Bilan : Doctor Who (2005) saison 7

Le 23 août 2013 à 03:13  |  ~ 28 minutes de lecture
Alors que le nouveau Docteur a été annoncé la semaine dernière, retour cette semaine sur la dernière saison de Matt Smith !
Par Galax

Bilan : Doctor Who (2005) saison 7

~ 28 minutes de lecture
Alors que le nouveau Docteur a été annoncé la semaine dernière, retour cette semaine sur la dernière saison de Matt Smith !
Par Galax

Le Docteur revient pour une nouvelle saison 7 explosive ! On sait tous que le Docteur est un Madman in a Box, et que Moffat doit probablement être un Madman with a Pen. Cependant, il semble bien que pour cette nouvelle saison, Moffat a rangé ses idées folles au placard pour se tourner vers la simplicité, l’émotion et rendre l’hommage à l'ensemble de la série pour ses 50 ans.  Et quand vient l’heure pour Doctor Who de souffler ses bougies à la fin de l’année, il est temps de faire le bilan !

 

La série abandonne donc son côté mi-feuilleton mi-stand-alones de la saison précédente pour nous montrer deux parties bien distinctes. La première comporte 5 épisodes sans réel lien entre eux et qui servent surtout à préparer le départ des Ponds ; la deuxième partie de 8 épisodes apporte, elle, une nouvelle compagne rafraîchissante, un changement de décor et d’ambiance générale ainsi qu’un vrai fil rouge. Le tout, avec un épisode de Noël entre les deux.

Cela saute aux yeux immédiatement : le principal problème de la saison 7, c’est qu’elle n'existe pas. Les deux parties n’ont quasiment aucun lien. On peut très bien – et il est même préférable - de considérer chaque partie comme une saison à part entière : saisons 7A et 7B. La faute aux Ponds qui n’ont pas daigné partir à la fin de la saison 6 et que l’on doit traîner encore 5 épisodes. Cependant, Steven Moffat n’a visiblement pas oublié le 50ème anniversaire de la série et a basé cette saison et plus précisément, la deuxième partie, sous le signe de l’hommage ! Au programme, des Daleks,  des Cybermen, des Anges, des Ice Warriors, une Great Intelligence, des fantômes, des zombies, des dinosaures et de nouvelles planètes !

Le programme était alléchant. Le résultat a-t-il été à la hauteur de nos attentes ?

 

Doctor Who is coming !

 

Avertissement : Spoilers ! Ne lisez pas ce bilan si vous n’avez pas vu les 14 épisodes de la saison…

 

Arc 1 : « Raggedy man… Goodbye. »

 

Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il y a une chose que l’on n’enlèvera jamais à Steven Moffat : son envie perpétuelle de ne pas tomber dans la répétition et d’explorer différentes méthodes, différents formats. Je pense aussi que la BBC y est pour quelque chose, cherchant encore et toujours à attirer un public jeune vers sa série phare à la mythologie vaste et complexe. Du coup, la saison est constituée entièrement d’épisodes stand-alones, une première dans l’histoire de la série.

Le format :

Cet aspect se ressent beaucoup plus dans la première partie qui contient des blockbusters. Tous les épisodes iraient en effet parfaitement bien sur grand écran. Cependant, l’absence de double-épisodes se fait lourdement ressentir et Dr. Who perd une de ses marques de fabrique : les cliffhangers. C'était le principal défaut de Moffat, cette recherche constante du cliff et le changement est donc radical... Et risqué ! Cela peut plaire aux aigris de la saison 6 comme déplaire aux fervents supporters de Moffat.

Mais à cause de ce format blockbuster, les 45 minutes accordées à chaque épisode peuvent ne plus être suffisantes. On a parfois le sentiment que les épisodes sont inachevés, incomplets, sentiment parfois accentué par une résolution trop rapide. Ce sont plutôt les scénaristes qui sont en cause : ils devraient pouvoir faire tenir leurs histoires dans le temps imparti. Jusqu’à preuve du contraire, ils sont déjà informés avant l’écriture qu’ils n’auront pas deux épisodes à leur disposition. Oui, je pense particulièrement à toi, Chris Chibnall, scénariste des épisodes 2 et 4 !

