Pitch sexy ninja
Perturbé par le fait que son frère Peter passe le plus clair de son temps à lire des bandes dessinées, Terry lui propose de l'aider à obtenir un rencard. Il va alors découvrir que son frère, malgré son attitude de geek immature, a un rendez-vous avec une sexfriend fan de Star Wars, contrairement à son frère. Terry va alors prendre une série de râteaux avant de comprendre que son mojo a totalement disparu.
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Un épisode à l'érotisme torride
La seule certitude qui vient après cet épisode est que Ryan Belleville (voir ci-dessus) est vraiment capable de n'importe quoi et doit franchement avoir un grain quelque part. Totalement barrée, la série aligne les gags à plein régime, l'histoire de départ ne servant qu'à jouer avec les stéréotypes d'un type d'épisode assez classique des comédies mettant en scène un geek. Porté par une inversion assez originale, Peter (voir ci-dessus) est le seul à emballer dans tout l'épisode, et le show compte avant tout sur son duo masculin pour amener la dose d'humour et de folie furieuse habituelle de la série.
De la petite amie fan de Yoda au sexy ninja et son utilisation plus qu'étrange du nunchaku, rien ne nous est évité, la série se spécialisant de plus en plus dans le délire complet, les gags passant fréquemment du très drôle au franchement vulgaire, avec des allusions grivoises à peine masquées typique de l'humour canadien. L'épisode file à toute vitesse sans prendre la peine de créer le moindre enjeu, alliant trois storylines plutôt inspirées jusqu'au supplice final hautement régressif du Super Nurple.
Bref, c'est du grand n'importe quoi, comme toujours avec Almost Heroes, qui m'a habitué à être capable du bon comme hélas du moins bon. Heureusement, le bon l'emporte ici largement, et l'épisode s'avère vraiment agréable, mettant en avant un sens de la cruauté assez jouissif et une absence totale de peur du ridicule.
La règle des trois storylines dans une comédie
Pour construire une comédie efficace dans un format de vingt minutes, il est important de respecter la règle des trois storylines, qui doivent, dans le meilleur des cas, se rejoindre dans les derniers instants pour engendrer un climax. Ce ne sera hélas pas le cas ici, mais ce choix de format apporte beaucoup plus de rythme à cet épisode qu'aux précédents, qui se limitaient à deux intrigues (côté fille-côté garçon). Réduit à sa forme la plus simple, le scénario sert surtout à donner son quota de scènes à chacun des personnages.
Pendant que Terry se cherche un rencard, Bernie va évidemment tenter en vain d'être l'heureuse élue, chacune de ses idées provoquant l'effet inverse de celui escompté. Très classique, cette partie de l'histoire permet surtout de replacer Bernie dans son rôle d'incorrigible romantique qui lui réussit plutôt bien. Moins ridiculisée que les deux garçons, elle est juste victime de légères absences lorsque Terry la regarde dans les yeux, élément de comédie plutôt original et très bien utilisé.
La dernière storyline sur une patte de lapin magique remplira sa tâche, soit combler les moments de vide entre les différents sketchs de l'intrigue principale. Son rôle dans la chute finale se révélera plutôt anecdotique et superficielle, mais permettra au scénario de conserver son rythme effréné.
Ils sont fous ces Canadiens
Pour ceux qui aiment les comédies faisant preuve d'un minimum de construction, Almost Heroes n'est clairement pas pour vous tant l'argument de départ ne servira que d'amorceur à la folie furieuse qu'il règne sur ce show. Les comédiens sont de plus en plus convaincants, les gags fusent, assez imprévisibles, tandis que la série montre une volonté farouche à partir dans tous les sens, sans s'inquiéter du ridicule. Cela donne par moment des passages un peu balourds, voire sans queue ni tête, mais pas dans cet épisode qui constitue de ce point de vue un petit miracle par sa cohérence.
Almost Heroes n'est pas une série sur les Geeks, son comique est plus inspiré par le théâtre où, avec un décor précis, des personnages récurrents et un scénario basique, Paul Campbell et Ryan Belleville se lâchent comme des fous. Une série très sympathique, totalement azimutée, jamais prétentieuse, qui mérite donc le coup d'oeil (contrairement à Single White Spenny qui est une véritable horreur).
J'aime :
- l'ambiance totalement folle
- sexy ninja
- le duo d'acteurs principaux très complémentaires
- certains gags assez originaux...
Je n'aime pas :
- ... d'autres lourds voire même incompréhensibles
- un scénario qui sert uniquement de prétexte
- il faut aimer le n'importe quoi généralisé
Note : 14 / 20
Un bon épisode, très divertissant, pour quiconque saura se montrer assez indulgent envers la folie furieuse qui règne dans ce show. Le scénario est inexistant, mais le charme du duo Paul Campbell-Ryan Belleville reste indiscutable. Attention quand même à ceux qui voudraient s'y essayer, les Canadiens sont capables de n'importe quoi.