Critique : Burn Notice 5.09

Le 20 août 2011 à 16:54  |  ~ 7 minutes de lecture
Episode assez moyen Burn Notice qui nous propose un scénario qui fait du remplissage, mais porté par des seconds rôles remarquables.
Par sephja

Critique : Burn Notice 5.09

~ 7 minutes de lecture
Episode assez moyen Burn Notice qui nous propose un scénario qui fait du remplissage, mais porté par des seconds rôles remarquables.
Par sephja

Une histoire de protection 

Michael et Sam mettent la main sur Lucian, l'auteur de la bombe, un horloger caché au environ de Tallahassee qui s'avère être un ancien chef de guerre roumain. Seulement, l'interrogatoire semble particulièrement compliqué, Michael n'ayant aucun moyen de faire pression sur lui pour obtenir le nom du commanditaire. De son côté, Fiona accompagne Jesse qui a été engagé pour veiller à la sécurité de James Forte, CEO d'une boîte pharmaceutique et son épouse, victime de harcèlement. 

 

 

Résumé de la critique 

Un épisode assez moyen que l'on peut décrire comme suit : 

  •  un interrogatoire glaçant grâce au charisme de Patrick Bauchau et une évocation de The Shadow Line 
  •  un divertissement classique qui permet de placer Jesse au centre de l'histoire 
  •  un récit hyper-prévisible prouvant bien la nécessité de passer à autre chose
  •  mais aussi une mythologie qui se répète en revenant sur le couple Michael - Fiona 

 

 

L'importance des seconds rôles 

Maintenant que Fiona a le nom du poseur de bombes, Burn Notice peut avancer, mais va payer le prix d'une mythologie qui manque depuis quelques épisodes de cohérence et de fluidité, donnant un côté haché à la recherche du meurtrier de Max. Conscient de cette faiblesse, les auteurs choisissent de faire appel à une guest-star de qualité pour incarner ce poseur de bombes inquiétant et redonner un peu d'intensité à la série. Patrick Bauchau va remplir cette tâche à la perfection dans une scène qui rappelle fortement l'apparition de Peter Glickman dans The Shadow Line.

Evidemment, cet interrogatoire ne va pas se dérouler comme prévu, surtout que les auteurs n'ont pas eu le temps de donner un vrai background à ce personnage et misent avant tout sur la force de conviction des comédiens. Sans jamais verser dans le théâtral, le pouvoir va changer de main, Michael trouvant un argument assez simple pour convaincre Lucian de se montrer coopératif. Grâce au talent de l'ancien Sydney du Caméléon, la mythologie autour de la mort de l'agent de la CIA prend un tournure plus dramatique, permettant au reste de l'intrigue de verser dans le divertissement assumé et explosif. 

 

Choisir son ennemi 

Fiona va être engagé par Jesse pour l'aider à assurer la sécurité de la demeure d'un CEO, offrant l'occasion à la série de proposer un personnage d'homme puissant moins démoniaque que d'habitude. Seulement, les habitudes ont la vie dure et plutôt que de chercher la nouveauté en confrontant Jesse à Fiona, les scénaristes optent pour la solution la plus évidente, comptant sur le talent de James Frain pour incarner le méchant de l'histoire. Aussitôt, Jesse devient l'élément central de cette intrigue, donnant l'occasion à Cody Bell de retrouver un peu de temps de présence à l'écran. 

Le divertissement va alors jouer sur du velours, offrant à Michael un rôle de psychopathe qu'il tient toujours parfaitement. Entre explosion et manipulation, l'équipe va compter sur la force de conviction de Jesse pour devenir l'homme de confiance de James Forte. L'ensemble demeure agréable, mais laisse une impression de déjà-vu, même si certaines séquences proposent des effets pyrotechniques particulièrement réussis. Un épisode standard au final, qui ne prend que peu de risques tant le méchant de l'histoire paraît étonnamment naïf, le scénario ne proposant aucun revirement spectaculaire. 

