29 février, c'est le Leap Day
Chaque 29 février est célébré le Leap Day, un jour férié exceptionnelle où tout est possible, même pour Lemon de rencontrer un ancien camarade devenu une fortune de l'internet. Lorsque celui-ci lui propose vingt millions de dollars pour coucher avec lui, la patronne du TGS a quelques hésitations, laissant une occasion que Jenna va tenter de saisir. Pendant ce temps, Donaghy s'acharne à vouloir travailler, refusant de prendre un jour de repos au risque de perdre de vue l'esprit de Leap Day.
Résumé de la critique
Un épisode hilarant que l'on peut détailler ainsi :
- un concept de départ très original
- un très bon Scrooge Donaghy version Leap Day
- une storyline avec Tracy qui peine à se mettre en place
- un film étonnamment crédible
Proposition indécente... enfin presque
Cette semaine, l'épisode se place en pleine célébration du Leap Day, tradition séculaire consistant à célébrer le 29 février des années bissextiles. Le symbole de la fête, Leap Day Williams et sa grande moustache, hante les abords du TGS où ce jour est déclaré férié pour tous les employés. C'est ainsi que Liz retrouve Thad, un ancien camarade de lycée devenu richissime grâce à l'Internet qui lui propose de le déniaiser pour une forte somme d'argent, attirant l'attention de Jenna Maroney et d'autres croqueuses de diamant.
Comme l'histoire se passe le jour de Leap Day où tout est possible, Liz va oublier son petit-ami et sauter sur l'occasion de se faire une petite fortune. L'occasion d'une storyline délirante où Lemon et Maroney vont jouer au jeu de savoir laquelle est la plus garce des deux, séduisant Steve Little à leur manière, entre l'utilisation des références geek de Liz et le tempérament aguicheur de Maroney. Le show est en roue libre et, si une bonne partie de l'épisode est remarquablement réussie, le scénario connaît quelques petits flottements une fois le combat terminé.
L'occasion pour Tina Fey de multiplier les références tordues dans un délire assez typique de 3O Rock. En effet, la fête du Leap Day est une invention presque totale, avec ces éléments puisés dans d'autres célébrations, offrant la possibilité pour les auteurs de créer un univers à eux et de laisser libre cours à leur fantaisie. Une initiative inventive et originale qui donne une vraie énergie à cette intrigue suffisamment simple pour que l'imagination s'exprime totalement, preuve de la vitalité étonnante du show après six saisons.
Jack Donaghy et le fantôme des Leap Days passé
Pendant que Lemon profite d'une proposition généreuse, Donaghy va hériter d'une storyline légèrement flottante, reposant sur l'incapacité de celui-ci à participer à cette fête, refusant de perdre une journée de travail. Avide de s'enrichir alors que les autres s'amusent, il multiplie les initiatives comme cette idée farfelue de site internet en trois dimensions, aboutissant à une blague assez amusante, mais manquant légèrement de subtilité. Le récit va flotter pendant une moitié d'épisodes avant que les scénaristes fassent le choix d'opter pour une version Leap Day de Scrooge avec Kenneth dans le rôle de maître d'orchestre.
L'idée est assez classique, mais permet de construire un parallèle avec Noël plutôt plaisant, source d'un comique en décalage très réussi avec un duo Jack - Kenneth toujours efficace. La vision de sa fille devenue une travailleuse pour l'humanitaire va pousser Donaghy à réagir pour empêcher cette catastrophe d'avoir lieu. Une inversion des valeurs qui fait le charme de ce personnage et de cette storyline, même si l'idée de recycler Scrooge entraine un basculement du récit dans le domaine du prévisible en le privant de tout enjeu.
Un épisode très amusant, mais qui hésite durant tout le premier acte sur la direction à prendre, tentant avant tout de donner une crédibilité à cette fête imaginaire. Un effort conséquent, mais qui entraine une rupture au sein de l'épisode encore plus marquée avec la storyline de Tracy qui va s'inscrire dans un schéma classique autour de l'importance de la charité.
Le besoin de partager... surtout quand c'est gratuit
Suite à une publicité tournée pour un restaurant chinois, Tracy Jordan a reçu une offre pour pouvoir manger cinquante mille dollars de nourriture avant le 1er mars 2012. Il invite alors tous les membres du TGS, plus Grizz et Dot Com, à l'aider pour tirer profit au maximum de cette offre généreuse. L'intrigue repose donc sur peu de choses, mais s'avère plaisante en accordant un peu d'exposition à Franck, Toofer et les autres, même si la plupart n'hérite que d'une seule réplique. Seulement, l'histoire reste un peu trop mince à la vue de l'ambition première de l'épisode, donnant une forte impression de faire du remplissage.
Le récit flotte ainsi durant le premier acte avant de prendre une orientation plus classique comme pour Donaghy où Tracy se pose la question de sa conception personnelle du bonheur. Ainsi commence son voyage en quête de l'esprit de Leap Day, parallèle flagrant avec une intrigue de Noël où l'excès d'abondance entraîne la frustration, celle de ne pouvoir profiter de tout ce qui lui est offert, le poussant à se poser des questions existentielles. Evidemment, comme il s'agit de Tracy, ces interrogations vont prendre une tournure inattendue sans parvenir à égaliser le niveau de délire des deux autres storylines.
Le final ne réservera pas beaucoup de surprise, la révélation de son besoin de faire la charité s'exprimant par le biais d'une séquence d'association d'idées un peu balourde. Au final, le miracle de Leap Day a bien lieu, même si cet épisode cherche un peu trop à se donner les apparences d'une fausse histoire de Noël.
Une parodie de films de Noel particulièrement réussie
Pour marquer la célébration de Leap Day, NBC chamboule ses programmes pour diffuser en boucle "Leap Day Williams", une oeuvre sur l'histoire d'un homme qui se transforme en l'emblème de cette fête. Evidemment, le fait que 30 Rock profite de l'apport de Jim Carrey va faire toute la différence, celui-ci s'amusant à s'auto parodier avec amusement. Pour lui donner la réplique, Andy Mc Dowell donne à cette oeuvre étrange une vraie crédibilité, alignant les situations totalement clichées et grotesques.
En conclusion, un épisode qui fait le choix d'une certaine folie en créant de toutes pièces une fête du 29 février, donnant la base à un délire assumé et plutôt réussi des scénaristes. Lemon et sa proposition indécente est de loin la meilleure storyline, son duo avec Jenna se révélant particulièrement savoureux pour obtenir le droit de déniaiser Steve Little. Les deux autres intrigues, très inspirées par Noël, restent assez classiques, un peu trop à la vue de la folie ambiante, peinant à tenir les ambitions affichées par cet épisode concept original.
J'aime :
- de nombreux passages très drôles
- le film avec Jim Carrey
- le concept de Leap Day
- la scène KKK totalement décalée
Je n'aime pas :
- la tournure conte de Noël de la seconde moitié d'épisode
Note : 14 / 20
Une célébration de Leap Day réussie pour 30 Rock offrant un point de départ très original pour une intrigue particulièrement ambitieuse. L'ensemble reste très drôle et dynamique, même si le parallèle avec Noël est un peu trop appuyé dans la seconde moitié.