Les cinq premiers épisodes n’ont donc plus aucun lien entre eux. Moffat a tout misé sur ses personnages plutôt que de créer des intrigues tarabiscotées autour d’eux. Il a préféré exploiter au maximum leurs caractères et a donc développé les sentiments des personnages et leur relation avec le Doc. Cela rappelle beaucoup plus la manière de faire de Russel T. Davies. Ce changement de style permet de récupérer certains fans perdus en saison 6, mais d'en mettre de nouveaux à dos.

Attention, cela ne veut pas dire qu’il n’y a strictement aucun fil rouge ! On voit une certaine progression d’un épisode à un autre, que ce soit autour des Ponds ou du Docteur et comme cela a toujours été fait depuis 2005. Moffat a donc tenté de faire une saison vaguement RTDavisesque et force est de constater qu’il ne le fait pas aussi bien que son prédécesseur.

 

Les épisodes :

Comme promis à la fin du final, l’an dernier, le Docteur s’est fait plus discret. Il va s’effacer des toutes les bases de données de l’Univers dans le premier épisode. Les épisodes suivants confirmeront cet effacement. Du coup, cette première partie n’est pas aussi épique que le début de la saison 6. Toutefois si aucun épisode ne se distingue, ils sont tous aussi inventifs que les autres. Non seulement ce format permet aux scénaristes de réaliser les idées les plus folles mais, il nous montre également la diversité infinie du show. Ce que renforce le dépaysement à chaque nouvelle histoire : la production a basé les tournages dans des lieux très différents tels que l’Espagne ou New York.

 

Le premier épisode de la saison est Asylum of the Daleks. Il se révèlera capital pour la suite, introduisant Oswin Oswald, la future compagne, qui va mourir pour la première fois. Le principal fil rouge, en continuité avec la fin de la saison 6, est lancé : la question Doctor Who ? D’apparence stand-alone, l’épisode va poser les bases pour la première partie et la deuxième partie, avec respectivement l’effacement du Docteur et la mort d’Oswin.

Le scénario est intelligent comme toujours, avec quelques très bonnes idées. Le côté célébration est évident rien qu'à revoir presque tous les modèles de Daleks déjà apparus dans la série. Moffat prend des risques et l'épisode fait polémique, mais c’est enfin un épisode digne des Daleks, malgré quelques passages qui auraient largement mérité d’être enlevés.

L’épisode suivant Dinosaurs on a Spaceship introduit le personnage de Brian Williams, le père de Rory, Papa Pond. Il donne un peu de background familial aux Ponds. Dans plusieurs scènes, on ressent que la fin d’Amy approche. L’idée de dinosaures dans un vaisseau spatial était très alléchante et très SF, malheureusement l’épisode est assez léger et le scénario est un peu trop simpliste. Il en faut pour tous les goûts, et après tout - et la BBC ne l'oublie jamais - Doctor Who est une série familiale.

Vient ensuite, bien qu’il se déroule chronologiquement dans les aventures de l’épisode 4, A Town Called Mercy, un épisode à l’ambiance western spaghetti, où la ville de la miséricorde est assiégée par un cyborg justicier. L’épisode traite des effets négatifs pour le Docteur de voyager seul. On le perçoit à travers des remarques d’Amelia et des comparaisons avec les autres personnages. C’est un solide épisode très poussé et amenant à une réelle réflexion à propos du Docteur. Tout comme les deux dernières années, Withouse nous livre un bon script, j’ai espoir qu'il revienne pour la saison 8.

Dans The Power of Three, un thriller urbain où la Terre est envahie par des mystérieux cubes. La vie quotidienne d’Amy et Rory, leur vie sans le Docteur, est beaucoup développée. Encore une fois,il y a certains signes ne trompent pas : les regards mélancoliques du Docteur ou l’hésitation d’Amy à rester avec lui. L’épisode réussit, en tout cas, parfaitement sa fonction d’introduire le mid-final. Il est aussi la preuve que Moffat, parfois, dans un élan de générosité, prête ses jouets à d’autres scénaristes : Chibnall maîtrise parfaitement les Ponds, une qualité qu’on ne peut lui enlever malgré ses scénarios bancals. Les Ponds sont d’ailleurs un bel exemple de création commune, contrairement à River. La fin de l’épisode est cependant complètement ratée et souligne le baclage général de l'écriture de Chibnall.

