Critique : American Horror Story 2.07

Le 30 novembre 2012 à 19:39  |  ~ 6 minutes de lecture
Cette semaine, American Horror Story rend Grace à... une dame en noir, et ce, sans Dominique nique nique.
Par Scarch

Critique : American Horror Story 2.07

~ 6 minutes de lecture
Cette semaine, American Horror Story rend Grace à... une dame en noir, et ce, sans Dominique nique nique.
Par Scarch

Qui qui qui est de sortie ? Qui qui qui mais qui...

 

Il y a deux semaines, j’ai déversé toute la haine que m’inspirait la tournure que prend la série avec force sarcasme, ironie et autre mauvaise foi bien sentie. Je ne pourrais pas m’en tirer comme ça cette fois, donc je passe aux aveux.

 

Grâce voit la mort

 

Après avoir accueilli Anne Frank et un chasseur de nazis, AHS invite la mort sous les traits d’une dame en noir, ainsi qu’une petite fil... ah non, excusez-moi, j’avais cru en voir une la semaine dernière. Peut-être aurons-nous droit à un guest par semaine désormais, il est vrai qu’avec sept personnages principaux on tourne vite en rond (merde, je suis encore ironique). Blague à part, c’est quand même très mauvais signe pour une série tous ces petits arcs épiphénoménaux qui invitent des inconnus le temps d’un épisode pour détourner le regard du spectateur de la trame principale. Un scénariste c’est un peu comme un prestidigitateur, il faut qu’il comble le vide entre deux numéros, mais il ne faut pas que le public s’en aperçoive. Or depuis quelques épisodes, David Copperfield a été remplacé par Garcimore, l’humour en moins.

Outre l’utilisation redondante d’invités surprises, la recette est toujours la même : Du sang un peu partout, une scène de sexe, un monstre, une scène presque gore et un peu de surnaturel. Culture, confiture et richesse de scénario s’étalent de la même manière et en l'occurrence, il ne faut pas creuser bien loin pour s'apercevoir de la pauvreté de la trame principale. Pourtant, ce ne sont pas les artifices qui manquent et certain(s) sont de qualité comme le jeu de Jessica Lange qui prend plus aux tripes et installe davantage de malaise que tous ces ersatz de scènes horrifiques.

 

Un casting sans grâce.

 

Zachary Quinto était en forme la semaine dernière et c’est sans doute la raison pour laquelle on a décidé de lui faire faire une sieste cette semaine. Dommage : j’avais trouvé un certain potentiel dans son rôle de serieall killer psychotique. De son côté, James Cromwell devait en avoir marre de jouer un méchant docteur nazi autoritaire alors on l’a autorisé à jouer les docteurs House le temps d’un épisode. Enfin, le personnage de Lizzie Brocheré ne servant que les intérêts grivois de la série, on ne savait sûrement plus trop quoi en faire maintenant que le bonbon n’est plus dans l’emballage.

Du côté des religieuses, je garde le meilleur pour la fin avec Mary-Eunice mais Jessica Lange porte à bout de bras son personnage, voire même toute la série. C’est d’autant plus navrant que la qualité de son interprétation soit desservie par les incohérences du scénario. Qu’elle renverse une petite fille et pense que celle-ci soit morte, pas de problème. Mais garder cette culpabilité sans JAMAIS se renseigner sur l’état de santé de la victime, je ne comprends pas. De la même manière, peut-on faire plus cliché que la scène sur les derniers mots du chasseur de nazis ? Il est fort aimable de sa part d’attendre que soeur Jude arrive avant de mourir, et surtout, de faire l’effort de parler avec un bout de verre gros comme le poing en travers de la gorge.

 

Jude et le chassuer de Nazis

 

N’allez pas croire que je sois désabusé : cette série a un potentiel immense mais il est systématiquement gâché par cette volonté de toujours en faire trop. La réalisation est propre, la photographie convaincante, le casting frise la perfection et visiblement la production laisse carte blanche à tout ce qui peut choquer l’audience pudibonde et bien pensante. Malheureusement, toutes les qualités de la série se transforment en catastrophe par sur ou sous-utilisation, la faute à un scénario sans audace et paresseux. Or rien ne m’énerve plus que le potentiel gâché.

 

Anges et démons.

 

Arrivé à la seconde moitié de la saison, les scénaristes ont cru bon d’apporter une touche de mythologie à la série. C’est presque bien.

Si cette dame en noir apporte un petit quelque chose de poétique à l’épisode, on ne comprend pas bien pourquoi elle occupe soudainement autant de place. Etait-elle en retard sur le tournage ? Pire : Il existe vraisemblablement un lien entre le démon de Mary Eunice et cet ange de la mort. Peut-être cela annonce-t-il une dimension supplémentaire aux bizarreries de cet Asylum mais pourquoi amener cela d’une manière si maladroite, en plein milieu de la saison, alors qu’aucune trame n’a été exploité à fond ?

 

Faux suicide, vrai belle image

 

Concernant la nonne, ou va-t-on ? Son démon semble être du genre à prendre entièrement le pas sur la personnalité de sa victime mais il semble plus farceur qu’effrayant. De plus, son rapport avec l’ange de la mort aurait pu être vraiment intéressant si exploité à fond, mais je ne trouve plus de raison d’avoir confiance en cette série qui est clairement devenu une allumeuse.

Peut-être les derniers épisodes me donneront-ils tort et si c’est le cas, je serais ravi de le reconnaitre et de déverser un flot intarissable d’éloges à son égard. Pour le moment et depuis quelques épisodes, le maquillage grossier et les tours de passe-passe du scénario vont de l’inquiétant à l’alarmant. Je mets quand même la moyenne car le divertissement est soigné mais ne vous méprenez pas : American Horror Story se paie clairement notre tête.

 

Ce que j’ai aimé :

  • La photographie
  • La réalisation
  • Jessica Lange

 

Ce que je n’ai pas aimé :

  • Le scénario paresseux
  • Les incohérences
  • Le potentiel gâché
  • Cette impression que la trame n’est pas maitrisée

 

Note : 10/20

L'auteur

Commentaires

Avatar Puck
Puck
Ah ben voilà, voilà, on est d'accord. Aucune trame exploitée à fond, les patients -et les personnages auxquels on aurait pu s'attacher qui tombent comme des mouches. De nouveaux qui poussent comme du chiendent. Et derrière tout ça : rien, rien, rien. REMBOURSEZ ! (enfin, j'me comprends)

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