Critique : Breaking Bad 3.05

Le 20 avril 2010 à 16:33  |  ~ 6 minutes de lecture
L'épisode précédent nous plongeait un peu plus dans le pathétique, au point même d'effleurer le fond, ce qui m'avait laissé un petit goût amère je dois le reconnaître. Walter avait atteint le degré zéro de l'humanité, Hank était complètement pommé, et Skyler déshumanisé. Il semblerait que l'on commence désormais à remonter la pente.
Par Scarch

Critique : Breaking Bad 3.05

~ 6 minutes de lecture
L'épisode précédent nous plongeait un peu plus dans le pathétique, au point même d'effleurer le fond, ce qui m'avait laissé un petit goût amère je dois le reconnaître. Walter avait atteint le degré zéro de l'humanité, Hank était complètement pommé, et Skyler déshumanisé. Il semblerait que l'on commence désormais à remonter la pente.
Par Scarch

Et la caravane passe.

Le flashback du pré-générique laisse supposer un retour sur Jesse, et dés la première image, on se dit que l'on va enfin se focaliser sur lui, ses états d'âmes et sa nouvelles carrière. Il n'en est rien, le héros présenté ici est une simple caravane, un exutoire à la peur de Hank envers El Paso, et le cheveu dans la soupe de Walter. J'avoue que j'ai eu peur en ce début d'épisode, et le précédent n'y était pas pour rien. J'apprécie toujours autant cette faculté qu'ont les scénariste à jouer avec la tension, et surtout à jongler entre pathétique catastrophique et humour noir, mais cela faisait quelques épisodes que l'on parvenait difficilement à décrocher un sourire. Non pas que ce soit le but au final, bien sur, mais il fallait un relâchement de pression, et c'est exactement ce qui semble se profiler. Walter reprend du poil de la bête grâce à monsieur Pollo, Skyler à passé sa crise de nerf et commence à se poser des questions, Hank trouve enfin un embryon de piste, et Jesse dispose désormais d'un adversaire, ce qui va surement lui donner encore plus de raison de se battre. Nous avons donc affaire à un épisode de transition qui marque d'une certaine manière la fin de la descente aux enfer, et qui nous amène doucement à un dénouement explosif vu ce que l'on sait sur le background de l'affaire. J'irai même jusqu'à dire que personne ne pourrait être épargné, ni Hank qui approche dangereusement du but, ni Skiler qui se pose des questions sur le bien-fondé d'une réaction aussi excessive envers son mari, ni Walter et Jesse qui ont une épée de Damoclès de trois mois au dessus de la tête. Tout cela sent mauvais pour eux, et bon pour nous autres série-philes.

 

Not an addict.

Commençons par nous intéresser à Jesse, vu que l'épisode s'ouvre sur son histoire. Après avoir été en désintoxication pour la drogue, puis pour feu son ex et réglé quelques conflits familiaux, celui-ci semble vouloir se concentrer sur le travail et prendre une dimension supérieure. Soit. J'aime beaucoup Aaron Paul et son personnage depuis le début de la saison, mais honnêtement je le préfère en dealer qu'en prétendant au trône de baron de la drogue car il ne semble pas avoir les épaules pour cela. Je le vois mal dans un conflit avec Walter a moins d'un vrai bouleversement dans son histoire, et ces quelques épisodes ou on le voyait par-ci par-là se morfondre et se culpabiliser ne l'ont pas autant transformé que ça du point de vue du télé-spectateur. C'est donc encore une fois une affaire à suivre, mais je ne comprends toujours pas avec cette fin d'épisode dans quelle direction on va réellement avec Jesse, qui n'est après tout qu'un jeune con sympathique et rebelle très convaincant, et pas un Tony Montana en puissance. On attends encore de voir.

 

Not a coward.

Est-ce que c'est moi, ou Hank est en train de se positionner comme personnage central de cette saison? Je l'aimais beaucoup en faux bauf, et encore plus en flic des stups dépassé, mais là il atteint le sommet dans son rôle. On le comprend, Hank, il est paumé, et fier à la fois. Il aimait son travail et était surement très fier de lui et de son aura, et voilà que tout ça est ébranlé lorsqu'il est confronté aux choses sérieuses. Naturellement, la recherche d'amphétamine n'est qu'un exutoire à sa peur panique de retourner à El paso, mais je le trouve touchant dans son besoin de trouver une raison à tout ça. Il est celui qui représente le conflit intérieur positif et chacune des scènes ou il est présent est très plaisante à regarder. Pour illustrer mes dires, la scène sous la douche, ou encore celle du pot de départ nous montrent un personnage en chute libre qui se raccroche à chaque branche qu'il peut et qui va finalement en attraper une in-extrémis. Très convaincant en tout cas, je suis son histoire avec plaisir dans cette saison.

