Critique : Brave New World (2020) 1.5

Le 20 août 2020 à 08:20  |  ~ 8 minutes de lecture
John devient petit à petit un New Londonien, guidé par Bernard. Ce cinquième épisode voit aussi Lenina dériver de plus en plus.

Critique : Brave New World (2020) 1.5

~ 8 minutes de lecture
John devient petit à petit un New Londonien, guidé par Bernard. Ce cinquième épisode voit aussi Lenina dériver de plus en plus.
Par Mmaginère

 

CJack60 se réveille, la pluie battant contre son carreau. Je finissais par croire qu’il faisait toujours beau à New London. L’humeur de l’Epsilon est en accord avec le temps, il ne prend pas son Soma comme les autres. Au même moment, la contrôleuse a des visions d’une ville dévastée, le corps parcouru par des filaments lumineux. Que veut lui dire Indra ?

 

Une pluie de changements tombe sur New London

 

Lenina continue à être comme avant avec Henry, mais elle agit quand même différemment, ce qui ne passe pas inaperçu. Elle le challenge, remettant leurs places en question, jusqu’à ce qu’il mette fin à son jeu. Elle semble essayer de trouver un moyen de sortir de sa vie de Bêta+ pour être heureuse. J’admire cette force qu’elle a enfin trouvée, surtout en la voyant arrêter de prendre du Soma.

Ce qui n’est pas le cas de Bernard qui en consomme toujours autant, surtout quand la contrôleuse le convoque pour lui parler de John. Il garde le Sauvage hors de portée des New Londoniens, ce qui ne permet pas son assimilation à leur société. Bernard doit donc rectifier le tir, surtout s’il veut devenir le prochain directeur. S’il ne le fait pas, apparemment, Indra agira. Mais comment ? Je suis contente dès qu’on voit la contrôleuse et j’adore les pointes de mystère qui planent dans son sillage. Son rôle semble être de gérer le fonctionnement de New London et ce qui s’y passe.

John, respirant toujours la joie de vivre, préfère rester au conditionnement avec les enfants, plutôt que de retourner rencontrer les adultes. Il a pourtant un fan club qui l’observe par les vitres de la pièce... Bon, c’est surtout agaçant et effrayant, j’en conviens. Il refuse aussi toujours de se connecter à Indra et, contrairement aux New Londoniens, il n’en a pas besoin pour connaître le niveau de chacun. Au vu de leur conditionnement, il est vrai que leur caste est visible dans leur comportement et leur tenue.

Lenina se joint au fan club de John qui la remarque tout de suite. Il fait naître des sentiments douloureux en elle et elle part aussi vite qu’elle est venue. Pour en revenir à ce que je disais dans les paragraphes précédents, le fait qu’elle commence à changer se voit aussi dans sa tenue : elle est moins tirée à quatre épingles et ses cheveux sont lâchés.

 

Photo de Lenina, les cheveux détachés, assise au bureau d'Henry.

Brave New Lenina

 

Il y a des tensions dans sa relation avec Frannie : celle-ci trouve injuste tout ce qui arrive de bien à Lenina alors qu’elle enfreint les règles. Leur complicité laisse place à la rivalité, ce que je trouve dommage, mais pas surprenant. C’est là que Lenina commence à aller trop loin : elle humilie Frannie car elle respecte le système et ne veut pas changer. Je ne sais pas si la série cherche à montrer le trop plein d’émotions de Lenina qui essaie d’apprendre à les gérer, mais le passage de « je suis ton amie » à « je te suis supérieure » est un peu rapide. Lenina est en colère et triste, elle finit par craquer et reprendre du Soma. C’est cohérent de montrer ses hauts et ses bas. Elle est en cours de sevrage après tout, et elle ressent des choses nouvelles.

 

Ce soir, on fait la fête

 

John et Bernard deviennent un duo qui me plaît. Ils vont voir Helm, une amie de Bernard introduite rapidement dans l’épisode 1, qui est organisatrice de shows interactifs (appelés Pleasure Bomb). Ça tombe bien, elle en a créé justement un pour ce soir – le n°139 – et elle est ravie à l’idée que John puisse y participer, apportant une touche d’inattendu à l’événement.

 

Photo de Helm.

