Critique : 30 Rock 6.02

Le 22 janvier 2012 à 05:42  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode au démarrage brillant mais qui s'affaisse au fur et à mesure à cause de quelques gags en trop.
Par sephja

Critique : 30 Rock 6.02

~ 7 minutes de lecture
Un épisode au démarrage brillant mais qui s'affaisse au fur et à mesure à cause de quelques gags en trop.
Par sephja

La science de la protestation 

Une foule furieuse manifeste devant NBC demandant que la chaîne présente des excuses par rapport à un sketch de Tracy Jordan particulièrement homophobe. Liz Lemon tente de corriger le tir, mais doit faire face à la pression de Jack qui veut à tout prix en savoir plus à propos de Criss, son nouveau petit ami. Pendant ce temps, Jenna Maroney utilise ses charmes pour convaincre Kenneth de réparer un des spots du miroir de sa loge. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une démarrage brillant qui laisse espérer le meilleur 
  •  une intrigue entre Jenna et Kenneth aux frontières de l'absurde et du ridicule
  •  une relation Lemon - Donaghy qui revient à une certaine routine 
  •  une manifestation d'idiots un peu facile 

 

 

Un épisode inégal

Pour la première partie de ce double épisode, 30 Rock nous propose un démarrage étonnamment réjouissant, la série puisant dans l'incident concernant Tracy et les associations de défense des homosexuels pour donner le ton de l'épisode. De plus, le nouveau petit copain de Lemon est particulièrement pathétique, laissant présager un face-à-face avec Donaghy assez prometteur. Dynamique et rythmé, cette première partie propose de gags intéressants, avec une Liz toujours aussi positive qui semble vouloir garder son état d'esprit affiché dans le season premiere. 

Seulement, les habitudes reviennent vite à la surface et les bonnes résolutions du début d'année sont vite oubliées, ramenant la série à une routine surtout concernant Criss. La mentalité positive de l'héroïne et son illusion de bonheur s'évapore lentement sous les coups de Donaghy et sa vision matérialiste, entrainant un perte de rythme rythme dans un épisode jusqu'ici très dynamique. L'effort des auteurs pour mettre en valeur le duo vedette entraîne une mise à l'écart regrettable de Frank et Toofer, totalement absent de cette première partie.

Sans aucun signe du TGS, 30 Rock pose des bases ambitieuses, mais manque d'énergie dans le final, incapable de trouver un thème directeur à l'épisode du jour. Le seul suspens concerne Pete, intrigue fil rouge assez artificielle et plutôt mince d'un premier acte qui ramène la série à une routine bien rodée autour de Lemon et Donaghy, brisant l'élan d'enthousiasme du season premiere.  

 

Jenna et Kenneth en quête de la bonne lumière 

Pour produire une intrigue en rapport avec le TGS, les auteurs recomposent le duo entre Maroney et Kenneth dans une histoire au point de départ anecdotique, mais qui va se révéler particulièrement drôle. Le principe de base est simple, avec Jenna qui exige que la lumière de sa loge soit réparée pour pouvoir éviter d'être défigurée par un mauvais éclairage. La justification passera par le biais d'un gag très amusant, plaçant tout de suite cette intrigue sous le signe d'une certaine folie, Kenneth formant un bon duo avec la star du TGS . 

Evidemment, Kenneth et Jenna vont cumuler les bêtises, se montrant plus immatures l'un que l'autre, dans une storyline qui fleure bon l'hystérie complète, avant de basculer dans le ridicule dans le final. Si les gags sont en moyenne plutôt bons, l'intrigue manque d'une vraie chute, les auteurs se servant de Pete pour clore artificiellement cette histoire de néons trop anecdotique. Il reste malgré tout le plaisir de voir Jenna se servir de sa sexualité sur le pauvre Kenneth, amenant un certain coefficient de bêtise au sein de la NBC en l'absence dans les couloirs de Tracy Jordan. 

