Critique : 30 Rock 6.11

Le 25 mars 2012 à 14:08  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode sympathique et très classique dans la forme qui voit Donaghy affronter sa pire ennemie : Kaylie Hopper.
Par sephja

Critique : 30 Rock 6.11

~ 7 minutes de lecture
Un épisode sympathique et très classique dans la forme qui voit Donaghy affronter sa pire ennemie : Kaylie Hopper.
Par sephja

Aux frontières de l'absurde 

C'est le soir de la grande finale du show de téléréalité de Jenna, mais l'émission se transforme en véritable fiasco lorsque les enfants se présentent totalement soûl sur scène. Donaghy suspecte Kaylie Hooper, sa Némésis, d'être à l'origine de ce cataclysme, préparant un plan pour se venger de la jeune adolescente. Pendant ce temps, Kenneth monte en grade au sein du bureau chargé de la censure pour se retrouver en charge du TGS où il doit affronter son amie Liz Lemon 

 

Résumé de la critique 

Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une excellente histoire entre Donaghy et sa pire ennemie 
  •  une storyline inégale pour Lemon et Kenneth 
  •  une intrigue désastreuse pour Jenna
  •  une ambiance délirante au service d'un scénario assez maigre

 

 

L'art de ne jamais accepter sa défaite 

Pour cet épisode, 30 Rock s'offre un démarrage peu convaincant, les premières scènes manquant d'efficacité pour imposer les trois storylines qui vont composer l'épisode. La plus enthousiasmante est sans conteste celle de Donaghy qui voit la grande finale de son télé-crochet pour enfants prendre une tournure dramatique, les deux enfants finalistes se présentant soûl sur scène. Aussitôt, il suspecte la jeune Kaylie Hooper d'être responsable, une adolescente qu'il considère comme sa Némésis, offrant l'occasion à Alec Baldwin de proposer une composition théâtrale et réjouissante. 

Déjà apparue dans l'épisode 5x16, la jeune Chloë Grace Moretz est absolument remarquable, désarçonnant Donaghy par sa capacité à feindre certains sentiments et à donner l'illusion de la sincérité. Cynique et manipulatrice, elle va utiliser la rancoeur du décideur de NBC à son avantage en le présentant comme son père à une réunion de discipline de son école privée. Une storyline qui prend la forme d'un affrontement hilarant, chacun essayant de brouiller la perception de l'autre pour pouvoir mieux le manipuler, troublant la frontière entre les apparences et la réalité.

Ce trouble concernant le dit et l'induit va être au centre des intrigues de cet épisode un peu fou, très rapide et dynamique, mais qui s'amuse à multiplier les rebondissements pour cacher un léger manque de contenu. Ainsi, si l'affrontement entre Donaghy et sa meilleure ennemie est un vrai régal, il ne repose pas  sur une base assez solide pour prendre l'ampleur espérée, tout comme celle entre Lemon et Kenneth, abusant de gags en arrière-plan qui deviennent vite répétitifs.  

 

Ce titre a été censuré pour cause d'autocensure

L'autre storyline va donc voir s'opposer Kenneth et Liz concernant le contenu des sketchs du TGS, le nouveau membre du département du groupe de surveillance des contenus des programmes essayant d'en modifier certains éléments de syntaxe. De nature naturellement assez réservé, l'ancien page de NBC fait l'effort d'affronter son ancienne amie pour affirmer ses convictions, marquant une volonté intéressante des scénaristes de faire vraiment évoluer la nature des relations entre la patronne du TGS et l'ancien page de NBC. Lemon va évidemment lancer des représailles en menaçant d'encourager Tracy à improviser, nouvelle référence amusante des auteurs au scandale de cet été. 

Pourtant, malgré des gags plutôt bien pensés, les scénaristes peinent à enchaîner, incapable de trouver une vraie dynamique à toute cette histoire. Sans être mauvaise, la scène des toilettes ne fonctionne pas vraiment, exemple flagrant de remplissage dans un épisode qui alterne des séquences hachées et inutilement longues avec d'autres foisonnantes et très bien rythmées. L'accélération finale pour sauver le TGS et couvrir de bip le sketch de Tracy prouve que 30 Rock n'a rien perdu de sa folie, renouant pour l'occasion avec le format habituel et très efficace de la série.

