Arrow on the Doorpost se présente comme l’épisode de la négociation, celui où Rick et le Gouverneur se rencontrent enfin et tentent de mettre en place un traité de paix. Ce qui au départ aurait pu sembler intéressant se révèle finalement assez dénué de sens par rapport au reste de la saison. La série donne l’impression de tourner en rond et de se perdre progressivement dans des chemins sinueux. Il est temps que le season finale arrive pour remettre un peu d’ordre dans tout cela.
The Walking Dead ou l’art de tourner en rond
J’ai longtemps hésité à faire la critique de cet épisode et pour tout vous dire, je me demande encore aujourd’hui si j’ai bien fait de m’y coller. Comment faire la critique d’un épisode où pendant 40 minutes des personnages ne font que radoter ce que nous savons déjà depuis longtemps ? Après le très bon Clear dans lequel le shérif commençait à organiser sa bataille contre le Gouverneur en allant récupérer des armes, je ne m’attendais certainement pas à le retrouver cette semaine le cul sur une chaise en train de négocier avec son adversaire. C’est à peine si nous savons comment les deux protagonistes se sont retrouvés dans cette situation. Les scénaristes font le pari de l’audace et la série a au moins l’avantage de nous prendre au dépourvu… peut-être même un peu trop.
Le risque avec ce genre de choix scénaristique, c’est d’atténuer le conflit opposant le groupe du Gouverneur et celui de Rick, ce même conflit qui est pourtant le fil conducteur de cette troisième saison. À voir cet épisode, on n’a finalement l’impression que cette discorde n’est pas si grave et qu’elle n’est qu’une formalité de plus à régler. J’avoue que cet aspect est assez déroutant et a tendance à remettre en question la logique même de la saison, d’où mon impression qu’on s’est foutu de moi depuis le début. Arrow on the Doorpost est un épisode inutile dans lequel les scénaristes cherchent juste à nous embrouiller en nous rappelant que la paix entre les deux clans est impossibles, comme-ci que nous ne le savions pas.
À mon avis, il n’y a pas que le Gouverneur qui a abusé du Whisky...
Comme dans le onzième épisode avec Andrea, on sait très bien quelle sera l’issue de cette confrontation et il n’y a pas plus énervant que cet espère de faux suspens à deux balles. Quand je vois Milton qui est surpris par le fait que son chef ne compte pas respecter son accord, j’ai même carrément l’impression qu’on me prend pour un débile. Non mais franchement, je sais bien que les protagonistes ne sont pas les téléspectateurs et qu’ils ne savent pas tout au sujet de ce dernier, mais bon là j’en viens à me demander s’ils ne sont pas totalement aveugles. N’oublions pas que le Gouverneur, c’est celui qui a pris en otage Glenn et Maggie, qui les a torturés, c’est celui qui a foutu une balle dans la tête d’Axel, celui-là même qui collectionne des têtes humaines dans sa chambre.
Le problème de cette négociation qui aurait très bien pu être un élément pertinent (après tout, ça montre qu’ils sont encore un peu civilisés), c’est qu’elle arrive un peu tard par rapport à l’évolution du conflit entre les deux hommes. En effet, elle n’aurait posé aucuns soucis si on ne nous avait pas fait croire qu’ils étaient en guerre depuis déjà plusieurs épisodes. Rappelons juste que les deux clans se sont déjà affrontés à deux reprises : une première fois lors de l’attaque de Woodbury par Rick et sa bande, une seconde fois lors de l’assaut du Gouverneur sur la prison. Il n’y a que moi qui ai l’impression qu’il est un peu tard pour négocier un traité paix ? Le mal est déjà fait depuis longtemps et ce serait complétement débile de faire machine arrière maintenant. Et comme Rick n’est pas débile, bah finalement on se retrouve avec cet épisode qui ne sert strictement à rien. Il sait déjà que le Gouverneur ne tiendra pas ses promesses, mais dans ce cas, pourquoi avoir fait le déplacement ?
Il faut savoir que je ne suis pas fan du tout du bourrinage (voir mes précédentes critiques) et je ne cherche pas à ce que les deux hommes s’entretuent dans l’instant, seulement j’aimerais bien que l’histoire avance un peu plus. Et pour que l’histoire avance, il faudrait que les personnages arrêtent un peu de papoter et qu’ils passent enfin à l’action, le risque à la longue étant de tourner en rond et d’ennuyer le public, comme c'est le cas ici.
The Walking Dead ou l’art de retarder l’échéance
Le gros problème de ce Arrow on the Doorpost, c’est un problème que la série rencontre depuis quelques temps déjà : le remplissage. On sent bien que les auteurs font poireauter les personnages en attendant l’explosion finale qui aura lieu dans le dernier épisode de la saison, qui je l’espère tiendra toutes ses promesses. En attendant, je pense malheureusement qu’on devra se contenter d’épisodes un peu plats comme celui de cette semaine, où le seul gros suspens concerne le personnage de Michonne : Rick va-t-il l’expédier dans les bras du Gouverneur en échange d’une fausse paix ? Mais bon là encore, on sait très bien quelle sera la décision finale du shérif et cette proposition n’est là que pour venir justifier l’utilité du précédent épisode, dans lequel Rick et Michonne s’étaient légèrement rapprochés.
