Pitch Michael Westen, CIA Asset
Quelques mois ont passés depuis le retour à Washington de Westen et les premières têtes ont commencé à tomber grâce à la liste qu'il avait récupérée. Il arrive enfin à un dénommé Kessler, habitant en Amérique Latine, dont Michael est convaincu qu'il constitue un maillon central dans une série d'opérations qui ont mené à sa Burn Notice. Il est temps pour lui, avec l'aide de la CIA, de passer à l'action et mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes.
He used to be a spy, but it might change
Fan inconditionnel de Burn Notice, je m'impatientais après l'incroyable final de la saison quatre, au cours duquel Westen retournait enfin à Washington. Et plutôt que d'enchaîner sur la suite directe de cet épisode, Matt Nix choisit d'introduire une ellipse surprenante en faisant de Michael un consultant chargé d'aider à faire tomber chacun des membres de la liste. Plusieurs visages se succèdent devant nous, preuve de l'activité incessante de Michael, jusqu'à ce moment décisif où le héros estime que sa bataille pourrait s'achever.
En optant pour un épisode uniquement mythologique, Matt Nix essaie surtout de redonner une nouvelle dynamique au show, entre nouveauté et classicisme. Surprendre sans déranger, voilà la tâche extrêmement difficile de cet épisode loin de Miami, qui va faire preuve d'une belle solidité du point de vue de la mission et de quelques faiblesses sur la mythologie. Essayant d'en garder suffisamment sous le pied pour la saison, Nix renvoie finalement Michaël à Miami, histoire de rassurer la fanbase sur le fait que la série n'a pas totalement prévu de s'expatrier.
Michaël est toujours grillé et la fin de ses tourments dépend d'un dénommé Kessler, qui détient apparemment les clés de sa disgrâce. Sam et Fiona sont évidemment là, toujours affutés. En tout cas assez pour rappeler qu'ils ne sont pas de vulgaires sidekicks, chacun proposant un numéro assez classique mais particulièrement jouissif. Sam nous fait son Chuck Finley dans un espagnol à couper au couteau tandis que Fiona nous la joue explosive comme toujours, preuve que Matt Nix tente d'inscrire cette nouvelle saison dans la continuité de la précédente.
La mission est efficace, la série misant sur un scénario sans grande surprise, moyennement inspirée mais d'une grande efficacité. Garder son identité malgré le retour de Michael à Washington, voilà un pari difficile que la série ne parvient pas encore totalement à surmonter.
Prendre son temps, faire bien les choses
Difficile de provoquer un si énorme chamboulement dans un concept show comme Burn Notice, à l'identité parfaitement identifiée. Westen a beau avoir changé de look pour se donner un air plus intense, la série peine à vraiment exister en dehors du canevas habituel du show. L'apparition trop courte de Jesse, le sauvetage de la voiture du père de Michael, tout semble montrer les signes d'une intrigue qui va essayer de prendre son temps pour éviter de tout chambouler brutalement. Certains reprocheront son manque de prise de risques à Matt Nix, mais cette approche précautionneuse des évolutions du show est assez classique dans un season premiere de Burn Notice.
Conscient que le show doit rester en phase avec son identité, Matt Nix provoque un saut dans le temps, jusqu'à un point nodal dont tout le monde sait qu'il ne mènera pas Michael là où il l'espère. Par le passé, les créateurs du show ont déjà jouer la sécurité et pris le temps de tout poser avant de vraiment faire décoller le récit dans la seconde moitié de la saison. Le but est donc d'introduire l'agent Max, l'associé à la CIA de Michael, un espion assez procédurier qui ne possède pas le sens de l'improvisation de Westen. Trop réfléchi, il permet entre autre de voir pourquoi Michael n'est pas un agent de la CIA comme les autres et pourquoi son retour au sein de l'Agence est tout simplement impossible.
Je reprocherai juste quelques répliques un peu idiotes et une certaine fainéantise dans la résolution de l'affaire, chose assez courante dans les season premieres. Pour une série aussi rigide et installée que Burn Notice, les quelques changements introduits par la production devraient installer les éléments nécessaires à un divertissement efficace et attachant. En définitive, je suis partagé entre enthousiasme et déception devant un scénario moins ambitieux que je l'aurais souhaité, mais qui "fait le métier" sans nuire à l'identité historique du show.
Un spectacle qui s'assume avec décontraction
Revoir Fiona et Sam reste un vrai plaisir, Bruce Campbell et Gabrielle Anwar réenfilant leur costume sans la moindre difficulté, surtout Bruce Campbell qui, lors tournage de l'épisode 0x1, a été obligé de retrouver la forme. Possédant des bases solides, Burn Notice veut nous expliquer que la résurrection d'un espion prend du temps, surtout que Westen n'est plus l'homme sans attaches qu'il était avant. Le thème de la famille et la mémoire de son père violent risque de jouer un rôle dans la manière dont ce nouveau départ va se dérouler pour lui, Michael ne pouvant plus opter pour la fuite comme dans sa jeunesse.
Explosion, course poursuite, la série retrouve son style flamboyant même si l'épisode est très loin d'être le plus explosif de l'histoire. Tout est là pour une saison de transition en vue d'un ultime chapitre qui saura jouer sur tous les éléments que Matt Nix et son équipe ont l'intention de poser. Un retour en demi-teinte, mais plutôt positif, car si la révolution n'a pas eu lieu, les qualités du show sont toujours bien présentes.
Allez, il faut que je m'arrête, je pourrais écrire des pages sur Burn Notice.
J'aime :
- Sam impeccable, tout comme Fiona
- des changements dans la continuité
- une scène d'interrogatoire très réussie
- le style décontracté toujours présent
Je n'aime pas :
- bien en dessous du superbe final de la saison dernière
- un concept show qui peine à sortir de ses bases
- une mission du jour très superficielle
Note : 13 / 20
Episode en demi-teinte, qui insère quelques modifications sans provoquer le grand chambardement espéré. Du bon Burn Notice, qui parvient à renouer avec les bases du show. Du divertissement comme je l'aime.