Critique : Breakout Kings 2.10

Le 05 mai 2012 à 05:00  |  ~ 10 minutes de lecture
Un season final en deux parties particulièrement épatant et captivant. Tendu, sans temps mort, l'affrontement entre Lowery et Fontleroy est une totale réussite.
Par sephja

Critique : Breakout Kings 2.10

~ 10 minutes de lecture
Un season final en deux parties particulièrement épatant et captivant. Tendu, sans temps mort, l'affrontement entre Lowery et Fontleroy est une totale réussite.
Par sephja

Le prix de la vie / La peur de la mort

 

Max Morris est né parmi les forains où il a grandi en autodidacte, devenant un spécialiste dans le domaine de l'évasion. Seulement, il est avant tout devenu célèbre pour le meurtre de quatre personnes après avoir déclenché un incendie volontaire. Considéré comme extrêmement dangereux, son évasion devient la priorité de l'équipe de Zancanelli, oubliant presque la présence angoissante de Damien Fontleroy. Seulement, le sociopathe va très vite se rappeler à leur bon souvenir en s'en prenant à un de leurs proches.

 

Résumé de la critique :

 

Un double épisode brillant que l'on peut détailler ainsi :

- Lowery en première ligne 

- un épisode tendu, nerveux et palpitant

- l'intrigue d'Erica qui s'avère utile, mais reste un ton en dessous

- un bilan de la saison 2

 

 

Deux évadés en quête de vengeance

 

Pour ce final longue durée, Breakout Kings propose une intrigue en deux parties qui vont mettre Lowery à rude épreuve avec un évadé du jour particulièrement insaisissable. Totalement asocial, le surnommé Mad Max est un spécialiste de l'évasion spectaculaire et un sociopathe, témoin depuis son plus jeune âge de la cruauté humaine, objet du rejet d'un père qui ne voulait pas de lui. Sans ami, ni famille, il paraît impossible d'anticiper ses mouvements, poussant Ray à forcer la main de Lloyd pour le faire revenir, le psychologue trouvant l'occasion d'exploiter pleinement ses talents et d'oublier le temps d'un instant le cas Damien Fontleroy.

Agréable et dynamique, la première partie est plaisante, offrant une chasse à l'homme classique qui doit beaucoup au comportement imperméable du fugitif du jour. Très bon, Michael Filipowitch est un véritable serpent, échappant aux tentatives de l'emprisonner avant de prendre une place inattendue durant toute la seconde partie, offrant quelques respirations comiques bienvenues dans un récit éprouvant. Si l'intrigue parait classique, l'intervention de Fontleroy va brutalement changer la donne, orientant l'épisode dans une nouvelle direction particulièrement enthousiasmante, plaçant toute l'équipe, mais surtout Lowery, en difficulté.

Si le premier évadé offre juste un épisode nerveux et efficace, tout bascule avec le retour de Damien qui agit comme un accélérateur dans l'intrigue en nous donnant quarante minutes d'action remarquable. Le scénario se centre alors sur le thème de la revanche et de la rédemption, avec un Jimmi Simpson fantastique qui marque le coup à chacune des tentatives de Fontleroy pour le déstabiliser. L'intrigue prend la forme d'un jeu de piste avant de se reconnecter brillamment avec la première partie, détruisant tout espoir de moralité pour devenir un thriller sombre et ambitieux qui explore jusqu'au bout le thème de la rédemption et de la culpabilité. 

En exploitant totalement la mythologie de cette saison, Matt Olmstead et Nick Santora pose la question de la légitime défense, de la notion de pardon, une question complexe abordé avec intelligence lors de ce final terrible. En effaçant totalement la ligne séparant les flics des criminels, les auteurs entrent enfin dans le vif du sujet de leur série, offrant un cliffhanger final beaucoup plus ambitieux que la saison précédente. 

 

Un récit nerveux et captivant 

 

Ecrite par deux des créateurs de Prison Break, Nick Santora et Matt Olmstead, Breakout Kings avait longtemps laissé un peu indifférent à cause d'un concept bancal et de scénarios manquant de continuité. La première partie est, à l'image du reste de la saison, assez inégale, renouant avec les défauts habituels du show comme une utilisation discutable de Shea et un démarrage qui utilise la violence pour masquer les trous d'air du scénario... enfin devrais-je dire le trou d'air puisque la seconde partie va s'avérer être l'intrigue la plus dense et captivante de l'année. 

La chasse de Mad Max aura intelligemment servi à mettre en place différents enjeux, les auteurs ayant l'intention de clore les trois arcs lancés en début de saison avec plus ou moins de réussite. En quarante minutes, tous les personnages vont être obligés de se dévoiler, Lowery le premier lors d'une séquence remarquable où Fontleroy le contraint à aller voir la famille de sa victime. Lentement réduit en miettes, Jimmy Simpson devient avec Ray le coeur et le moteur d'un épisode d'une fluidité incroyable, petit bijou où l'on retrouve la qualité d'écriture des deux auteurs. 

Les rebondissements sont malins, jamais forcés et le plan de Fontleroy suffisamment bien pensé pour tenir en haleine jusqu'au bout. Le spectateur finit l'épisode exténué, summum d'une saison qui semblait prometteuse, mais parvient à dépasser toutes mes espérances au travers de cette prise d'otage digne d'une oeuvre cinématographique. Le final très émouvant et glaçant montre le refus des auteurs de faire le moindre compromis, poussant au maximum leur logique en choisissant de mettre le spectateur face à un dilemme moral où la soif de vengeance vient justifier le pire. 

