Critique : Burn Notice 6.09

Le 18 août 2012 à 10:57  |  ~ 8 minutes de lecture
Cette semaine, Burn Notice touche le fond avec un épisode qui sert plus à faire la promotion des voitures de luxe qu'à raconter une histoire.
Par sephja

Critique : Burn Notice 6.09

~ 8 minutes de lecture
Cette semaine, Burn Notice touche le fond avec un épisode qui sert plus à faire la promotion des voitures de luxe qu'à raconter une histoire.
Par sephja

Splendeur et décadence

 

Michael tente de remonter la piste du sniper responsable de la mort de Nate et se présente à Jack Vale, un riche businessman responsable de la formation de soldats pour des milices privées. Seulement, le patron de Pryon refuse de donner la liste de ses hommes, obligeant Sam et Jesse à approfondir leur enquête. Pendant ce temps, Fiona reçoit la visite des agents Manaro et Bayley de la CIA qui viennent la recruter pour une mission urgente. 

 

burn notice 609 : Westen dans le rôle du marchand d'armes

 

Déjà-vu et rafistolage 

 

En tant que grand fan de Burn Notice, le fait que la série repose sur une formule de base ne me dérange pas, conscient qu'un tel divertissement est impossible sans une routine solide bien établie et efficace. Seulement, cette tolérance a des limites que cet épisode franchit lorsqu'il reprend exactement la même forme que le précédent, sans chercher à proposer la moindre variation. Une nouvelle fois, Michael et Fiona sont en duo pour infiltrer la maison d'un dangereux vendeur d'armes pendant que Sam et Jesse héritent d'une histoire semblable à la semaine dernière, à l'exception de Pearce qui est remplacé par Sam. 

D'ailleurs, difficile de décrire les deux missions du jour tant le scénario manque d'un contexte clair, la mission de Fiona se limitant à percer un coffre-fort dans le bureau très sécurisé de Durov. En soutien, deux vieilles connaissances de Sam Axe, les médiocres agents Manaro et Bayley à l'apport très discutable dont la présence sert uniquement à justifier le choix de Michael de s'impliquer dans cette affaire. Seulement, si l'intrigue parait assez solide pour faire un bon divertissement, le déroulement va être réellement désastreux, l'épisode flirtant avec le n'importe quoi à plusieurs reprises. 

Le plus agaçant dans cet épisode reste ces effets dramatiques inutiles qui servent à créer un suspense artificiel en plaçant le héros dans une situation critique où il doit réussir à convaincre son ennemi de sa bonne foi. Le mécanisme est un classique de Burn Notice : Michael baratine le vilain du jour, les deux échangent un long regard, roulement de tambour, puis la sentence tombe où l'ennemi se montre plus ou moins crédule. Utilisé avec parcimonie, ce type de scène est plutôt efficace et drôle ; hélas, dans cet épisode, le procédé se répète à peu près six fois au total jusqu'à la nausée.  

Du côté de Sam et Jesse, l'intrigue n'est pas déplaisante, mais tout va être beaucoup trop facile pour le duo, l'histoire ne proposant aucun climax particulier. L'épisode fait alors du vulgaire remplissage, en comptant sur l'abattage de Bruce Campbell et Coby Bell pour amener un peu de divertissement à ce scénario pathétique. L'épisode finit d'ailleurs par aboutir à un twist prévisible qui ne sert au final qu'à corriger un point de mythologie concernant Fiona, l'enquête concernant Nate restant clairement au point mort.

 

burn notice 609 : Fiona discute avec son allié contre Durov

 

A côté de la plaque

 

Pour comprendre les raisons de mon agacement, il faut surtout voir combien la construction de cet épisode est particulièrement bancale, reposant sur un concept particulièrement fumeux. Dès le démarrage, la présence des agents Manaro et Baylley surprend, mais laisse entrevoir la possibilité d'un épisode plus léger et assez comique, offrant l'occasion de se moquer de la CIA. Seulement, ce duo d'incompétent va surtout servir à vendre les twists grossiers d'une intrigue mollassonne, l'incompétence du duo générant plus de soupirs que de sourires. 

D'ailleurs, difficile de comprendre les raisons exactes du recrutement de Fiona qui se retrouve mêlée à cette affaire par le biais d'une excuse plausible, mais peu convaincante. Les scénaristes reviennent sur les conditions de la libération de Fiona et le contrat que Card lui avait fait signer, l'obligeant à accepter de prêter main forte à la CIA si nécessaire. Seulement, la libération de Glenanne qui fut vendue comme naturelle après la mort de Nate et d'Anson reste assez obscure, évènement qui marqua en plus la fin de la bonne dynamique de ce début de saison estivale.

