Critique : Game of Thrones 6.07

Le 10 juin 2016 à 07:01  |  ~ 7 minutes de lecture
In Lyanna Mormont, we trust !
Par Koss

Critique : Game of Thrones 6.07

~ 7 minutes de lecture
In Lyanna Mormont, we trust !
Par Koss

Depuis ce début de saison 6, on est passé dans une nouvelle série. Les choses ne traînent plus et les intrigues se resserrent les unes après les autres, entre intelligence et maladresses.

 

 

« Welcome to Bear Island ! »

 

Arrivée à ce stade de son histoire, capitaliser sur son propre passé est la meilleure chose que peut faire cette série. C'est payant à tous les coups. Il y avait bien longtemps, en effet, que le show ne nous avait pas plongés dans des intrigues d'alliances. La situation politique dans le Nord est très compliquée : les Stark sont tombés, les Greyjoy sont venus piller, Walder Frey a récupéré quelques châteaux, les Bolton ont repris le pouvoir et les seigneuries se sont rangées d'un côté comme de l'autre. Dans ce contexte, le Silure fait son retour et Sansa et Jon tentent de reprendre ce qui leur est dû. Cela nous donne deux excellentes scènes :

1) Les fans du livre avaient regretté par le passé la relative sous-utilisation de l'oncle de Catelyn. Cette fois, je pense qu'ils sont repus. La confrontation Jaime-Silure est tout simplement épique. Sa façon de prononcer « Kingslayer » est assez délicieuse. L'acteur a vieilli et ça joue parfaitement en sa faveur. Seul contre la terre entière, le Silure ne lâche rien et se battra jusqu'au bout pour défendre ce qu'il croit être juste. Badass as fuck.

2) Il aura fallu attendre la quasi fin de saison 6 pour voir apparaître le meilleur personnage de la série. Bella Ramsey, l'actrice qui joue Lyanna Mormont, est tout simplement démente. De Joffrey à Tommen, en passant par Robyn, Game of Thrones nous avait habitués à des enfants incompétents ou tout simplement dépassés par ce qu'il leur arrivait. Il est très rafraîchissant de voir une petite fille parfaitement maîtriser le jeu des trônes. Même si son mestre fait sentir son influence dans la scène, Lyanna n'est pas perdue et négocie jusqu'au bout son affiliation à Jon Snow.

 

Lyanna Mormont

 

Toutes ces scènes montrent surtout l'extrême limite du système moyenâgeux des vassaux et du compromis délicat qui en découle. Un territoire aussi grand que Westeros divisé en autant de mini-fiefs, avec des revendications différentes à chaque fois, est quasiment impossible à gouverner. Robb n'avait pas réussi, Daenerys galère, et Jon et Sansa sont bien en peine. Plus que des considérations de raisons, c'est souvent la peur de perdre son royaume et ses proches qui régit les gouvernants dans leur politique. Divisés, ils sont d'emblée affaiblis et soumis à la loi de celui qui est le plus cruel. Il faut alors avoir un très haut respect des traditions et de la morale (comme le Silure et Lyanna) pour garder la tête froide. Beau passage que ces scènes de négociations politiques où le monde de Game of Thrones apparaît de plus en plus comme sur le point de disparaître.

 

 

La petite fraternité dans la prairie

 

Pas si loin que ça, on retrouve un ami disparu. The Hound est vivant. Il fait du camping avec des scouts qui ont pour chef le tenancier du saloon de Deadwood. Passé l'effet de surprise, cette longue séquence n'est pas désagréable à regarder. Mais c'est bien tout. Encore une fois, la série a recours à de l'exposition à haute voix ultra maladroite : « Oh je me rappelle lorsque tu m'as sauvé la vie, j'étais bien mal en point, lol ». Longtemps, le show a péché par sur-fragmentation de ses intrigues. Cette saison, le virage est à 180 degrés. Tout va très vite. Tout va trop vite. Si c’est valorisant pour certaines intrigues (voir plus haut), c’est beaucoup plus gênant pour d’autres.

 

Le retour de The Hound

 

Normalement, on aurait dû ressentir de la compassion pour les joyeux compagnons de Sandor. On aurait dû ressentir ce qu’il ressent, par empathie. Là, ça ne fonctionne pas du tout. On s’en fout que femmes et enfants soient morts dans la plaine. Lorsque The Hound s’empare en contre-plongée de la hache, on croirait revoir un slasher un peu ridicule des 80’s. C’est franchement dommage car le potentiel était bel et bien là. Tu ne prends pas un acteur de la trempe de Ian McShane pour lui faire faire si peu et lui faire prononcer des banalités. L’alchimie entre les deux acteurs avait pourtant l’air d’être bel et bien présente, en plus !

Après ce n’est pas grave, car on aura probablement déjà oublié cette fraction de la Fraternité sans Bannière la semaine prochaine. Mais, sur le chemin de la rédemption de Sandor Clegane, il y avait ici un beau moment qui a été manqué.

 

Un épisode plutôt agréable. Game of Thrones joue juste lorsqu’elle parvient à étayer le background général de la série, tout en faisant appel à son propre passé. C’est en revanche bien plus faux lorsqu’elle se complaît dans la facilité évidente. L’équilibre reste encore à trouver.

 

J’ai aimé :

 

  • Bella Ramsey. Atteindre un tel niveau de prestance aussi jeune et surtout pour un premier rôle, franchement chapeau !
  • Margaery. Elle a un plan. Elle s’y tient. On va faire semblant d’y croire. Ça va sûrement foirer, mais je veux vraiment voir ça.
  • Clegane Bowl confirmed !
  • Wun Wun, le géant. Un mot. Une action. L’efficacité est totale.
  • Jaime Lannister. Sans Cersei, ça va déjà tout de suite mieux.