La séquence finale est par contre un pur délice avec le chef du groupe des censeurs qui s'autocensurent lui-même, clamant haut et fort l'idée qu' "aucun censeur ne pourra jamais censurer un censeur". Une réplique géniale, un peu tardive, prouvant que 30 Rock n'a pas perdu son goût pour l'humour conceptuel et ce petit grain de folie qui fait son charme, signe confirmant la bonne santé du show de Tina Fey cette saison.

 

 

Stupeur et descendance 

La dernière storyline, sans hésitation la moins réussie des trois, va concerner Jenna qui découvre qu'un de ses dons d'ovocytes a fait d'elle la mère biologique de six enfants. L'occasion de remonter sa côte auprès du public, après le fiasco du reality show où elle occupait le rôle de la garce, cherchant à véhiculer une image plus traditionnelle au sein du public. L'idée de départ semble assez prometteuse, occasion pour Maroney de se confronter à cinq versions d'elle-même, la sixième ayant été rapidement écartée à cause de son physique beaucoup trop ingrat.

Le cynisme de l'actrice a beau fonctionner à plein, l'ensemble manque de contenu et les scénaristes semblent vite ne pas savoir que faire de cette descendance. Les gags sont assez rares, à la différence de Tracy qui prend lentement le relais, offrant quelques répliques amusantes pour combler les défaillances de cette mauvaise idée. Coupant le rythme de l'ensemble en obligeant les scénaristes à rallonger les deux autres intrigues, cette histoire d'enfants biologiques n'aboutit pas et apparaît clairement comme le ratage de cet épisode.

L'occasion de s'apercevoir un des défauts récurrents de 30 Rock, à savoir leur incapacité à concevoir une storyline ne reposant que sur un seul personnage. Proposant un humour reposant beaucoup sur l'échange et l'interaction entre les personnages, le show se heurte à son incapacité à trouver une quelconque dynamique comique dans cette intrigue bâclée et particulièrement vide.

 

Un ensemble inégal 

Rarement un épisode n'aura aussi bien symbolisé le sentiment des montagnes russes que celui-ci, passant fréquemment du très bon au médiocre, laissant au final le sentiment d'être passé à côté d'un vrai bijou. Trop irrégulier, l'épisode propose un démarrage poussif et quelques séquences ratées qui viennent couper l'élan des scénaristes cherchant visiblement à retrouver le vent de folie typique de 30 Rock. Une intention louable pour un épisode qui échoue en partie dans sa tentative, mais a le mérite de replacer le TGS au centre de l'épisode. 

En conclusion, un récit satisfaisant qui vaut surtout pour la storyline irrésistible de Donaghy et le final entre Kenneth et Lemon qui joue avec talent sur le concept de censure. Hélas, l'intrigue de Jenna vient fréquemment casser la dynamique de l'épisode, n'apportant que peu d'éléments comiques pour alimenter une histoire qui cherche pourtant à créer un fort sentiment d'accélération dans le final. Reste la performance remarquable de Chloë Grace Moretz, tenant tête avec talent à Jack qui trouve enfin un adversaire à sa hauteur.

 

J'aime : 

  •   les échanges entre Kaylie et Donaghy 
  •  les efforts de Jack pour brouiller les pistes 
  •  la scène finale entre Lemon et Kenneth 

 

Je n'aime pas : 

  •  la scène des toilettes 
  •  l'intrigue de Jenna 

 

Note : 13 / 20 

Un divertissement réussi avec une storyline entre Alec Baldwin et Chloë Grace Moretz particulièrement irrésistible, exemple parfait du niveau de délire dont est capable la série. Seulement, l'histoire de Jenna et sa descendance ne parvient pas à tenir la comparaison, laissant un léger sentiment de frustration à la vue du potentiel de départ.

L'auteur

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