La saison dernière, la série avait dû essuyer plusieurs critiques parfois virulentes. Nombreux étaient les téléspectateurs à lui reprocher son manque d’audace, mais surtout son manque d’action. Les sempiternelles scènes de discussion de la saison 2 avaient eu raison de leur patience, et même les fans les plus tolérants commençaient sérieusement à s’ennuyer.
Les créateurs se devaient donc de remonter la pente cette année s’ils ne voulaient pas blaser totalement le public. Il y a quelques mois, Robert Kirkman promettait ainsi une « montée en puissance » par rapport aux saisons précédentes, avec plus d’actions et plus de péripéties. Et ce que l’on peut dire, après avoir vu ce premier épisode, c’est que notre copain Rob tient toujours ses promesses…
Une nouvelle ère ?
La première scène de cette saison est tout à fait symbolique en ce qui concerne cette volonté de rénover la série. Il s’agit d’une séquence sans aucun dialogue, et où les personnages ne font que chercher une maison où ils pourront se reposer et éventuellement se nourrir (petit hommage au pauvre hibou qui n’avait vraiment rien demandé). Cette scène, qui a lieu 7/8 mois après les événements de la saison 2, s’achève par l’arrivée d’une horde de zombie qui contraint l’équipe à reprendre la route plus vite que prévu…
Les scénaristes condensent toute la trame de la saison 2 dans cette scène incroyable. En quelques minutes, les survivants se retrouvent une nouvelle fois isolés dans une maison qu’ils sont contraints d’abandonner à cause d'une horde de zombies (tout comme ils avaient été contraint de quitter la ferme d'Hershel la saison dernière). Cette petite échappée scénaristique est un véritable pied-de-nez de la part des scénaristes qui prouvent ici à leurs détracteurs qu’ils sont capables de donner de l’action rapidement et efficacement, sans tergiverser avec une multitude de dialogues…
Ils ont clairement compris le message des fans et semblent vouloir tourner une page. Et ce n’est donc pas un hasard si cette scène positionne d’emblée les personnages dans une situation difficile. Elle permet ainsi au téléspectateur d’être immédiatement happé par l’action. Mais plus que la première scène, c’est l’épisode dans son ensemble qui sera beaucoup plus rythmé et un peu plus gore que d’habitude.
À première vue, cette saison s’annonce donc plus sombre et plus dure que les précédentes, à l’image de Rick qui se montre beaucoup plus froid, plus sûr de lui et moins accaparé par ses émotions. Par ce biais, les scénaristes permettent de donner plus d’épaisseur au personnage, ce qui n’est pas pour me déplaire.
En résumé, The Walking Dead, à défaut d'être rentré dans une nouvelle ère, semble au moins débuter une phase de guérison, qui on l’espère, la mènera vers la rédemption.
Il ne faut pas énerver Papy Hershel
Espace de survie
Si on devait résumer l’action principale de ce premier épisode, on pourrait simplement dire que Rick et sa bande cherchent un endroit isolé afin de pouvoir se poser un peu. Sans grande surprise (encore moins pour ceux qui auront lu les comics), ils choisissent finalement de se rendre dans une prison où ils pensent être en sécurité. Alors, Sarah, contente de retrouver un peu de Prison Break ? C’est assez marquant de voir que dans une telle situation, la prison est perçue non pas comme un lieu de répression mais plutôt comme un lieu de soulagement et de repos (encore que…).
Sans trop vouloir me diriger vers une analyse bidon et un brin pesante, je dirais juste qu’il est intéressant de constater à quel point l’enfermement et le huis clos sont vécus ici comme une échappée… D’ailleurs, il n’y a qu’à voir la fin de l’épisode pour comprendre que plus nos survivants progressent, plus ils s’enferment. Et ce toujours dans l’unique optique de rester envie. Tout se passe comme si les portes et les grillages étaient devenus des parois les protégeant du monde extérieur, un monde effrayant sur lequel ils n’ont plus aucun contrôle.
De par ces lieux fermés, Rick et sa bande semblent finalement vouloir échapper non seulement aux morts-vivants mais aussi et surtout à la mort elle-même… mais cela ne fonctionne pas pour tout le monde.
Cool, un hôtel 5 étoiles !
