Critique : Almost Heroes 1.01

Le 25 juin 2011 à 04:10  |  ~ 5 minutes de lecture
Pour une petite comédie, Almost Heroes possède le potentiel pour produire de l'humour de qualité grâce à un magnifique éventail de losers comme je les aime. Au programme, un héritage geek plus ou moins refoulé pour deux frères si semblables et en même temps si différents.
Par sephja

Critique : Almost Heroes 1.01

~ 5 minutes de lecture
Pour une petite comédie, Almost Heroes possède le potentiel pour produire de l'humour de qualité grâce à un magnifique éventail de losers comme je les aime. Au programme, un héritage geek plus ou moins refoulé pour deux frères si semblables et en même temps si différents.
Par sephja

Pitch welcome to geek land 

Après de longues années d'études infructueuses à Harvard, Terry est forcé de revenir auprès de son frère Peter pour organiser l'enterrement de son père, écrasé par une voiture électrique alors qu'il croyait faire signer un autographe à William Shatner. Les deux fils vont alors hériter du magasin de comic-book de leur père et découvrir que le prix des années d'études du grand frère ont lentement mené la boutique à la faillite. 

 

 

Une comédie canadienne qui s'amuse avec les stéréotypes 

Démarrant sur une scène d'enterrement assez réussie (voir ci dessus), la série pose directement le concept en se plaçant dans la mouvance de série comme Community, essayant d'intégrer des délires geeks au sein d'une intrigue de sitcom. Des deux frères, Peter est le seul à partager le goût des bandes dessinées et des super-héros, Ryan Belleville s'amusant clairement à en faire des tonnes sans être particulièrement déplaisant. Ce comique, très populaire au Canada, surjoue intelligemment et va laisser apparaître les nombreuses raisons pour lesquelles son frère s'est enfuit au plus loin de l'influence néfaste de leur père.

Terry s'est en effet enfui à Harvard pour mener des études de commerce, mais sa réussite n'a pas été aux hauteurs des attentes de sa famille. Aussi loser que son frère, il sait maintenir les apparences et s'avère être bien plus sociable avec les rares clientes féminines qui fréquentent le magasin. Paul Campbell, à des années lumières de son rôle dans Knight Rider ou dans Battlestar Galactica, s'impose d'entrée comme le maillon fort de la série, véritable moteur qui entraîne à la suite un frère pas assez dégourdi pour se débrouiller seul.

Centré sur ce duo dissemblable et efficace, la série avance à un rythme agréable, osant quelques séquences de combat de figurines maladroites, mais qui permettent de créer une vraie connexion affective entre les deux frères et de donner plus d'épaisseur à leurs personnages. Autour d'eux, une belle galerie de losers va venir se greffer à l'intrigue avec plus ou moins de réussite, chacun incarnant un stéréotype assez amusant sur le milieu des fans de BD. Tous ses rôles secondaires en rajoutent juste assez pour créer une ambiance surréaliste propice à de petits délires qui ne sont pas sans rappeler les losers magnifiques de shows de Jeff Garcia (Raising Hope et Earl).  

Seul être humain d'apparence normale, Bernie va littéralement crever l'écran, cherchant par tous les moyens d'attirer l'attention de Terry, refusant d'ouvrir les yeux sur l'impossibilité d'avoir un futur ensemble. Personnage romantique, hystérique et pathétique, elle assure avec succès la partie comédie romantique du show, et c'est elle qui permet l'entrée du spectateur dans cet univers clairement azimuté. Essayant de disposer d'un grand nombre de personnages secondaire,s le show peine à éviter certains clichés, mais s'avère en définitive assez malin dans son développement en proposant un humour basé sur quelques instants de grand n'importe quoi. 

 

Un bon potentiel, mais quelques fautes de goût discutables 

Si le show possède indéniablement tous les éléments pour produire de vrais moments de comédie, il peine encore à trouver le vrai équilibre dans le rapport entre les deux frères. Trop longtemps éloignés l'un de l'autre, ils se tournent un peu autour, cherchant encore le média idéal pour pouvoir communiquer. L'évolution de leur rapport sera l'axe central de cette première saison, Almost Heroes ayant dès lors un moteur parfait pour garder le même niveau de qualité durant toute la saison. 

Marchant dans les pas de ses grandes soeurs Américaines, Almost Heroes distille son originalité par petites touches, récupérant fréquemment des éléments déjà bien connus d'autres séries sur l'univers Geek. Jamais vraiment lourdingue, la série est proposée sans rires enregistrés ce qui constitue pour moi une plus value importante. 

 

La fleur bleue et la chipie 

Si les deux frères occupent fréquemment le devant de la scène, la série n'hésite pas à passer dans la boutique voisine, un magasin d'accessoires féminins géré par deux femmes que tout oppose : Candi et Bernie. Doté d'un potentiel énorme encore sous-exploité, ce duo est très bien pensé et apporte des instants de respiration au show plutôt bien inspirés. Totalement en rupture avec l'univers des garçons, les deux femmes proposent un schéma de conflit assez réjouissant entre la fleur bleue adepte du coup de boule et la chipie adepte de la guerre psychologique. 

Bien qu'encore à l'état embryonnaire, cette portion de l'intrigue propose de placer un univers totalement féminin en opposition à celui des deux héros. Candi et Bernie se livrent coup pour coup et pourraient rapidement apporter un plus  non négligeable à la comédie. 

Une série à suivre donc pour voir si elle parvient à se maintenir au même niveau. Le coup de coeur de l'été pour l'instant. 

 

J'aime : 

  •  des personnages bien sentis 
  •  un duo d'acteur convaincant 
  •  un duo de personnages féminins réussi 

 

Je n'aime pas : 

  •  certaines situations trop clichées
  •  une tendance au recyclage d'autres séries 
  •  certaines lourdeurs inhérentes à un pilote 

 

Note : 13 / 20 

Pour son pilote, Almost Heroes propose une intrigue efficace et claire, dégageant des enjeux assez forts concernant la nécessité pour les deux frères de s'entendre afin de faire marcher la boutique. L'histoire n'a rien de très original, mais parvient à convaincre par une indéniable bonne humeur et une tendance à l'absurde assez jouissive. 

L'auteur

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