Critique : Burn Notice 6.05

Le 21 juillet 2012 à 07:50  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode divertissant, bien que sans surprise, qui peine à démarrer avant de proposer un final assez trépidant.
Par sephja

Critique : Burn Notice 6.05

~ 8 minutes de lecture
Un épisode divertissant, bien que sans surprise, qui peine à démarrer avant de proposer un final assez trépidant.
Par sephja

Deux missions en une 

 

Card se présente à Michael avec une offre qui pourrait sortir Fiona de prison si celle-ci accepte de donner son revendeur d'armes à la CIA. Westen essaie de la convaincre, mais il doit aussi faire face à l'affaire concernant le frère de Rebecca, toujours dans le collimateur d'un homme dangereux nommé Wes Foster. Sa mission va alors consister à le convaincre de son innocence, avec au bout une piste pouvant le mener à Anson Fullerton.

 

Résumé de la critique

Un épisode plaisant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une mise en place un peu longue, mais efficace 
  •  Michael Westen qui fait face aux conséquences de ses actes 
  •  des seconds rôles qui font clairement la différence 
  •  une mythologie qui avance à un bon rythme

 

 

L'art de prendre son temps 

 

Après un début de saison très réussi, Burn Notice se retrouve dans une situation un peu délicate avec une intrigue autour du frère de Rebecca qui se heurte à un problème majeur, à savoir le manque total de contexte de cette storyline. L'épisode va donc devoir dresser le portrait de la situation du frère de l'ancienne partenaire d'Anson, donnant un démarrage  plutôt lent avec Jesse et Nate à la recherche d'un ex-prisonnier qui puisse leur fournir des informations sur leur cible du jour. Toujours en quête d'efficacité, les scénaristes ramènent le scénario à un concept le plus simple possible, à savoir convaincre Wes Foster que l'ennemi n'est pas celui qu'il croit. 

Les tentatives des scénaristes pour faire de Trent une victime innocente sont peu concluantes, mais la bonne performance de Kristanna Loken suffit à donner de l'enjeu à une histoire particulièrement bancale. Les incohérences et arrangements au sein du scénario sont assez évidents, mais servent avant tout à privilégier la lisibilité de l'épisode, ramenant l'intrigue à la récupération d'un simple dossier dans les archives de la police. Michael ayant un contrôle total sur la nature du plan et son organisation, l'épisode ne réserve que peu de surprises, se limitant à donner la dose de divertissement attendue lors d'un deuxième acte plutôt convaincant. 

Pour pallier les faiblesses du script, les auteurs usent avec talent de Sam, Jesse et Rebecca, un nouveau personnage qui s'impose comme particulièrement efficace et intéressant. Alors que Michael se met en première ligne, les seconds rôles apportent le soutien indispensable qui permet au héros d'accomplir sa mission, corrigeant les imperfections du plan de départ. Une intrigue du jour sans brio, mais qui tire parfaitement profit des ressources à sa disposition, hormis Nate dont l'apport reste assez peu mis en avant, laissant quelques doutes concernant les intentions des scénaristes à son sujet.

 

En première ligne

 

Si le thème de la famille avait occupé une place importante la saison dernière, elle reste la grande absente cette année, l'urgence de sortir Fiona de prison empêchant de laisser le temps à Westen de s'occuper de son frère Nate. Pris dans l'urgence de l'instant, Michael se focalise entièrement sur sa mission, poussant les scénaristes à poser la question de savoir jusqu'où leur héros est capable d'aller pour faire libérer Fiona. Une interrogation qui fait directement écho à la dernière réplique de la semaine dernière, plaçant Michael face aux conséquences inattendues et déplaisantes de ces actes, donnant à la conclusion une tonalité très intéressante. 

En effet, ses missions pour Rebecca et Fiona vont inévitablement se télescoper, plaçant Westen devant la nécessité d'accepter ce mal nécessaire qu'il aurait refusé auparavant. Sans aller au bout d'une idée très intéressante, les scénaristes parviennent à mettre le doigt sur cet élément intéressant, à savoir la tendance de Michael à accepter le sacrifice des autres pour son bien personnel. Un changement important insuffisamment exploité lors de la confrontation entre Wes et son épouse, moment où Michael perd clairement le contrôle sur les dégâts collatéraux et doit faire face aux conséquences de ses choix. 

