Critique : A Gifted Man 1.05

Le 27 octobre 2011 à 06:14  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode convenable marqué par l'arrivée dans le casting d'Eriq La Salle.
Par sephja

Critique : A Gifted Man 1.05

~ 6 minutes de lecture
Un épisode convenable marqué par l'arrivée dans le casting d'Eriq La Salle.
Par sephja

Mensonge / Vérité 

Monica Lee se présente à la clinique du docteur Holt avec des problèmes neurologiques graves causant des pertes de conscience brutale. Aidé de son nouveau neurochirurgien, Evan Morris, le docteur Holt va devoir trouver au travers des nombreux mensonges de la jeune femme l'origine de son trouble. Pendant ce temps, à la clinique du docteur Sikora, un jeune garçon se présente avec une infection causée par la bactérie E-Coli. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  l'arrivée d'un second rôle en renfort 
  •  une intrigue qui installe une certaine routine 
  •  un final qui fait du remplissage et cherche le happy-end à tout prix 
  •  un casting qui s'étoffe peu à peu 

 

 

La fine barrière entre vérité et mensonge 

Pour cet épisode, A Gifted Man se penche sur le cas d'une jeune patiente qui semble souffrir de perte de conscience épisodique mystérieuse. En se centrant sur ce patient, la série cherche avant tout à montrer la difficulté du docteur Holt à remettre en cause les réponses de la jeune adolescente. Troublé par les apparitions d'Anna, Michael semble peiner à discerner le vrai du faux dans les propos des patients, de la même manière qu'il semble incapable de savoir si Anna est réelle ou pas. 

Pour cet épisode, A Gifted Man nous introduit au personnage de Evan Morris (Eriq La Salle toujours aussi charismatique), un neurochirurgien très perspicace et cartésien qui sait particulièrement bien lire les gens. A l'opposé d'Anna, son champ d'étude porte sur les données matérielles, venant contrebalancer l'influence d'Anna sur le héros, laquelle tend toujours à l'entraîner sur le terrain de l'émotion. Son arrivée permet de donner une plus grande maîtrise au récit, évitant ainsi les va-et-vient répétitif d'une clinique à l'autre. 

Un ajout au casting de poids qui vient équilibrer une balance penchant clairement jusqu'ici trop en faveur de la clinique d'Anna, équilibrant au passage un récit moins haché et plus agréable. 

 

L'importance de reposer sur une certaine routine 

Toujours poursuivi par le fantôme de son ex-femme, Michael Holt a réussi à stabiliser son emploi du temps, donnant une plus grande crédibilité à cette histoire. Sa gestion des patients se fait moins dans l'urgence, permettant aux auteurs de construire mieux les intrigues, tout en enfermant la série dans le cadre strict du medical drama. L'irruption d'Anna et l'histoire sur fond d'immigration ne parvient pas à sortir l'épisode d'une certaine routine qui lui donne une meilleure assise, mais lui fait perdre son originalité.  

Toujours poursuivi par sa conscience et son sentiment de culpabilité, Michael Holt essaie de mieux maitriser son univers, montrant sa difficulté à discerner les mensonges qui lui renvoient une image de lui affaiblie. Ce besoin de vérité est la marque d'un homme qui cherche à se reconstruire, à lutter contre un blocage psychologique qui gagne lentement de l'importance. Trouble insidieux et cruel, le doute est un élément terriblement humain, le seul à pouvoir détruire l'être le plus fort, nécessitant de savoir discerner le vrai du faux pour se remettre en question. 

Perdant lentement son visage de médecin idéal, Michael Holt apparaît lentement avec toutes ses faiblesses, montrant un besoin de s'ouvrir pour se tester. Moins refermé sur lui-même, le héros apprend à voir la vérité et à découvrir ses failles qu'un orgueil démesuré l'empêchait de percevoir.  


 

Le besoin de croire au bonheur 

Le rapport de la série au bonheur est très complexe, tant le mystère sur la situation d'Anna est clairement crucial pour Michael qui cherche évidemment à ce que son âme soit libérée. En s'opposant à l'inspecteur de l'immigration, le docteur Holt montre son besoin de marquer sa volonté, convaincu que le moindre recul ou échec de sa part risquerait de le priver de la paix au-delà. Conscient que les esprits existent, Michael cherche le moyen de sauver le sien, faisant du regard d'Anna le juge de la moralité de ces actions. 

Le rapport de la série au bonheur est très simple car la maladie du docteur Holt est l'expression d'un malaise existentiel, celui d'un homme qui cherche à relier ce qu'il fut du temps d'Anna avec ce qu'il est aujourd'hui. Pour trouver le bonheur, Michael doit réussir à faire sauter cette protection qu'il a construit autour de lui, mais craint dès lors de perdre ce talent qui est le sien, cette précision indispensable à un chirurgien. Conscient de ses propres faiblesses, le docteur Holt cherche le moyen de se renforcer, faisant de Anna le témoin d'un passé qu'il a trop longtemps tenté de tenir à l'écart. 

Cette quête du bonheur donne à la série un caractère légèrement mélodramatique qui fait son charme, mais qui entraine un final maladroit ne servant qu'à créer un happy-end artificiel. En trop, la séquence du coup de feu ne sert qu'à compléter une intrigue certes intéressante, mais pas suffisamment développée pour compléter les quarante-deux minutes.

 

Des personnages qui s'installent

Après cinq épisodes inégaux, l'univers du show s'est bien étoffé, avec en particulier l'arrivée concluante de Rachelle Lefevre dans le rôle du Docteur Sykora. Si certains personnages comme Evan s'impose immédiatement par le talent de leur interprète, le cas du Docteur Barnes est plus compliqué, Rhys Coiro peinant à s'imposer réellement dans l'univers du show. Par contre, dans le rôle de la secrétaire, Margo Martindale est absolument remarquable, campant un personnage fort très crédible indispensable à la série. 

En conclusion, un épisode qui fournit un divertissement solide et efficace, tout en perdant un peu de cette originalité qui faisait le charme de la série. Entre quête du bonheur et recherche de la vérité, Michael est obligé de compter plus sur les autres, trouvant dans le Docteur Sikora et Morris deux alliés de choix. Maintenant que le show a enfin ses repères, il faut espérer que les scénaristes développeront enfin une intrigue fil rouge jusqu'ici totalement à l'arrêt afin de faire monter des enjeux trop  faibles. 

 

J'aime : 

  •  l'arrivée d'Eriq La Salle au sein du casting 
  •  un récit plus maîtrisé 
  •  le thème du bonheur relié intelligemment à la quête de vérité de Michael 

 

Je n'aime pas : 

  •  un récit plus formaté et moins original 
  •  Rhys Coiro qui se cherche encore 
  •  le final à rallonge qui fait du remplissage 

 

Note : 12 / 20 

Un bon épisode qui confirme l'orientation du show vers le medical drama standard, abandonnant au passage une part de sa singularité. L'arrivée d'Eriq La Salle et l'apport du Docteur Sykora permet d'équilibrer un épisode plutôt sympathique, à l'exception d'un final à rallonge maladroit. 

L'auteur

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