Seulement, en plus de révéler les failles dans la mythologie, l'épisode s'autorise des raccourcis grossiers et de nombreuses invraisemblances, preuve du manque de soin flagrant des scénaristes. La séquence du tuyau de gaz par exemple est très confuse et les auteurs ne parviennent pas à rendre vraiment crédible le plan monté par Westen. La scène devant le bureau de Durov est aussi un bel exemple de ratage, d'une vulgarité et d'une bêtise affligeante, dressant le portrait peu flatteur d'un personnage vite oublié.

Placé dans un rôle assez passif, Michael affiche un visage très concerné, essayant de donner une dimension dramatique à cette mission où Fiona ne peut compter que sur elle-même. Malheureusement, son jeu assez outrancier possède un défaut majeur, privant le show de Matt Nix de cette cool attitude qui le définissait et lui donnait tout son charme. Toujours aussi mal gérée, la mort de Nate est une ancre qui place la série en péril, bloquant Michael dans une attitude tendue et crispée qui commence à lasser.

 

burn notice 609 : Durov et toute sa bande

 

Une série au point mort

 

Perdant au fur et à mesure des erreurs et des scènes ratées toute sa crédibilité, cet épisode devient assez vite une parodie de Burn Notice, tant du point de vue de l'intrigue du jour que d'une mythologie qui traine totalement les pieds. Pour son premier script pour la série, Bridget Tyler essuie les plâtres de la pire des manières, mais n'est pas aidée par une mythologie famélique qui se limite pendant un temps à deux pauvres initiales. Avec dépit, le spectateur voit la série reprendre la valse des cadavres, astuce récurrente employée par les auteurs pour gagner du temps et réserver les révélations au summer finale de la semaine prochaine. 

L'épisode est totalement raté et le méchant du jour n'y aide pas, Durov étant à ranger dans la collection des vilains pathétiques, la scénariste oubliant de lui donner une vraie scène forte pour établir sa crédibilité. Le fait qu'il regarde du football au moment décisif n'améliore pas son image, tandis que le scénario insiste de manière presque gênante sur  le côté pathétique du duo Manaro - Bayley. De même, la séquence dans le magasin de vêtements ne cherche même pas à proposer la moindre idée de mise en scène, chaque tentative de l'épisode pour rendre son intrigue crédible aboutissant à l'effet inverse. 

On passera d'ailleurs sur le monstrueux et nauséabond placement produit qui surgit en cours d'épisode, confirmant la tendance du show de Matt Nix à jouer dans ses mauvais jours les concessionnaires automobiles. Malheureusement, cette scène est encore plus apparente à cause de l'absence d'enjeu et d'intérêt de cette histoire, l'équipe créative étant peu pressée de faire avancer le scénario. Le silence de Madeline depuis deux épisodes est de ce point de vue assez révélateur, comme si les scénaristes craignaient de parler de la mort de Nate et de ses conséquences. 

Pourtant, je garde la certitude que la confrontation entre Michael et sa mère sera l'étape indispensable pour relancer un show qui est totalement à l'arrêt depuis trois épisodes. Nul doute que Matt Nix va nous produire un final explosif la semaine prochaine pour faire illusion, mais cet épisode laisse un goût amer, premier où la série apparaît comme totalement à court d'idées. La performance de Fiona est encore une fois assez moyenne, l'actrice payant malheureusement le prix d'une seconde partie de saison particulièrement décevante. 

 

J'aime : 

  •  la scène de l'explosion de la camionnette
  •  le duo Jesse - Sam

 

Je n'aime pas :

  •  l'intrigue assez ridicule
  •  la scène du garage totalement ratée
  •  le méchant du jour ridicule
  •  l'intrigue de Jesse et Sam mollassonne

 

Note : 09 / 20

Depuis la mort de Nate, Burn Notice est totalement dans les choux, les scénaristes faisant du remplissage en attendant la mi-saison. Un épisode navrant qui ne fait qu'accroître l'inquiétude des fans devant la tendance des auteurs à vouloir effacer tous les éléments mis en place depuis la saison dernière (Pearce, Anson, le travail de Michael pour la CIA...). 

L'auteur

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