Le final, The Angels take Manhattan, réunit toutes les idées de la mi-saison. Nous avons donc eu droit une dernière fois à une exhibition des sentiments entre Amy et Rory, entre River et le Docteur (qui pour le coup est une réelle relation Mari-Femme) et bien sûr entre Amy et son Docteur. La toute fin nous rappelle combien il est important pour le Docteur d’avoir quelqu’un. L’épisode se voulait « heartbreaking » d’après Moffat. Il tient ses promesses. La toute fin est d'ailleurs magnifique. Je ne sais pas si on n’a jamais eu plus beau départ pour des compagnons dans la nouvelle série, et la scène perdue de The Eleventh Hour qui trouve enfin son explication nous rappelle à quel point Moffat pense les choses sur le long terme.

 

The Angel Takes Manhattan

 

Les Ponds :

Je pense que la majorité d’entre nous est d’accord pour dire qu’Amy est peut-être restée trop longtemps dans la série, cependant cela ne veut nécessairement pas dire que cette mini-saison est « la saison de trop », car ces 5 épisodes sont à mon avis ceux qui développent le mieux l’histoire d’Amy et Rory avec le Docteur, et ceux qui nous offrent le plus de scènes mémorables. Je citerais notamment la réconciliation entre Amy et Rory dans Asylum of the Daleks, la discussion entre Amy et le Docteur dans The Power of Three et bien sûr la quasi-intégralité de la fin de The Angels take Manhattan.

Ces cinq épisodes forment une petite saison à part entière, une horloge dont les engrenages tournent très bien tout seuls et où les minutes des Ponds avec le Docteur sont comptées. Elle nous offre des histoires individuelles aux contextes très variés, mais aux scénarios inégaux. Le final est un vrai Grand-8 émotionnel qui développe à fond les Ponds, le Docteur, les liens qui les unissent et ce que cela provoque et qui conclue l’histoire d’Amelia de manière magistrale.

Suite à ces pertes, le Docteur plongera dans une profonde dépression. Elle se traduit par l'isolement, le onzième docteur n’ayant jamais beaucoup extériorisé ses émotions. Cet aspect sera développé dans l’épisode de Noël, The Snowmen, dont la fonction au sein de la saison est de faire la transition entre Amy et Clara. Pari réussi ! La symbolique du héros solitaire blessé qui s’isole sur son nuage dans sa boîte bleue fonctionne tout en restant merveilleusement poétique et dans l’esprit de Noël. L’atout principal de cet épisode réside dans ses dialogues, purement Moffatiens et  donc délicieux à suivre. Le nombre de scènes cultes dépasse nos attentes, même si l'épisode se banalise dans la seconde moitié. Quoi qu'il en soit, il pose des bases seraines de la suite.

Le Docteur n’avait jamais vu le visage de la fille que nous avions déjà vu dans l’asile des Daleks : Oswin Oswald. Cependant, nous, le public, savons que Clara est la même personne. Dès l’instant où le Docteur lui remet la clé du TARDIS, nous nous attendions tous à ce que Clara soit une River Song n°2, c’est-à-dire une compagne dont nous et le docteur avons déjà vu la mort. Et là, Moffat nous surprend tous : Clara meurt à nouveau. L'énigme est lancée.

 

Clara Who ?

 

Arc 2 : « The Impossible Girl. »

 

« Right then, Clara Oswald. Time to find out who you are. »

La deuxième partie conserve la même forme que la première : des épisodes aux histoires séparées mais cette fois-ci ils sont reliés par un réel fil conducteur.

