Une mi-saison de très haute qualité méritait une belle conclusion. C’est chose relativement bien faite avec ce 10ème opus intitulé « Cuffed », comprenez « Menottés », et qui porte suffisamment bien son nom pour que je n’aie pas à vous faire un dessin.
Kate et Richard se réveillent paisiblement l’un à côté de l’autre, Beckett le sourire aux lèvres et la main tendrement posée sur le torse de Castle. Sauf que la vision s’évanouit pour laisser place à l’inquiétude de notre policière préférée. En effet, on s’aperçoit rapidement (après quelques petites blagues toujours bien placées) que nos deux héros sont menottés après avoir été drogués, et se retrouvent dans une salle lugubre sans se souvenir de quoi que ce soit…
L’accent mis sur les couples
S’engage alors une course contre-le-temps, afin de savoir ce qui les a menés là où ils se trouvent. Une structure narrative très intéressante, qui apporte une touche supplémentaire d’humour à mesure que nos deux protagonistes cherchent à réveiller leur mémoire et à commenter leurs actes.
C’est donc en enquêtant sur le décès d’un homme retrouvé asphyxié dans un motel, avec ses doigts brûlés pour éviter toute identification, qu’ils se sont précipités vers les menottes et la chambre noire. Sur la scène, une tension palpable liée à la dispute entre Lanie et Esposito. On ne sait pas vraiment s’ils sont toujours ensemble (Castle cherche à savoir en vain), mais les piques subtiles (ou pas) qu’ils se balancent renvoient à la situation du couple Beckett-Castle.
Une situation qui commence à monter en tension, tant leur fonctionnement semble incompatible. Mais ils ne parviennent pas à s’en rendre compte, reprochant à Lanie et Javier les mêmes défauts que dans leur propre relation : « ils veulent être ensemble mais ne veulent pas l’admettre ». Ils préfèrent continuer à se vanner ou se déprécier, comme Beckett qui anticipe et annihile les théories excentriques de Castle.
La première scène de sexe de la série ne semble pas au niveau pour tout le monde !
Un huis-clos Saw-esque et burlesque
La référence au film d’épouvante n’est même pas cachée, puisqu’évoquée par Castle lui-même. On trouve tout un tas de détails sordides : en enquêtant sur une maison dans le Queens, ils tombent sur une cage avec une femme, très flippante, enfermée à l’intérieur. C’est leur dernier souvenir. Dans leur chambre de fortune, un congélateur cadenassé, qui s’avère contenir des chaînes, et de nombreux couteaux ensanglantés.
Mais à côté de ça, il règne bizarrement une espèce de sérénité déconcertante pour le téléspectateur. Malgré leur situation, l’humour est toujours là. Pour déplacer le congélateur précédemment mentionné, afin d’attendre une trappe au plafond, Castle et Beckett usent de positions très suggestives et hilarantes.
Ce mélange d’ambiances est totalement perturbant, mais n’est pas déplaisant. En tout cas, jusqu’à la découverte finale, lorsque les deux prisonniers se savent prisonniers à côté de quelqu’un d’autre, ils écroulent le mur séparant les deux cellules, pour se rendre compte que leur compagnon est en fait un tigre, destiné à la vente (et qui a causé l’enfermement de Castle et Beckett, pour éviter les enquêtes sur le trafic). S’en suit alors une scène cocasse mais un peu exagérée où Beckett et Castle fuient le tigre jusqu’à l’arrivée de Ryan et Esposito.
Après "Jump the shark", voici "Jump the tiger". En souhaitant que cela ne devienne pas une expression...
Les side-kicks ont la part belle
Car oui, dans cet épisode, ce sont nos quatre autres personnages qui monopolisent l’enquête. Quatre ? Oui : Ryan, Esposito, mais aussi Lanie et surtout Gates. Cette dernière montre une véritable amélioration dans ces derniers épisodes, devenant de moins en moins le point faible du show. Désormais, elle prend part à l’action, commence à assimiler Castle à ses « people », et s’inquiète réellement pour eux. Elle finit sur une note plus chiante en exigeant désormais savoir tout des allées et venues des flics, mais c’est logique après ce qui s’est passé.
On s’intéresse également au duo Ryan et Javier, en proie à des difficultés ou des doutes dans leurs relations. Leurs différentes discussions sont assez intéressantes à ce sujet, entre Ryan le naïf et Esposito le parano pas très subtil.
Et on voit également qu’en donnant un peu d’importance à Lanie et plus que 20 secondes par épisode, elle peut s’avérer utile et drôle.
Dans cet épisode concentré sur les relations, les scénaristes ont choisi de mettre Castle et Beckett ensemble dans un endroit clos, sans possibilité de fuite, pour voir leur interaction. Plus les épisodes avancent, plus l’inévitable approche. Mais tout se passe lentement, et l’on regrette seulement qu’entre les deux il ne se soit pas passé un peu plus qu’une petite blague légère sur leur relation et les menottes…
J’ai aimé :
- L’ambiance et les références à Saw
- Le huis-clos de Beckett et Castle
- Les références plus salaces
- L’évolution agréable de Gates
Je n’ai pas aimé :
- Quelques facilités scénaristiques
- Le tigre
Ma note : 15/20, une bonne conclusion qui aurait tout de même mérité un petit cliff pour nous tenir en haleine pendant ces vacances…
NDLR : Vraiment navré de tout ce retard, cela devrait s’améliorer en Janvier. Mais je voulais être la dernière critique de 2011 !