Critique : Body of Proof 2.16

Le 10 mars 2012 à 13:39  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode réussi grâce à une très bonne intrigue policière particulièrement bien structurée.
Par sephja

Critique : Body of Proof 2.16

~ 7 minutes de lecture
Un épisode réussi grâce à une très bonne intrigue policière particulièrement bien structurée.
Par sephja

Famille décomposée 

Le corps de Michael Lux est retrouvé chez lui, la gorge tranchée après qu'un voleur ait visiblement tenté de dérober le contenu de son coffre. Sa femme est aussi retrouvée morte dans une pièce voisine, victime d'une réaction allergique après avoir été bâillonnée et attachée par le cambrioleur. Absent au moment de l'agression, leur fils Greg se retrouve orphelin, poussant Curtis, désormais nouveau chef du département médico-légal, à le prendre en sympathie.

 

Résumé de la critique

Un épisode réussi que l'on peut détailler ainsi :

  •  une intrigue policière parfaitement bien gérée 
  •  un changement de hiérarchie convaincant 
  •  une gestion de la charge émotionnelle maladroite 
  •  un épisode solide et rassurant 

 

 

Une intrigue impeccable 

Si Body of Proof a connu des hauts et des bas cette saison, cet épisode marque une étape importante dans la progression de celui-ci avec une intrigue réellement maîtrisée, cherchant à installer une nouvelle routine assez forte. La répartition des tâches entre la police et le laboratoire est parfaitement claire, les policiers se chargeant essentiellement d'établir les mobiles éventuels du crime, établissant ainsi une liste de suspects. Ce système permettra par la suite à l'équipe scientifique en mettant en évidence les conditions du meurtre, de trouver le meilleur profil et d'identifier ainsi le coupable. 

Une construction impeccable que les auteurs ont raison de vouloir imposer, proposant une bonne répartition des tâches donnant un premier acte particulièrement dynamique. Chaque équipe met en place sa partie du scénario pour une histoire complexe, reposant sur deux fausses pistes crédibles servant à la révélation de la vraie nature de la victime. Du père idéal, celui-ci devient peu à peu un personnage trouble et complexe, donnant tout son intérêt à cette intrigue touchante et troublante, largement supérieure aux standards habituels de BOP. 

Avec cette histoire plutôt sombre et difficile, BoP tire parfaitement profit d'un casting impeccable qui donne toute sa crédibilité à cette enquête parfaitement maîtrisée et plutôt intense. Certes, certains éléments restent nébuleux pour peu qu'on tienne vraiment analyser le scénario, mais la conclusion impeccable font sans la moindre hésitation de cet épisode un des meilleurs de Body of Proof. 

 

Nouveau patron, nouveau mec, nouveau départ

L'autre changement qui touche BoP concerne le laboratoire médico-légal qui voit Curtis prendre la place de chef, pendant que Kate redescend au statut de simple membre du staff. L'occasion de m'excuser pour avoir trop vite anticipé le départ de Jeri Ryan lors de la critique précédente (pan sur les doigts) qui se retrouve désormais au même rang que Megan. Un duo qui fonctionne plutôt bien, le changement hiérarchique permettant de justifier certains modifications dans l'approche du dossier. Ainsi Curtis occupe dès le premier acte une place importante, s'invitant lui-aussi sur les lieux du crime pour marquer l'importance qu'il accorde à son nouveau grade.

Ce changement hiérarchique permet aussi de modifier le duo entre lui et Ethan  et de le sortir du simple registre comique, même si le duo offre encore quelques scènes amusantes. En effet, les rapports entre Gross et Brumfield reviennent à un rapport employeur - employé, justifiant ainsi le retour du laborantin dans le rang, loin de ses rebellions passées. Cette volonté de rectifier le tir est appréciable tant le show avait beaucoup souffert à cause d'une histoire de jalousie décevante qui a heureusement disparu en même temps que Dani Alvarez. 

Même si l'ensemble est loin d'être parfait, la promotion de Curtis amène un changement au sein de la hiérarchie qui a l'air de fonctionner, le show retrouvant un bon équilibre entre comédie et drame. Mais l'important reste le choix des auteurs de clore toutes les intrigues secondaires ne concernant pas Megan, permettant de retrouver une efficacité dans la progression du scénario qui fait la différence. Seule la gestion de la dimension dramatique du scénario laisse encore à redire, dernier défaut particulièrement récurrent dans Body of Proof.

 

 

L'émotion est une histoire de tempo 

C'est le seul léger point gris de cet épisode, à savoir la gestion de la dimension émotionnelle du récit, domaine dans lequel Body Of Proof a déjà démontré à plusieurs reprises son incontestable maladresse. Pourtant, la série montre ici une belle progression en offrant un final qui esquive intelligemment le piège de la morale, donnant toute sa force à l'émotion en la laissant sortir au bon moment. Mieux maîtrisée, la mise en scène prouve que le show est de retour sur la voie d'une vraie progression qualitative en réussissant dans un registre où elle échouait habituellement. 

Certes, l'identité du meurtrier pose problème et les conditions du crime restent assez floues, mais le fait de voir BoP s'améliorer sur un de ses plus gros points faibles fait indéniablement plaisir. Malheureusement, la série va commettre sur ce point une erreur ridicule au travers de l'histoire de Lacey et de son amour de jeunesse. Ce n'est pas l'intrigue en tant que telle qui pose problème, mais c'est le parallèle qui va se construire involontairement entre le destin du fils de la victime et la fille de Megane, donnant à cette sous-intrigue un aspect légèrement indécent. 

Deux drames en parallèles, poignant et fort pour le jeune homme, superficiel et pathétique pour Lacey qui apparaît alors comme une fille plutôt capricieuse et particulièrement immature. Il aurait été plus censé d'opter pour une petite intrigue comique mettant en scène la famille de Megan que ce final larmoyant qui détruit la force de l'intrigue principale et engendre au dernier moment  une regrettable sensation de malaise.

 

Un épisode très satisfaisant 

Agréable et divertissant, cet épisode de Body of Proof rassure par la capacité des auteurs à faire encore évoluer la série vers une forme de récit plus efficace et mieux maîtrisée. Loin des errements de la mi-saison, BoP est l'objet d'une vraie reprise en main et l'ajout de Jaime Bamber est pour l'instant particulièrement plaisant. Son duo avec Dana Delany fonctionne assez bien, donnant à voir un autre visage de Megan, plus fragile, permettant de développer un autre aspect intéressant de la psychologie du docteur Hunt. 

En conclusion, un épisode réussi qui propose une intrigue principale simple et convaincante avec une vraie intensité grâce à un casting impeccable qui fait preuve d'une vraie force de conviction. La prise de pouvoir de Curtis au sein du labo est plutôt convaincante et seul quelques éléments confus dans l'intrigue viennent créer un trouble vite chassé par la force émotionnelle du final dans un récit bien structuré. Le plus gros défaut reste la scène finale entre Lacey et Megan inutile et hors sujet qui apparaît clairement de trop. 

 

J'aime : 

  •  la structure de l'épisode 
  •  l'enquête du jour prenante 
  •  les comédiens tous impeccables 

 

Je n'aime pas : 

  •  la dernière scène en trop 
  •  certains éléments de l'intrigue assez confus 

 

Note : 13 / 20 

Un épisode convaincant et bien construit qui, grâce à un casting impeccable, offre un épisode plaisant proposant un final intense et bien pensé. L'arrivée de Curtis au poste de chef s'avère être plutôt convaincante  et donne un bon divertissement malgré une storyline avec Lacey qui n'a clairement pas sa place dans cet épisode.

L'auteur

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