 

La nouvelle compagne :

Une fois encore, Moffat a basé son fil rouge sur la compagne. Cependant, Clara n’a pas conscience de ce qu’elle est pour le Docteur (ou pour nous)  et agit donc comme quelqu’un de tout a fait normal. Le fait que ce soit elle le grand mystère ne se ressent donc absolument pas lors de la majeure partie des épisodes et chaque épisode peut être vu et apprécié sans voir les autres.

Cela ne veut pas non plus dire que les épisodes sont décousus. Au contraire, différents éléments se mettent en place tout au long de la demi-saison pour être repris dans le final ou pour nous faire avancer dans le mystère Clara. Le Docteur va enquêter de son côté sur ce mystère, de façon beaucoup plus subtile et efficace que lors de la grossesse d’Amy dans la saison précédente. Globalement, le mystère Clara a donc été bien traité sur l’ensemble de la saison.

 

Une compagne, ce n’est pas qu’une énigme. Le personnage de Clara a aussi un rôle important, son caractère se dessinant au fur et à mesure que l'on avance dans les épisodes. Elle est en quelque sorte la compagne idéale du Docteur : intelligente, drôle, tout en étant au final assez réservée, elle sait affronter les choses et faire preuve de courage . Elle garde également beaucoup de choses pour elle, vraisemblablement depuis la mort de sa mère.

Je pense d’ailleurs que le choix de Moffat de ne pas donner d’informations détaillées aux scénaristes sur le caractère ou le mystère de Clara était une très bonne idée. Délibérément ou non, elle a permis aux scénaristes d’imaginer Clara selon leurs envies et de montrer plusieurs facettes de la personnalité de Clara, ce qui lui donne une certaine profondeur. Et je ne sais pas si c’est le hasard ou Moffat qui a décidé un matin de retoucher les scripts des scénaristes, mais on retrouve quand même une certaine cohérence, les mêmes traits de caractères se retrouvant à chaque épisode.

Il est juste dommage que le mystère qui entoure Clara laisse peu d’occasions pour apprécier à sa juste valeur le personnage. Pour moi, le charme naturel de Clara fait quasiment tout le boulot et j’ai réussi à m’attacher à elle, mais je comprends ceux qui n’ont pas eu cette chance. Rappelons quand même que pour l’instant, elle n’a eu que 8 épisodes pour elle. Je suis certain que la saison 8 nous permettra de mieux la découvrir.

Une chose qui est en revanche parfaitement réussie chez Clara, c’est sa relation avec le Docteur : une relation belle... et étrange. Car le Docteur se sent le devoir de la protéger, tout en se méfiant lourdement de qui elle est. Le rapport entre les deux peut donc paraître bloqué, car aucun ne se lâche réellement. Cela dit, au final, l’alchimie parvient à être parfaite, avec beaucoup de scènes qui montrent leur complicité naissante.

Seul l’avenir nous dira si le mystère de Clara était un obstacle à une relation plus qu’amicale. Dommage que le Onzième doive dire au revoir à Clara ! Leur relation n’ira jamais plus loin. Pour résumer, même si Clara n’a pas eu le meilleur développement du monde, avec si peu d’épisodes, son charme inné, son côté fragile et sa relation avec le Docteur ont suffi pour en faire déjà une très bonne compagne, en un temps record.

 

Cache-cache avec Clara

 

50 ans, ça se fête :

« It’s called the TARDIS. It can travel anywhere in time and space. And it’s mine. »

L’arrivée de Clara a été une bonne excuse pour un ravalement complet de plusieurs éléments de la série ! L'hommage se focalise surtout sur la série classique. Tout d’abord, le générique se veut bien plus coloré et festif, afin de marquer la séparation avec la saison 7A, séparation qui pour le coup, est assumée. Le nouveau générique est, avouons-le, assez bordélique, mais il est bien plus en accord avec l’ancienne série avec l’apparition tardive du vortex du temps et le visage du Docteur qui apparaît un bref instant.

Le TARDIS a lui aussi droit à un re-design. Encore une fois, il se rapproche bien plus des consoles de TARDIS des classiques, on voit en effet des symboles Gallifreyiens un peu partout. En parfait contraste avec le précédent TARDIS, il est à l’image du Docteur : moins déjanté, plus sobre. Ce dernier a lui aussi une nouvelle tenue victorienne qui lui va à ravir.