Enfin en première ligne cette saison, Westen ne déçoit pas, les scénaristes nous offrant un classique de la série avec un plan qui semble fréquemment sur le point d'échouer, obligeant les scénaristes a utiliser des ficelles un peu trop visibles. La scène au commissariat entre Kristanna Loken et le garçon des archives est de loin l'une des meilleures, moment de comédie inattendu dans un épisode un peu trop prévisible, mais suffisamment tendu dans son dernier acte pour maintenir l'attention. Avec deux missions à accomplir simultanément, Michael va devoir jouer avec un timing serré, bonne idée d'un scénario assez prenant à défaut d'être original.

 

 

L'importance des rôles secondaires 

 

Si Michael occupe le devant de la scène durant tout l'épisode, les seconds rôles vont occuper une place décisive dans son déroulement, amenant une dimension indéniable à certaines scènes. L'apport le plus indiscutable reste John C. Mc Ginley, excellent dans le rôle de Card, qui vient offrir une porte de sortie à Fiona, la confrontation entre les deux apportant quelques révélations intéressantes concernant leur relation dans le passé. Une intrigue fil rouge convaincante, surtout lorsque l'enjeu de libérer Fiona et de sauver le frère de Rebecca viennent se chevaucher, plaçant Westen face à un choix impossible.

Déjà très en vue la semaine passée, l'équipe Bruce Campbell - Kristanna Loken confirme l'excellente impression qu'elle avait laissé lors d'une nouvelle course-poursuite assez réjouissante. Même si la série fait du recyclage de situations déjà rencontrées précédemment (la scène du toit en particulier), le duo de comédiens reste assez irrésistible, mélange payant entre le style rugueux de la jeune femme et plus souple de Chuck Finley. Une collaboration qu'il serait bon de réemployer par la suite, leur complémentarité sautant particulièrement aux yeux et donnant à chaque fois de très bonnes scènes. 

Pour Fiona, l'épisode permet de voir enfin la possibilité de sortir de la prison, l'obligeant comme Michael à accepter quelques sacrifices, quitte à choisir pour cela de rentrer dans le rang. Dans un rôle assez passif, Gabrielle Anwar montre une résignation assez touchante, celle d'une femme qui comprend que son ancien mode de vie l'a mené à une impasse. Une évolution intéressante qui risque d'entraîner une forte désillusion si la CIA ne tient pas ses promesses, Michael se montrant un peu trop obnubilé par la possibilité de mettre la main sur Anson pour veiller à se protéger lui-même et les siens.

 

Une mythologie qui avance à toute vitesse

 

Si Burn Notice nous avait habitué à une progression par petites touches, cette saison fait le choix de ne plus jouer la montre, offrant après six épisodes la possibilité de libérer Fiona et de capturer Fullerton, autant d'espoirs qui donnent de l'enjeu à l'épisode à venir. A force d'accepter le sacrifice des autres, Michael commence à comprendre qu'il contrôle de moins en moins les conséquences de ses plans, préparant le terrain à un évènement tragique à venir. Trop focalisé sur ses propres problèmes, Westen perd de vue le danger qu'il fait encourir à ses alliés, posant la question de l'équilibre à ses yeux entre la fin et les moyens. 

En conclusion, un épisode très classique qui place Michael face à ses responsabilités avec deux missions en simultané concernant Fiona et Rebecca. Un scénario légèrement bancal et sans surprise, mais qui offre un bon divertissement grâce à une mise en place assez soignée et des seconds rôles particulièrement convaincants. Du bon Burn Notice, en attendant une confrontation entre Anson et Michael qui devrait donner le ton en plaçant le héros face aux conséquences de son inconscience à vouloir prendre tous les risques.

 

J'aime :

  •  John C. McGinley excellent
  •  le duo Sam - Rebecca
  •  la scène où Wes confronte son épouse

 

Je n'aime pas :

  •  le démarrage assez poussif
  •  des ficelles un peu trop apparentes

 

Note : 13 / 20 

Du bon Burn Notice, même si le scénario n'est pas vraiment original et se permet quelques petits arrangements grossiers avec un cambriolage de la salle des archives peu concluantes. Heureusement, la qualité des seconds rôles et une seconde partie trépidante assure un bon divertissement, en attendant l'épisode clé de la semaine prochaine.  

L'auteur

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