Les séries qui continuent à être géniales
Tout d’abord, comme sephja est trop débordé avec ses milliers de critiques pour daigner faire un bilan, je vais être obligé de parler de Treme moi-même. Dieu sait que je ne le ferai jamais aussi bien que lui, mais la saison 2 m’a tellement plu que je me sens tout de même un peu forcé de répandre la bonne parole. Personne n’en parle – et c’est bien dommage – mais c’est pour moi l’une des meilleures séries, et saison de 2011.
La première saison avait déjà été une réussite, mais n’était pas parvenue à me transcender, la faute à l’omniprésence de ses musiques et à une esquisse un peu froide de ses personnages. Toutefois, cependant, malgré tout, elle était absolument nécessaire pour introduire la deuxième saison, qui bascule dans quelque chose de plus noir, de plus intimiste, et peut-être de moins documentaire. On dirait que Simon s’est cherché et a finalement choisi de donner à l’ensemble un ton plus dramatique plutôt que descriptif. En tout cas j’ai été complètement conquis, et bouleversé par pas mal d’épisodes.
Treme c’est comme beaucoup de séries HBO : il faut insister, se battre, s’interroger pendant quelques épisodes… Mais une fois qu’on est rentré dedans, ça devient exceptionnel.
Il y a également bien sûr la saison 4 de Breaking Bad, qui après réflexion s’avère être ma préférée, mais aussi celle devant laquelle j’ai le plus jubilé. La série s’est dirigée vers quelque chose de très stylisé, et a mis pleinement les pieds dans le western moderne (avec une touche de Tarantino), moyennant longs travellings et tension à couper au couteau. Inutile de vous dire que ça m’a énormément plu. J’ai le sentiment que Breaking Bad assume de plus en plus ses diverses influences et son côté too much. N’ayant jamais été un fan absolu de la série d’une manière générale, je dois avouer que cette prise de position a fait pencher la balance en sa faveur cette année.
Et puis bien sûr, Sons of Anarchy. Alala, Sons, que de moment de tension tu m’as fait passer cette année. Que de retournements de situations. Que de dialogues hyper classes, que de scènes stylisées. Pas la peine de me lancer ce regard. Oui je vous vois, vous, là, les détracteurs de la saison, qui crachent sur le final de la saison comme sur un épisode de My Little Poney Friendship is Magic ! Moi j’ai pris mon pied. J’ai trouvé toute la saison fort bien écrite, avec un final bien emmené et des dénouements bien orchestrés, qui ouvrent sur des perspectives alléchantes.
Alors voilà, c’est sans doute la meilleure saison de SOA, qui a le plus fait évoluer les choses et qui compte le moins de temps morts, mais personne ne s’en rend compte à cause du dernier épisode. Je trouve ça dommage. Et je vais de ce pas écrire le bilan de la saison pour protester.
Les séries dont j’espère qu’elles vont continuer à être aussi bien qu’elles le sont à leur première saison
(Ou plus simplement les meilleures nouveautés)
Comment ne pas commencer par Game of Thrones ?! Le jeu du trône ?! Le trône de fer ?! Excusez d’être enthousiaste, mais depuis le temps que j’attends une série de fantasy à gros budget, de qualité, avec un bon scénar, des bons effets spéciaux, de bons acteurs, un trône, du suspense, des complots, de la politique, de belles images, une belle BO, de bons dialogues, je pense que je suis en droit de l’être.
Bon d’accord, tout ce que je voulais c’était une série de fantasy à gros budget… Ensuite HBO a fait du zèle.
Pour mon second choix, je pense que je vais tricher un peu. La série a commencé en 2011 et a fini en 2012 (donc techniquement j’ai le droit). Elle s’appelle Black Mirror, petite série anglaise de trois épisodes à peine, sorte de quatrième dimension moderne, dont les épisodes sont indépendants les uns des autres. Je vous conseille vivement de vous jeter dessus, si vous êtes fans d’anticipation et de tout ce qui touche au virtuel. Je suis à vrai dire incroyablement frustré que la série ne compte que trois épisodes, tant chacune des thématiques m’ont plu et tant le scénario était à chaque fois intelligent.