 

 

 

Quelques imperfections dans la première moitié 

 

Si l'épisode possède un second acte quasi-irréprochable, la première partie s'avère un peu moins inspirée avec un séjour au cirque qui laisse pantois, en particulier la réaction de Shea plutôt pathétique. C'est la scène ratée qui laisse craindre le pire, symbole des défauts d'un show qui peine toujours autant à produire des scènes comiques dès qu'il s'agit du personnage de Daniels. La seconde partie verra d'ailleurs la participation de celui-ci réduite, se limitant à une intervention dans la storyline peu convaincante d'Erica, mais nécessaire pour le bon fonctionnement de l'épisode.

En effet, il est facile de reprocher le choix de l'orientation de l'arc autour de Pete tant sa conclusion relève du simple gadget narratif. Pourtant, son utilité est d'installer une pression suffisante sur Erica et Shea dans la première partie qui va se prolonger dans le deuxième acte, surtout lors du final. Clairement prévu à la base pour n'être pas plus qu'une simple anecdote, l'exploitation proposée de l'arc concernant Reed s'avère judicieux, malgré le choix de ne lui donner qu'une importance anecdotique du point de vue narratif.

En conclusion, un season final ambitieux qui s'avère être le meilleur épisode de la série de très loin, offrant une première partie divertissante avant un final brillant et captivant qui ne vous lâche pas pendant quarante minutes. Comme un électrochoc, l'arrivée de Damien Fontleroy dans cette histoire lance le duo Lowery - Zancanelli dans une course contre-la-montre renversante et estomaquante, jusqu'à un final qui prend tous les risques, posant la question de la rédemption et du prix de celle-ci. 

 

Bilan : A la recherche du temps perdu 

 

La seconde saison s'achève sur une conclusion parfaite, mais ne suffit pas à masquer le caractère assez inégal de l'ensemble, en particulier concernant les personnages de Shea et d'Erica. Les auteurs auront beau essayer de lancer des arcs à leur propos, les deux apparaissent comme les éléments mineurs d'une série qui aura connu un léger trou d'air de l'épisode 4 à 6, la faute à l'ombre persistante de Fontleroy et à celle de Charlie. En tuant dès le season premiere l'un des deux Marshall, la série avait posé un enjeu fort et donné une grande importance à l'arrestation de Damien tout en profitant de l'espace de liberté laissé par ce changement de l'organisation de l'équipe. 

Celui qui va le plus en profiter est évidemment Lowery, avec un Jimmy Simpson impeccable durant toute la saison, offrant une prestation superbe dans ce season final. Exubérant, fantasque, imprévisible, le comédien a pu creuser le personnage de Lloyd, évoquant même dans ce final sa culpabilité lors d'une scène impressionnante face à ses victimes. Une remise en cause indispensable pour un personnage qui, au  travers de son comportement avec Julianne, a prouvé qu'il n'avait pas tiré les leçons de ses erreurs, utilisant encore inconsciemment les faiblesses des autres à son propre profit. 

La capacité à faire un sacrifice, voilà l'évolution principale de Lloyd qui aura su accepter de se mettre en danger, comprenant que sa rédemption passerait par une plus grande sincérité de sa part envers les autres. Cessant les disputes qui alourdissaient les épisodes de la première saison, le trio aura mieux fonctionné cette saison, composant trois premiers épisodes impeccables et un final tout aussi réussi. A la différence de l'année dernière, la construction paraît beaucoup plus cohérente, symbolisée par une conclusion pleine de sens qui tire profit de la plupart des éléments mis en place durant ces neuf semaines. 

Plus ambitieuse que l'année passée, Breakout Kings aura su surprendre, offrant un évolution inattendue qui trouve son paroxysme lors de cet ultime épisode, conclusion mémorable et étonnante à une saison encore un peu trop inégale. Un final qui apparaît comme une conclusion parfaite, nous offrant le polar nerveux et enthousiasmant que j'attendais du duo Olmstead - Santora. A la recherche du temps perdu, le trio de Breakout Kings se retrouve désormais devant la possibilité d'une rédemption facile, avec à la clé la question personnelle du prix qu'ils vont accepter de donner à leur liberté et à leur pardon. 

 

J'aime : 

  •  Jimmy Simpson, Jason Behr et Domenick Lombardozzi impeccable 
  •  la seconde partie intense et totalement immersive 
  •  la scène où Lowery fait face à la mère de sa victime 
  •  le final culotté et brillant 
  •  les qualités d'écriture dans la deuxième partie

 

Je n'aime pas : 

  •  la séquence du clown pour Shea 
  •  l'intrigue d'Erica un rien décevante 

 

Note : 13 / 20 (Partie I)

          16 / 20 (Partie II) 

Un season final surprenant qui fournit tout ce que l'on attend depuis deux saisons du duo Olmstead - Santora, à savoir un scénario rythmé et nerveux qui prend toute son ampleur dans le deuxième acte. Une conclusion d'une intensité remarquable, offrant une conclusion méritée à cette seconde saison amplement supérieure à la première.

 

La saison deux de Breakout Kings s'arrête là. Marci à SerieAll pour l'espace d'expression et à l'année prochaine si saison trois il y a. Merci beaucoup évidemment aux correcteurs. 

L'auteur

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