Si, si ces deux hommes sont bien en guerre
Après avoir vu cet épisode, je me rends compte que je ne supporte plus ces séries où les saisons ne regroupent que trois énormes épisodes (le pilot season, le final de mi-saison et le season finale) pour une dizaine qui ne servent pas à grand-chose, si ce n’est à donner encore plus de force à ces trois épisodes en question. Franchement, j’en ai ras le bol de cette espèce d’apologie du season final. Je veux des séries qui en jettent constamment, qui sachent nous surprendre et nous transporter. Certaines séries parviennent à le faire discrètement, d’autres ont plus de mal. The Walking Dead fait partie de la deuxième catégorie avec des épisodes qui très souvent ne servent qu’à retarder toujours un peu plus l’échéance.
The Walking Dead ou l’art d’être trop calme
Depuis quelques temps, j’ai l’impression que le calme est devenu le maître mot des scénaristes de The Walking Dead. Très souvent, cela donne des situations intéressantes comme dans Clear, où le côté lent de l’épisode venait renforcer l’aspect déshumanisé et automatisé des survivants (pour en savoir plus, voir ma précédente critique). De la même manière, j’ai accepté la lenteur apparente du onzième épisode où il ne se passait pas grand-chose non plus, car je trouvais alors que c’était nécessaire. Seulement, j’ai du mal à accepter qu’on enchaîne trois épisodes à la suite qui fonctionnent sur le principe de la discussion (Andréa-Rick dans le onzième, Morgan-Rick dans le douzième et Gouverneur-Rick dans celui-ci). Longs regards, longs silences… tous les éléments sont là, sauf que la sauce ne prend pas ou du moins ne prend plus. Le faux calme et la fausse décontraction, ça va bien cinq minutes, mais il ne faut pas en abuser.
Fini la rigolade, maintenant on passe à l’attaque !
Je dois même vous avouer que j’ai dû m’y reprendre à trois fois pour parvenir à regarder cet épisode dans son intégralité, tant il me paraissait long. Pourtant, je suis du genre à regarder la trilogie Le Seigneur des Anneaux en une seule nuit si vous voyez ce que je veux dire… Le problème de ce treizième épisode, c’est qu’il traîne en longueur sans pour autant avoir une véritable utilité dans le déroulement de l’histoire, car non monsieur les scénaristes, le coup des deux ennemis qui se réunissent autour d’un verre de Whisky pour discuter, je trouve ça tout sauf cool. Et même la petite référence au western ne suffit pas à redonner à cet épisode le supplément d’âme qui lui manque. Pendant que vous y êtes, pourquoi ne pas organiser un petit gueuleton dans le prochain épisode, histoire de fêter dignement la réconciliation de Glenn et Maggie. En plus ça tombe bien, vous n’aurez même pas besoin de chercher une chanteuse pour faire l’animation : Beth, la gentille fille qui sert pas à grand-chose sera là pour pousser la chansonnette.
Heureusement, il y a tout de même un bon moment dans Arrow on the Doorpost : celui où Rick vient annoncer aux autres survivants qu’ils sont en guerre (bah oui parce qu’en fait ils ne l’étaient pas encore). Une telle déclaration me donne envie de croire que nous n’aurons plus jamais le droit à un épisode comme celui-ci. D’ailleurs, il faut voir la tête de tous ses clampins pour comprendre que la petite heure de rigolade est passée et que désormais, le plus difficile est devant eux. En tous cas, c’est la promesse faite par Robert Kirkman, qui dans une interview accordée à The Hollywood Reporter, avoue que les conséquences de la décision de Rick ne seront pas bonnes et que la prochaine rencontre entre le shérif et son ennemi ne se fera plus autour d’une table. Enfin de l’action peut-être ?
Après cette critique négative, je ne veux pas que vous pensiez que j’ai une dent contre la série. Au contraire, je pense que je l’aime tellement que je ne peux pas me permettre de passer à côté d’une telle déception. Et si vous trouvez que je m’acharne sur cet épisode en particulier, c’est surtout que ça fait longtemps que je me retiens. Peut-être que certains penseront que je suis juste un critique hyper exigeant, moi je dirais juste que je suis un fan en colère, limite au bout du rouleau quand je vois ce qu’on fait d’une série avec autant de potentiel. Espérons juste que les trois prochains épisodes seront à la hauteur, car pour le moment cette deuxième partie de saison, très inégale, est une véritable déception…
J’ai aimé :
- La tension sous-jacente de la première séquence (mais qui retombe bien vite)
- Le bruit accentué du vent, des oiseaux et des insectes qui sont toujours plus intéressants que les conversations à deux balles de nos héros.
Je n’ai pas aimé :
- Cet épisode tout simplement
Ma note : 8/20
Une mauvaise note qui se justifie par le fait que j’ai eu du mal à finir de regarder cet épisode et que je suis encore sous le choc d’une telle daube. Ras le bol d’avoir l’impression de tourner en rond.