Critique : Covert Affairs 1.11

Le 21 juin 2011 à 06:56  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode assez agréable pour un final qui redistribue intelligemment les cartes au sein de l'Agence. Au programme, Ben Mercer et Annie Walker repartent au Sri Lanka tandis que la famille Wilcox dévoile ses ambitions et ses conflits.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 1.11

~ 6 minutes de lecture
Un épisode assez agréable pour un final qui redistribue intelligemment les cartes au sein de l'Agence. Au programme, Ben Mercer et Annie Walker repartent au Sri Lanka tandis que la famille Wilcox dévoile ses ambitions et ses conflits.
Par sephja

Pitch retour au Sri Lanka 

Suite à l'enlèvement d'un de ses anciens contacts, Ben Mercer se rend à la CIA pour demander leur soutien logistique afin d'extraire ce professeur de Chimie des mains d'un organisme paramilitaire sri lankais. L'Agence choisit d'envoyer Annie, espérant profiter des sentiments de Ben pour elle pour s'assurer de sa loyauté et en misant sur Walker pour savoir compartimenter ses sentiments et son sens du devoir. 

 

 

Un final qui fournit sa dose d'action 

Pour son ultime mission de la saison un, Covert Affairs revient à la base en proposant à Annie un voyage au Sri Lanka avec Ben Mercer, l'occasion pour elle de tester sa capacité à séparer sentiment et travail. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu, la couverture des deux espions disparaissant assez vite, les obligeant à improviser et à jouer sur le terrain de Mercer. Evidemment, l'agent Walker va vite être piégée par ses propres sentiments, preuve qu'elle a encore besoin d'acquérir plus d'expérience pour pouvoir lui faire face.

En s'expatriant au Sri Lanka, la série nous offre de belles images, améliorant petit à petit sa maitrise de l'incrustation dans les scènes tournés en studio. Le dépaysement est garantie et constitue le principal atout d'une série qui propose avec le trio Jay-Annie-Ben une belle dynamique. Peu utilisé jusque là, ce triangle amoureux s'avère bien plus intéressant que prévu, permettant à Allan Kroeker de fournir quelques mouvements de caméra inspirés. Le soin porté à la réalisation est vraiment digne d'un season final, malgré quelques petites erreurs lors de la course poursuite dans les rues de Colombo.  

On pourra reprocher un côté légèrement théâtral à cet épisode qui essaie de se faire plus gros qu'il n'est réellement, le scénario se chargeant avant tout de redistribuer les cartes avec intelligence. La fin se concentre avant tout sur l'évolution d'Annie qui va réussir à déjouer une partie du plan de Ben, aidé par un Auggie qui encore une fois assure ses arrières. Laissé de côté, l'analyste va se trouver au centre de son intrigue avec la journaliste qui va connaître un vrai revirement prometteur en vue de la saison deux. 

 

Jai Wilcox au centre de l'intrigue

Personnage au fort potentiel jusque là délaissé, Jai Wilcox va servir de lien entre les différentes intrigues et occuper une place centrale au sein de cette histoire, et à première vue, de la saison deux. Moins mystérieux que Ben Mercer, Jai possède un style plus inoffensif en apparence, mais possède des connexions avec Henry Wilcox qui s'installe clairement en élément perturbateur du show. Parfait dans le rôle de méchant, Georges Itzin prouve encore l'étendue de son talent, incarnant parfaitement le style comploteur de la CIA des années soixante dix. 

Je reprocherais le choix pas totalement judicieux de placer Joan Campbell en soutien de son propre mari, même si sa fidélité est cohérente avec le reste des épisodes. En tant que spectateur, je fantasme encore sur les agents doubles, les messages secrets et les coups de théâtre façon Alias volontairement imprévisibles. Pourtant, Matt Corman et Chris Ord semblent préférer une autre vision de la CIA, plus humaine et presque idéalisée, mais aussi prête à se laisser corrompre petit à petit, obligeant chaque employé à choisir entre l'honnêteté et le pouvoir.

L'avenir apparaît un peu plus sombre et quelques éléments de mythologie intéressants commencent enfin à apparaître, surtout dans la scène où Jai se confronte à son père. La convoitise contre la fidélité, la patriotisme contre l'amour, voilà les nombreux dilemmes qui commencent à apparaître chez les différents personnages, laissant espérer une saison deux bien plus intéressante et dramatique. Et je suis sur que Georges Itzin sera se montrer digne du potentiel de nuisance de son personnage, tant sa présence aura permis de ressusciter un show pourtant mal parti. 

 

Petit bilan de la saison un

Covert Affairs est une série d'espionnage centrée sur Annie Walker, une jeune débutante venant juste d'intégrer la CIA, interprétée par la formidable Piper Perabo. Assez nouvelle sur le terrain, Annie va devoir faire ses preuves dans des missions de moindre importance, tandis qu'elle découvre la vérité sur le métier d'espion aux contacts d'agents plus expérimentés qu'elle. Très vite, le conflit entre le bien et le bon, le patriotisme ou la morale va devenir un thème central du show, obligeant l'agent Walker à se prendre position et donc à jouer son avenir au sein de l'Agence.

Si la partie divertissement s'avère assez efficace, malgré une gestion des scènes d'action parfois discutables, la série peine très rapidement à se construire une mythologie qui tienne la route. Le mystère Ben Mercer se sera avéré bien moins intéressant que prévu, obligeant les auteurs à réaliser un virage important à l'approche du final. La famille Wilcox, père et fils tout deux membre de la CIA, s'avère bien plus excitante à suivre, le fils devant assumer les péchés d'un père qui incarne une Agence de l'après guerre froide, manipulateur et accroc à la prospective. 

Le couple Campbell aura lui aussi connu plusieurs phases, passant de disputes ridicules et ennuyeuses à un questionnement assez juste sur la loyauté et la fidélité. Plus imprévisible, les cartes commencent à se redistribuer fréquemment, chacun essayant de garder la position de force tout en essayant de maintenir les apparences. Espérons que la relation entre Auggie et la journaliste continue, tant elle pourrait proposer un développement intéressant sur la loyauté de cet analyste aveugle qui sait placer ses convictions avant tout. 

La forte amitié qui lie Walker et Anderson devrait les protéger en vue des jours sombres qui s'annoncent, en espérant que dès mardi, les scénaristes poursuivent dans la voie qu'ils se sont tracés. 

 

J'aime : 

  •  les prémisses d'un conflit entre Wilcox et Campbell 
  •  du rythme, de l'action, tous les ingrédients du parfait divertissement
  •  une tendance à la délocalisation réussie 
  •  une nouvelle mythologie bien plus excitante

 

Je n'aime pas : 

  •  une course poursuite à moto ratée 
  •  des ficelles un peu trop grosses
  •  un cliffhanger correct qui joue la sécurité 

 

Note : 13 / 20 

Un final de saison deux assez réussi qui fournit sa dose d'action et de dépaysement tout en donnant une fin digne à la sous-intrigue sur Ben Mercer. L'irruption d'Henry Wilcox au sein des affaires de l'Agence et ses relations conflictuelles avec son fils annonce une seconde saison bien plus intrigante et ambitieuse. A mercredi pour les fans de Covert Affairs avec le 2x01.

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