Mais surtout, les épisodes multiplient les références à l’ancienne série : on retrouve deux grands ennemis du deuxième Docteur : les Ice Warriors et la Grande Intelligence, ainsi que UNIT. Le Docteur mentionnera sa petite fille, beaucoup de voix du passé seront entendues dans le TARDIS et nous voyons même l’intégralité des Docteurs par des photos ou des images du passé (sans compter toutes les références discrètes qui ne sont que prononcées). Ces références, qui sont un clin d'oeil amical aux fans de longue date, sont d’autant plus agréables à pour le spectateur qu’elles ne ressemblent pas à du recyclage gratuit et sont la plupart du temps bien intégrées dans le scénario de l’épisode.

 

Les épisodes :

Les 8 épisodes qui composent cette deuxième partie renouent avec les voyages dans l’espace-temps, avec une nouvelle aventure à chaque épisode. Un retour aux sources sans doute lié aux 50 ans. Toujours est-il que ce n’est pas Clara qui occupe le centre des épisodes, mais ces univers aussi diversifiés que dans la première partie.

The Bells of Saint John réintroduit une Clara des temps modernes, l’originale, qui va accompagner le Docteur. Il explique quelques mystères comme le prénom Oswin et introduit le livre de Clara et la feuille. L’histoire en elle-même se passe à Londres Moderne et est assez classique, avec une critique d’un thème de l’actualité : le wifi et les nouvelles technologies. Ca se suit et ça s’apprécie comme un très bon épisode sur Terre. Le scénario est ingénieux mais, Moffat nous fait du réchauffé. Je dirais à sa décharge qu’il ne s’attendait pas vraiment à écrire un urban thriller pour commencer la mi-saison, qui devait se dérouler à l'origine à l’époque Victorienne.

Le premier voyage de Clara sera pour The Rings of Akhaten. Son passé est exploré au début de l’épisode par la mort de sa mère. On nous apprend que Clara est bien née sur Terre et est complètement humaine. La feuille de l’épisode précédent prend une importance dans le scénario. L’épisode est également une histoire assez classique, c’est l’épisode fantasy de la saison, plus poétique et fantastique que science-fiction. J’ai beaucoup aimé découvrir un nouveau monde et des tas de nouveaux aliens. Le speech du Docteur à la fin était l’un des meilleurs moments de son histoire.

Cold War est le seul ratage de cette mi-saison. Il ne fait pas beaucoup avancer l’intrigue, sinon que Clara prend conscience des dangers qu'elle court à voyager avec le Docteur alors que ce dernier commence vraiment à trouver en Clara la compagne parfaite. L’épisode est le huis-clos de la saison, avec une très bonne ambiance, tout en réintroduisant les Ice Warriors. Si l’épisode apporte de nouvelles idées, on peut sentir un réel sentiment d’intrigue inachevée dans la seconde moitié... Dommage ! Cela dit et personnellement je n’attendais rien de cet épisode écrit par Gatiss, si ce n’est de bien réintroduire les Ice Warriors, et fort heureusement que ce côté-là c'est un succès.

Hide est en revanche une énorme réussite. Avec de très bonnes scènes angoissantes, des mystères qui trouvent une bonne explication en rapport avec la science-fiction, tout y est. Clara et le TARDIS ont une relation assez étrange et inhabituelle pour une nouvelle compagne, mais très drôle. La raison du déplacement du Docteur à Caliburn nous est expliquée à la fin : il voulait que l’empathe du manoir lui révèle qui est Clara. C’est une fille totalement normale. Neil Cross a réussi en 2 épisodes à prouver ses talents et à donner de la profondeur à Clara, c’est devenu pour ma part un très bon candidat pour la saison 8.

