Nous étions restés sur un épisode final riche en émotions : nous avions appris que le fort sympathique capitaine Montgomery avait trempé dans de sombres affaires ayant entraîné le meurtre de Johanna Beckett, mère de Kate. Puis nous avions assisté, impuissants, à la mort sacrifice de ce même capitaine, et à la blessure de Kate. Et pour couronner le tout, ajoutez une déclaration d’amour de Rick Castle à une Beckett gisant au sol. Autant dire que cet épisode était attendu avec impatience !
Quelques minutes plus tard…
Ce genre de final aurait pu laisser place à une belle ellipse temporelle facile, qu’auraient utilisé pas mal d’autres séries. Ici, il n’en est rien. L’épisode reprend directement après l’action du final, moins le temps de transport de l’ambulance.
On débarque donc à l’hôpital en même temps que Beckett, Castle et Lanie, ces deux derniers souhaitant rester le plus longtemps possible avec Kate. Ils seront ensuite éconduits par les médecins, puis rejoints par Ryan et Esposito, le père de Beckett, ainsi qu’Alexis et la mère de Castle.
L’action n’a quasiment aucun suspense, on sait à 99% (voire 100% pour les impatients s’étant précipités sur les spoilers de l’été) que Beckett va survivre. Il faut toutefois saluer l’écriture, la réalisation et le jeu d’acteurs dans ce moment sombre de la série, car ils ont réussi, malgré une issue jouée d’avance, à nous faire ressentir toute la tension, l’angoisse et même la colère des différents protagonistes.
Tous les personnages sont impliqués, même Josh, qui récupère Kate dans sa table d’opération, puis après s’être fait remplacer, s’en prend à Castle, qui culpabilise fort logiquement.
Ellipse, quand tu nous tiens
Et finalement, Kate s’en sort et se réveille. Grosse facilité des scénaristes : elle ne se souvient de rien. Oubliée donc la déclaration d’amour de Castle, une bonne chose de faite. A son réveil, Kate parle avec Castle, finit par lui avouer qu’elle a besoin de temps avant de se remettre dans le bain, lui faisant comprendre qu’elle ne voulait plus le voir pendant un moment.
Une fille qui ressemble à ça en se réveillant d’une blessure par balle, faut l’épouser !
S’en suit donc enfin la fameuse ellipse que l’on attendait tous : on se retrouve trois mois plus tard, au retour de Beckett au commissariat après sa convalescence. Une ellipse qui se justifie, c’est déjà rare. Quand elle fait en sorte de ne pas nous faire perdre le fil, et qu’elle a une réelle utilité, c’est une ellipse réussie.
En trois mois, Beckett n’a pas adressé la parole à Castle, qui lui a continué à bosser sur le tireur avec Ryan et Esposito. La remplaçante de Montgomery est arrivée, elle s’appelle Victoria « Iron » Gates (Penny Johnson Jerald, 24, Star Trek : Deep Space Nine, ER), et elle gère son commissariat d’une main de fer. On apprend qu’elle a viré Castle qu’elle ne jugeait pas utile, qu’elle est procédurière et autoritaire. On sent qu’elle va bien s’entendre avec notre Kate adorée.
« Vous n’aimiez pas Sherry Palmer ? Bah me revoilà, en encore plus bitchy ! »
Pour poursuivre dans mon éloge de l’ellipse temporelle, les éléments qui se sont produits avant ne sont évidemment pas jetés aux oubliettes : on observe des stigmates toujours très présentes chez certains personnages : Beckett a rompu avec Josh, Alexis s’inquiète de plus en plus pour son père, Beckett prend peur à la vue d’un pistolet braqué en sa direction…
Une autre question m’est venue à l’esprit pendant cet épisode : si l’on a échoué en tentant de tuer Kate, pourquoi personne n’a retenté l’expérience ? Eh bien tout simplement par rapport au fait que Kate a « l’immunité » : ça peut sembler ridicule comme cela, mais l’on se souvient que Montgomery avait mis en jeu une espèce d’immunité pour Kate. Immunité qui aurait dû se volatiliser à la mort de Roy… sauf que le Captain avait tout prévu, et envoyé le dossier à un mystérieux personnage, qui appelle Castle pour le lui expliquer. Et ça on l’avait vu dès la saison 3, ça ne sort donc pas du chapeau des scénaristes, bien joué. La seule condition à l’immunité néanmoins : que Beckett laisse tomber son enquête. Pas évident.
Pour le harem d’Aureylien, il y a de l’avenir…
Une enquête auxiliaire ? Ah bon ?
Pour assurer la transition avec l’enquête sur la tentative de meurtre sur Kate qui a été classée par Gates faute de preuves et de pistes, et également par Castle qui arrive à convaincre Beckett de lâcher l’affaire, un nouveau meurtre apparaît. Pourtant on n’y prête que très peu attention, et de manière très mal ficelée. En effet, on s’en occupe au début, l’affaire semble classée très rapidement, le boyfriend batteur dans un groupe a tué l’actrice fétiche des paparazzis. Puis, lorsque Beckett se lance réellement dans l’affaire, elle trouve en à peu près une minute et 40 secondes l’identité du vrai coupable…
L’enquête est trop vite bâclée, il n’y a eu aucune interaction avec la famille de la victime, aucun interrogatoire… en réalité, le seul intérêt de l’enquête, c’était de confronter Beckett à deux reprises à un flingue braqué en sa direction. Dans le but de nous faire comprendre qu’elle ne va pas bien, et engager le cliff de fin…
La pirouette de la mort
Car oui, Beckett fait la dure, elle reprend le boulot une semaine avant sa reprise prévue, elle défonce sa cible au stand de tir et récupère son arme les doigts dans le nez, mais elle ne va pas bien. Elle finit chez le psy, dans une scène intéressante, mais un peu bâclée. Je lui laisse quand même le bénéfice du doute, n’imaginant pas qu’on ne revoie pas le psy dans la suite de la saison…
Ce qu’on y apprend, c’est que Beckett est très perturbée par ce qui lui est arrivé. En réalité, elle se souvient parfaitement de tout… ça signifie donc s’être faite tirer dessus, mais aussi et surtout la fameuse déclaration de Castle, qui n’est donc pas tombée dans l’oreille d’une sourde… c’est bien qu’elle s’en souvienne, ça annule la pirouette du début, mais refaire ça sur une autre pirouette c’est un peu dommage… Même si on peut le comprendre venant de Beckett, qui garde souvent tout pour elle, la mise en scène de cette storyline nous laisse sur notre faim…
J’ai aimé :
- La réalisation, mise en scène et le jeu des acteurs sur les scènes de tension
- L’ellipse temporelle, particulièrement réussie
- La cohérence du scénario global
- La nouvelle capitaine
Je n’ai pas aimé :
- L’enquête bâclée
- La façon dont est amené le cliff de fin (ce qui rejoint mon premier point)
Pour résumer, Castle reprend fort, soutenu par son public (13 millions de télespectateurs, leader de sa case), surfe sur son très bon cliff de fin de saison dernière. L’humour est moins présent qu’à l’accoutumée, mais c’est de circonstance, le ton étant plutôt sombre dans l’ensemble, pour une fois. Ca reste un bon épisode de reprise, qui annonce une bonne saison 4.
Ma note : 14/20