Et je vais finir par Boss. A l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pas visionné l’épisode final (maintenant c’est bon je l’ai visionné, mais je laisse la formule parce qu’elle est classe), mais les sept premiers épisodes m’ont déjà définitivement convaincu que Boss est une grande, très grande série. Rares sont les fois où une œuvre a réussi à me prendre aux tripes de la sorte. Si vous voulez voir à quoi ressemble la monstruosité des hommes, et comment elle se dévoile dans un milieu aussi prétendûment sophistiqué et révérencieux que la politique, foncez.
Après Camelot et Spartacus je ne plaçais absolument plus aucun espoir dans Starz… Comme quoi.
Meilleure série drôle
Futurama m’a fait rire ! Beaucoup ! Malgré quelques fausses notes, elle devient de mieux en mieux avec l’âge et les idées deviennent toutes de plus en plus invraisemblables, avec énormément de répliques géniales. Du bon cru, que je conseille à tous.
Et en fait cette année c’est un peu la seule !
Non je suis de mauvaise foi. Il y aussi eu Blue Mountain State qui m’a bien fait rigoler, contre toute attente. La saison 2 et 3 réunissent quelques très bons épisodes sur lesquels on se tape de bonnes barres, à condition de rentrer dans le délire de la série en elle-même : alcool, boobs, humour gras et subtilité 0.
Ah et puis il y a Episodes aussi. Mais Aureylien a tout dit là-dessus.
Quant aux sempiternelles HIMYM et TTBT, quelques épisodes furent drôles, et TTBT fut même assez constante, mais je n’ai jamais ri aux éclats.
Donc je continue.
La scène la plus puissante
En fait il y en a beaucoup. Et je n’arrive pas à départager.
L'une des scènes qui m’a le plus marqué cette année, c’est sans aucun doute la fin du 2eme épisode de Black Mirror :
! Attention gros spoiler !
C’est à la fois bouleversant et tétanisant. La façon dont le jury parvient à renverser la situation et à retourner la gueulante de Bing en leur faveur, ça fait froid dans le dos. Ca emmène vraiment l’épisode bien au-dessus des deux autres (alors qu’ils sont déjà excellents). Ma grosse claque de l’année.
Il y aussi le final de Breaking Bad qui m'a impressioné, grâce à une scène en particulier.
! Attention gros spoiler !
Je suis amoureux de cette scène. Je sais que d’autres ne peuvent pas la saquer, car elle ne concorde pas avec l’image réaliste que se donnait la série jusqu’alors, mais personnellement je la trouve formidable, ayant toujours considéré Breaking Bad davantage comme une BD filmée que comme un show réaliste. Là, ils s’assument à fond, et ça m’a fait plaisir. Surtout pour la fin d’un aussi grand personnage.
... Ainsi que LA scène de la saison 1 de Game of Thrones.
! Toujours gros spoiler !
Je me suis déjà expliqué dans la critique de l’épisode, mais cette scène est significative de tout le potentiel de Game of Thrones. Après avoir passé ce stade de l’histoire, on se met à craindre la mort de tout le monde et à ne plus se reposer sur ses acquis. Tout est envisageable, les codes habituels de ce genre d'histoire sont tous balayés d’un coup. On n’a d’autre choix que de se laisser porter par l’histoire que veut bien nous raconter la série.
Et puis bien sûr la scène finale qui est assez phénoménale.
Je suis également déçu de ne pas avoir trouvé une scène en particulier de Boss.
! Encore et toujours spoiler !
Elle se situe dans l'épisode 7, je pense que tous ceux qui ont vu la série sauront de laquelle je parle : celle où Tom Kane ordonne à Ben Zajac de s’agenouiller s'il veut qu’il continue à diriger sa campagne. Je la trouve très forte dans le contexte. Pleine de non-dits et de violence contenue. C'est en tout cas un passage qui m'a particulièrement écrasé lors du visionnage... J'avais l'impression de ressentir toute la honte, le désespoir de Zajac, mais également toute la colère de Tom Kane.
Et puis pas mal de scènes du 4x10 de Sons of Anarchy, ainsi que quasiment toutes les scènes du final de Treme – et là je ne peux vraiment pas départager étant donné que ça forme un tout.
Voilà. Je sais que c'est beaucoup. Mais ça devrait vous prouver que l’année 2011, quand même, elle était vachement puissante.
Meilleures déceptions
Si cette année j’ai découvert des choses phénoménales, j’ai aussi été énormément déçu par certains shows que j’attendais avec beaucoup d’impatience.