Journey to the Centre of the TARDIS fait beaucoup avancer l’intrigue, avec une confrontation Docteur/Clara qui explique bien des choses sur le comportement du Docteur par rapport à elle. Malgré le reboot, les personnages vont se souvenir de tout dans le season final et l’épisode se révèle donc capital. L’histoire est assez complexe, un méli-mélo temporel assez maîtrisé, le tout dans une ambiance pure fan-service assumée. J’ai aimé tout ce dont a toujours entendu parler et que l'on découvre enfin du TARDIS : la piscine, la bibliothèque et quelques surprises comme la salle d’archives, la salle des circuits de changements du TARDIS ou la salle des ‘moteurs’.

 

The Journey Into the Tardis

 

The Crimson Horror est l’alien de la saison, il n’apporte rien du tout. On ne voit pas Clara, c’est problématique dans une demi-saison qui lui est consacrée. L’épisode n’est cependant pas mauvais. L’ambiance est bien maitrisé, quelques idées ne sont pas trop mals exploitées mais, il a vraiment plus l’allure d’un pilot pour un spin-off autour du trio Vastra, Jenny et Strax. Malgré les incohérences scénaristiques, l’épisode a de bons personnages secondaires et apporte une touche kitsch à la saison.

Nightmare in Silver est enfin un épisode correct pour les Cybermen et réussit à merveille sa fonction de les réintroduire pour plus tard. Leur renouveau est une vraie réussite comparée à d’autres (je pense ici aux Daleks de la saison 5). L’histoire est une nouvelle fois simple :  un lieu, le Docteur et une histoire. Par contre, les enfants sont horribles et affreusement mal interprétés. D’autres personnages secondaires réussis comme l’empereur nain ou la militaire blonde parviennent à contrebalancer l'ensemble. En outre, Clara est merveilleuse dans cet épisode. Quant à Matt Smith, il nous livre ici l’une de ses plus belles performances.

 

Steven Moffat a relevé le défi de faire un final en 45 minutes, et il l’a fait brillamment avec The Name of the Doctor. L’épisode est scotchant du bout en bout. Les différents flashbacks et représentations des 11 Docteurs sont dans l’optique de la saison. Il donne enfin des réponses et conclut l’arc de la question et indirectement celui du Silence (cela dit, on reverra Trenzalore en saison 8). Il résout aussi et surtout le mystère de Clara. Au final, elle était effectivement une fille tout à fait normale. Une fois le voile levé sur cette énigme, cela donne une nouvelle dimension au personnage, car elle était tout ce qu’il faut pour être une très bonne compagne, et s’identifier à elle est désormais possible.

Enfin, que dire du cliff final, époustouflant ! Et pourtant on n’a pas l’impression d’avoir été plumé : malgré une question en suspens - qui trouvera très certainement la réponse dans l’épisode suivant - The Name of the Doctor apporte plus de réponses que de questions et c’est suffisament rare pour être apprécié.

 

John Hurt is The Doctor

 

Le 50ème anniversaire ne sera pas directement la deuxième partie du final mais, il devrait nous apporter la réponse à propos de John Hurt. Alors, le 12ème Docteur ? Une incarnation rejetée intermédiaire du seigneur du temps, entre le 8ème et le 9ème qui aurait fait la guerre du temps ou une guerre plus terrible encore ? Le vrai 9ème Docteur, ce qui décalerait l’ordre des Docteurs (pitié Moffat, tout mais pas ça) ? Les paris sont encore ouverts pour les trois prochains mois.

 

« - What I did, I did without choice.

- In the name of peace and sanity. »

- I know. But not in the Name of the Doctor. »

 

Conclusion  


En complète opposition avec la précédente, la saison 7 renoue avec les principes de la série. Moins impressionnant, mais toujours aussi belle visuellement, elle propose des aventures simples mais très variées. Steven Moffat a changé une nouvelle fois de format. Au risque de ne plaire qu’un coup sur deux, il a tenté de corriger ses défauts. La saison est rythmée et cohérente. Visiblement, Moffat a relu quelques scripts pour faire avancer un minimum l’intrigue, sans avoir de cliffhangers à chaque épisode. Les personnages sont assez profonds et la saison joue beaucoup sur les émotions. Le fil rouge se simplifie et reste en filigrane, à l'arrière-plan, une notion un peu perdue ces derniers temps. Le changement radical d’ambiance est plutôt réussi et montre que les scénaristes assument la séparation entre les deux parties. La saison est une célébration de la série elle-même et les nombres incalculables de référence sont bienvenues et bien intégrées aux épisodes.

