John est toujours le centre de l’attention, racontant sa vie de Sauvage à un public avide d’entendre la violence de ses récits. Il finit vraiment par y prendre goût, utilisant une version de sa vie qui captive les New Londoniens. Il exagère de plus en plus les détails. Quand on essaie d’être quelqu’un d’autre, ça finit souvent mal. Mais pour l’instant, il profite des plaisirs charnels offerts par ses spectateurs (vu le sous-entendu de Linda dans l’épisode 3 sur cette partie de sa vie, il fallait bien qu’il se rattrape). Cette entrée en matière est légère et plaisante, dans la continuité de l’épisode précédent. Au passage, un nouveau jeu a été inventé, le "Henry Foster", qui consiste à avoir un œil au beurre noir. Je ne sais pas si c’est du maquillage ou un jeu de coups de poing, mais c’est à la fois comique et navrant d’ignorance.

Mystère en sous-sol

Lenina a assisté à l’un des shows de John et n’a pas semblé apprécier. Comme dans le dernier épisode, il essaie de la rejoindre dès qu’il la voit, mais sans succès. Il redevient taciturne et semble affecté par les mensonges qu’il raconte. Bernard essaie de lui remonter le moral sur le chemin du retour en métro, mais John refuse de descendre à leur arrêt, ayant besoin de rester seul.

Ah, on retrouve notre bon vieux John

Je n’en ai pas reparlé depuis un moment, mais le visuel de New London est toujours aussi beau. Le métro a l’air si propre et confortable que je comprends que John veuille y rester jusqu’au terminus (bon, lui, c’est parce qu’il a besoin d’être un peu seul pour réfléchir à son mal-être).

Dans la scène suivante, nous suivons la contrôleuse qui descend dans les égouts de la ville en pleine nuit. Elle arrive devant une porte et lorsqu’elle y pose son empreinte, le prénom "Jane" apparaît, surmonté de l’image de la mystérieuse femme de l’épisode 5 qui jouait avec elle. Était-ce elle dans le passé ? Avant New London ? La porte s’ouvre sur une plage ensoleillée (j’adore ces lieux improbables cachées derrière les portes de cette ville). Elle y rencontre le modèle de CJack60, Elliot, qui semble être un fondateur de la ville, et elle s’étonne qu’il soit seul. Les autres (fondateurs ?) sont en vacances, comme lui, mais plus sur cette plage. Elle vient toujours le voir quand Indra se comporte mal et elle lui raconte qu’il y a un nouveau virus, un homme (je suppose John). Comme toujours, ces scènes sont frustrantes : la contrôleuse en dit suffisamment pour m’intéresser et m’apprendre quelques bribes de secrets, mais je veux en savoir tellement plus ! Je pense quand même que c’est bien dosé, je manque juste parfois de patience.

Elliot, qui s’est cloné pour donner les CJack

Plus tard dans l’épisode, ils vont parler d’avant New London : ils étaient dix et ils assistaient à des catastrophes naturelles de grande ampleur, se disant que le problème venait des gens. Ainsi est née Indra, qui a créé toute cette nouvelle ville et ses habitants, préparant un nouveau monde pour eux. C’est ce qui a créé une forme de scission entre les fondateurs : Mustapha Mond, dont le vrai nom est bien Jane, est celle qui a lâché Indra et qui a décidé d’entrer dans le nouveau monde créé par le système. C’est pour ça qu’elle y est seule, sans les neuf autres qui souhaitaient juste se terrer et attendre. Mais aujourd’hui, elle se meure et elle ne comprend plus Indra, elle est perdue. Et c’est là que nous voyons que la plage est une simulation, ses neuf amis étant endormis, reliés à une machine les préservant de la mort. Ils ne peuvent interagir que par simulation avec elle. Elliot l’implore de les rejoindre pour qu’elle vive, laissant entendre qu’elle est sa compagne.

Les fondateurs ou contrôleurs

Ah, enfin un mystère de dévoilé ! Les quelques indices laissés plus tôt dans la série suggéraient qu’elle faisait partie des membres fondateurs de la cité, mais je n'imaginais pas que c’était dans ces conditions. Je suis ravie de cette révélation, qui est très bien amenée, et j’ai vraiment hâte de savoir si Jane va vraiment mourir ou non. Qui sont les autres fondateurs ? Quel est le rôle de chacun dans cette histoire ? Est-ce une expérience isolée de leur part ou affecte-t-elle toute la planète ? Qu’est devenu le reste du monde ? L'épisode alterne adroitement les scènes des contrôleurs avec celles des autres personnages.

Collision entre deux mondes

John finit par sortir du métro et tombe sur Lenina, qui est déçue et triste qu’il se comporte comme n’importe quel Alpha. Il décide de lui montrer qu’il est toujours lui-même et l’emmène dans le train des Epsilons, lui faisant réaliser les limites de son conditionnement. Elle décide alors de retirer son interface optique et de le suivre. Je trouve que le développement de Lenina est bien fait : une part d’elle a envie de redevenir comme avant, mais elle a le courage de quand même prendre des décisions qui l’amènent à changer. John est le seul à la soutenir dans cette démarche, donc leur duo dans cet épisode était ce dont elle avait besoin. Je suis soulagée qu’on ne passe pas plus d’épisodes à les faire jouer au jeu du chat et de la souris.

