Bilan : Life On Mars (UK) saison 1

Le 03 mars 2011 à 19:40  |  ~ 5 minutes de lecture
Bon j'avoue. J'ai regardé à nouveau Life on Mars. La première saison, sur un week-end. Et pour moi, la série a gagné à une deuxième vision.
Par Puck

Bilan : Life On Mars (UK) saison 1

~ 5 minutes de lecture
Bon j'avoue. J'ai regardé à nouveau Life on Mars. La première saison, sur un week-end. Et pour moi, la série a gagné à une deuxième vision.
Par Puck

SPOILER. Maintenant que je sais où elle va, je prends encore plus de plaisir à regarder Sam se débattre entre ses souvenirs enfouis, ses fantômes familiers, ses fantasmes et les créations de son subconscient nourri de télé. FIN SPOILER


C'est délicieusement cruel de voir Sam se confronter à un monde dans lequel il n'a pas encore sa place, et qu'il est impuissant, le plus souvent, à changer... Et ses prises de tête avec le chef sont généralement de grands moments.

 

Dans quel état j'erre ?

Peut-être qu'un petit rappel s'impose pour les lecteurs curieux qui n'auraient pas encore commencé à regarder la série. Sam Tyler (John Simm), un commissaire de police de Manchester, est victime d'un violent accident de la route et se réveille en 1973. Il est toujours flic, dans la même brigade, mais coincé dans un monde et avec des collègues très... old-fashioned !

Sam est-il fou ? Est-il dans le coma ? Voyage-t-il dans le temps ? Même si la première saison ne répond pas entièrement à ces questions, elle donne quelques pistes très sérieuses. Mais pour le personnage principal, et pour nous, la question essentielle est celle-là : Comment Sam peut-il rentrer chez lui ? Que doit-il sacrifier pour y arriver ? Son intégrité ? Son passé ? Son identité ? Le monde dans lequel il est plongé et qui devient de plus en plus réel pour lui ?

 

life on mars ukGene Hunt, mon héros

Vue comme ça, Life on mars pourrait n'être qu'une série profondément dramatique, ce qu'elle est..

Mais il y a les bugs. Les moments où les années 70 et 2000 entrent en collision, parfois littéralement. Il y a aussi les moments où Sam perd pied, et cherche à parler à ses contemporains, qui l'attendent là-bas, quelque part en 2006. C'est le plus souvent via la technologie de l'époque (télé, radio, téléphone), dans des scènes parfois totalement surréalistes, voire franchement flippantes. Et la trouille, c'est une sensation qu'on aime, n'est-ce pas ?

Et il y a le Chef. Un personnage « larger than life » : Gene Hunt, the Guv, le supérieur de Sam, un genre d'ogre chaussé de mocassins crème qui jure, boit, gueule, frappe et prend le contrepied du héros, pour la plus grande joie du téléspectateur. C'est lui, flanqué de ses deux acolytes Ray et Chris, qui est à l'origine de la majeure partie de l'humour de la série. C'est encore lui l'antagoniste de Sam, dans la plupart des épisodes. Et c'est finalement lui que l'on adore.

 

Follow the yellow brick road

Mais malgré le chef, malgré les scènes d'ouverture souvent totalement dingues et drôles, au deuxième visionnage, la série est pour moi plus sombre. Le voyage en pays d'Oz n'a rien de facile pour Sam. Et la série se révèle aussi de moins en moins réaliste, tellement elle est référencée sur l'image des années 70 en Grande-Bretagne, et pas sur la réalité de ces années-là. Pourquoi ? Parce que tout passe par le héros. C'est en lui, par lui et pour lui que l'histoire se développe.

SPOILER. La plupart des scènes et des situations sortent directement des séries télé des années 70, et des frustrations et bonheurs stockés dans le cerveau du héros. Life on mars, ce sont ses années 70 regrettées, rêvées, redoutées. On ne les voit qu'à travers Sam. Et ça c'est bien, c'est bon, c'est juste. J'aime qu'au final, il ne puisse rien faire pour changer son passé, sinon dans sa tête, j'aime qu'il ait construit ce monde, et j'aime (ou j'aurais aimé) un dénouement bien définitif, un saut dans le vide et dans le temps, puis le mot Fin. Sans retour au pub. FIN SPOILER.

Oui, je sais, j'assume, j'en reste à MON interprétation de Life on Mars. L'explication donnée dans Ashes to ashes ne me satisfait pas : trop sentimentale, trop explicative, trop lostienne (je ne sais même pas si ça existe, mais tant pis !), elle ne me laisse pas assez de marge de manoeuvre. Rien pour mon imagination. Et de toute façon, je pense que j'aime moins le spin-off (désolée Flo). L'héroïne n'a pas assez peur, elle ne se pose pas assez de questions, ses relations avec Le Guv sont encore plus répétitives, il n'y a pas assez de conflits (d'un point de vue dramaturgique je veux dire). Et puis je préfère définitivement la musique des 70's.

