Critique : Black Books 2.02

Le 02 janvier 2012 à 06:56  |  ~ 7 minutes de lecture
Un parfait exemple des qualités de la série avec un scénario délirant en pleine canicule.
Par sephja

Critique : Black Books 2.02

~ 7 minutes de lecture
Un parfait exemple des qualités de la série avec un scénario délirant en pleine canicule.
Par sephja

88 degrés Fahrenheit 

Le temps est à la canicule et dans la librairie Black, Mannie s'agite à cause d'une grave maladie qui le touche dès que la température dépasse les 88 degrés : le syndrome de Dave. La chaleur trouble aussi Bernard qui part en quête d'une petite amie estivale, mais se fait embarquer par Fran qui veut qu'il joue le rôle de son avocat. En effet, elle est convaincue que son logeur pousse les murs de son appartement pour en créer un nouveau.

 

Résumé de la critique

Un épisode très drôle que l'on peut détailler ainsi : 

  •  Fran en mode séductrice 
  •  Bernard et la tentation du bonheur 
  •  Manny et le syndrome de Dave
  •  une réalisation plus soignée que d'habitude 

 

 

Une ambiance chaude et étouffante 

Pour cet épisode, Black Books nous installe en pleine canicule, occasion parfaite pour pousser les personnages à agir de manière anormale, en particulier Fran qui est convaincu que les murs de son appartement bougent la nuit. Elle va découvrir que son logeur a créé petit à petit un second appartement pour une nouvelle locataire, lui permettant à l'occasion de jouer tranquillement les voyeurs. L'histoire est volontairement absurde, tout comme l'intervention de Bernard en avocat improbable, mais fonctionne grâce à la performance de Tamsin Grieg. 

La fièvre gagne les personnages et la scène de séduction entre elle et son logeur est vraiment réussie, la comédienne usant de moyens de moins en moins subtile pour lui faire des avances. Construit sur le thème de la sensation d'étouffement, cette storyline est à la fois totalement absurde et vraiment réussie, confirmant que cette saison deux a bien l'intention de sortir des murs de la librairie pour investir la vie privée des personnages. L'occasion aussi de voir Bernard hors de sa tanière, victime lui aussi d'une température excessive qui va lui faire tourner la tête. 

Un coup de chaud vraiment très amusant qui permet de confronter les personnages au monde extérieur, offrant  à Tamsin Grieg l'occasion de sexualiser son personnage. Une intrigue principale intéressante qui permet de montrer l'étonnante alchimie entre les comédiens et la nature très enfantine de la relation entre Bernard et Fran. 

 

Bernard en mode chaleur 

L'ambiance est étouffante dans la librairie Black, poussant Bernard à transformer les bouteilles de vins en sucette glacée géante avant de montrer les signes d'un trouble inquiétant. Devenu sensible aux charmes féminins, Bernard ressent le besoin de se trouver une petite-amie, juste pour l'été, avant que les chaleurs ne passent. Seulement, cette poussée de désir ne va finalement servir qu'à justifier sa trahison de Fran pour les yeux de la locataire qui partage avec elle son appartement. 

Il ne reste alors qu'une succession de gags brillants dans la librairie, petits sketchs mettant en scène le duo Bill Bayley - Dylan Moran. La scène du sable est à ce point proprement hilarant, confirmant l'importance prise par Manny au sein de la série et l'efficacité de l'association des deux. La séquence finale avec l'accordéon permet de voir un Bernard un peu différent, en quête d'un bonheur illusoire, tentant de séduire désespérément cette jeune femme. Poussé par sa rage habituelle, il envoie des dizaines de bouquets de fleurs, exploite tous les clichés du romantisme pour mieux constater combien celui-ci n'est pas dans sa nature.  

Peu exploité dans cet épisode, Bernard se montre moins enthousiasmant dans son faux costume d'avocat, peinant à exister en dehors de son univers habituel. Une bibliothèque qui va devenir le terrain de jeu de Manny au sein d'une storyline un peu trop évidente, mais plutôt amusante.

 

 

Le syndrome de Dave 

Seul dans la librairie, Manny vit dans l'angoisse totale des 88 degrés Fahrenheit (31°C), température au-delà de laquelle il sera atteint du mystérieux syndrome de Dave. Il s'efforce donc de se rafraîchir, énervant Bernard qui défend l'idée que cette maladie n'est qu'une création de son esprit, s'efforçant de le réchauffer le plus possible. La storyline est plutôt drôle, mais dresse un portrait peu reluisant de Manny, se montrant d'une naïveté excessive en croyant Bernard lorsque celui-ci lui fait porter une bouillotte ou un blouson pour se rafraîchir. 

On est clairement ici dans une intrigue de cour de récréation, avec Bernard qui s'amuse à embêter son employé avec plus ou moins de réussite. Si le gag de la bouillotte est assez moyen, celui du four va se révéler amplement plus réjouissant, obligeant Manny à récupérer les livres des livres bouillants couverts d'aluminium. Une idée très amusante, qui mènera à la chute finale et délirante sur la nature du syndrome de Dave, running gag amusant, mais qui aura malheureusement empêché le personnage de Manny de participer au reste de l'intrigue. 

Un épisode particulièrement drôle qui mise sur un scénario original et un récit dynamique, porté par un duo Bill Bayley - Dylan Moran assez remarquable. Mieux maîtrisée que la saison un, cette intrigue témoigne du niveau de folie dont est capable ce show, tout en exploitant plutôt bien la construction en trois storylines. 

 

Une introduction surprenante 

C'est dans la première séquence que Black Books va confirmer toute son ambition pour cette seconde saison, lors d'une scène en extérieur où Manny se retrouve en pleine canicule face à l'activité de la ville. Au contraire des habitudes de la série d'opter pour une réalisation à minima, cette séquence propose une mise en image intéressante, créant une vraie tension par le biais de jeu  de regard étonnant. Plus soignée, la photographie et la direction artistique permet de mieux s'immerger dans une série qui abandonne le format théâtral de la saison un au profit de plus de crédibilité. 

En conclusion, un épisode très réussi, avec un trio de comédiens en grande forme, entre Fran prise dans une histoire de murs qui bougent pendant que les garçons sont victimes de la canicule et de leur libido. Entre des petits sketchs ingénieux tournant autour des efforts de Manny et l'histoire principale de Fran, Black Books offre un divertissement très plaisant. Un épisode réussi, avec une première scène particulièrement originale et une réalisation bien mieux soignée que dans la saison précédente.

 

J'aime :

  •  la scène d'introduction très réussie  
  •  le gag du sable dans le livre 
  •  le trio vedette très efficace 

 

Je n'aime pas : 

  •  Manny beaucoup trop naïf par instant 
  •  Bernard décevant en avocat 

 

Note : 13 / 20 

Un épisode très réussi grâce à un point de départ singulier qui oblige Bernard et Fran à sortir de la librairie, abandonnant Manny à sa peur du syndrome de Dave. Si l'intrigue déçoit un peu par moment, l'épisode propose une suite de gags très réussis, le tout porté par une réalisation bien plus soignée que d'habitude. 

L'auteur

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Image Black Books
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