Néanmoins, chaque saison à des défauts, et celle-ci ne fait pas exception à la règle. Le passage d’un extrême à l’autre depuis la dernière saison est brusque : le format n’est pas favorable à certaines histoires qui auraient méritées d’être plus développées, ce qui déçoit forcément un peu. L’absence totale de doubles-épisodes n’était peut-être pas un choix judicieux et le split en deux parties n’a pas accordé assez d’épisodes à Clara pour développer correctement sa relation avec le Onzième Docteur.

 

Mais au final, Doctor Who reste une série mythique, riche, émotive, belle, montrant différents genres à travers des tas d’aventures. Malgré ses défauts, la Saison 7 représente parfaitement tout ça : c’est une bonne saison qui rend hommage à toutes ces années de rêve passées à bord du TARDIS.

 

Le Top 11 des scènes les plus mémorables de la saison 7 :

  1. The Angels take Manhattan : Amelia’s Last Farwell
  2. The Rings of Akhaten : Le Docteur et l’Ancien Dieu
  3. Asylum of the Daleks : I am human !
  4. The Name of the Doctor : Clara dans la Time Stream
  5. The Name of the Doctor : Les Adieux de River
  6. Journey to the Centre of the TARDIS : Scène dans la salle de The Eye of Harmony
  7. The Snowmen : Scène du nuage
  8. Hide : Scène We’re all ghosts to you
  9. A Town called Mercy : Duel à Midi
  10. Nightmare in Silver : Réveil des Cybermen
  11. The Name of the Doctor : La Conférence par Rêve

 

Mon Classement personnel :

  1. The Angels take Manhattan
  2. Asylum of the Daleks
  3. The Name of the Doctor
  4. Hide
  5. Journey to the Centre of the TARDIS
  6. Nightmare in Silver
  7. The Snowmen
  8. The Rings of Akhaten
  9. A Town called Mercy
  10. The Bells of Saint John
  11. The Power of Three
  12. The Crimson Horror
  13. Cold War
  14. Dinosaurs on a Spaceship

L'auteur

Commentaires

Avatar elpiolito
elpiolito
Point de vue intéressant mais que je ne partage pas trop. Pour moi, la saison est largement en dessous de toutes les autres, même celle des aliens qui pêtent. La première partie avec les Ponds donne l'impression de traîner en longueur, j'avais vraiment qu'une hâte, c'était qu'ils partent parce qu'il ne se passe pas grand chose avec eux. De cette première moitié, seul l'épisode avec les daleks étaient bien, les autres étaient assez inutile. Les dinosaures, il était trop gamin, le western longuet et peu intéressant, les cubes, ce n'était que la version extended des Pond's Life. Même le départ des Ponds, qui semblait bien commencer avec les anges, s'est finalement révélé mauvais. De cette première moitié de saison, il y a peu de choses à sauver. L'épisode de noël, malgré ses faiblesses, j'ai assez bien aimé. Pas le meilleur mais de bonnes idées sympas pour un christmas. Par contre, la seconde partie de la saison, si elle est moins catastrophique que la première, est quand même d'un niveau assez bas. Le premier épisode de Moffat étai cool (même si il y a une grosse impression de déjà-vu), Akhaten était bien, Hide était excellent (le meilleur de la saison à mon sens), Crimson Horror bien et c'était tout. Cold War démarrait bien mais s'est vautré en cours de route. Journey dans le Tardis ne servait qu'à faire du fan service : l'épisode était mal écrit, les personnages nazes et ça n'a servi à rien, à part rajouter un truc pour le scénario du final de Moffat. Quant à celui avec les cybermen, il est raté : ok, la capacité d'upgrade des cybermen est cool mais c'est tout, tout le reste n'était pas terrible. Matt smith est oligé de surjouer pour assurer le spectacle, c'est assez décevant. Quant au final, il est bien, il a le mérite d'apporter des réponses aux différentes intrigues de la saison ce qui est plus qu'appréciable après la saison 6 qui était raté de ce point de vue. Pour moi, cette saison est en dessous des précédentes, la faute à un manque de cohérence entre les épisodes. Il y a toujours eu des bouses dans DW mais là, on en quand même un bon nombre et surtout, elles ne servent pas à grand chose. Il n'y a aucune cohérence au niveau du personnage de Clara, ça part un peu dans tous les sens avec elle et j'espère que ça sera rattrapé ensuite. Et surtout, toutes les évolutions sont cachées et sont "entre les épisodes" : on est obligé de quasiment tout deviner, c'est un peu chiant à la longue. Par exemple, on termine Manathan avec le docteur et River qui parte ensemble et le suivant, ère victorienne, le docteur seul en pleine déprime et après, tout repart. La déprime aura durée les 20 premières minutes de l'épisode de noël et après on a juste le droit a du "j'étais mal", "j'étais déprimé" : oauis mais on l'a jamais vu. Comme la relation du trio Vastra/Jenny/Strax avec le docteur : on sent qu'il y a quelque chose entre eux mais c'est quasiment jamais montré, on ne peut que deviner. Pour moi, il y a eu un soucis au niveau de la direction générale de la saison et ça se ressent. J'aime beaucoup le travail de Moffat mais là, pour le coup, il s'est un peu planté. Et pour terminer sur ce que tu dis sur le côté visuel, pour moi, cette saison est moins bonne que les précédentes. Les premiers épisodes étaient bien visuellement, ceux de la seconde partie souffrent plus, on a des trucs franchement limites niveau effets spéciaux. J'ai cru comprendre qu'ils avaient eu des soucis de ce côté là mais ça se voit un peu...

