Critique : Breaking In 2.02

Le 16 mars 2012 à 05:12  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui marque un tournant dans la série en accueillant plusieurs nouveaux personnages.
Par sephja

Critique : Breaking In 2.02

~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui marque un tournant dans la série en accueillant plusieurs nouveaux personnages.
Par sephja

Lutte de pouvoir et soutien-gorge 

Molly est l'assistante personnel de Veronica et se retrouve coincée entre les exigences de sa supérieure et le comportement peu collaboratif de l'équipe de Oz. Celui-ci lance une opération pro bono pour délivrer un soutien-gorge en diamants lors d'un défilé de mannequins, mais la nouvelle patronne s'oppose à ce qu'elle considère comme un gaspillage de temps et donc d'argent. Elle confine l'équipe à une autre opération consistant à regarder les vidéos de sécurité d'un casino indien à la recherche d'un possible tricheur. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode convenable que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une guerre des chefs qui déçoit 
  •  des nouveaux personnages plutôt convaincants 
  •  Veronica en suppléant de Dutch 
  •  une nouvelle équipe convaincante

 

 

Guerre des chefs entre Oz et Veronica 

Après un season premiere marquant la fin du règne de Oz, Veronica avait l'occasion avec cet épisode de prendre enfin ses marques, luttant contre l'influence encore bien sensible de l'ancien patron au sein de l'équipe. Seulement, plutôt que de s'imposer comme le contraire de son prédécesseur, Megan Mullaly apparaît comme une copie pragmatiste de Christian Slater, partageant avec lui une forte excentricité. Du coup, l'affrontement entre les deux n'est pas envisageable, Mann se cachant derrière son assistante Molly qui hérite de la tâche de mettre les employés au pas. 

Pourtant, une bonne idée apparaît par moment, celle de la confrontation de deux philosophies complémentaires entre l'ancien patron de Contra et la nouvelle dirigeante. Pour Oz, les missions n'ont pas vocation à être motivées par l'argent, mais par une volonté marquée de construire une réputation autour de sa personne, devenant l'incarnation de Contra. Evaluant sa richesse avant tout par l'entretien d'un réseau d'amis influents, il incarne une certaine idée de l'entreprise où le client reçoit le traitement d'un ami, construisant sa relation avec eux autour de la confiance et du bénéfice mutuel.

Plus méfiante, Veronica n'accepte que les contrats rentables, proposant un management impersonnel où sa personne n'est jamais accessible, fuyant ses responsabilités en passant son travail à son assistante. Un comportement qui la rend totalement inutile durant deux tiers de l'épisode, ces apparitions se limitant à des gags pathétiques, Megan Mullaly s'efforçant d'exister en surjouant jusqu'à l'insupportable. Heureusement, Erin Richards se montre beaucoup plus touchante dans son rôle de souffre-douleur naïf, première d'une série de nouveaux personnages assez réussis.

 

Renouveler l'effectif 

L'autre objectif de taille pour les auteurs de Breaking In consiste à renouveler le casting, préparant ainsi le départ de Melanie dont l'utilité dans cet épisode est réduite au strict minimum. L'occasion d'abandonner les plans habituels reposant sur l'intrusion, le vol ou le piratage au détriment d'un style plus classique avec une mission qui ne fait pas vraiment appel aux capacités spéciales de Cameron ou Cash. La seule à mettre en avant son talent et à effectuer son travail est Molly, un nouvel élément plutôt sympathique qui va être au centre de cet épisode. 

A l'origine des scènes les plus réussies, l'assistante de Veronica apporte une sensibilité à fleur de peau qui trouve son écho chez Cameron, offrant une séquence de confidence assez réussie. Avec son arrivée, elle amène à Breaking In une folie douce et touchante, celle d'une femme asociale essayant désespérément de devenir l'amie de tous au risque de passer pour le larbin de service. Très positif, son personnage trouve vite sa place au sein du show, poussant lentement la voleuse du groupe vers la sortie en réorientant la série vers un humour plus classique et moins exubérant que la saison passée. 

D'autres personnages intéressants vont venir combler l'équipe de Contra et amener quelques scènes comiques réussies, incarnant ce virage marqué vers une orientation pour une comédie de bureau moins hystérique. Un changement qui s'avère assez plaisant, même s'il signifie que le show est définitivement rentré dans le rang, abandonnant la frénésie délirante  et épuisante de la première saison. 

 

 

Dutch trouve une remplaçante 

Certes, j'adorais le personnage de Karen dans Will and Grace, son exubérance qui fonctionnait grâce à son opposition à Debra Messing, donnant l'une des duos les plus réussis des comédies des années 2000. Mais la voir en roue libre totale dans Breaking In est rapidement insupportable, la comédienne cabotinant jusqu'à l'hystérie, peinant à définir réellement son personnage. Si, en présence de Molly, elle parvient à devenir drôle, la séquence finale du défilé laisse un certain malaise, celle d'une surenchère face à Christian Slater qui laisse craindre le pire. 

Dans l'ensemble, cet épisode de Breaking In est plutôt sympathique, drôle à plusieurs reprises, en particulier au travers des références de Cash à Ghostbusters. Loin des excès de la première saison, la série trouve un certain équilibre qui rend l'épisode plaisant avant que les séquences de Veronica ne viennent couper la bonne dynamique comique de l'équipe de Contra. La scène ratée du Tai-Chi en est le parfait exemple, moment totalement non écrit où Megan Mullaly brode pour compenser le manque de contenu d'un personnage qui n'a clairement pas trouvé ses marques.

Au final, la nouvelle patronne de Contra confirme la tendance de la série à concevoir des patrons volontairement exubérants pour masquer leur manque d'impact au sein de la série. Sa seule qualité se résume à rendre Oz moins agaçant, personnage à l'utilité toujours discutable, sa position apparaissant comme particulièrement confuse au sein de la hiérarchie.

 

Un épisode intriguant

 Si l'ensemble est encore loin d'être enthousiasmant, la nouvelle équipe de Contra semble posséder un certain potentiel avec à sa tête un duo Bret Harrison - Erin Richards qui fonctionne plutôt bien. Sans perdre ses mauvaises habitudes avec Veronica, le changement de format semble avoir réussi aux auteurs et offre quelques séquences vraiment amusantes et encourageantes pour la suite. Seul regret, ces changements poussent lentement Melanie vers la sortie, la série ayant perdu son esprit aventureux au profit de missions qui manquent  clairement d'envergure. 

En conclusion, un épisode assez réussi qui laisse apparaître la nouvelle identité de Breaking In par le biais du personnage sympathique de Molly. Abandonnant le format singulier et hystérique de la première saison, cet épisode repose sur une routine comique plus classique et une bonne alchimie entre les comédiens. Certaines répliques de Cash sont vraiment drôles, donnant un épisode agréable, mais plombé par le manque d'écriture des scènes de Veronica, personnage inutile qui peine à trouver sa place.

 

J'aime :

  •  la scène de la voiture entre Cameron et Molly 
  •  les allusions à Ghostbusters 
  •  les nouveaux personnages

 

Je n'aime pas : 

  •  la scène du podium 
  •  le personnage de Veronica 
  •  des missions sans grande envergure 

 

Note : 12 / 20 

Avec sa nouvelle équipe et en particulier l'arrivée de Molly, Breaking In se montre assez inspiré et fournit une comédie plaisante et assez sympathique. Seulement, le numéro déroutant d'une Megan Mullaly en roue libre vient casser la bonne dynamique comique du reste du show, donnant une intrigue qui manque clairement d'enjeux. 

L'auteur

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