 

La force de l'habitude 

Il n'y a rien de pire pour une série que de se laisser gagner par la routine, ce moment où le spectateur connait si bien les rouages de la série qu'il parvient à anticiper chaque réaction à l'avance. Sans effet de surprise, rien ne permet au spectateur de rentrer dans une histoire, hormis la force de l'habitude et une certaine sympathie pour des personnages principaux attachant. Ici, le problème majeur vient justement de cette incapacité à surprendre, à trouver le détail qui fait la différence et qui n'apparaît à aucun moment. 

L'absence de toute référence à la CIA prouve que nous avons affaire à un épisode de remplissage de plus ce qui commence à faire beaucoup cette saison. Assez chiche en contenu, il fait pâle figure par rapport à la générosité du script de la semaine dernière, mais nous permet de voir ce qu'aurait été cette saison sans le changement d'orientation de la vie de Michael et son retour à la CIA. Un épisode surgi du passé, servant à redonner un peu de place à Jesse, mais dont l'absence de contenu du point de vue mythologique s'avère particulièrement décevant. 

 

Le danger de la répétition 

Après avoir exploré intelligemment le thème du rapport de Michael avec son père, Burn Notice se montre de moins en moins ambitieux avec un épisode qui ne propose aucune évolution du point de vue de ses personnages centraux. Seule la gourmandise de Sam et le changement dans la relation entre Fiona et Michael est mis en avant, sujet déjà traité dans l'épisode précédent d'une série qui radote de manière déplaisante. Il ne reste plus qu'à espérer que l'approche du final motive un peu plus les scénaristes, en particulier ici Michael Horowitz qui nous avait habitué à mieux. 

Seule nouveauté de l'épisode, la fainéantise de Sam qui donne de plus en plus souvent l'impression de trainer les pieds, Bruce Campbell s'amusant visiblement toujours autant avec son personnage. Malgré ses défauts, Burn Notice propose toujours un spectacle de qualité, avec un final surprenant et assez intéressant, tout en marquant par la présence de Patrick Bauchau une fascination pour The Pretender auquel cet épisode tente de rendre hommage. Du moyen Burn Notice, mais qui en dit beaucoup sur les origines du show et ses références, justifiant ce petit chapitre supplémentaire, hors sujet certes, mais que je tenais à faire. 

 

Une référence flagrante 

Dans The Pretender, Jarod infiltre un milieu social en copiant à la perfection leur comportement de ses membres, allant jusqu'à faire croire qu'il est l'un d'entre eux. Alors, de l'intérieur, il démonte la structure de cet univers jusqu'à trouver le responsable du meurtre qui justifie sa présence. Ce comportement d'infiltration est un thème récurrent de Burn Notice qui pioche assez souvent ses références dans cette série, tout en proposant la mythologie d'un homme isolé en lutte contre un système qui lui a volé son identité. 

Michael Westen est une version réaliste de Jarod, mais leurs ressemblances demeurent flagrantes, ainsi qu'une certaine fascination pour choisir des femmes fortes qui se mettent en travers du chemin de Westen. Burn Notice est finalement la version année 2000 du show de Craig Von Sickle et la présence de Sydney évoque immédiatement le souvenir d'un homme seul en quête de rachat et de la vérité sur lui-même. La seule différence reste que Michael a une famille et une vraie chance de trouver qui il est réellement. 

 

J'aime : 

  •  les seconds rôles formidables, en particulier Patrick Bauchau 
  •  un bon divertissement agréable
  •  un hommage appuyé au caméléon 

 

Je n'aime pas : 

  •  un récit terriblement prévisible 
  •  une mythologie qui radote 
  •  un démarrage poussif pour un script mal rythmé 

 

Note : 11 / 20 

Episode moyen, assez chiche en contenu, mais qui propose un divertissement plutôt agréable, porté par d'excellents seconds rôles. Espérons que cet épisode de remplissage soit le dernier avant le summer break, tant Burn Niotice est capable de beaucoup mieux faire. Convenable, sans plus.

L'auteur

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