Je crois que la palme de la meilleure déception, toute catégorie confondue, revient à Torchwood, qui s’est quand même débrouillée pour bousiller un sujet en or : qu’arriverait-il si l’espèce humaine cessait de mourir ? Après une saison 3 exemplaire (la seule d’ailleurs), je pensais qu’on allait retrouver la même qualité. Malheureusement, si la collaboration avec Starz, la chaîne américaine paraissait être de bonne augure pour le budget, elle le fut moins pour le scénario, qui s’est finalement conformé aux normes et au format américain. Il me reste deux épisodes pour finir la saison, et je n’y arrive pas tant la problématique est mal traitée et tant la narration manque d’inspiration.
...Bon maintenant on passe à la partie difficile. Celle où tout le monde va me jeter des pierres, et où je vais me recroqueviller, et pleurer. Mais je m’en fous, parce que j’assume. Je n’ai pas aimé la saison 2 de Community.
Du moins sa seconde partie, qui m’a énormément déçu. A trop vouloir partir dans tous les sens, Community en a oublié son humour léger et débile de la première saison. Même l’épisode de paintball de fin de saison, très bien fait, très bien réalisé, ne m’a pas fait rire. Et je ne parle même pas de ces soit-disants épisodes « intelligents » censés délivrer une morale et supposés approfondir les personnages, qui en deviennent finalement à gerber de guimauverie. C’est juste lourd, et très souvent prétentieux. J'ai eu l'impression que la série cherchait constamment à innover, à être hype, à développer ses concepts en oubliant toute sa spontanéité d'antan.
Heureusement, la saison 3 semble avoir trouvé un juste milieu, et est même en passe de devenir ma préférée.
Je pourrais aussi vous parler de Raising Hope, qui a fait une très bonne première moitié de saison, avec des épisodes hilarants, inventifs, et des personnages insolites, puis qui a fini par plonger en se reposant sur des runnings gags et en ne proposant plus rien de nouveau par rapport aux autres sitcoms. Un beau gâchis.
... Tout comme la saison 4 de Fringe, qui semble selon moi assez mal partie. La saison 3 avait posé toutes sortes de bases pour qu'on ait droit à une saison 4 exceptionnelle, saison que j'attendais d'ailleurs de pied ferme. Malheureusement les scénaristes ont décidé de sacrifier la série sur l'autel de l'audience et ont choisi la solution du reboot pour attirer un peu plus de spectateurs. Un reboot certes adroit, mais qui reste un reboot, et qui empêche toute grande avancée dans le scénario.
Je ne dis pas que c'est mauvais, c'est même assez divertissant. Mais il y a là un tel potentiel de gâché que je sens une frustration à chaque fois que je lance un épisode. Et les pistes lancées pour la suite de la saison ne me passionnent guère non plus : au lieu de chercher de nouvelles idées, les scénaristes vont repiocher dans les anciennes et nous font un mélange un peu hasardeux.
Enfin je citerai, le coeur lourd de regrets, Skins. Skins, que j'ai longtemps considérée comme une série géniale, inventive, incisive, crue et bien écrite. Skins, dont certains épisodes ont réussi à me bouleverser... Oui Skins, tu n'es plus que l'ombre de toi-même, tu es presque devenue un soap banal et sans intérêt, mettant en scène des triangles amoureux en tout genre sans te soucier de ce qui faisait vraiment ta qualité d'antan.
Tu as délaissé tes personnages, tu les as caricaturés au possible, de sorte qu'aucun spectateur ne pourra s'attacher durablement à eux. Tu as mis de côté toute subtilité dans ton scénario, et tu as lissé tes situations, et tu ne t'es adressé qu'à un public purement adolescent. Heureusement que tu as gardé ta mise en scène coup de poing et tes quelques idées brillantes, sinon je n'aurais pas trouvé le courage de regarder ta cinquième saison.
Les génériques de l’année
Hop :
Hop :
Et hop :
Les Goulou’s
Goulou’s des meilleurs acteurs femelles :
Comme mes confrères MoolFreet et alanparish, je me sens obligé de citer Kate Winslet qui est assez excellente dans Mildred Pierce et qui incarne parfaitement son personnage.
Du côté féminin j’ai également trouvé l’interprétation de Melissa George dans The Slap, sous le rôle de Rosie, très bonne.
