Je me souviens parfaitement du moment qui a suivi le visionnage de l’épisode de Noël de l’an dernier « A Christmas Carol ». Je suis resté comme hébété devant mon écran, repensant lentement à ce que je venais de voir. A partir de là, deux choses ont surgi dans mon esprit :
- Je venais de voir le meilleur épisode de Doctor et probablement mon épisode préféré toutes séries confondues.
- Désormais, ce niveau d’excellence serait difficilement dépassable et faire mieux, impossible.
« The Doctor, The Widow, and The Wardrobe » vérifie cette prédiction. Cela commence d’ailleurs très mal. Postulat : Le Doctor sauve une nouvelle fois la Terre d’une invasion extraterrestre en faisant exploser leur vaisseau. Le Doctor tombe alors dans l’espace, sans Tardis … et sans costume d’astronaute, avant de l’enfiler en cours de chute dans la stratosphère. Je veux bien que le Doctor soit une série tout sauf réaliste (remember le Tardis qui tracte la Terre à la fin de la saison 4). Je veux bien aussi que le Docteur soit un extraterrestre qui possède deux cœurs. Je trouve, néanmoins, qu’il y a des limites à ne pas franchir ; que même un Cowboy Beebop en grande forme n’avait jamais osé dépasser.
De surcroît, ce début n’a globalement aucune utilité pour la suite du récit. Il a quand même le mérite de poser les choses pour la suite. Globalement pendant 30 minutes, il ne se passe rien. Vous avez vu la bande annonce ? Alors vous avez vu ces trente minutes dans leur intégralité. Matt Smith a beau s’agiter dans tous les sens, il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas autant ennuyé devant un épisode de Doctor Who. Et puis, comment éprouver ne serait-ce qu’un minimum d’intérêt pour un script photocopiant sans scrupule le postulat de base du roman de C.S. Lewis ? D’ailleurs ce n’est que lorsque Steven Moffat commence à s’éloigner du livre que notre intérêt remonte. Le reste de l’épisode gagne alors en force et retrouve un niveau plus convenable à un épisode traditionnel de Doctor Who. Jusqu’à ces fameuses cinq dernières minutes. J’y reviendrai car le principal problème de cette friandise de Noel est ailleurs.
Steven Moffat en mode disque rayé
J’aime beaucoup Big M. C’est un très grand scénariste-dialoguiste et il suffit de regarder le 1er épisode de la saison 2 de Sherlock pour s’en rendre compte. Mais, Steven Moffat est aussi comme tout le monde : c’est un humain et parfois il est fatigué. Après avoir supervisé une saison complète de Doctor Who, une de Sherlock et pondu la moitié d’un script pour Tintin, on peut comprendre que le type soit à bout. Au lieu de déléguer, Steven Moffat préfère encore une fois rester égoïste et s’occuper de l’épisode de Noël tout seul comme un grand. Le résultat est facile à prévoir : Moffat se met en mode automatique et recycle ses anciennes gloires. Faisons une jolie liste pour que vous compreniez bien de quoi je parle :
- « Where is my mummy ? » . Saison 1, épisode 9 et 10.
- Des méchants pas si méchant que cela et juste apeuré. Saison 1, épisode 9 et 10 + Saison 6, épisode 3.
- Pensez à quelque chose de positif, ca va sauver le monde. Saison 5, épisode 3 et 13.
- De méchantes statues qui bougent. Saison 2, épisode 4 + Saison 3, épisode 10 + Saison 5, épisode 4 et 5.
J’ai une théorie personnelle comme quoi Steven Moffat se serait, enfant, perdu dans un musée à statue et n’aurait eu de cesse d’appeler sa mère. De là, serait venu sa vocation de scénariste. Plus sérieusement, il est évident que Big M était à court d’idée sur cet épisode. On se retrouve par conséquent avec son best of. Un peu vide pour remplir un épisode complet.
"Comment cela, il n'y en a qui n'ont pas voté pour moi au Serie All Award ?"
Les 5 dernières minutes (sans Raymond Souplex)
Il faut avoir la patience d’attendre les 5 dernières minutes pour qu’il se passe enfin quelque chose d’intéressant à l’écran. Après avoir sauvé toute sa petite famille (le mari y compris), Mme Arwell (la future compagne du Doctor ?) fait gentiment remarquer au Doctor qu’il a aussi le droit de passer Noël auprès des gens qu’il aime. Eleven va donc tout naturellement frapper à la porte d’Amy et de Rory pour leur annoncer qu’il est vivant. Ce moment est vraiment touchant et pas seulement en raison de ces retrouvailles chaleureuses. En effet, pour la première fois depuis le reboot de la série, le Docteur a un endroit où aller en cas de coup dur. Même si je n’oublie pas « The final days of the Ponds are coming », après le fiasco de toutes les compagnes précédentes, il est bon de savoir que ceux-ci vont peut-être survire au Doctor et pouvoir le retrouver des années plus tard. C’est sur cette touche d’espoir que se conclut cet épisode ; un repos nécessaire avant une saison 7 qui s’annonce particulièrement sombre.
Début poussif, de bonnes idées mal exploitées et un recyclage très inquiétant de la part de Steven Moffat. Non clairement, cet épisode de Noël n'est pas à la hauteur de celui de l'an dernier. Pourtant, les derniers instants émouvants viennent nous rappeler que Doctor Who est une série à part dans l’univers sériel.
Je n’ai pas aimé :
- Les trente premières minutes, rallongement inutile de la bande annonce.
- Découvrir comment Steven Moffat a travaillé sur cet épisode
- Plus que 9 mois avant la saison 7
J’ai aimé :
- « Do what I do and pretend it’ s a plan ». The Doctor.
- Les duos du Docteur avec les enfants, comme souvent exceptionnels dans cette série.
- Les cinq dernières minutes
Ma note : 12 + 1 (pour la fin)