 

life on mars uk

 

Tous les chemins mènent au pub

Pour en revenir à Life on Mars, ce deuxième visionnage me pousse à revoir mes notes. Parce que finalement je trouve la première saison vraiment bien construite. Avec un premier climax sur le quatrième épisode, et une nouvelle apothéose sur le septième. Je ne parlerai pas de la musique, parce qu'elle parle d'elle-même, ni de l'accent de de Manchester (moi, j'aime le nord de l'Angleterre), ni des multiples storylines et dialogues qui mènent finalement toujours au même point : le pub. « Beer O' Clock, gentlemen ! »

Oui, l'épisode de la prise d'otage est plus faible. Oui, le final, malgré de grands moments d'émotion, manque de vraisemblance. Oui, Annie est fadasse, avec une voix de petite fille qui ne sait pas articuler, et des yeux de lapin prisonnier des phares d'une Simca. Oui, le barman est un cliché de barman. Mais Life on mars est quand même une putain de bonne série, originale, sincère. Un voyage fou dans lequel on embarque avec le héros, sans regarder en arrière.

Alors c'est sûr, je vais me retrouver avec le syndrome « oui-oui sous ecstasy », mais en même temps, quitte à prendre du temps pour parler série, autant parler de celles qu'on aime, non ?

L'auteur

Commentaires

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
Je me suis toujours demandé, ayant vu le remake américain, si le cliff de la série anglaise était le même ? Sinon très bon article, ça me donnerait envie de m'y mettre (si j'avais pas déjà plein de séries en cours :D )

Avatar Bleak
Bleak
Je viens de commencer la série, j'en suis pour le moment qu'au deuxième épisode donc bien joué pour les paragraphes spoiler :) Inutile d'affirmer que tu es totalement sous le charme de la série, je pense que chacun de nous l'aura compris. Sinon une question que je me pose: pourquoi avoir appelé la série "Life on mars"?

Avatar CAD
CAD
David Bowie :)

Avatar Puck
Puck
C'est la chanson que l'on entend sur l'ipod de Sam, quand il a l'accident, et qu'il écoute encore dans sa voiture, quand il se réveille en 73. Elle est assez emblématique de l'époque, c'est une très belle chanson, et je pense qu'une partie des paroles peut coller à la série.

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
J'en conclus que personne n'a vu le remake américain :D ?

Avatar Bleak
Bleak
D'accord, j'avoue ne pas être très connaisseur (même pas du tout) de l'artiste. Quoiqu'il en soit, les paroles sont très jolies, étonnamment d'ailleurs, mais n'ont pas de rapport apparent et direct avec la série.

Avatar Puck
Puck
@Gouloudrouioul. Si si, j'ai vu une partie du remake américain... La moitié de la série, et la fin, pour me faire une idée par moi-même de ce que pouvait donner leur dénouement, et ne pas me contenter des avis de l'équipe de créateurs britanniques. Et, comment dire ? Faire un remake de la série, je ne vois pas l'intérêt de la chose. Ils ont pourtant un casting de malade (M. imperioli, H. Keitel), mais à part le fait de replacer les protagonistes à New York, dans des lieux familiers aux Américains, il n'y a pas d'innovations, en tout cas pour moi. Quand les épisodes ne sont pas calqués sur la série anglaise, ils relèvent plus du procédural, et n'apportent pas grand chose. Quant à la fin, elle est juste ridicule. Les scénaristes prennent vraiment le spectateur pour un con, et retirent tout l'enjeu de l'histoire. C'est comme si les dernières quinze minutes tiraient un trait sur les seize épisodes précédents. J'en reste donc sur une mauvaise impression.

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
Okay, d'après ce que tu dis je pense quand même que je vais voir la série anglaise, parce qu'elle m'a l'air bien supérieure. Merci pour ces précisions ! Et puis j'adore l'acteur principal depuis que je l'ai vu jouer le Maître dans Docteur Who.

Avatar Puck
Puck
Ah oui, le maître ! Moi aussi, je l'avais trouvé bien. Mais il n'a pas fait l'unanimité là-bas. Je crois qu'il préféraient une version plus "digne" du Grand Méchant.

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Taoby
Heureusement que qu'il y en a une qui bosse sur ce site (Oue Aurey aussi). Merci pour ce bon article, je re regarderais à coup sur la série plus tard, pour évidemment la voir avec un autre œil. Mais la c'est encore beaucoup trop tôt. Je ne peux que conseilleur la série à tout le monde, (même si je suis un peu moins enthousiaste que Puck) pour ses acteurs, ses musiques, et son intrigue teinté de fantastique. A voir.

Image Life on Mars
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