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • Les Greyjoy qui tentent de battre la distance de téléportation de Littlefinger. Pyke-Braavos en un seul épisode ? Pas de problème !
  • Il aurait été bien plus fort pour la caractérisation d’Arya de laisser « The Hound » bel et bien mort.
  • Ayra Stark qui semble se diriger lentement mais sûrement vers le « Tout ça pour ça ?! ». Ou alors, c'est un plan très compliqué à base d'échange de visage digne des plus beaux épisodes de Mission Impossible...
  • Je te jure que tu vaux mieux que ça, Ian McShane.
  • Olenna Tyrell. J’adore ce personnage (et l’actrice), mais son retrait de la scène politique manque, pour l’instant, furieusement de panache.
  • Où est passée Melisandre ?

 

Ma note : 13/20.

 

 

Le Coin du Fan :

 

  • Grâce à la magie d’Internet, on peut avoir un bel aperçu de la lettre qu’écrit Sansa à Littlefinger :

 

La lettre de Sansa à Littlefinger

 

Traduction : [...] vous aviez promis de me protéger. Maintenant, vous avez une chance d’accomplir votre promesse [...]. Les chevaliers du Val sont sous votre commandement. Cavalez vers le nord pour Winterfell. Prêtez-nous votre aide et je veillerai à ce que vous soyez [...] récompensé.

 

  • Marcher comme un riche, ça ne s'oublie pas :

 

Arya marche comme un riche

 

  • La première leçon politique de Tommen :

 

Papa Lannister

Tommen

La victoire du Grand Moineau

 

Traduction :

   – Mais, qu'est-ce qui fait un bon roi ? Quelle est la seule qualité la plus importante qu'un bon roi doit avoir ?

   – La sainteté ?

 

  • Dans l’épisode 6 de la précédente saison, Jaqen montre la salle où se trouve tous les visages que sa confrérie/secte/guilde d’assassins peut prendre. Arya s’approche alors d’un visage. C’est ce visage qui est utilisé par son ennemie jurée pour l’attaquer :

 

Ayra et la vieille femme

The Waif déguisée

 

 

Bonus :

 

SS Abandonned plot lines

Allez, encore un p'tit effort et on aura récupéré tout le monde !


À la semaine prochaine !

L'auteur

Commentaires

Avatar Taoby
Taoby
Bonne critique. Par contre pas mécontent que le Limier soit vivant.

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Altaïr
Super critique Pour ce qui est d'Arya, il y a une théorie qui veut que la gamine sadique au bâton soit en fait son alter-ego, une projection d'elle-même nécessaire pour devenir "no-one". Le coup du masque à la fin irait pas mal dans le sens de cette théorie.

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MembreSupprime2
"Arrivé à ce stade de son histoire, capitaliser sur son propre passé est la meilleure chose que peut faire cette série." Entre ça et le fait que Chapi/Chapo® nous écrivent des scènes méta sur le fait qu'ils écrivent de la merde, je me dis que c'est quand même bien triste pour la meilleure série de 2010 à 2014...

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Taoby
Arrivé à ce stade de son histoire, capitaliser sur son propre passé est la meilleure chose que peut faire cette série." Je pense surtout que c'est un peu obligatoire à (visiblement) 2 saisons de la fin, surtout 2 saisons que l'on annonce plus courte.

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Koss
@Taoby : Oui moi aussi carrément même. C'est juste que ça diminue l'impact de l'action d'Arya deux saisons avant. @Altair : Effectivement avec du recul et en ayant fouiné sur le net, je me rapproche de plus en plus d'une théorie comme ça.

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CaptainFreeFrag
GG la critique ! Sinon pour la théorie sur Arya, je ne me suis pas vraiment plongé dedans, mais comment justifie-t-elle les scènes où Marie-Odile et Jaqen sont seulement tous les deux (comme celle de la semaine dernière où Jaqen ordonnait l'exécution d'Arya) ?

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"Pour ce qui est d'Arya, il y a une théorie qui veut que la gamine sadique au bâton soit en fait son alter-ego, une projection d'elle-même nécessaire pour devenir "no-one". Le coup du masque à la fin irait pas mal dans le sens de cette théorie.' J'ai rien compris... ^^'

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Altaïr
@CFF (et maxou): ben en fait selon cette théorie, marie-odile =version "no-one" d'Arya. Un dédoublement de personnalité d'Arya nécessaire à sa formation de sans-visage, pour "tuer" métaphoriquement son "moi" d'avant. A chaque fois que Jaqen veut parler à Arya, il demande à marie-odile de sortir, par exemple. Une manière de rappeler la conscience d'Arya ?

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MembreSupprime2
Ohlala ! Je comprends toujours rien, je dois être fatigué... :o Marie-Odile, c'est bien la meuf qui tue Arya dans cet épisode, c'est bien ça ? Du coup, je comprends rien. Tu veux dire que Marie-Odile n'existe pas ? Mais elle viendrait d'où alors ? Qu'il l'aura créée ? Enfin si elle vient de l'esprit d'Arya, qu'est-ce qui fait qu'elle se mettrait à inventer ce personnage ? Personnage métaphysique qui arriverait à la tuer ? Bref, j'ai rien bité au tableau... ^^'

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Koss
The Weif (Marie Odile) serait Ayra sous un autre visage. Un peu come Tyler Durden en fait.

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