Critique : American Horror Story 1.04

Le 09 mars 2012 à 22:24  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode 4 spécial Halloween un peu décevant par rapport à son rythme habituel mais qui développe une intrigue intéressante.

Critique : American Horror Story 1.04

~ 6 minutes de lecture
Un épisode 4 spécial Halloween un peu décevant par rapport à son rythme habituel mais qui développe une intrigue intéressante.
Par Antofisherb

Un manoir bien occupé

 

Tandis que le deuxième épisode semblait confirmer la structure de la série en épisodes indépendants dans leurs références et développait une intrigue fil rouge progressant au compte-goutte, les deux derniers, et surtout celui de cette semaine, ont rompu avec cette recette. L'intrigue fil rouge avance désormais d'elle-même, en même temps que se multiplient les événements, ou plutôt au fur et à mesure que nous en prenons connaissance. Ces événements, ce sont en fait les flash-back sur les morts qui ouvrent chaque épisode, un peu comme ceux de Six Feet Under, sauf que cette fois-ci ces morts ne font plus écho à la situation des personnages mais sont en lien direct avec eux.

Dans ce quatrième épisode, les jumeaux réapparaissent donc aux yeux de Ben de façon aussi furtive que surprenante, nous en apprenons plus sur l'histoire du savant-fou, tandis que le flashback de l'épisode nous renseigne sur l'origine du pseudo suicide du couple homosexuel occupant le manoir avant la famille Harmon. A ce propos, j'ai le plaisir de vous annoncer que l'homme en latex est de retour ! Non content d'avoir fait à Vivien un bébé dont la seule vision sur un écran d'échographie suffit à faire tomber l'obstétricienne en syncope, il a maintenant des pulsions homicides -ce que semble confirmer le premier cliff de l'épisode (oui, il y en a deux).

 

homme latex

Dark Vador croisé avec Robocop revient, et il est pas content !

 

 

Je parlais dans la critique du pilote de la possibilité de voir se développer le thème de l'inconscient dans American Horror Story. En fin de compte, la piste selon laquelle le manoir serait hanté par de "véritables" fantômes semble être celle que privilégient les auteurs, même si des doutes sont encore possibles, notamment sur la question de qui perçoit qui et comment. Les anciens occupants de la maison, tous morts dans des conditions violentes, viennent donc perturber la vie des Harmon pour reprendre leurs droits sur leur ancienne demeure. D'ailleurs, nous ne savons toujours pas (et heureusement) ce qu'il en est de l'homme en latex, qui reste du coup "l'élément" le plus mystérieux de la série. Peut-être que le flashback qui le concerne nous sera réservé pour le dernier épisode.

 

 

Une intrigue monopolisée par Ben

 

 

Au fil des épisodes, l'intrigue semble divisée en trois parties. La première, composée des événements appartenants au passé du manoir, concerne la famille Harmon au complet. La deuxième concerne Ben et sa psychose latente. Et enfin la troisième, de moins en moins importante, concerne Tate et ses relations avec la famille Harmon (surtout Ben et Violet). Bien entendu, les autres personnages comme Constance, sa fille trisomique ou la gouvernante avec qui elle entretient une relation particulière (développée dans le troisième épisode) sont toujours présents, mais leurs intrigues gravitent de plus en plus autour de celles des principaux personnages. D'ailleurs, les créateurs de la série ont probablement décidé que le personnage de la trisomique avait été suffisamment exploité puisqu'ils décident de la faire mourir dans cet épisode de façon un peu (trop) anodine.

 

Malgré le fait que la première partie de l'intrigue occupe la plupart de l'épisode, Ben reste toutefois (et de loin) le personnage le plus intéressant de la famille Harmon. En effet, le personnage de Violet est finalement trop peu développé, et celui de Vivien n'apparaît quasiment à l'écran que par le biais de sa relation avec Ben.

 

Le fait est là : tout tourne autour de Ben, dont l'épuisement mental est d'ailleurs bien joué par Dylan McDermott, de plus en plus convaincant. Ce personnage tombe ainsi dans un désespoir laissant peu à peu la place à la folie, comme le montre la "séance de psychologie en plein air" avec Tate où les rôles entre psychologue et patient sont inversés de façon presque comique, ou encore le second cliff de l'épisode (qui n'en est d'ailleurs pas un) où son ancienne amante joue soudainement au zombie. Mais la dernière image de l'épisode, où l'on voit Ben fermer la porte à la réapparition de son amante, pourrait bien simplement signifier qu'il décide de tourner définitivement la page sur elle. Cela laisse donc supposer dans les épisodes à venir un grand pétage de cables dans les règles de l'art, surtout si l'homme défiguré continue de le harceler.

 

ben ahs

Ben non plus il est pas content !

 

 

De l'ambiance vers le jeu scénaristique

 

 

Néanmoins, cet épisode est plutôt pauvre en références cinématographiques et autres pour un épisode d'Halloween, alors que la série nous avait habitué à une certaine surcharge dans son pilote. Du coup, le spectateur est peut-être un peu moins intrigué par la mise en scène ou par la reprise des codes du genre, toutes deux plus discrètes que lors des épisodes précédents. Enfin en tout cas, c'est l'impression que j'ai ressenti en regardant cet épisode : l'intrigue est plus consistante et on commence à voir où l'on va, mais la série en perd un peu de son côté jouissif. La tendance est s'inverse par rapport au premier épisode, reste à voir si ça pourra emporter l'adhésion de ceux qui étaient peu convaincus par le pilot. De même, pour un épisode d'Halloween, l'ensemble aurait pu être un peu plus osé : comme son titre l'indique ce n'est que la première partie d'un double-épisode donc on peut toujours espérer, mais c'était justement l'occasion de marquer un grand coup, de représenter un peu plus l'événement que par un simple "Trick or Treat".

 

Mais ce qui reste intéressant dans la série, c'est que même dans un épisode un peu plus posé, un peu plus "calme" (n'exagérons rien, aucun épisode n'est vraiment calme dans American Horror Story pour l'instant), le spectateur est toujours en position intermédiaire par rapport à la mythologie, c'est-à-dire qu'il en sait plus que les personnages principaux, mais moins que les secondaires. L'identification n'est ainsi réellement possible dans aucun cas, ce qui force paradoxalement le spectateur à "participer" à l'intrigue : connaissant l'existence d'un fait, comment les personnages vont-ils réagir à ce fait ? Pourquoi certains personnages réagissent-ils de telle façon, sachant qu'on ne sait pas s'ils disposent du même savoir que nous ? 

citrouille

J'aurais jamais pensé qu'un légume pourrait faire aussi peur

 

 

J'ai aimé :

  •  le délabrement psychologique de Ben
  •  la réelle mise en place de l'intrigue
  •  le retour de l'homme en latex

 

Je n'ai pas aimé :

  •  le trop léger développement de Violet
  •  la baisse d'intensité de l'épisode
  •  le manque de présence de l'identité d'Halloween

 

Note : 13/20.

L'auteur

Commentaires

Avatar Taoby
Taoby
Je vais pas faire dans l'originalité, mais très bonne critique.

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