Avatar Galax
Galax
Merci de ta réponse, Ton avis sur la première partie, et bien, si tu n'aimes pas les Ponds, je peux comprendre que tu en ai eu ral-bol et que forcément cette partie t'ait déçu. Personnellement, cette mi-saison m'a réconcillié avec les Ponds par rapport à la fin de la saison 6 qui ne m'a pas plu à ce niveau-là. Mais bon, je te comprends, moi-même je n'aime pas Martha et mon avis sur la Saison 3 s'en ressent, par exemple. Par contre je ne suis pas d'accord à propos des explications entre-épisodes, ça a toujours été comme ça. Par exemple dans The Runaway Bride ou dans Voyage of the Damned. La série a toujours été plutôt rapide pour passer à autre chose. Dans The Snowmen, avoir déjà une moitié d'épisode consacré à une déprime, c'est déjà énorme (même si c'est moins subtil que "Her name was Rose... [Scarface]") Quant au fait de devoir deviner des choses, comme le trio Paternoster, je suis d'accord et je reconnais que c'est un défaut des saisons 2010, bien souvent. Cependant ce n'est pas vraiment "en-dessous des saisons précédentes". Il suffit de voir la Pandorica qui explose, les Silences ou ce qui se passe après The Wedding, ou même ce qui se passe avec River : on ne montre pas grand-chose, on ne fait que le dire, c'est à nous de deviner. Bref les explications qui sont entre les épisodes, c'est un problème, oui, mais ce n'est pas nouveau ^^ Il faut aussi rappeler que Clara n'a eu que 8 épisodes et qu'elle a à peine commencé. Si on jugeait Rose sur ses premiers épisodes en zappant Dalek, Father's Day ou Parting of the Ways, c'est pas très glorieux non plus. Pour les SFX, j'avoue que The Name puait le fond vert. Ce n'était pas facile de reprendre des images des années 60. Parfois ils se sont très bien débrouillés (One, Three, Seven, Ten...) parfois c'était horrible (Two, Four) mais l'intention est là. Moffat a toujours clamé qu'ils étaient limités niveau budget. A part les incrustations de The Name il n'y a pas trop de ratages. Il y a toujours des épisodes moins beau que le reste mais globalement, il n'y avait pas trop d'effets cheaps et pas de réutilisations grâce au format blockbuster. Qui, au final, permet au moins une bonne image ;)

Image Doctor Who
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