Faire beaucoup avec rien, c'est un des principes de 30 Rock, mais ne pas avoir envisagé de vraie chute à cette intrigue est un des défauts qui marque un final assez moyen. Une faute regrettable, en espérant que la seconde partie saura mieux exploiter cette histoire prometteuse au premier abord, mais gâchée par un final qui ne sert avant tout qu'à ramener le personnage de Kelsey.

  

 

Criss au microscope 

Le season premiere s'était achevé avec la révélation d'un nouveau petit ami pour Lemon, laissant l'espoir que celui-ci sorte un peu de l'ordinaire et échappe au jugement sans pitié de Donaghy. Malheureusement, l'illusion n'aura pas tenu longtemps et le petit-ami de Liz ressemble finalement à ces losers légèrement pathétiques que Jack va pouvoir s'amuser à mettre en pièces. L'ensemble est drôle, mais clairement trop prévisible, confirmation de la difficulté de se renouveler totalement pour la série malgré les promesses du début d'année.

Alec Baldwin et Tina Fey sont très bons, mais ces scènes sont beaucoup trop codées, se rapprochant plus d'un exercice de style loin de la douce folie dont est capable la série. Donaghy va entrer dans le cerveau de Lemon et mettre en évidence la connexion entre ce nouveau petit copain et les erreurs passées de Liz en matière d'homme. L'ensemble est sympathique, mais ne possède pas le même rythme débridé que le reste de l'épisode, le dialogue se révélant un peu trop mécanique et par instant assez prévisible.

Après un season premiere à l'esprit volontairement positif, 30 Rock revient vite à une certaine routine, certes efficace, mais qui brise l'élan enthousiaste du début de saison. L'utilisation de l'histoire de Criss pour justifier un double épisode est un peu mince, en espérant que la suite réservera quelques surprises tant voir Lemon joyeuse apportait un plus à ce début de saison.

 

Et Tracy Jordan dans tout ça ?

L'utilisation de l'histoire des propos homophobes du comédien était une vraie bonne idée qui sera assez peu exploitée par la suite, le message se brouillant totalement en partie à cause des problèmes d'interprétations de Tracy. Son jeu ne présente aucune nuance, et l'idée d'une manifestation d'idiots ne vaut que par la réaction de Jack Donaghy avec son graphique. C'est finalement en abandonnant le registre des sentiments et en revenant au TGS que la série reprend du rythme, retrouvant ce point de vue cynique sur la télévision qui fait tout son charme.

En conclusion, un double épisode qui arrive très tôt dans la saison, marquant une rupture avec le précédent en réinscrivant le show dans une certaine routine avec un affrontement Lemon - Donaghy sur le terrain de son nouveau petit copain. Le démarrage est très bon, surtout que les auteurs se sont inspirés de l'affaire concernant TracyJordan avant que l'enthousiasme ne s'effrite peu à peu, donnant un final moins inspiré. Reste l'histoire de Jenna et Kenneth, amusante et assez délirante, mais à laquelle il manque une vraie conclusion, en espérant que la seconde partie répondra à cette attente.

 

J'aime : 

  •  les huit premières minutes très prometteuses 
  •  la storyline de Jenna et Kenneth 
  •  l'idée de reprendre dans la série l'affaire Tracy Jordan 

 

Je n'aime pas : 

  •  le final assez poussif 
  •  l'excuse Pete pour justifier le double épisode 
  •  la storyline de Tracy peu exploitée 

 

Note : 12 / 20 

Un bon épisode, qui propose une mise en place très réussie avec une histoire Jenna - Kenneth prometteuse et une utilisation amusante de l'actualité autour de Tracy Jordan. Seulement, la suite de l'épisode va s'essouffler peu à peu, revenant à une certaine routine avec le duo Liz - Jack avant une conclusion assez moyenne qui met mal en valeur la seconde partie de ce scénario.

L'auteur

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