La saison des amours
Cette saison, les couples semblent être un enjeu secondaire de l’intrigue. Qu’il s’agisse du couple Rick/Lori, du couple Glenn/Maggie ou du couple Dixon/Carol, tout porte à croire que les scénaristes ont décidés de miser aussi sur les sentiments amoureux.
Concernant le couple Rick/Lori, on n’imagine déjà que cette saison sera un peu la saison du pardon. Pour ce qui est de Glenn/Maggie, on va nous rejouer la saison de la confirmation, alors que chez Dixon/Caroll, c’est plutôt la saison de la déclaration.
Ce qui est sûr, c’est que chaque couple va devoir surmonter ses propres difficultés et ses propres interrogations, et j’espère sincèrement que les scénaristes auront assez de finesse pour éviter de nous proposer un remake des Feux de l’amour. Je n’ai rien contre les couples (au contraire), mais très souvent, ils servent de prétextes à des situations trop rocambolesques et un tantinet larmoyantes.
Y'en a une qui n'a pas fini de tirer la tronche.
Hommes, femmes, enfants… tous égaux !!!
Cet épisode débute plusieurs mois après la saison 2, et autant vous dire que la grande majorité des personnages ont beaucoup évolué. Ainsi, des personnages jusqu’ici discrets commencent progressivement à se révéler, notamment Carl, le fils de Rick. Autant vous dire que le petit garçon de la première saison est devenu un vrai soldat, qui désormais zigouille des zombies avec son papa. Déjà dans l’introduction, il abat un zombie de sang froid et s’apprête à déguster de la pâté pour chiens en guise de repas. C’est une manière comme une autre de nous montrer la place des enfants au milieu d’une guerre. Des enfants, qui nous le voyons, sont contraints de grandir beaucoup trop vite. Et sur ce point, on se rend compte que les enfants et les adultes sont maintenant traités sur un pied d’égalité, et qu’il leur faut également participer à la lutte.
Ce motif, assez récurrent dans les séries de survie (Falling Skies par exemple) est ici traité d’une manière différente, car l’enfant prend une direction opposée à celle de son père. En effet, là où Rick était du genre conciliant et à l’écoute, Carl s’impose naturellement comme un jeune adulte au fort tempérament, brutal et direct, un peu comme son tonton Shane (Daryl évoque d’ailleurs cette ressemblance). Il n’en faut pas plus pour commencer à voir apparaître la nouvelle relation père-fils qui semble s’installer progressivement. Ce qui est certain, c’est que cette saison à l’instar du personnage de Carl, est la saison de la maturité.
Et bah dis-donc ! C'est que ça lui a donné de la force au petit de flinguer Tonton Shane...
D’ailleurs, Carl n’est pas le seul à se battre enfin… Les femmes aussi prennent le fusil et participent à la lutte. Ainsi, Carol tout comme Maggie ou Lori (pourtant enceinte jusqu’au cou), n’hésitent plus à tirer dans le tas. Et c’est par le biais de petits détails comme cela que l’on comprend que le groupe a dû vivre des mois difficiles… Certes, Ils sont fatigués et exténués mais surtout, ils sont plus que jamais en colère et n’ont plus de pitié pour les zombies. Terminées donc ces interminables réflexions sur l’humanité de ces monstres. Désormais, place à l’action pure et dure, et on zigouille parce qu’on n’a pas d’autres choix pour survivre.
Bon restent tout de même certaines scènes un peu lourdes, qui semblent nécessaires, mais dont on se serait bien passé. Ainsi, la réflexion de Lori qui se la joue femme dépressive genre « j’aurai dû mourir » est vraiment plombante et vient nuire à l’ensemble. Alors ok, on peut comprendre que c’est difficile d’être enceinte dans ces conditions (euh…) mais quand même, on attend d’elle qu’elle soit plus forte, plus à même de survivre sans se poser mille questions. Son raisonnement est d’autant plus égoïste quand on sait que chaque survivant a perdu un être cher. Alors je t’en prie Lori, évite-nous tes versets démoralisants et reprends toi en main bordel…
Autre point négatif concernant les personnages : celui de T-Dog interprété par Irone Singleton. Et si vous ne voyez pas de qui il s’agit, c’est normal puisqu’il est vraiment mis à l’écart, quasi inexistant. Avec ce personnage, c’est le néant complet et il ne se passe strictement rien. A croire qu’il est juste là pour jouer un survivant supplémentaire, mais sans plus. Il n’apporte rien à l’intrigue et de ce fait semble totalement inutile. Les créateurs ont promis qu’il y aurait des morts cette saison, et ça ne me surprendrait pas qu’il en fasse partie… Bien que la série soit aussi connue pour surprendre son spectateur (la mort de Dale et Shane la saison dernière, qui étaient pourtant des personnages importants). J’attends donc de voir la suite, mais j’ai vraiment horreur des personnages sous exploités.
