Critique : Body of Proof 2.05

Le 24 octobre 2011 à 02:28  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode agréable qui parle de famille, de confiance, d'héroïsme et de trahison.
Par sephja

Critique : Body of Proof 2.05

~ 6 minutes de lecture
Un épisode agréable qui parle de famille, de confiance, d'héroïsme et de trahison.
Par sephja

Peter Dunlop en première ligne 

Sur le trajet pour rentrer chez lui, Peter tombe sur un appartement en flammes et parvient à sauver de l'incendie une jeune femme, Jenna Applebee, qui se retrouve par la suite dans le coma à l'hôpital. Seulement, dans l'appartement, un autre corps n'a pas eu la même chance, portant sur lui comme sur la survivante les marques d'une agression. Sur la scène de crime, Megan rencontre Ray Easton et son assistant Skip, deux inspecteurs spécialisés dans l'étude des incendies qui refusent de la laisser accéder à la scène de crime. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  le développement de Peter Dunlop et du thème de la famille 
  •  une enquête qui délaisse les deux inspecteurs 
  •  un épisode émotionnellement fort sans être larmoyant  
  •  une dimension comique étrangement limitée 

 

 

Un personnage de moins en moins secondaire 

Lors de la première saison, une question s'était vite imposée comme le running gag de BoP, à savoir :  qui est ce Peter Dunlop qui suit toujours Megan à la trace ?. Enfin cet épisode choisit de placer Nicholas Bishop au coeur de l'action, son personnage ayant réussi à s'imposer petit à petit parmi le groupe de comédiens. L'occasion est aussi parfaite pour renouer avec une intrigue familiale délaissée du côté de Megan, développant ainsi une quête d'identité qui correspond bien à la problématique de ce personnage. 

Héros d'un jour, Peter va participer activement à l'enquête, servant de lien entre le travail sur le terrain et celui se déroulant dans les laboratoires. Le concept de la famille va aussi être développé au travers de la relation entre Ray et Skip, deux inspecteurs spécialisés dans les crimes incendiaires qui partagent une relation professionnelle de maître à élève devenue très personnelle. Faisant obstacle à l'enquête du docteur Hunt, leur relation permet de définir la famille non par les liens du sang, mais sur la base de la confiance et du respect mutuel.  

La conclusion apparaît légèrement cynique de ce point de vue, mais dresse le portrait attachant d'un homme à la recherche de ses racines et de son identité. Peter Dunlop cesse d'être enfin l'ombre de Megan, corrigeant ainsi l'un des plus gros défauts de la série avec un certain succès. 

 

Un récit mal équilibré 

Etant donné l'efficacité du duo entre Megan et Peter, la série mise beaucoup dessus pour faire avancer une enquête qui, au vu de la lenteur de la progression des spécialistes en incendie, va beaucoup reposer sur le travail des légistes. Seulement, au lieu de la bonne synergie habituelle du casting, BoP distribue moins bien les rôles et ne retrouve pas son dynamisme pour revenir à une forme plus proche de la saison un. Les découvertes sont en grande partie l'oeuvre du docteur Hunt, seul Ethan profitant de quelques apparitions plutôt drôles et assez réussis. 

Mais les vrais laissés pour compte de l'épisode sont les détectives Morris et Baker, dont la série ne suit que rarement la progression. Centré sur le duo Megan - Peter, BoP retombe dans ses travers, perdant l'efficacité de récit qui faisait le charme de cette saison deux jusqu'ici. Mal équilibrée, la narration manque de rythme et de cohérence, surtout dans l'absence de travail d'équipe entre les différentes polices scientifiques. Pour justifier cette lenteur, le scénario cherche à travailler l'aspect émotionnel de l'intrigue plutôt que la résolution qui va s'avérer alambiquée et inutilement théâtrale. 

 

 

Une série qui progresse sur ses points faibles

Le principal défaut de BoP, dans l'univers des cop show formatés, était jusque là le manque de subtilité dont faisait preuve la série dès qu'elle s'aventurait dans une histoire misant avant tout sur l'émotion. Mais pour la première fois, Body of Proof parvient à construire une histoire un peu plus intime et psychologique sans verser dans le moralisme prétentieux qui gâchait les premiers épisodes du show. Plus maîtrisé, l'implication de Peter ne verse jamais dans le psychodrame grâce à la qualité du jeu de Nicholas Bishop, tout en retenu. 

La mort de Jenna est une vraie prise de risque qui transforme le héros du début d'épisode en un homme impuissant qui n'a pas su arriver à temps et empêcher le crime de réussir. L'émotion devient assez palpable, le scénario fournit un suspect idéal pour une conclusion logique, pile dans la thématique de l'épisode, mais évacuée au profit d'un twist maladroit et inutilement compliqué. Au lieu de chercher la simplicité et de prolonger la réflexion sur la famille, l'épisode s'égare dans la mauvaise voie au travers d'un dernier acte grand guignolesque et en partie ridicule. 

 

Un épisode moins efficace que d'habitude 

Là où les premiers épisodes de BoP cette saison possédaient une qualité dans le registre humoristique indéniable, cet épisode se limite juste à développer la rivalité entre le docteur Hunt et le docteur Murphy comme seul argument comique. Le vrai problème vient du fait que cette rivalité est un point de la série qui avait été déjà exploré précédemment et évacué au profit d'une Megan plus mature et moins jalouse. Le scénario donne donc l'impression de revenir en arrière, comme si cet épisode n'avait pas été inséré au bon moment de la saison. 

En conclusion, un épisode offrant un bel éclairage à Peter Dunlop qui sort enfin de l'ombre de Megan pour faire preuve d'un vrai caractère et d'une quête d'identité assez touchante. Seulement, l'épisode est moins bien équilibré qu'habituellement, délaissant fréquemment les deux détectives au contraire de Megan qui devient inutilement omniprésente. Certes, l'aspect psychologique du récit est mieux maîtrisé, mais BoP renoue avec une narration beaucoup moins dynamique que les premiers épisodes de cette saison deux.

 

J'aime :

  •  Peter Dunlop qui prend de l'envergure 
  •  un récit au ton assez juste 
  •  une intrigue plutôt bien construite... 

 

Je n'aime pas : 

  •  ... gâchés par un final ridicule 
  •  l'aspect comédie plus limité que d'habitude, malgré un docteur Gross toujours impayable 
  •  un récit mal équilibré 

 

Note : 12 / 20 

BoP nous offre un divertissement honnête, offrant un joli éclairage sur Peter Dunlop au travers d'une histoire de quête d'identité assez juste. Hélas, le manque d'équilibre du récit et un final à l'emporte-pièce vient gâcher le beau potentiel de l'épisode.

L'auteur

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