Pitch confiance et loyauté
Michael reçoit un ordre de mission de la CIA pour empêcher l'achat d'un drone militaire par un groupe paramilitaire serbe posté à Miami. Seulement, l'information est arrivé trop tardivement, obligeant la CIA à abandonner sa source, un proche de l'agent Pearce avec qui Michael essaie de se rapprocher. Il trouve l'occasion idéale de montrer sa loyauté à l'Agence en impliquant Sam et une vieille connaissance à eux, le trafiquant de drogue Carmelo Dante.
Chuck Finley pour un retour aux origines
Pour cette semaine, Burn Notice nous offre un épisode très classique qui sort un instant de la mythologie Westen pour s'intéresser à celle de Chuck Finley et donc du rapport compliqué entre Sam Axe et la CIA. Mieux vaut prévenir que, bien que cela ne soit pas indispensable, il peut être intéressant pour profiter pleinement de cet épisode de voir "The Fall of Sam Axe" à qui il est fait fréquemment référence. Sam se retrouve donc dans la peau de son alias préféré, placé dans une situation plus dangereuse qu'à l'accoutumée, Michael ne pouvant venir à son aide.
Comme toujours, Westen va créer le trouble en faisant croire à Carmelo Dante (Todd Stashwick, toujours aussi bon) que les serbes, qui possèdent le drone recherché par la CIA, en veulent à sa drogue. Dès lors, la série va beaucoup s'appuyer sur Sam, peut-être même un peu trop, créant un certain manque de cohérence avec l'évolution de la saison jusqu'ici. Burn Notice revient aux sources, avec un bon mélange d'humour et d'action et une certaine intensité grâce à la situation périlleuse de Sam, le tout orchestré par Jason Tracey, un des scénaristes historiques du show.
Le résultat est efficace, mais ne parvient pas à aller au delà du simple divertissement luxueux, offrant malgré tout de bonnes scènes aux différents personnages. Le scénario n'arrive jamais à décoller réellement, malgré la performance comme toujours remarquable de Bruce Campbell. En se centrant sur la mythologie Chuck Finley, Burn Notice trouve l'occasion de s'accordant une petite respiration, tout en s'efforçant d'intégrer au passage des personnages du préquel de la saison cinq. Le tout reste amusant, mais un ton en dessous de ce que la série nous a proposé jusqu'ici cette saison.
Une parenthèse agréable, malgré un ton un peu théâtrale et une tendance à surdramatiser certaines séquences, qui offre un éclairage sur les relations troubles entre Sam Axe et l'Agence. Un épisode mineur, qui vaut surtout par la façon dont elle vient éclairer d'un regard neuf les limites de l'amitié entre Sam et Michael.
La différence entre amitié et patriotisme
Le fait que Sam accepte de prendre de tels risques pour la CIA vient de la combinaison de ces deux éléments: un amitié indéfectible pour Michael et un patriotisme venant de son passé militaire. L'idée seule de laisser une arme américaine aux mains de terroristes et de faire faux bond à un camarade de lutte le pousse à accepter cette mission dangereuse. Dès lors, Michael se retrouve une nouvelle fois en seconde ligne, essayant de couvrir au mieux son ami, en s'arrangeant pour que donner le plus de crédibilité possible à leur histoire.
Ami depuis longtemps, Sam et Michael ont acquis une confiance mutuelle qui leur permet d'aller au bout de ce plan particulièrement tordu. Avec l'aide de Jesse, Westen va travailler les détails du mensonge de Sam, s'adaptant à l'évolution du plan en temps réel. Encore une fois, l'épisode tente un renversement au milieu du second acte, mais ne parvient pas à renouer avec la réussite des épisodes précédents. En se centrant sur Chuck Finley, Burn Notice semble vouloir faire du fan service, mais s'égare en ne proposant qu'une maigre avancée concernant Michael.
Très passif, Michael agit en espion, mais se transforme peu à peu en un agent de l'Agence, se liant lui même les pieds et les poings en s'interdisant de s'impliquer en franchissant la ligne. Or, ce qui fait de Westen un héros vient de sa capacité à accepter ses erreurs et à prendre le risque supplémentaire pour venir en aide à son ami. Entre l'amitié et la patriotisme, Michael fait le choix de placer la première au dessus de la seconde, prouvant à l'occasion qu'il ne possède plus la capacité à accepter le sacrifice de ses amis pour le bien de l'Etat.
La scène entre l'Agent Pearce et Westen aura servi à mettre en avant cette caractéristique importante de l'épisode, mais avec un style un peu trop dramatique pour une série comme Burn Notice. Au contraire d'un espion normal, Michael place au dessus de tout l'être humain, ce qui fait de lui un atout remarquable, mais pas pour une agence comme la CIA.
Michael Westen et la cool attitude
Même si l'enjeu de cette épisode est grand puisqu'il en va de la vie de Sam, Burn Notice essaie un peu trop d'appuyer les effets dramatiques, obtenant du coup l'effet inverse de celui recherché. Trop renfrogné et passif, Michael ne semble jamais contrôler la situation ce qui n'est pas vraiment dans ses habitudes et crée un certain malaise en donnant l'impression d'avoir perdu ce style décontracté qui fait le charme de la série. Heureusement, le final rectifie le tir, nous ramenant un Michael Westen en pleine forme qui se "mouille" au propre et au figuré pour résoudre la situation.
Fiona va assurer avec Madeline une partie comédie assez inspirée, le bon équilibre du duo entre Gabrielle Anwar et Sharon Gless ayant déjà plusieurs fois fait ses preuves. Toutes les deux vont devoir s'attirer les bonnes grâces de l'administration en composant un numéro mère-fille assez réjouissant, même si le jeu des deux actrices aurait pu être meilleure. Petit moment de respiration dans une intrigue qui en fait trop, Fiona est la seule à rester avec Jesse dans le ton de la série, Coby Bell nous offrant à l'occasion un numéro de toxicomane plutôt réjouissant.
Entre des séquences de pure comédie et des scènes avec Sam assez asphyxiantes, Burn Notice ne trouve pas le bon équilibre, proposant un épisode sympathique, mais trop fragile pour vraiment convaincre. Reste des comédiens en bonne forme et une mise en scène spectaculaire qui suffisent à fournir un bon divertissement digne de Chuck Finley.
J'aime :
- Bruce Campbell en Chuck Finley
- une thématique intéressante sur le conflit entre l'amitié et le patriotisme
- un divertissement tenu par la qualité du casting
Je n'aime pas :
- un rebondissement de mi-épisode assez faible
- un scénario qui manque de cohérence avec le reste de la saison
- une tendance à surdramatiser inhabituelle
Note : 12 / 20
Un épisode "spécial Chuck Finley" sympathique, mais qui ne parvient pas vraiment à convaincre malgré un Bruce Campbell au sommet de sa forme. Pris dans un conflit entre patriotisme et amitié, Michael va devoir se remettre en cause en tant qu'espion. Ne boudons pas notre plaisir tout en espérant que le prochain épisode renoue un peu plus avec l'ambition de la saison.