Trop d'excès ?
Au final, une question me vient en tête : N’y a-t-il pas un excès d’actions ? Ou du moins un excès de zombies ? En définitive, J’ai un peu l’impression que tous ces zombies sont là pour parfois combler un vide scénaristique. Ils servent un peu de prétextes afin d’éviter l’ennui des spectateurs. Un peu comme-ci que les scénaristes s’étaient dit « Comme il ne se passe pas grand-chose à ce moment-là, on va faire intervenir des zombies pour leur donner ce qu’ils veulent, c’est-à-dire de l’action et des coups de fusil ».
Alors certes, cela donne un rythme un peu plus soutenu à l’épisode et permet d’éviter les scènes insignifiantes de la saison dernière, mais j’ai du mal à imaginer que cette méthode puisse fonctionner toute la saison. En ce qui me concerne, je dirais simplement que ça passe pour cet épisode, non seulement pour toutes les raisons évoquées dans la première partie (Il fallait redonner une dynamique à la série), mais attention tout de même à ne pas tomber dans le piège de la facilité…
À force de vouloir créer des rebondissements et des péripéties en tout genre, il faut que les scénaristes prennent garde tout de même à ne pas perdre ce qui fait l’essence de leur série.
Même eux semblent complétement débordés
Et l’avenir ?
Si on se tourne vers l’avenir, je pense que cet épisode tient tout de même ses promesses et annonce une saison de qualité. On sent que le budget de la série a augmenté, et les effets spéciaux ainsi que la mise en scène s’en retrouvent améliorés. Les acteurs jouent de mieux en mieux, et s’impliquent davantage dans un jeu tout en justesse.
Michonne et le gouverneur sont LES personnages attendus de la série, et même si le second est totalement absent de cet épisode, la première quant à elle apparaît par bribes. Il faut avouer que j’en attendais beaucoup plus sur elle, mais là encore, il ne s’agit que du premier épisode et je sais qu’elle va finir par prendre de l’importance (du moins je l’espère). Dans tous les cas, le peu que l’on voit est prometteur et confirme mes attentes. C’est pour ce genre de personnage qu’il me paraît nécessaire de poursuivre la série.
Concernant le cliffhanger, il est tout simplement génial et l’on cerne déjà ce que cela va provoquer dans le groupe de survivants. La place de chacun risque d’être remise en question, et de nombreux affrontements vont avoir lieu. Tous les ingrédients sont réunis pour nous donner envie de revenir, et j’espère seulement que nous n’aurons pas affaire à une multitude de dialogues trop barbants…
Avec Michonne, le ton est donné !
Conclusion : Cet épisode est une entrée en matière, certes imparfaite, mais qui a le mérite de redonner un second souffle à la série. En somme, ce season premiere est tout à fait prometteur, et il faudra attendre la suite avant de se prononcer totalement… Des progrès à confirmer donc !!!
J’ai aimé :
- L’évolution des personnages, beaucoup plus sombres et intéressants que par le passé.
- La scène d’introduction silencieuse, mais qui en dit long sur l’intrigue et sur la série elle-même.
- Le maquillage des zombies toujours aussi réussi.
- Le cliffhanger qui annonce une suite de saison haletante
Je n’ai pas aimé :
- L’excès de zombies qui n’est pas toujours justifié.
- Cette impression que les attaques de zombies ne sont là que pour combler un vide scénaristique.
- Le personnage de T-Dog totalement en retrait et inutile pour le moment
- Le personnage de Lori, démoralisant et vraiment plombant.
Ma note : je mets un 13/20 d’encouragement pour les efforts qui ont été fournis afin de redonner un nouveau souffle à la série. Je ne mets pas plus, car je suis persuadé qu'elle peut faire mieux...