Critique : Covert Affairs 1.10

Le 23 juin 2011 à 05:28  |  ~ 5 minutes de lecture
Pour son voyage à Londres, Covert Affairs nous offre un de ses meilleurs épisodes, voire même le meilleur de cette saison un. Au programme, Annie obligée d'agir sans filet de sécurité dans un show où les femmes prennent le pouvoir.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 1.10

~ 5 minutes de lecture
Pour son voyage à Londres, Covert Affairs nous offre un de ses meilleurs épisodes, voire même le meilleur de cette saison un. Au programme, Annie obligée d'agir sans filet de sécurité dans un show où les femmes prennent le pouvoir.
Par sephja

Pitch London 

Après l'arrestation d'un dénommé John Ridley par la douane américaine pour avoir tenté d'importer illégalement des diamants aux USA, Annie Walker est envoyée pour infiltrer à Londres le réseau de trafiquants sous sa couverture d'employée du Smithsonian. Privée de toute protection, elle va devoir prendre des risques pour gagner la confiance de Vivian Long, une employée du British Museum impliquée dans le trafic.

 

Le meilleur de la saison 

Il était temps que cet épisode arrive enfin, celui de la confirmation de tout le potentiel du show . Celui qui propose une vraie mission à Annie tout en s'inspirant des romans de Ian Fleming. Piper Perabo s'y montre très classe et convaincante et trouve avec Anna Chlumsky une alchimie qui suffira à donner du sens à un final légèrement bâclé. Encore une fois, Covert Affairs n'est jamais meilleure que lorsqu'elle s'expatrie, même si du point de vue technique, certaines incrustations sont encore un peu ratées.

Plutôt malin, le scénario va obliger Annie à agir sans le moindre soutien, créant une tension très agréable tandis que son mensonge risque à tout moment de se fissurer. Les auteurs ont l'intelligence de la laisser dans le flou total, laissant aux instances dirigeantes de la CIA le soin d'identifier les forces en présence, tandis qu'Annie est contrainte à ne se fier qu'à son instinct. Même s'ils n'osent pas encore lui faire commettre des erreurs, cette plongée dans le milieu londonien permet de redonner de la force à un personnage qui commençait à s'affaiblir de manière inquiétante.

Un épisode type, sans la moindre allusion à la mythologie, construit autour d'une histoire simple et efficace de manipulation et de faux-semblants. On reprochera quand même un côté très carte postale à ce séjour à Londres, mais le rythme très rapide et la tension bien gérée font vite oublier les imperfections du scénario. Même si elle ne relève finalement que de l'anecdote, la sous-intrigue du Smithsonian apporte la dose d'humour nécessaire, les auteurs se concentrant avant tout sur la recherche de la recette idéale.

Et la mission est pleinement remplie.

 

 

 

La tête et les jambes 

Une bonne idée des scénaristes dans cet épisode va consister à déléguer une partie de l'enquête à Langley, où le couple Campbell va petit à petit démêler le vrai du faux. L'intégration de Georges Itzin au sein du bureau va permettre aux créateurs de remettre sur la table le thème de l'éthique des espions, obligés de choisir entre le bon ou le juste. Cette idée, de loin la meilleure de la série, va permettre de mettre en avant la différence de fonctionnement entre la CIA moderne et la CIA post guerre froide. 

En focalisant sur la partie infiltration, Annie se retrouve obligée de faire des choix et de se comporter selon ses convictions propres, laissant parler sa nature plus humaine et moins intéressée par la dimension politique de ses actes. Laissant le soin aux époux Campbell et à Auggie d'envisager l'aspect stratégique, Walker s'affirmer comme une femme dotée d'un caractère fort, capable de mélanger sans problème son sens du devoir avec son désir de ne pas succomber à cette froideur cynique des espions expérimentés. 

La scène du Casino est un moment de comédie formidable lorsque son destin d'héroïne la rattrape, l'empêchant de tout perdre à la table de Craps.  Malgré des probabilités qui jouent contre elle, Annie gagne, preuve qu'elle possède ce petit détail qui fait la différence, ce signe distinctif qui différencie les héros du commun des mortels. Même si elle le désire, l'échec lui est impossible car même en lançant son dernier jeton sur le choix le plus risqué, sa nature fera que ce choix ultime sera le bon. 

 

Des personnages féminins qui prennent lentement le pouvoir 

Très bien interprétée par Kari Matchett, le personnage de Joan Campbell est très intéressant car il montre le portrait d'une femme moderne qui sait user de toutes ses armes pour prendre le pouvoir sur son milieu. Ni passive, ni hystérique, elle incarne avec froideur un mélange de charme et d'autorité impressionnant, jouant perpétuellement un double jeu assez troublant pour pousser son mari à affirmer sa nouvelle gouvernance au sein de l'Agence. Le pouvoir devient une affaire de compromis, où la vie privée se mêle discrètement au travail. 

Série assez moderne, Covert Affairs dresse le portrait de femmes qui font lentement évoluer le métier d'espion dans une direction bien différente des hommes en trench coat du temps de la guerre froide. Les espions de l'ère moderne se battent pour l'information et doivent avant tout gagner la confiance de leurs contacts pour pouvoir obtenir des vérités plutôt que des aveux. Contrairement à Henry Wilcox ,adepte d'un monde de l'espionnage sans moralité, Arthur Campbell représente une certaine modernité, celle d'un monde post 11 septembre, préférant le travail sur l'information à la manipulation politique. 

 

J'aime : 

  •  une réalisation soignée 
  •  une épisode captivant et efficace 
  •  Anne Dudek qui sort un peu de sa routine habituelle
  •  le duo Piper Perabo - Anna Chlumsky très agréable 

 

Je n'aime pas : 

  •  un standalone et rien de plus. 
  •  Jai Wilcox mal exploité 

 

Note : 14 / 20 

Un  bon épisode, à la construction très dynamique, qui propose un voyage à Londres à Annie qui va s'avérer payant, redonnant un coup de fouet à un show en difficulté. L'apport de George Itzin prouve que la CIA a besoin d'un vrai méchant, d'un personnage détestable pour apporter un vrai plus au sein de Langley. Le meilleur épisode de cette saison un sans le moindre doute.

L'auteur

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