Un épisode d'American Horror Story, c'est comme de la junk food. Trop de mauvais ingrédients, trop de gras, de sucre, de sel et de glutamate, qui répondent aux appétits faciles et appellent à se resservir. Et ensuite, la panse pleine et la tête lourde, tu te demandes pourquoi tu en as repris.
Après cette petite mise en bouche, je vais quand même le reconnaître : cette semaine, c'était moins mauvais qu'Anne Franck parties 1 et 2.
Ca, c'est parce que les scénaristes arrêtent enfin de s'éparpiller et creusent les sillons entamés lors des épisodes précédents. Exit Kit, l'alcoolisme de Sister Jude, Anne Franck et même la plupart des pensionnaires. On se concentre sur des Lana et Dr. Bloody Face d'un côté, et les lieutenants de Briarcliff de l'autre, qui tous cherchent à garder la main.
Des deux, c'était, pour moi, le premier face à face qui était le plus réussi. Parce qu'enfin, les scénaristes prennent leur temps, ne coupent pas la scène par des mouvements de caméras hystériques et des lumières stroboscopiques, et parce que Zachary Quinto et Sarah Paulson jouent extrêmement bien leur partition. De l'autre côté, le quadrille Sister Jude, Sister Mary Eunice, Monsignore et Dr. Gruper a un air de déjà-vu. Il semble que les arguments des uns et des autres ont déjà été entendus maintes fois.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes...
Et dans cette tentative de creuser un peu les personnages, nous avons droit à des flashbacks qui éclairent l'origine des monstres, comme nous le suggère si subtilement le titre.
Alors pour le Dr. Thredson et pour Monsignore, ça passe plutôt bien. Le premier plonge dans ses études et la révélation de ce qui lui a le plus manqué, le second apparaît comme innocent et ambitieux (enfin, autant que peut l'incarner l'inepte Joseph Fiennes). Mais pour la soeur Mary Eunice, c'est carrément indigeste, du réchauffé vu cent fois. En plus, la caractérisation du personnage ne cesse de changer d'un épisode à l'autre. Sister Mary Eunice est-elle possédée ? Le diable se contente-t-il de révéler les frustrations qu'elle a en elle comme il est suggéré dans cet épisode ? Il faudrait peut-être se mettre d'accord.
Autre retour bienvenu, celui de l'ère contemporaine. Autant je trouvais ça pénible dans les premiers épisodes, autant cette résurgence de Bloody Face prend plus de sens ici. Et je dois bien l'avouer, l'enquête me plaît plus que le massacre.
Reste les tics de la série, et notamment cette propension à tirer un trait sur les personnages devenus encombrants pour systématiquement introduire de nouveaux éléments venus de nulle part : ici mercredi Addams, qui n'a rien, mais rien à faire dans cette histoire.
J'ai aimé :
- la confrontation Thredson-Lana
- le retour au présent
Je n'ai pas aimé :
- l'apparition d'un énième personnage timbré : mercredi Addams
- Joseph Fiennes, trop présent
Alors j'ose croire que malgré tout, cet épisode indique une reprise en main de la part des scénaristes, et qu'on ne va pas repartir dans le pudding sanguinolent qui vient de s'accumuler. Mais je reste prudente. 11/20