« Kafkaïen », qui renvoie à quelque chose d'absurde et d'illogique, de confus et d'incompréhensible. Aborde les thèmes de la solitude, des rêves, des peurs et des complexes. Le personnage est perdu, déboussolé, il ne saisit pas tout ce qui l'entoure, le « spectateur » est dans la même situation.

Merci à Wikipedia pour le coup de main. Je ne pense pas que trois lignes résumeraient aussi bien l'épisode que celles-ci. Je me demande à quel personnage ne peut pas s'appliquer cette définition ? Absolument aucun. Depuis le début de la série tous ont su « breaking badé » que ce soit dans la solitude (Walt), la peur (Hank), ou le rêve (Jesse).

Jesse

Il fut en retrait depuis le début de la saison, mais assurément cet épisode le remet au centre de l'intrigue. Il nous avait avoué il y a pas si longtemps avoir compris que c'était le bad guy de l'histoire, et il compte bien nous le prouver. Grâce au manque de perfectionnisme de Walt (c'est un comble), il va peut-être pouvoir récolter gramme par gramme ses amphétamines. Pourquoi faire ? Le revendre et devenir riche ? Non pas vraiment. Malgré son petit calcul des 96 millions d'euros, on voit bien que l'argent ne lui suffit plus, si il est toujours la boniche de quelqu'un. Jesse recherche le pouvoir qu'il a perdu depuis la dernière saison. On ne peut pas dire que le personnage n'a pas évolué, là où Jesse se contentait de vendre et de prendre ses amphets il y a quelque temps, ou de passer un peu de temps défoncé devant une télé sans le cable avec sa copine, il veut maintenant contrôler la marchandise, organiser ses deals. Mais toujours différemment de Walter. Il ne veut pas entendre parler du blanchissement d'argent, il va recruter dans les réunions anti-drogués (c'était fort ça quand même). Après le « Breaking Bad » de Walt au début de la série, c'est Jesse qui arrête de suivre bêtement et décide de prendre des responsabilités.

Walt

Il n'y a bientôt plus beaucoup d'échelons pour que Walt devienne le gourou des amphéts. Sa discussion avec Gus était mémorable et nous rappelle le bad-ass Walter que nous avons aperçu dans les meilleurs moments de la série. Il est toujours aussi stratégique et malin, ça fait tellement plaisir de voir un personnage de cet intelligence dans une série... Cela ne m'étonnerait pas de le voir à la fin de la saison à la place de Gus, ou du moins au même niveau. Mais même s'il reste bien plus malin que la moyenne, il n'en reste pas humain. C'est ce que j'ai compris de cette scène sur l'autoroute. Après avoir survécu à un cancer, avoir évité la mort à plusieurs reprises par des dealers et être hors de danger dans une planque, il fallait bien que Walt refasse le plein d'adréaline. Cette scène était absolument superbe, imprévisible, et surtout le détail qui tue : le clignotant après être allé dans le fossé qui nous rappelle à quel point Walt est intelligent, courageux mais également pathétique et si banal. Ca n'est peut-être qu'un détail, mais ça colle exactement à sa personnalité et la définition de son personnage ne peut en être que renforcée.

Skyler

Ca y est. Skyler est en train de « breaking bader ». Elle laisse enfin son dégoût de côté pour essayer de comprendre les actes de Walter, et même si on savait que ça allait arriver un jour, ça fait du bien de voir les deux se réunir. A travers l'image des jeux d'argent qu'elle a brillamment imaginée (ça doit être ça de trainer avec un dealer, votre niveau de mensonge augmente au fur et à mesure), on peut apercevoir le chemin qu'elle a parcouru depuis qu'ils se sont séparés. Même si c'est assez clair qu'elle ne lui pardonne toujours pas (le blamant pour la présence de Hank à l'hôpital), on peut être sur que d'ici la fin de la saison, elle sera bien plus proche de Walter.

Conclusion

L'épisode a au final permis à deux personnages d'évoluer (Jesse et Skyler) et est toujours la suite logique de cette troisième saison. Bien sûr il y a d'autres scènes extras dont je n'ai pas parlé (Hank qui chuchote "Faggot" à son collègue dans une tension incroyable par exemple), mais bon on est dans Breaking Bad, vous vous y êtes habitués maintenant.

J'ai aimé :

• l'évolution logique du scénario
• ces scènes Breaking Badiennes toujours au rendez-vous
• si je dis que je suis amoureux du personnage de Walt, ça fait gay ?

J'ai moins aimé :

• que Jesse croit qu'il peut dealer avec ses 2 potes craignos

Note : 14/20

L'auteur

BSG sucks.

CAD