Goulou’s des meilleurs acteurs mâles :
Quant aux rôles masculins, mon Goulou revient tout d’abord à Kelsey Grammer dont la présence dans Boss est hallucinante, et qui crève, que dis-je, qui lamine l’écran à chacune de ses apparitions. Dans le genre charisme maximal, on fait pas mieux.
L'inconvénient de passer après trois autres personnes, c'est qu'ils ont déjà dit pas mal de choses. Par exemple, je ne vous apprendrai rien en disant que les acteurs principaux de Homeland sont incroyables. Goulou d'argent donc pour Damian Lewis et Claire Danes (qui n'est pas un homme, j'en suis conscient).
Et puis bien sûr, pour faire un peu comme tout le monde, je vais citer Bryan Cranston, parce que, quand même, il est très impressionnant.
Remarques et autres trucs inutiles
- Cette année j’ai découvert Arrested Development, et rien que pour ça l’année 2011 est formidable. L’une des meilleures comédies. Au monde.
- J’ai aussi découvert Fringe, et avec elle la sensation de persister sur une série que l’on n’apprécie pas.
- Mais ensuite, j’ai découvert la saison 3, et avec elle la sensation d’être agréablement surpris par une série que l’on n’appréciait pas.
- J’ai (re) commencé Lost, et je continue encore, laborieusement, mon visionnage. C’est bien, il y a une certaine qualité. C’est pop-corn. Mais je ne comprends pas pourquoi c’est aussi culte.
- J’ai terminé The Wire, et je vous invite à lire mon focus.
- J’ai découvert, grâce au club des spectateurs de bon goût, Todd and The Book of Pure Evil. C’est vraiment con, et drôle. Et con.
- J’ai commencé Justified, mais je me suis ennuyé. Puis j’ai recommencé récemment, et je me suis moins ennuyé. Il me tarde d’arriver au moment où ça devient bien.
- J’ai commencé The Shield, et The Sopranos, et Oz. Je voulais me débarrasser de toutes ces séries cultes super biens dont tout le monde parle. Mais ce n’était pas le bon moment.
- J'ai découvert Shameless US. La saison 1 est très drôle, parfois même émouvante, mais la saison 2 s'annonce assez mal, vu le premier épisode. J'ai peur.
- J'ai vu plein de trucs mauvais dont je n'ai pas envie de parler, parce que c'est trop mauvais. Terra Nova, par exemple. Ringer. Pan Am, qui était bien mais qui s'enfonce. Et plein d'autres.
- J'ai vu Suits. Je n'aime pas le stand alone, donc j'ai très vite arrêté. Mais c'est pas mal du tout dans son genre.
- J'ai arrêté Supernatural à la saison 6, mais je ne sais pas pourquoi. Du jour au lendemain, c'est devenu un peu trop con pour moi. Alors que je regarde toujours Blue Mountain State. Allez chercher la logique.
- Puck m'a fait découvrir Coupling. C'est très, très drôle. Et beaucoup trop méconnu.
- J'ai arrêté Misfits parce que le remplaçant de Nathan n'a aucun charisme et surjoue à fond.
- Je suis devenu accro à la saison 1 de The Walking Dead.
- J'ai très vite déchanté à la saison 2.
- J'ai bien aimé la saison 4 de True Blood. Pourtant c'était tellement nul.
- J'ai versé une larme au final d'Entourage, et j'attends les films de pied ferme.
- Je viens de me rendre compte que je n'ai pas parlé de Homeland, alors que c'est une excellente série dans son genre. Du coup je la conseille à tous.
- American Horror Story m'a beaucoup satisfait au début, mais beaucoup moins à la fin.
- J'ai découvert que Moffat, le showrunner de Doctor Who, n'était pas parfait.
- Karen Gillan par contre l'est toujours autant.
- Cette année, mes bonnes résolutions sont de finir Lost et The Shield. Et puis après peut être The Sopranos. Sans oublier qu’il faut que je rattrape mon retard sur Boardwalk Empire.
2011 c’était bien, qu'on se le dise
Voilà, tout ça pour dire que les gens se trompent quand ils disent que l’année 2011 était une année morne dans l’univers des séries. C’était au contraire une année mouvementée, qui a vu apparaître des tonnes d’excellentes séries et qui a su confirmer la qualité de beaucoup d’autres.
Oui, les gens se trompent.