Le vrai John et la vraie Lenina, hors de portée d’Indra

Leurs échanges permettent à Lenina de mieux comprendre les émotions et les sentiments de John, notamment par rapport à la perte de sa mère. Ces liens sont inconnus sur New London et le décès de quelqu’un n’affecte pas les autres. Il est aussi proche des Epsilons car il leur ressemblait dans son ancienne vie, ce qui surprend Lenina qui ne les voyait pas vraiment comme des êtres humains.

Ils vont continuer leur périple dans un jardin magnifique, abondant en fleurs et en fruits. Pendant quelques instants, ils vont pouvoir faire semblant d’être quelqu’un d’autre, qui correspond à ce qu’ils pourraient devenir s’ils avaient le choix. La journée finit comme les fêtes d’Helm, avec sa dose de sexe. Mais cette fois-ci, c’est l’amour comme les Sauvages.

Ce moment est très frais et léger, en contraste avec les tensions des intrigues de Bernard et Jane. Le découpage de l’épisode est ainsi très bien géré. Le monde des sauvages de manière générale a quand même un côté romancé, alors que, comme New London, il a ses avantages et ses inconvénients, ses heureux et ses malheureux.

Bernard seul face à son destin

Du côté de Bernard, nous avons droit à une pub pour le Soma rouge, qui avait été mentionné par Helm, mais que nous n’avions jamais vu. Chaque couleur de Soma a une action différente, selon le niveau d’anxiété ressenti (en suivant l’arc-en-ciel, du violet le moins fort à l’orange le plus fort). Le rouge semble être celui qui permet de se suicider, même si c’est amené de manière très romancée pour les personnes de cent ans (ah, sympa la longévité !) dont c’est l’heure. Les boissons des New Londoniens sont aussi colorées comme le Soma, je suppose que c’est un dérivé, mais ce n’est pas expliqué.

Bernard a d’ailleurs bien besoin de Soma, car John n’est pas rentré de son périple avec Lenina, alors qu’ils devaient aller à l’intronisation d’Henry en tant que directeur de la stabilité. Il y va donc seul, et je vous épargnerai le discours ennuyeux et pompeux du nouveau directeur, qui profite de ce dîner pour humilier à nouveau Bernard.

Ah Henry, pour passer du temps en ta présence, j’aurais besoin de plus que du violet

Quand ils se retrouvent tous les deux, Helm essaie de lui dire d'arrêter d’essayer si fort et d'accepter juste ce qu’il est et ce qu’il veut vraiment : vivre comme un Sauvage. Le "faux Alpha" est remis sur le tapis. Bon, pourriez-vous enfin m’expliquer ? Parce que les personnages en parlent à chaque épisode, mais on ne sait jamais ce que ça signifie. Helm est toujours aussi perspicace et elle amène les personnages à réaliser ce qu’ils refusent d’admettre.

Le début de la fin

Une confrontation entre Bernard et John éclate : les conséquences de la jalousie de Bernard, tant pour l’intérêt que John suscite au niveau de la population, que pour le triangle amoureux avec Lenina. Ils se battent sous les yeux du Gamma au service de John et donc de tout New London via Indra.

L’antenne satellite Le Gamma qui a vu et retransmis toute la scène

Je commençais à être attristée par la dégradation de cette relation, quand j’ai compris que Bernard faisait ça pour devenir la nouvelle célébrité de la ville, avec la complicité de John qui souhaitait retourner dans l’anonymat. Malheureusement, ils ont chacun semé les graines d’une future discorde réelle dans cet épisode, en se mentant l'un à l’autre sur leurs interactions avec Lenina.

L’épisode se termine sur Jane qui essaie de sortir des égouts. L’hologramme de sa jeune version apparaît alors et on comprend qu’il s’agit d’Indra qui veut se débarrasser d’elle. L’eau et les rats commencent à envahir le tunnel dans lequel elle progresse : va-t-elle survivre ? Je l’espère, car son rôle n’est pas terminé pour moi. Mais, comme nous l’avons vu dans les précédents épisodes, dès qu’un personnage livre son secret, il meurt.

En conclusion, j’ai beaucoup apprécié les secrets livrés dans cet épisode, la fraîcheur du duo Lenina/John, la complicité de Bernard et Helm. La série continue sur sa lancée et j’espère que les trois derniers épisodes seront eux aussi à la hauteur.

J'ai aimé :

• La révélation sur la contrôleuse.
• Lenina et John.
• Helm et Bernard.

Je n'ai pas aimé :

• Henry, comme à chaque fois que je le vois. Il est de plus en plus présent dans la série.
• Les mensonges entre John et Bernard qui marquent le début de la fin de leur amitié.

Ma note : 16/20

L'auteur

Mmaginère