 

Not a Jerk.

Walter revient enfin à la raison et il était temps! Je n'étais absolument pas convaincu par son rôle de pauvre type et l'ouverture de l'épisode nous a rappelé dés la première image ce qu'il se devait d'être. Une nouvelle scène mémorable à rajouter à son palmarès, celle de la blanchisserie, ou monsieur El pollo diablo est toujours très en forme avec son discours « capilotracté » (comme aurait dit une de mes profs de Français) mais convaincant sur le rôle du père de famille et de l'homme en général. Nous voilà donc avec un Walter prêt à reprendre sa vie en main, et il y a du boulot. Son rôle à lui seul dans cet épisode permet de justifier le passage à vide des précédents épisodes en leurs donnant une raison d'être et comme d'habitude avec Breaking Bad, beaucoup de matière. Les scénaristes jouent avec nous et j'adore ça, surtout quand chaque ficelle de l'histoire semble avoir sa propre raison d'être.

Walter revient dans la cour des grands, et cet épisode le remet complètement au même niveau que les autres dans la course au point de rencontre catastrophique qui se profile. En tout cas, encore une fois, avec cette série, on sait ou l'on va, et la qualité générale de la série n'en est que renforcé.

 

Tableau Final

Nous avons donc pour les matchs du dernier carré du tableau: Le cartel contre Walter, et il est inutile que j'annonce le favoris, vous l'aurez compris, Hank contre Walter et Jesse, Jesse contre Walter, et Skyler contre elle-même. Que de beaux matchs en perspectives et je ne vois pas comment tout cela pourrait bien se terminer, ni qui pourrait finir vainqueur .

La série continue à être un excellent film ou chaque épisode apporte ses 45 minutes d'informations. Je tire une nouvelle fois mon chapeau aux scénaristes la dessus, mais n'ai pas noté de prouesses de mise en scène cette fois, surement pour se concentrer sur la mise en place de l'histoire pour le troisième acte eton ne peut raisonnablement pas toujours être au top partout. Je n'ai pas beaucoup parlé de Skyler car j'attends de voir la direction qu'elle va réellement prendre au final, et je pense que l'on va à nouveau entendre parler de son avocate, ce qui pourrait amener un conflit intéressant également.

Un bon épisode, donc, un peu lent, mais nécessaire.

 

Ce que j'ai aimé:

  • Le retour de Walter
  • Le retour à la raison de Skyler
  • Le cas Hank
  • El Pollo Diablo
  • Pas mal de très bonnes scènes

 

Ce que je n'ai pas aimé:

  • Un peu lent (mais c'est pas grave)
  • Jesse un peu en dessous du reste

 

Note: 14/20

L'auteur

Commentaires

Avatar CAD
CAD
"n'ai pas noté de prouesses de mise en scène cette fois". Il y a quand même la scène du repas de Walter et Skyler. Au delà du réalisme incroyable de cette scène, le fait de mettre au centre de l'écran la poutre de la maison symbolisant la séparation de Walter et Skyler était vraiment cool.

Avatar burt
burt
"la poutre de la maison symbolisant la séparation de Walter et Skyler" Ouais, mais à l'image de la poutre en question, l'effet de mise en scène - au-delà de sa pertinence - n'était pas d'une finesse absolue quand même...

Avatar Scarch
Scarch
effectivement, cette scène m'a marqué aussi, mais il n'y a rien d'extraordinaire non plus comme le dit Burt. Breaking Bad m'a habitué à plus de travail à ce niveau.

Image Breaking Bad
14.71
14.77
Mas
13.92

Derniers articles sur la saison

Critique : Breaking Bad 3.13

Quand on commence le final d'une saison aussi réussie, on a toujours le doute que celui-ci puisse la finir d'une façon un peu moins parfaite. Alors, pari réussi pour Breaking Bad ?

Critique : Breaking Bad 3.11

Abiquiu est un remarquable épisode de transition préparant le final, jonglant entre toutes les storylines de nos personnages, et faisant même le lien avec la saison précédente.

Critique : Breaking Bad 3.09

Cette semaine, jamais un épisode et une série n'avaient aussi bien porté leurs noms : Breaking Bad et Kafkaesque.