jamais forcé, le scénario est assez fluide, donnant quarante minutes de divertissement très plaisant au premier abord, mais qui laisse à quelques reprises une sensation de malaise. Le cas de gêne le plus flagrant concerne Marcel Trevino qui passe fréquemment du statut de victime à celui de coupable, la faute à un traitement assez flou du personnage.

Confirmant les bonnes dispositions vues dans le premier acte, Luke Perry parvient à donner une vraie intensité à cette histoire, enfilant un costume de héros que Megan Hunt a la bonne idée de lui laisser. Un apport positif qui semble vouloir se prolonger, idée étonnante vu qu'il semble difficile de l'intégrer d'un groupe de personnages récurrents déjà important. Surtout que si l'histoire fait le choix d'une certaine intensité, elle délaisse légèrement un duo Brumfield - Gross assez peu présent, les scénaristes choisissant de ne pas utiliser leur potentiel comique.

Pour appuyer l'intensité de l'ensemble, les auteurs de BoP vont appuyer sur la fibre mélodramatique, point noir récurrent de la série qui peine souvent à gérer les séquences d'émotion. Cette gêne se retrouve dans la question trop vite résolue de la viabilité du vaccin et dans l'intrigue très moyenne de Peter Bishop, subissant les effets d'un arc centré sur Dani qui n'avait jamais réussi à prendre durant la saison.  

 

 

Une sous-intrigue qui pose problème

Pendant que le groupe lutte contre un virus létal, les scénaristes construisent une storyline en parallèle qui se focalise sur Peter Bishop, lequel essaie de reconstruire les trois derniers jours de Dani. Une intrigue à part, avec un rythme plutôt lent, qui ne parvient pas à s'intégrer dans une histoire générale bien plus dynamique et prenante. Du coup, tous les personnages s'énervent contre Peter, tout comme le spectateur, celui-ci refusant de s'intéresser à autre chose qu'Alvarez alors que la condition de Kate devient de plus en plus critique.

Certes, la seconde partie d'épisode apporte du sens à ses efforts, redonnant une place importante à l'enquêteur dans la progression de l'intrigue, mais son manque de réactivité laisse malgré tout une impression assez négative. L'occasion de noter aussi la performance assez moyenne d'Ethan, toujours pris dans une histoire de jalousie qui a laissé des traces dans le mauvais sens. De plus, le scénario porte les signes de petites corrections de dernière minute qui viennent casser la fluidité de l'ensemble, sans nuire de manière évidente à un divertissement très plaisant et efficace. 

Cherchant à marquer le coup avant une possible annulation, Body of Proof s'offre un épisode spécial très réussi, prouvant que le show peut proposer une intrigue d'envergure sur une durée assez longue. Les comédiens, très bons, donnent toute leur conviction à une histoire certes assez prévisible, en particulier Jery Ryan qui parvient grâce à sa performance très touchante à éviter que l'intrigue sombre dans l'excès de mélodrame. 

 

Une jolie réussite 

L'objectif était ambitieux pour Body of Proof, à savoir produire un double épisode exceptionnel qui prouve la capacité de l'équipe créative à fournir une intrigue pleine sur une durée de quatre-vingt-dix minutes. Si les auteurs ne font pas dans l'originalité avec cette attaque terroriste, l'ensemble apparaît comme suffisamment dynamique et plaisant, divertissement de qualité porté par un excellent casting. Le plus appréciable reste la gestion du suspense, les auteurs s'efforçant de ne pas griller leurs cartouches, offrant une progression très cohérente jusqu'à une résolution finale réussie.

Certes, les esprits chagrins reprocheront certaines facilités concernant la storyline de Kate, mais il faut avouer que ce double épisode de BoP a un aspect terriblement immersif qui fait tout son charme. En conclusion, une deuxième partie équivalente à la première, confirmant une bonne part des qualités entrevues la semaine précédente. La meilleure idée reste le mode de transmission, très ingénieux et le soin apporté dans la progression d'une enquête qui connaît une accélération dans le dernier acte assez remarquable.

 

J'aime : 

  •  un vrai suspense jusqu'à la dernière minute 
  •  une intrigue rythmée et immersive 
  •  les comédiens très convaincants 

 

Je n'aime pas : 

  •  Peter Bishop assez agaçant durant le premier acte 
  •  le twist autour du vaccin un peu trop facile 

 

Note : 13 / 20 

Si la carrière de BoP s'arrête cette saison, ce double épisode sera une source de fierté méritée pour les auteurs qui offrent ici une intrigue efficace et plutôt immersive. Porté par un excellent casting, l'intrigue et la qualité des comédiens donnent toute sa force à cette histoire qui permet de passer outre certaines petites facilités du scénario

L'auteur

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