Helm, une Alpha+ que tout le monde connaît

 

John a questionné l’équipe d’Helm sur leurs castes et leurs désirs d’en changer, ce qui a perturbé tout le monde. À New London, la génétique a choisi et il n’y a pas de concept de changement de niveau : chacun connaît sa place et ses activités. J’ai aimé que la série, à travers John, pose ces questions, en miroir avec le bouleversement que vit Lenina. Une autre caste est mentionnée, les Deltas, qui sont entre les Gammas et les Epsilons.

 

John discute avec l'équipe d'Helm, il sourit.

Alors John, tu commences à t’amuser ?

 

Le dress code de la Pleasure Bomb n°139 est une tenue à imprimer, avec des motifs de ciels étoilés et de galaxies, concept que j’adore. John bien entendu ne va pas suivre cette règle, à la plus grande incompréhension de Bernard. À la soirée, John repère tout de suite Lenina et cherche à lui parler, mais il y a trop de monde et c’est Helm qui le trouve. Elle lui explique son petit jeu derrière le show, jouant à Indra pour la soirée (c'est-à-dire qu'elle fait en sorte que les gens se rencontrent et se mêlent comme elle l'a décidé). Elle va même lui faire oublier Lenina dans ses bras car, n’oublions pas, le sexe est toujours l'apothéose de ses soirées ! Ce personnage apporte un vent de fun et de fraîcheur qui améliore la série. Je suis de plus en plus convaincue par les personnages et leur construction.

 

Bernard, ce sauvage

 

De son côté, Bernard devient le centre de l’attention, étant le gardien du Sauvage. Il est interrompu par Henry qui lui annonce qu’il est le nouveau directeur et qui l’humilie publiquement. Ah, je déteste de plus en plus cet Alpha, qu’est-ce que Lenina peut lui trouver ? John, de retour de son tête à tête avec Helm, partage mon avis et ne comprend pas que Bernard reste passif après ce qu’il vient de subir. On voit ici la colère de John, non seulement envers le comportement supérieur des Alphas de New London, mais aussi parce que Bernard est son ami. Bernard et John deviennent de plus en plus complices et sont enfin un point fort de la série.

Cet échange va provoquer un drame : Bernard va frapper Henry ! Lenina quitte la soirée, bouleversée. John déclare son ami vainqueur et les New Londoniens, choqués quelques secondes auparavant, se jettent sur eux pour les faire participer à leur orgie. John découvre cet aspect de sa nouvelle vie, tandis que Bernard s’échappe pour rattraper Lenina. Il la retrouve sur la simulation de la Lune créée par l’équipe d’Helm, en train d’observer la Terre. Elle sent qu’il change lui aussi et ils ont enfin un échange réel, ce qui n’était pas arrivé depuis leur départ de The Savage Lands.

 

Bernard et Lenina sont sur la Lune de la simulation de Helm, face à la Terre. Ils se tiennent la main et sont l'un contre l'autre.

L’amour brille sous les étoiles

 

Pendant toutes ces péripéties, CJack60 va entrer dans la soirée, se demandant pourquoi il n’a pas le droit à ça comme les Alphas et les Bêtas. Il ressent l’envie de danser lui aussi et de s’amuser. Ainsi que celle de frapper. Le développement de ce personnage est celui qui me plaît le plus. On le voit assez peu mais à ses côtés, on (re)découvre les plaisirs simples et les peines de la vie.

 

CJack60 avec une autre Epsilon, regardant les autres castes s'amuser.
« Moi aussi, je veux porter des tenues étoilées »

 

L’épisode se clôture sur un duel entre la contrôleuse et une inconnue (vue à ses côtés au début de l’épisode) autour d’un jeu de pierres blanches et noires. La mystérieuse femme dit avoir gagné, mais elle ne parle pas uniquement du jeu. Elle disparaît, provoquant la colère de la contrôleuse qui semble impuissante pour la première fois depuis le début de la série.

 
Spoiler

Était-ce un avatar d'Indra ?

 

En conclusion, ce cinquième épisode était plus divertissant, tranchant avec l’angoisse des précédents. C’est le milieu de la saison et j’ai bien senti la transition vers quelque chose de nouveau pour tous les personnages. La série continue à me plaire et j’ai hâte de voir la suite.

 

J'ai aimé :

  • Qu’on en sache plus sur Helm.
  • Bernard et John.
  • Lenina qui se libère.
  • Le jeu de la contrôleuse.

Je n'ai pas aimé :

  • La fête est un peu trop longue.
  • La rivalité entre Lenina et Frannie qui arrive un peu brusquement.

Ma note : 16/20

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