Critique : Californication 3.01

Le 16 octobre 2009 à 00:00  |  ~ 4 minutes de lecture
On oublie le passé et on repart à zéro, exactement comme on l'avait déjà fait pour la deuxième saison, de la même façon que la première saison était parti de rien. Sans aucune fin ouverte, on ne pouvait qu'avoir des appréhensions quant à cette troisième saison de Californication : qu'en est-il pour le season premiere ?
Par Fabulio

Critique : Californication 3.01

~ 4 minutes de lecture
On oublie le passé et on repart à zéro, exactement comme on l'avait déjà fait pour la deuxième saison, de la même façon que la première saison était parti de rien. Sans aucune fin ouverte, on ne pouvait qu'avoir des appréhensions quant à cette troisième saison de Californication : qu'en est-il pour le season premiere ?
Par Fabulio

Des ficelles, des ficelles, toujours des ficelles...

Ce qu'il en est, c'est tout d'abord l'impression de la réduction du format de la série mais avec 26 minutes (en excluant de fait le résumé inutile de la saison 2), on se situe dans la moyenne. C'est tout bénéf' pourrait-on penser mais la vérité est toute autre. Aussi, si la série décide de repartir à zéro à chaque saison, elle le fait de la même manière, par l'intermédiaire de nouveaux personnages. Californication est une série qui vaut pour ses personnages, bien plus que pour ses situations et intrigues. En ce sens, à l'instar de séries comme Weeds, la qualité des dialogues sauvera toujours plus ou moins un épisode ostensiblement mauvais. La principale appréhension vient du fait qu'après une saison d'abstinence si j'ose dire, dans laquelle Californication a gagné en sérieux et profondeur, elle ne retombe dans ses travers.

La scène d'introduction n'y aide pas puisqu'elle met en scène Hank, assoupi par un rapport sexuel monotone, qui peine à prêter sourire. Ce que Californication ne réussit pas non plus, c'est faire entrer de nouveaux personnages, elle utilise trop souvent de grosses ficelles pour cela. Ainsi, Hank a rencontré Ashby alors qu'il était emprisonné pour une nuit après une soirée agitée. Là, c'est encore nettement moins subtil puisque les nouveaux personnages passent par la nouvelle amie de Becca, qui est déjà présente dès le début. Quoiqu'on en dise, le charme de Hank, non apparent, semble séduire chacune de ses rencontres féminines et un peu moins ces messieurs, puisque la mère de l'amie de Becca semble un personnage récurrent de cette saison. Chelsea Koons n'est, en fait, qu'une pâle copie de Karen : assez conservatrice pour certains points (en particulier, l'éducation de ses enfants), elle se montre toutefois moins sérieuse quand il s'agit de réprimander un Hank qui a toujours le mot pour faire rire. Et pour parfaire la copie, elle est casée à un type, beaucoup plus grincheux (autant que Bill était discret en son temps). Les copies ne s'arrêtent pas ici puisque l'écrivain convié au dîner, avec un penchant à l'alcool, n'est pas sans rappeler la personnalité de Julian, l'horrible hippie barbu de la saison 2. Malgré tout, ce dîner se révèle plutôt amusant, quoiqu'assez étrange.

 

 

Des jeunes trous, des jeunes trous, toujours des jeunes trous...

Après que ledit invité alcoolique soit très vite retombé dans ses travers, il semblerait que le poste de professeur à l'école de Becca soit vacant. Il est très probable... inévitable même que Hank l'occupe, ne serait-ce pour une saison et en ce sens, les affiches promo n'ont pas été très subtiles. C'est une idée particulièrement bonne et il serait intéressant de voir Hank sous un autre genre. J'ai surtout peur que la série ne tombe dans les relations ambiguës entre Hank et ses futures jeunes élèves qui, comme toutes les filles de Los Angeles de cette série, sont forcément nymphomanes. L'absence de Mia ne m'a pas du tout gêné mais là encore, c'est comme si la série s'était donnée comme objectif de copier ses personnages du casting initial, en la remplaçant par des étudiantes à taille élancée forcément. Je prévois que Hank devra enseigner à une classe exclusivement (ou majoritairement) féminine et que s'il tentera de garder ses distances avec elle, certaines de ses élèves lui tendront la perche, au sens propre et au sens figuré.

Outre Hank, les personnages du casting initial sont effectivement en retrait. Je pense notamment à Karen, complètement à l'est, avec un décalage horaire de 3 heures, dont on comprend à demi-mot, via la conversation téléphonique, qu'ils se manquent mutuellement et qu'ils ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre. C'est le même constat pour Charlie et Marcy et on se demande ce qui a pris aux scénaristes d'avoir une idée si stupide que celle de les divorcer. Ces bagarres judiciaires m'ennuient profondément, que ce soit dans Californication comme dans une autre série, et la nouvelle patronne de Charlie risque de se montrer encore plus lourde qu'elle n'est déjà dans les épisodes à venir.

 

 

J'ai aimé :

 

  • la scène du dîner, particulièrement amusante et mouvementée
  • l'intrigue de Hank en tant que professeur qui se dessine doucement

 

 

Je n'ai pas aimé :

 

  • la pauvreté des situations de l'épisode
  • les pâles copies des personnages initiaux
  • la façon dont les personnages ont été amenés
  • tout ce qui est relatif aux Runkle
  • dans une moindre mesure, Karen qui, même à l'autre bout du pays, empêche à Hank de tourner la page

 

Note : 10/20

 

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