Critique : Black Books 1.01

Le 28 mars 2011 à 21:57  |  ~ 3 minutes de lecture
Série crée par Dylan Moran et Graham Linehan en 2002, Black Books est une comédie déjantée, exemple parfait de la capacité des séries anglaises à proposer des héros vraiment anti-politiquement corrects. Enfin l'occasion idéale de faire la critique d'une série anglaise pas assez connue sur nos terres.
Par sephja

Critique : Black Books 1.01

~ 3 minutes de lecture
Série crée par Dylan Moran et Graham Linehan en 2002, Black Books est une comédie déjantée, exemple parfait de la capacité des séries anglaises à proposer des héros vraiment anti-politiquement corrects. Enfin l'occasion idéale de faire la critique d'une série anglaise pas assez connue sur nos terres.
Par sephja

Pitch librairie

Bernard Black, écossais irrascible et alcoolique, possède un libraire appelé "Black Books" qu'il gère au gré de son humeur souvent détestable. C'est là qu'il rencontrera Manny Bianco, un comptable victime de problème de stress au travail, à la recherche du petit livre du calme et Fran Katzenjammer, vendeuse en objet design aussi mystérieux qu'inutiles. 

Un libraire comme on espère ne jamais en voir

Bernard Black est un personnage issu tout droit de l'imaginaire de Dylan Moran (voir ci-dessus), un libraire qui traite les clients avec un complet mépris, choisissant ses horaires de travail en fonction de sa sobriété du jour. Raleur et égocentrique, il hante plus qu'il ne travaille dans sa librairie, et possède une capacité illimitée pour se plaindre. Aussi débrayé qu'antipathique, sa capacité d'organisation tout comme sa patience sont équivalentes au néant total. 

Formidable moteur humoristique, Bernard constituera le maillon fort de la série, un personnage qui ne peut exister qu'à la télévision anglaise, un esprit malade dans un corps rongé par l'alcool et la cigarette. 

Bernard possède une unique amie, Fran (Tamsin Greig, vraiment très drôle), qui partage avec lui son penchant pour la consommation fréquente de vins. Plus sociable que Bernard, elle possède un commerce de vente de bibelots aussi inutiles que mystérieux et ne semble pas vraiment savoir ce qu'elle veut. Son égoïsme fait d'elle la partenaire idéale pour Bernard, tant il sait qu'elle n'essaiera en aucun cas de s'immiscer dans sa vie. 

Ce couple destructeur forme un duo de méchants assez délectable, posant sur leur contemporain un regard acerbe d'une hypocrisie réjouissante. 

La béatification de Manny

Comptable trop stressé par son travail, Manny (interprété par le drollissime Bill Bailey) est le seul personnage à n'être pas encore relié à la librairie. Il constitue une anomalie à lui tout seul puisqu'il est l'un des rares clients à avoir jamais acheté un livre à Bernard, livre qui le transformera en icône christique de l'esprit zen. Après une mise en place pataude et peu réussie, Manny devient l'antithèse de Bernard, un personnage messianique porteur de messages imbéciles, sorte de faux Confucius complétement à la masse.

Vraiment drôles, ces scènes digne des Révélations forment un ensemble comique très réussi, bien en accord avec les tentatives de mutilation de Bernard. L'idée la plus amusante restant que leur connexion soit provoquée par l'irruption d'un groupe de skinheads, comme un moyen de souligner combien Manny et Bernard se ressemblent malgré leurs différences.

Un pilote maladroit, mais qui s'avère vraiment drôle

Poussif est le premier qui vient à l'esprit au visionnage de la première moitié de l'épisode, les rires en boîte trop appuyés venant en grande partie gâcher le visionnage. Black Books ne trouve son rythme de croisière que dans une seconde partie bien plus réjouissante, portée par un Manny en état de grâce dans tous les sens du terme. La série trouve alors son rythme, malgré une réalisation assez moyenne, avec une image pas assez soignée qui ne met pas vraiment l'histoire en valeur.

En résumé, un épisode assez moyen, mélangeant le très bon avec le pathétique, jusqu'à enfin trouver au final une énergie vraiment enthousiasmante. Ceux qui oseront se lancer dans cette série découvriront alors une perle d'humour typiquement anglais, rencontre impossible entre trois marginaux totalement azymutés. 

 

J'aime : 

  • Bernard et les témoins de Jéhovah
  • Manny une fois en mode messie
  • la chute vraiment réussie de l'épisode
  • Bernard Black, un commerçant invraisemblable.
  • l'humour très anglais

Je n'aime pas : 

  • une première moitié d'épisode assez décevante. 
  • la direction artistique pas très convaincante.
  • les rires en boîte insupportables. 

Note : 11 / 20

L'auteur

Commentaires

Avatar Aureylien
Aureylien
Tamsin Grieg a un des rôles principaaux dans Episodes avec Matt Leblanc, je la connais que depuis peu et vraiment drôle comme actrice. Je passerai peut être par cette série dans un avenir un peu plus lointain, j'ai déjà Police Squad à rattraper ! P.S.: tu carbures à quoi ?

Avatar sephja
sephja
café, drogues aussi... ! Nan, je les ai juste préparée de longue date. Je vais ralentir... ou pas !!! allez, je retourner à la twilight zone !

Avatar burt
burt
J'avais lu Black boobs. Je suis déçu.

Avatar sephja
sephja
désolé... mais je ne connais pas cette série ????????? il faut que je cherche...

Avatar Puck
Puck
@Burt. Ils y vendent d'autres genres de bouquins.

Avatar Scarch
Scarch
D'après ce que tu dis, ce Bernard ressemble à une sorte de House libraire. Comme le dit Aureylien (même si désormais, normalement, quoi qu'il arrive il aura tort - cf forum) je vais commencer par rattraper mon retard sur d'autres séries avant de m'attaquer a celle là, et je me demande aussi a quoi tu carbures. A ce rythme, dans un mois, on a la critique de tous les pilotes des séries présente sur le site. En plus c'est bien écrit, donc je ne vais pas me plaindre hein! merci en tout cas.

Derniers articles sur la saison

Critique : Black Books 1.06

Premier season finale, où Manny décide enfin de quitter Bernard pour partir dans une intrigue que l'on pourrait qualifier de "Pretty Woman" pour gros barbus. Au programme, des séparation en cascade, un délire typiquement anglais pour une série qui trouve enfin son équilibre.

Critique : Black Books 1.05

Episode délirant et très drôle où Bernard et Manny se retrouvent piégés en milieu hostile et vont devoir apprendre à survivre. Au programme, cuisson d'abeille à point, masturbation radiophonique et le vendeur de fast-food de l'année.

Critique : Black Books 1.04

Episode assez réussi, emmené par une bonne dynamique du duo Bernard - Fran. Au programme, une cuite remarquable, un excès de café et le prix de la jalousie.