Critique : Covert Affairs 1.01

Le 02 juillet 2011 à 17:23  |  ~ 5 minutes de lecture
Covert Affairs est une série d'espionnage crée par Chris Ord et Matt Corman pour la chaîne USA Network. Série plutôt ambitieuse, elle va lentement trouver sa place et son identité, entre Alias et Rubicon. Mais nous n'en sommes qu'au pilote, il reste bien du trajet à faire.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 1.01

~ 5 minutes de lecture
Covert Affairs est une série d'espionnage crée par Chris Ord et Matt Corman pour la chaîne USA Network. Série plutôt ambitieuse, elle va lentement trouver sa place et son identité, entre Alias et Rubicon. Mais nous n'en sommes qu'au pilote, il reste bien du trajet à faire.
Par sephja

Pitch welcome to the CIA:

Annie Walker est une jeune recrue qui travaille dur pour pouvoir intégrer la CIA. Séduisante et intelligente, elle porte en elle une faille , celle d'une rupture amoureuse dont elle n'a jamais réussi à se remettre. Ayant choisi de mettre sa vie amoureuse au placard, elle se bat de son mieux pour être la meilleure, jusqu'à ce que l'opportunité d'intégrer l'agence se propose à elle.

Une héroïne qui tiend le pilote à elle seule

Je dois avouer qu'avant ce pilote, j'ignorais qui était Piper Perabo, mais elle est absolument remarquable dans ce rôle d'apprentie espionne de la CIA. Trés expressive, elle fait preuve d'une énergie remarquable durant tout le pilote, réussissant à rendre crédible des situations particulièrement abracadabrantes. Lorsque le scénario paraît frileux, piétine dans l'incapacité à se trouver une vraie identité, Annie fonce avec un mélange de naturel et d'enthousiasme totalement réjouissant.

Profitant de son rôle de débutante, elle parvient à nous faire partager son trouble et son incertitude, permettant d'oublier un scénario qui peine à trouver de véritables lignes directrices.

Un couple en crise à la tête de la CIA

Arthur et Joan forme un couple bien particulier au sein de la CIA: si Joan dirige sa propre section, Arthur lui est carrément le grand patron de l'Agence, créant automatiquement entre eux un rapport particulier, entre amour et méfiance. Cette relation assez originale aurait pu être intéressante si les auteurs n'avaient pas pris le mauvais parti d'imaginer un couple en crise, Joan jouant le rôle de la femme bafouée, certaine de l'infidélité de son mari.

Leur rapport se limite alors à de banales disputes insipides et inutiles n'apportant strictement rien à l'histoire, hormis d'insister sur l'absence de certitudes dans les rapports humains au sein de l'Agence. Les deux acteurs (Peter Gallacher et Kari Matchett, pourtant très bons) sont vraiment convaincants, mais la direction prise par les auteurs n'est clairement pas la bonne.

Heureusement, la suite des épisodes confirmera le potentiel des deux personnages une fois sorti des déboires conjugaux.

Annie et Auggie, un duo qui fonctionne

Pour lui prêter main forte au sein de la CIA, Annie reçoit l'aide d'Auggie, jeune analyste aveugle joué impeccablement par Christopher Gorham. En quelques secondes, l'alchimie du duo est telle qu'on sent les scénaristes incapable de les séparer, Auggie permettant à Annie de baisser enfin sa garde et de créer une vraie connexion entre eux deux. 

La scène de l'interrogatoire est de ce point de vue une merveille d'humour, laissant enfin paraître le véritable potentiel de la série. Bien qu'insuffisant à sauver un script en souffrance, il justifie à lui seul le visionnage tant on ne peut résister au charme des deux comédiens. 

Auggie devient le soutien d'Annie, celui en qui elle peut avoir confiance, son handicap apparaissant comme un plus dans ce dédale de faux-semblants et de mensonges.

Un pilote difficile à gérer

Avant de penser que j'assassine cette série que j'apprécie énormément, il faut comprendre qu'il faut avoir vu la suite pour saisir combien l'écriture du pilote a du être une souffrance terrible pour les auteurs. En effet, Covert Affairs n'est pas Alias, elle cherche le plus souvent à faire preuve d'un maximum de réalisme. Hors ici, ce pari est tout simplement impossible à tenir, car par principe Annie est une débutante et jamais la CIA n'enverrait sur le terrain une rookie à peine sorti du camp d'entraînement. Toute l'intrigue n'est pas crédible et les auteurs semblent incapables de produire un pur divertissement totalement coupé de la réalité.

L'intrigue avance au coup par coup, produisant un premier épisode contre nature, attendant tranquillement la suite pour révéler sa vraie identité. On ne peut que constater tristement une histoire un rien poussive, alternant avec difficulté séquences héroïques et comiques, jusqu'à une révélation finale trop tardive qui vient justifier certaines incohérences du récit.

Heureusement, les acteurs sont vraiment bons et Annie Walker l'emporte par le charme ravageur de son interprète. Les épisodes suivants suffiront à faire oublier ces balbutiements maladroits de l'intrigue. L'histoire commencera enfin lors d'une révélation finale qui fera le lien entre l'intrigue romantique et l'histoire d'espionnage, permettant de justifier les retours incessants à son histoire d'amour avortée. 

CIA one day, CIA forever

Malgré ces maladresses et ses choix scénaristiques un rien douteux, Covert Affairs parvient à convaincre par sa formidable héroïne et sa réalisation très soignée. USA Network a mis les moyens, et les scènes d'actions sont vraiment palpitantes et réussies. La course poursuite en voiture est un bon exemple de réussite, surtout dans la façon dont la réalisation appuie chacun des changements de vitesse, Annie s'épuisant à actionner régulièrement l'embrayage. Un simple détail, mais qui donne à toute cette scène un aspect unique et réellement crédible.

 

J'ai aimé:  

  • Piper Perabo vraiment formidable.
  • Auggie et Annie, un duo fusionnel.
  • la réalisation nerveuse et efficace.
  • la révélation de fin plutôt bienvenue et vraiment intéressante. 

 

Je n'ai pas aimé:

  • les incohérences du scénario.
  • les problèmes de couple inutile.
  • une histoire de journaliste baclée.

Note: 11 / 20

 

Remarque: Le critique tient à signaler qu'il aime énormément Alias et qu'il ne faut pas voir de moqueries lorsqu'il cite la série de J. Abrams. 

 

 

 

  


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