Il est de notoriété publique dans notre société qu’un génie est souvent incompris. Dan Harmon est un génie. Chaque épisode de Community qui nous a été servi est une pièce d’un puzzle global maîtrisé par le talent de Harmon. Quelques bijoux, beaucoup de moments jubilatoires, et tout ce qui n’est pas drôle nous laisse juste un sentiment de ne pas être dans l’esprit du créateur de la série, plus de la frustration qu'autre chose...
On dit même souvent que plus un génie est contesté, plus il est génial. A en croire les retombées qui ont suivi l’épisode « Advanced Gay », l’épisode est une franche réussite !
Tuer le père
Référence à une autre génie incomprise, cette phrase résume parfaitement l’intrigue de l’ensemble du groupe. Suite à un clip parodique totalement délirant vantant les mérites des serviettes hygiéniques de la boîte de Pierce, utilisées pour dissimuler quelques éléments gênants pour un travesti, Pierce se lance dans une campagne pro-gay montée de toutes pièces et pas sincère pour le moindre sou.
Celui-ci devient alors, à la surprise générale, gay-friendly au point d’organiser une soirée sponsorisée par ses serviettes dans l’université. Mais tout cela s’écroule lorsque le père de Pierce, Cornelius (absolument délirant avec son accent, son homophobie extrême, et sa perruque en ivoire !), arrive et condamne cette initiative. Pierce s’exécute et abandonne tout dès que son père le lui ordonne…
L'art de combiner un personnage autoritaire et un accessoire ridicule. Chapeau !
Ceci a le don d’irriter Jeff, qui semble avoir lui aussi un problème avec son papounet, d’après les analyses fines de Britta la psy en herbe. Une très bonne utilisation de la blonde un peu inutile auparavant, qui a un peu plus de consistance et a quelques répliques drôles (notamment sur le complexe d’Œdipe) utilisées avec parcimonie.
Cet épisode se résume principalement à ce trio Jeff-Pierce-Cornelius, qui va nous donner l’occasion de rire à grands éclats devant plusieurs scènes géniales : après que Jeff a réinstauré la fête annulée à l’insu de Pierce, celui-ci feint une crise cardiaque après avoir joué les girouettes sur scène en entamant un discours pour la cause des gays puis viré de bord à l’arrivée de son père. Arrivés à l’hôpital, Jeff semble régler ses comptes avec son père via l’ancêtre Hawthorne. Celui-ci utilise la manœuvre familiale et feint une crise cardiaque.
Ah ben non.
Le dialogue à l’enterrement est génial, entre l’achat d’organes, le leg de la perruque en ivoire puis le discours de Pierce, ponctué d’un « I win, you can suck it », marquent la fin de l’intrigue mais pas celle de l’épisode.
La société secrète des réparateurs de clim
Troy a enfin l’occasion de voler solo dans ce qui est la partie géniale de l’épisode (et vu comment j’ai présenté la première partie, vous devez vous en douter, c’est du lourd !).
On y prête moins attention qu’à l’intrigue principale mais cette storyline sous forme d’une société secrète avec une lutte entre le bien et le mal incarnée par les réparateurs de clim et les plombiers est énorme. On n’avait pas revu le vice-doyen depuis un moment, c’est une super façon de l’avoir ramené au premier plan. Tout est excellent, rien n’est à jeter, y compris la scène de fin qui laisse entrevoir de bonnes choses de ce côté ! Mention spéciale à Black Hitler et au cosmonaute qui fait les paninis également.
Cet épisode a également réussi un excellent dosage de ses personnages au potentiel comique, en n’utilisant Abed que pour une référence au Doctor Who assez marrante, et surtout Chang, réduit à peu de répliques, mais quelles répliques ! Et enfin la scène finale, avec Troy et Abed toujours autant gamins, finit l’épisode sur une très bonne note.
J’ai aimé :
- La scène de l’enterrement
- L’intrigue de Troy
- Chang
Je n’ai pas aimé :
- L’intrigue principale un peu trop développée
- Shirley et son homophobie persistante et pas drôle, contrairement à Pierce
Ma note : 15/20, un épisode controversé pour son approche des gays chez nos amis les américains, mais qui a fait mouche sur moi. J’en redemande !
La réplique :
Chang : “Hey Winger, you’re going home alone ? Gayyyyyyyy”